Que faire un
jeudi 16 juillet 2015 caniculaire, lorsque l’on est en vacances, avec une
forte envie de se changer les idées, résidant en Île-de-France, pas très loin
de Paris ?
Eh bien, l’on y va,
à Paris ! L’on démarre sa petite automobile, l’on conduit sur l’autoroute,
l’on rejoint le périph’, l’on entre dans la Ville Lumière jusqu’à sa
destination, l’on cherche une place pour se garer…
Tout cela se passe
sans mal, alors l’on décide d’aller, à pied, jusque dans le Marais, à la Maison
Européenne de la Photographie.
L’on sera subjugué
par les œuvres d’art que sont les clichés en couleur de Jacques Henri Lartigue,
réalisés avec son Rolleiflex dans les années 50, la précision de ses
autochromes (vision stéréoscopique, en couleur, là aussi) datant de 1912 à
1927…
L’on aimera les
portraits d’Alice Springs, notamment ceux de rue, montrant la faune punk rock
rockabilly californienne au début des 80’s, les plages étranges du Brésilien
Marcos Bonisson, et bien sûr les photos de chats !
L’on remontera en
flânant jusqu’au Café Charbon, où l’on se souviendra avoir fait un apéro dînatoire
juste avant le concert de Laetitia Shériff au Nouveau Casino. Il faisait gris
et froid, c’était en décembre.
Aujourd’hui, il fait
particulièrement beau, incroyablement chaud, l’on est bien. La capitale prend
des allures méridionales, la langueur des pays méditerranéens…
Il est temps, à ce propos, de se rendre au vernissage
organisé un peu plus bas dans la rue Oberkampf, au 44 exactement, chez Charly
l’Artisan Poissonnier. Dans une poissonnerie, donc.
Alors ? Un
vernissage de quoi ? De thons séchés, de brochets empaillés ? Du plus
gros poulpe du monde, du homard à six pinces ? Il y a de ça.
« Le gobie se rebiffe ! » Il s’expose, narre ses aventures rocambolesques à
travers une série de tableaux colorés, représentant, pour la plupart, des animaux
marins.
Car le gobie est un
adorable petit poisson doté d’une double nageoire dorsale et d’une ventouse
ventrale, l’on aura ajouté un nouveau mot à son vocabulaire (en consultant
Wikipédia).
Voilà le fruit du
travail de ces artistes peintres farfelus, car ils sont deux, l’un de Nîmes,
l’autre de Marseille. Jean-Noël Bouet & Serge Scotto créent à quatre mains,
chacune de leurs œuvres sont faites et signées ensemble, au gré de leurs
fantaisies.
Cela donne une
harmonieuse mosaïque aquatique, tout à la fois vivante et surréaliste, le gobie
rencontrant moult personnages : moule, huître, oursin, palourde, homard,
écrevisse, poissons surgelés ou jaunes et bleus en plastique…
Il manque de se
faire enfermer dans une boîte à sardines, nage un temps avec ses congénères,
pour finir il se barre sur la Côte d’Azur, mais avant ça il a fait un sacré
chemin.
Il y a aussi
l’histoire, liée à celle du gobie (ou pas), d’un chapeau mou, d’un vieux
fauteuil en cuir, d’un revolver, d’un trou dans le chapeau.
Tous les invités
sont là, un verre à la main, joyeux, hilares ; Jean-Noël Bouet, Serge Scotto,
Charly Hanafy, aux airs joviaux, ravis, les ont accueillis au fur et à mesure
de leur arrivée.
C’est le moment du
discours d’inauguration, en présence du jeune élu dynamique (PS) Philippe
Ducloux, conseiller de Paris à la mairie du 11e, partie prenante
dans ce genre d’événement festif, afin de donner de la vie au quartier, l’accès
à la culture, du poids aux petits commerces de rue…
Les discours sont
faits, les uns après les autres (Charly, l’élu, Jean-Noël & Serge, Charly
encore), dans une ambiance souriante et détendue, pleine d’humour, propice aux
échanges, avant que la musique ne devienne plus forte et plus dansante, faisant
se trémousser les popotins.
Le temple de la
poissonnerie se transforme alors en night-club hype, avec cabaret-spectacle,
plumes, chapeau de cow-boy, boule à facettes et lumières tamisées ; tandis
que dehors, les gens parlent et rient.
Que du
bonheur ! Quelle fête ! Quelle joie de se trouver là à plaisanter, à
s’amuser, en compagnie de gens de bonne humeur (même les Parisiens), de goûter
aux accents, au parler du sud de la France !
L’exposition « Le gobie se rebiffe ! »
est à déguster chez Charly l’Artisan
Poissonnier.
C'est au 44 rue Oberkampf dans le 11e arrondissement
(métro Oberkampf) jusqu’au 5 septembre 2015.
Il est recommandé
de téléphoner (01 47 00 93 13) avant
de se déplacer car la poissonnerie fermera un peu en août.
Liens utiles :
Facebouk de Bouet
& Scotto, artistes peintres :
Facebouk de Charly
l’Artisan Poissonnier :
Facebouk de Serge
Scotto, à l’activité revendiquée comme telle :
« C’est un peu une usine à gaz anarchique, une espèce de bazar bastardon
entre la Samaritaine et la loterie, dont à la fin il reste parfois quelque
chose ».
Vidéo du vernissage
chez Charly l’Artisan Poissonnier :
À propos d’autochromes (ceux de Lartigue cités
plus haut), le nouveau film (en voie de finalisation) du Marseillais Alain
Piton a été réalisé en restituant, avec le
numérique, ce procédé stéréoscopique inventé par les frères Lumière pour la
photographie. Son titre est « L’épouvantail
amoureux », c’est un film muet, avec une bande son instrumentale… Pour
en savoir plus :
Quarante-cinq souvenirs de cette soirée peu
banale :
(Cliquer sur la première photo pour le diaporama.)
Le poète Joseph Guglielmi (publié chez P.O.L.) né à Marseille en 1929
Scotto sans Saucisse vire au poisson désormais...
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