mercredi 5 août 2015

Soirée vernissage : le gobie se rebiffe !


Que faire un jeudi 16 juillet 2015 caniculaire, lorsque l’on est en vacances, avec une forte envie de se changer les idées, résidant en Île-de-France, pas très loin de Paris ?

Eh bien, l’on y va, à Paris ! L’on démarre sa petite automobile, l’on conduit sur l’autoroute, l’on rejoint le périph’, l’on entre dans la Ville Lumière jusqu’à sa destination, l’on cherche une place pour se garer…

Tout cela se passe sans mal, alors l’on décide d’aller, à pied, jusque dans le Marais, à la Maison Européenne de la Photographie.

L’on sera subjugué par les œuvres d’art que sont les clichés en couleur de Jacques Henri Lartigue, réalisés avec son Rolleiflex dans les années 50, la précision de ses autochromes (vision stéréoscopique, en couleur, là aussi) datant de 1912 à 1927…

L’on aimera les portraits d’Alice Springs, notamment ceux de rue, montrant la faune punk rock rockabilly californienne au début des 80’s, les plages étranges du Brésilien Marcos Bonisson, et bien sûr les photos de chats !

L’on remontera en flânant jusqu’au Café Charbon, où l’on se souviendra avoir fait un apéro dînatoire juste avant le concert de Laetitia Shériff au Nouveau Casino. Il faisait gris et froid, c’était en décembre.

Aujourd’hui, il fait particulièrement beau, incroyablement chaud, l’on est bien. La capitale prend des allures méridionales, la langueur des pays méditerranéens…

Il est  temps, à ce propos, de se rendre au vernissage organisé un peu plus bas dans la rue Oberkampf, au 44 exactement, chez Charly l’Artisan Poissonnier. Dans une poissonnerie, donc.

Alors ? Un vernissage de quoi ? De thons séchés, de brochets empaillés ? Du plus gros poulpe du monde, du homard à six pinces ? Il y a de ça.

« Le gobie se rebiffe ! » Il s’expose, narre ses aventures rocambolesques à travers une série de tableaux colorés, représentant, pour la plupart, des animaux marins.

Car le gobie est un adorable petit poisson doté d’une double nageoire dorsale et d’une ventouse ventrale, l’on aura ajouté un nouveau mot à son vocabulaire (en consultant Wikipédia).

Voilà le fruit du travail de ces artistes peintres farfelus, car ils sont deux, l’un de Nîmes, l’autre de Marseille. Jean-Noël Bouet & Serge Scotto créent à quatre mains, chacune de leurs œuvres sont faites et signées ensemble, au gré de leurs fantaisies.

Cela donne une harmonieuse mosaïque aquatique, tout à la fois vivante et surréaliste, le gobie rencontrant moult personnages : moule, huître, oursin, palourde, homard, écrevisse, poissons surgelés ou jaunes et bleus en plastique…

Il manque de se faire enfermer dans une boîte à sardines, nage un temps avec ses congénères, pour finir il se barre sur la Côte d’Azur, mais avant ça il a fait un sacré chemin.

Il y a aussi l’histoire, liée à celle du gobie (ou pas), d’un chapeau mou, d’un vieux fauteuil en cuir, d’un revolver, d’un trou dans le chapeau.

Tous les invités sont là, un verre à la main, joyeux, hilares ; Jean-Noël Bouet, Serge Scotto, Charly Hanafy, aux airs joviaux, ravis, les ont accueillis au fur et à mesure de leur arrivée.

C’est le moment du discours d’inauguration, en présence du jeune élu dynamique (PS) Philippe Ducloux, conseiller de Paris à la mairie du 11e, partie prenante dans ce genre d’événement festif, afin de donner de la vie au quartier, l’accès à la culture, du poids aux petits commerces de rue…

Les discours sont faits, les uns après les autres (Charly, l’élu, Jean-Noël & Serge, Charly encore), dans une ambiance souriante et détendue, pleine d’humour, propice aux échanges, avant que la musique ne devienne plus forte et plus dansante, faisant se trémousser les popotins.

Le temple de la poissonnerie se transforme alors en night-club hype, avec cabaret-spectacle, plumes, chapeau de cow-boy, boule à facettes et lumières tamisées ; tandis que dehors, les gens parlent et rient.

Que du bonheur ! Quelle fête ! Quelle joie de se trouver là à plaisanter, à s’amuser, en compagnie de gens de bonne humeur (même les Parisiens), de goûter aux accents, au parler du sud de la France !

L’exposition « Le gobie se rebiffe ! » est à déguster chez Charly l’Artisan Poissonnier.

C'est au 44 rue Oberkampf dans le 11e arrondissement (métro Oberkampf) jusqu’au 5 septembre 2015.

Il est recommandé de téléphoner (01 47 00 93 13) avant de se déplacer car la poissonnerie fermera un peu en août.

Liens utiles :

Facebouk de Bouet & Scotto, artistes peintres :

Facebouk de Charly l’Artisan Poissonnier :

Facebouk de Serge Scotto, à l’activité revendiquée comme telle : « C’est un peu une usine à gaz anarchique, une espèce de bazar bastardon entre la Samaritaine et la loterie, dont à la fin il reste parfois quelque chose ».

Vidéo du vernissage chez Charly l’Artisan Poissonnier :

À propos d’autochromes (ceux de Lartigue cités plus haut), le nouveau film (en voie de finalisation) du Marseillais Alain Piton  a été réalisé en restituant, avec le numérique, ce procédé stéréoscopique inventé par les frères Lumière pour la photographie. Son titre est « L’épouvantail amoureux », c’est un film muet, avec une bande son instrumentale… Pour en savoir plus :

Quarante-cinq souvenirs de cette soirée peu banale :

(Cliquer sur la première photo pour le diaporama.)

























Le poète Joseph Guglielmi (publié chez P.O.L.) né à Marseille en 1929




















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