Quatrième
partie : 2 août 2015
Revue de presse
1994
Le Courrier des maires
LE PRIX D’UN
CAFÉ-MUSIQUES !
Dans les quartiers déshérités, les petits lieux où
l’on peut boire un verre, mais aussi pratiquer la musique et assister à des
spectacles, sont peu nombreux. Si les cafés-musiques remplissent ce rôle, ils
requièrent des moyens financiers et humains très importants.
Cent cafés-musiques
en 1995 ! C’est l’objectif revendiqué en février par Jacques Toubon. Dans
cette perspective, le ministre de la Culture annonçait alors publiquement
quatre nouvelles mesures pour multiplier ces cafés où l’on peut également
pratiquer la musique et assister à des spectacles, dans les quartiers
déshérités.
Aujourd’hui, seuls
38 cafés-musiques sont ouverts sur les 48 labellisés depuis le lancement
ministériel en 1991. Et pour cause : contrairement à ce qui était annoncé
au départ, ces structures complexes nécessitent des moyens financiers et
humains considérables.
Un océan dans lequel
les 180 000 francs désormais accordés pour en trois ans par l’État
représentent une goutte d’eau ! Bruno Colin, l’auteur du récent guide
méthodologique paru sur les cafés-musiques le confirme : « Les
recettes de concerts et de bar de ces petits lieux couvrent au mieux 50 % de
leurs charges annuelles. Et pour répondre a minima à leur cahier des charges,
leur budget de fonctionnement doit se situer autour du million de
francs ! »
Car ne l’oublions
pas : ces équipements de proximité sont également censés pallier les
problèmes de désintégration sociale, dans les quartiers
« difficiles ». Ils ne peuvent donc fonctionner sans une aide
régulière de la collectivité concernée, et ce soutien s’impose d’ailleurs à
tout niveau, à commencer par la recherche d’un lieu adapté.
Sauf exception, les
personnes désireuses d’ouvrir un café-musiques ne possèdent pas le local
nécessaire, et ne peuvent assurer la charge d’une location. La mise à
disposition d’un de ses bâtiments par la commune s’avère donc presque toujours
une condition sine qua non. Il faut alors aménager cet espace, ce qui requiert
souvent des financements et des délais importants.
Une simple
insonorisation peut atteindre jusqu’à un million de francs, et l’État exige
toutes les garanties de viabilité technique, artistique et économique sur un
projet avant de lui accorder sa subvention d’investissement (20 à 50 % du
montant des travaux hors gros-œuvre).
Non seulement cette
étape demande du temps, du fait des lenteurs administratives (un an en
moyenne), mais elle suppose également la réunion de réelles compétences. Ici,
comme ailleurs, diriger un café-musiques ne s’improvise pas plus qu’élaborer
une programmation musicale équilibrée. Sans compter le véritable savoir-faire
nécessaire pour négocier les contrats, respecter la réglementation du spectacle, et gérer le public des
quartiers chauds ou susceptibles de le devenir !
D’après Patrice
Angosto, spécialiste du management culturel et d’actions de réinsertion, il ne
faut surtout pas s’attendre à ce que des jeunes chômeurs en difficulté et sans
expérience puissent se transformer dans ce cadre en chefs d’entreprise
performants ! « J’œuvre depuis plusieurs années à en réinsérer par
l’apprentissage à des métiers du spectacle et de la brasserie. Mais sauf
exception, il faut continuer d’encadrer ces personnes dans l’exercice de leurs
activités ultérieures. »
Gare, enfin, aux
économies sur le décorum et au recours à des dirigeants trop marqués par des
pratiques « dépassées ». Les cafés-musiques doivent rester ouverts
sur l’extérieur. « Si on ne peut y consommer de l’alcool comme ailleurs,
et s’ils n’ont pas un look attirant, les jeunes des quartiers risquent de s’en
détourner, comme ils se sont détournés des autres lieux socio-culturels »
poursuit Patrick Angosto.
Un tel échec serait
regrettable. L’expérience montre en effet que lorsqu’on s’en donne les moyens
financiers et humains, l’application du programme café-musiques permet vraiment
de mieux vivre dans la ville, en rapprochant la culture du citoyen.
ÉPERNAY : UN
MOYEN DE VALORISER L’IMAGE DE LA VILLE
Aujourd’hui, la
Cigale Musclée est un des lieux « phare » d’Épernay. Ce café-musiques
a beau être situé dans une cité HLM de 4000 habitants, ceux qui le fréquentent
viennent pour la moitié du centre-ville et même des villes environnantes, afin d’assister
à ses concerts de rock. L’explication d’un tel désenclavement ?
Toutes les
structures en place sur le terrain (Club de Prévention, Maison pour Tous, Télé
Centre Bernon : télévision câblée…) se sont mises en réseau avec ce
café-musiques, pour proposer aux habitants du quartier différentes expériences
artistiques, réalisées avec des professionnels.
Ces productions sont
notamment présentées en centre-ville et dans les quartiers à l’occasion d’un
grand festival biennal (Brasier), faisant la preuve que cette cité de HLM est
redevenue un lieu de vie.
Françoise Nowak
Programmation
1995
BRASIER 95
Calendrier
Festival de la Ville
Du 20 au 28 mai
ÉPERNAY
Club de Prévention
MARDI 16 MAI
20 H 45 :
Film « L’émigré » de Youssef Shahine avec Michel Piccoli
Cinéma Le Palace
SAMEDI 20 MAI
21 h :
Bal d’ouverture « El Castiello »
Gymnase Henri Viet,
Beausoleil
LUNDI 22 MAI
20 h 30 :
Théâtre « L’histoire du tigre » d’après
Dario Fo
Une coproduction du Salmanazar-Centre Culturel
d’Épernay
Palais des Fêtes
MARDI 23 MAI
21 h :
Concert « Alain Bashung »
Comep
MERCREDI 24 MAI
21 h :
Nuit Rock : Painting Over Picasso, Les Wampas,
Les Sheriff
Organisée par la Cigale musclée
Comep
JEUDI 25 MAI
20 h 30 :
Théâtre
« Monologue quai de l’Ouest » d’après Jean-Marie Koltes
« Roméo & Juliette » d’après William Shakespeare (stagiaires St’Art)
Théâtre Gabrielle
Dorziat
21 h :
Concert « Turkish Blend »
Bernon Scène
23 h :
Flamenco « Trio Tinto »
Bernon Scène
VENDREDI 26 MAI
18 h :
Théâtre
« Roméo & Juliette » (stagiaires
St’Art)
Théâtre Gabrielle
Dorziat
20 h 30 :
Concert « Cie Lubat » avec Scatrap
Jazzcogne
Bernon Scène
22 h 30 :
Concert « Massilia Sound System »
Bernon Scène
SAMEDI 27 MAI
Après-midi :
Autour de La Fontaine (spectacle de l’école des Crayères)
Centre-ville, Bernon
20 h :
Spectacle de rue de la Cie Générik Vapeur
« Bivouak »
Beausoleil,
centre-ville, Bernon
21 h :
Concert « Les Biens Cool »
Bernon Scène
22 h 30 :
Concert « Cheb Mami »
Bernon Scène
DIMANCHE 28 MAI
17 h :
Bal de clôture « Yvette Horner »
Comep
TOUT EST GRATUIT SAUF :
Alain Bashung :
120 F
Nuit Rock : 80
F
Yvette Horner :
80 F
Le film
« L’émigré » : 20 F
Programmation
1996
LA CIGALE MUSCLÉE
4 allée Édouard Lalo
BP 301
51209 ÉPERNAY CEDEX
Tél : 26 59 20 20
Fax : 26 51 12 90
Avril-Mai-Juin-Juillet
12 AVRIL
SOIRÉE TEX MEX avec
le duo TWICE (blues)
La Cigale Musclée
4 MAI
POILL’S BLUES BAND (groupe champardenais)
Sortie du CD « On vit une époque… »
La Cigale Musclée
10 MAI
UN DOLOR
(combo hardcore mélodique poitevin) + DREADFULL
(groupe régional)
Sortie du CD UN DOLOR : « Muddy
Brains »
La Cigale Musclée
16 MAI
LES RAGGAMINS
(ex BILLY ZE KICK), sortie de l’album « Rock’n’roll attitude »
La Cigale Musclée
8 JUIN
RAMSES III
(de 23 h à l’aube)
Soirée organisée par ateliers DJ’S de la Cigale
Musclée
Friche industrielle
des anciens ateliers de la SNCF
1ER
JUIN
GNAWA DIFFUSION
(Grenoble)
La Cigale Musclée
21 JUIN
FÊTE DE LA MUSIQUE
DOUBLE DEUCE (blues
Épernay), IMPULSE (jazz Épernay), PREMIER CONTAKT (rap Épernay), HANTEE DOT
(rap Épernay), LES IDÉES (rock Montpellier), LIARS, GODS & BEGGARS (rock
Prescott, USA), SOUND SYSTEM (pour finir la nuit)
En co-production avec la Marmite Swing
Friche industrielle
des anciens ateliers de la SNCF
5 JUILLET
ULTRA ORANGE
(rock techno breton et parisien)
Friche industrielle
des anciens ateliers de la SNCF
EN
PRÉVISION :
EXPRESSION DIREKTE
La Cigale Musclée (1989/1996) :
il est temps d’en parler sérieusement.
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