dimanche 23 août 2015

Les fourmis de la Cigale (2)

Deuxième partie : 31 juillet 2015

Revue de presse

1989
Journal L’Union
ÉPERNAY
INAUGURATION DE LA « STRUCTURE JEUNES » À BERNON : UNE OUVERTURE SYMBOLIQUE
Le lieu de rencontres et d’échanges tant attendu par les jeunes d’Épernay existe désormais, aux allées du Vercors, à Bernon. À la demande de Bernard Stasi, les services techniques de la ville et les entreprises privées ont mis les bouchées doubles pour achever avant les vacances les travaux de gros-œuvre commencés l’an dernier par le chantier-jeunes.

Le décor en poussière de marbre effectué par les stagiaires du chantier-jeunes 89 et les peintures murales réalisées par les jeunes du stage Art Public confèrent fière allure à la Structure Jeunes. Un double plafond et des boîtes à son judicieusement placées assurent l’insonorisation de l’ensemble.

La création d’un poste d’animateur souligne la volonté de la municipalité d’en faire un lieu de vie dynamique. D’autant plus qu’elle a eu l’heureuse idée de le rattacher au Club de Prévention pour accompagner la synergie qui se fait autour de ce projet avec l’ensemble des organismes locaux. « Le fait qu’il y ait autant de partenaires, d’énergie et d’attentes des jeunes » a séduit Bernard Guinard.

Sparnacien d’origine, il connaît le terrain. En outre, ses diplômes et son expérience lui confèrent le profil professionnel idéal pour ce poste « à différentes facettes ». Bernard Guinard n’a pas envie, mais alors pas du tout, de se contenter de jouer « au gardien ». Alors il va fonder une association avec les jeunes utilisateurs de la structure : « L’intérêt d’un statut associatif est de responsabiliser les jeunes, d’arriver à une forme d’autorégulation notamment pour l’établissement des plannings, enfin de faire participer les jeunes au choix des investissements ».

Le principe de fonctionnement de la structure est en effet basé sur l’autofinancement : « Les recettes proviendront des jeux électroniques, des concerts, du bar, des licences de la salle de musculation ou d’expositions ». Bernard Guinard emploie prudemment le temps futur, car pour l’heure, la Structure Jeunes ne dispose d’aucun équipement.

Un vaste désert. Un bar sans réfrigérateur, sans tables, ni chaises. Une salle de musculation sans matériel. Une salle de répétition où les groupes n’osent pas laisser leurs amplis et instruments. Un studio d’enregistrement à imaginer…

Ce ne sont pas les 3000 francs de subvention exceptionnelle récemment votée par le conseil municipal qui permettront de rendre la structure opérationnelle. Avant de jeter des plans sur la comète, mieux vaut attendre de connaître le contenu de la convention devant être signée entre la ville et le Club de Prévention.

LES JEUNES SONT PRÊTS À OCCUPER CE LOCAL
« Depuis trois semaines, des groupes de musiciens répètent régulièrement. » London Fog, SDF, les Giorgio, Nihil, les Comédons et Parkinson Jazz disposent désormais d’un lieu pour peaufiner leur jeu. D’autres groupes comme Jack and the Rippers et Court-métrage sont en outre prêts à donner des concerts dans la Structure Jeunes.

« L’idée est que ce local devienne un lieu de rencontre et de promotion des groupes. Les musiciens en attendent beaucoup. Ils pensent que cela créera une dynamique entre les groupes. »

Une bourse aux musiciens et aux instruments va être lancée au moyen de panneaux d’affichage. Et si le studio d’enregistrement est équipé « d’ici l’année prochaine » espère l’animateur Bernard Guinard, la réalisation de maquettes à moindre coût permettra, qui sait, de faire exploser d’autres groupes sur les traces de Nihil.

Épernay, capitale du Champagne rivalisera-t-elle avec Rennes, capitale de la Bretagne ? Pas trop vite. Certes le public existe mais les musiciens sparnaciens jouent pour l’heure aux déménageurs d’amplis et d’instruments, le local n’étant pas encore assuré contre le vol.

Même problème pour la salle de musculation : « Les jeunes ont commencé à s’approprier le local. Ils l’ont repeint la semaine dernière et sont prêts à apporter leur propre matériel pour lancer l’activité ». Une salle complémentaire à celle de la Maison pour Tous et du Club de la Cité, orientée principalement vers un public 16-25 ans.

Les demandes affluent aussi pour utiliser la salle polyvalente, bientôt équipée de jeux électroniques, billard et baby-foot grâce à un partenaire commercial. « Beaucoup de demandes pour des boums. » C’est qu’ils ne sont pas légion les lieux où les jeunes peuvent faire la fête sans déranger les voisins.

C’est dans cette salle, disposant d’un bar « sans alcool » et ouverte quotidiennement, que les musiciens de l’association et ceux de la région donneront en soirée « des concerts réguliers ». Pour tout autre projet, les jeunes sont invités à venir en discuter avec l’animateur.

« Nous ne voulons pas que les jeunes soient en quelque sorte les otages d’un fonctionnement institutionnel » précise Daniel Copitet, du Club de Prévention, « mais que les utilisateurs de la structure viennent réaliser ici leurs projets, voient comment les monter avec Bernard et les prennent eux-mêmes en charge ».
Nancy Gouin

1990
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
LES CAFÉS-MUSIQUES
Ce programme répond à l’un des enjeux de la Politique de la Ville : développer des lieux de rencontre de proximité dans les quartiers, qui puissent permettre aux jeunes de s’exprimer pleinement, en particulier dans le domaine musical.

C’est aussi répondre à l’une des demandes les plus fréquemment et les plus clairement exprimées ; c’est aussi, par le biais d’un important programme de formation, favoriser l’intégration sociale et professionnelle des jeunes.

QU’EST-CE QU’UN CAFÉ-MUSIQUES ?
Le programme « Cafés-Musiques » constitue un programme prioritaire décidé lors du séminaire interministériel du 7 décembre 1990. Il répond à l’un des enjeux de la Politique de la Ville.

LE LIEU :
Les lieux retenus devront permettre la fréquentation du public dans de bonnes conditions d’accueil, bénéficier d’une signalétique et offrir les surfaces suffisantes et les équipements pour les activités projetées : on prévoira toujours la présence d’une scène pour les prestations artistiques.

Les cafés-musiques doivent obligatoirement être ouverts pendant la journée et en soirée au moins cinq jours par semaine.

LES PRATIQUES ARTISTIQUES :
Les cafés-musiques devront permettre l’émergence des expressions artistiques des jeunes et leur confrontation avec le public.

Ils offriront une programmation musicale régulière (au moins un spectacle par semaine), dans de bonnes conditions techniques, permettant des prestations de jeunes groupes et de groupes expérimentés.

Ils pourront s’ouvrir à d’autres formes artistiques (arts plastiques, vidéo, cinéma, théâtre, etc.).

L’adjonction d’une salle de répétition sera particulièrement appréciée.

L’ÉQUIPE :
Les porteurs de projet seront nécessairement de jeunes adultes issus du quartier ou de la ville et dont leur représentation sera majoritaire au sein des instances de décisions.

RECOMMANDATIONS :
Les cafés-musiques peuvent être des cafés associatifs ou des cafés commerciaux.

Ils appliquent la réglementation appropriée en ce qui concerne la vente d’alcool.

Le type de structure juridique retenu devra être la plus appropriée aux particularités du projet (SARL, EURL, association loi 1901, SCOOP…). En aucun cas la gestion en régie municipale ne sera acceptée. De même, les cafés ou les petites salles de spectacle gérées par des équipements préexistants (centres socio-culturels, MJC, antennes jeunes) ne peuvent être labellisés café-musiques.

On considérera toujours le café-musiques comme une entreprise et non comme une simple activité d’animation : la viabilité des projets dépendra, en grande partie, de la capacité de ses gestionnaires à générer des ressources propres, même si le recours au subventionnement sera souvent inévitable.

1991
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
LES CAFÉS-MUSIQUES
Le programme « Cafés-Musiques » constitue un programme prioritaire décidé lors du séminaire interministériel du 7 décembre 1990. Il répond à l’un des enjeux de la Politique de la Ville.

LE LIEU :
Il pourra s’agir de lieux très divers qui seront impérativement aménagés dans un respect du quartier dans son ensemble et des utilisateurs en particulier : ceux-ci seront, autant que possible, associés à son aménagement. 

Ainsi les lieux retenus devront permettre la fréquentation du public le plus diversifié, offrir de bonnes conditions d’accueil, bénéficier d’une signalétique et disposer de surfaces suffisantes et des équipements pour les activités projetées : on prévoira toujours la présence d’une scène pour les prestations artistiques.

Situés de préférence dans des endroits animés, les cafés-musiques seront correctement insonorisés, et on veillera à la présence de parkings. La question du rapport avec le voisinage fera l’objet d’un traitement attentif afin de permettre l’ouverture tardive sans pour autant entraîner de nuisance excessive pour les riverains.

L’ÉQUIPE :
Il conviendra de favoriser systématiquement la prise en charge progressive du lieu par les jeunes eux-mêmes. Afin de garantir au mieux la réussite, on veillera à ce que les projets soient mis en place par des équipes connaissant bien la réalité du quartier.

Ces équipes bénéficieront de formation adaptée dans les domaines de l’animation culturelle, de la gestion, de la restauration et des techniques du spectacle, afin de faire des cafés-musiques des lieux gérés et animés de façon professionnelle et de garantir au mieux leur pérennité.

LA STRUCTURE JURIDIQUE :
Les cafés-musiques peuvent être des cafés associatifs ou des cafés commerciaux. En ce qui concerne la consommation d’alcool, s’il s’agit d’un café commercial, il appliquera la réglementation en vigueur. Les projets de cafés associatifs sans alcool ou sans alcool fort seront encouragés.

Dans la plupart des cas, un montage SARL/association loi 1901 sera la structure la plus appropriée aux cafés-musiques.

La Cigale Musclée (1989/1996) : il est temps d’en parler sérieusement.

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