dimanche 9 août 2015

Amours heureuses

Trilogie du mois d’août 3 sur 3

Amours heureuses : Exercice 1
Ils se couchaient tard, ils se levaient tard, ils étaient en vacances. Elle s'endormait la première, serrée contre son corps, une main posée sur sa poitrine, aimante, confiante, paisible. Lui, il lisait. Il lisait longtemps, des heures après qu'elle se fut endormie. La lumière ne la gênait pas. Elle entrait vite dans le sommeil, avec une sensation de bien-être, totalement satisfaite de la journée passée—une de plus—en sa compagnie.

Elle se réveillait la première ; elle, c'était le matin qu'elle lisait, pendant que lui dormait profondément. Elle lisait une heure, ou plus, parfois elle se rendormait en le serrant fort dans ses bras. Elle finissait par se lever, tiraillée par la faim, alléchée par la perspective d'un copieux petit-déjeuner.

Elle mettait de l'eau dans une casserole, allumait le gaz avec une allumette, préparait leurs bols : café sucré pour lui, café ou thé au lait pour elle. Elle installait une profusion de victuailles sur la grande nappe : pains au chocolat, madeleines, biscuits, crêpes, confitures, miel… Elle savait qu'il ne mangerait presque pas ; lui, le matin, avec son café, il préférait fumer sa première cigarette. Elle a toujours eu faim, elle, au réveil. Pas question de commencer la journée en restant à jeun !

Elle l'appelait un peu avant que tout soit prêt, pour lui laisser le temps d'émerger du sommeil. S'il ne lui répondait pas, elle venait jusqu'à lui, lui parlait doucement ; elle lui disait qu'il était l'heure de se lever, qu'aujourd'hui encore une belle journée ensoleillée se préparait, qu'ils allaient pouvoir en profiter !

Elle l'attirait vers elle en le prenant délicatement par les épaules, lui caressait le visage, passait une main dans ses cheveux, jusqu'à ce qu'il ouvre enfin les yeux, jusqu'à ce qu'il lui sourie, jusqu'à ce qu'il l'embrasse, jusqu'à ce qu'il réponde à son : "Bonjour !" Oui, son café était prêt, il était tout chaud, elle n'attendait plus que lui pour déjeuner. Il lui répondait, tout ensommeillé, qu'il allait se lever, qu'il allait la rejoindre.

Généralement, elle ne l'attendait pas pour commencer son festin ; elle avait bien trop faim, maintenant ! Elle savait qu'il arriverait, de bonne humeur, à un moment ou à un autre ; il lui sourirait, s'assiérait près d'elle et boirait son café sucré, tout en lui parlant, en la questionnant, à son écoute. Il allumerait une cigarette.

Cela faisait plusieurs années déjà qu'elle avait arrêté de fumer ; elle appréciait cette sensation de liberté vis-à-vis du tabac, dont elle avait été extrêmement dépendante. Mais elle ne lui jetait pas la pierre, ne se permettant aucune remarque moralisatrice par rapport à cette "addiction". Personne n'est parfait. Il n'était pas parfait ! Il existait, elle l'avait rencontré, c'était déjà beaucoup.

Assis à l'ombre, sous les arbres, la matinée déjà bien avancée, ils bâtissaient le programme du reste de la journée, émettant tour à tour leurs suggestions, leurs préférences. Balade ? Baignade ? Visite ? Musée ? Resto ? Quoi qu'ils fassent, de toute façon, ce serait bien. Ils pouvaient décider de replier la petite tente qui leur servait de toit, tout ranger dans la voiture, sillonner les routes et investir, plus loin, un nouveau lieu de campement ; ou alors rester un ou deux jours de plus si l'endroit leur plaisait. Ils n'avaient pas de contraintes, ils vivaient au jour le jour.

C'était leur premier été ensemble, leurs premières vacances. Avec elle, il découvrait le camping, la flânerie, la bohème, l'itinérance, et il s'en réjouissait. Elle s'extasiait sur les plaisirs de la vie à deux, qui lui paraissait si agréable et si simple avec lui. Elle constatait avec surprise que cela lui convenait bien, finalement ! Elle s'étonnait de ne pas être déjà lassée… Elle partageait tout son temps avec lui et elle y trouvait plein d'avantages. Ces dernières années, elle était partie seule en vacances. C'était différent, maintenant. Elle n'était pas contre un peu de changement !

Ils étaient amoureux, ils étaient très heureux, tout allait bien. Enfin presque. Tout n'allait pas, en fait. Ce n'était pas toujours si simple. Le même problème revenait régulièrement sur le tapis et ils ne savaient pas comment faire pour le résoudre. Ils trouvaient ça dommage, ils pensaient que c'était injuste, ils ne méritaient pas que ça leur tombe dessus.

C'était là, insidieux : un mauvais coup du sort, sans solution-miracle. Cela venait ternir, jour après jour, les belles idées qu'ils avaient du bonheur. Ça s'insinuait en eux, ça leur sapait le moral, ça leur faisait du mal, parfois. Ça n'allait pas encore jusqu'à les déchirer, jusqu'à les faire pleurer, ni à les détruire. Mais ça viendrait. Plus tard.

Par moments, elle en voulait à la terre entière, puis ça passait, elle oubliait. Tout finirait par s'arranger, elle en était persuadée ! Ils devaient se montrer patients. C'était une question de temps, et de confiance. Ils étaient bien ensemble, ils s'aimaient pour tout ce qui allait bien, et aussi pour le reste. Pour l'instant, ils faisaient avec.

Amours heureuses : Exercice 2
Vous vous couchiez tard, vous vous leviez tard, vous étiez en vacances. Tu t'endormais la première, serrée contre son corps, une main posée sur ta poitrine, aimante, confiante, paisible. Lui, il lisait. Il lisait longtemps, des heures après que tu te fus endormie. La lumière ne te gênait pas. Tu entrais vite dans le sommeil, avec une sensation de bien-être, totalement satisfaite de la journée passée—une de plus—en sa compagnie.

Tu te réveillais la première ; toi, c'était le matin que tu lisais, pendant qu'il dormait profondément. Tu lisais une heure, ou plus, parfois tu te rendormais en le serrant fort dans tes bras. Tu finissais par te lever, tiraillée par la faim, alléchée par la perspective d'un copieux petit-déjeuner.

Tu mettais de l'eau dans une casserole, tu allumais le gaz avec une allumette, tu préparais vos bols : café sucré pour lui, café ou thé au lait pour toi. Tu installais une profusion de victuailles sur la grande nappe : pains au chocolat, madeleines, biscuits, crêpes, confitures, miel… Tu savais qu'il ne mangerait presque pas ; lui, le matin, avec son café, il préférait fumer sa première cigarette. Tu as toujours eu faim, toi, au réveil. Pas question de commencer la journée en restant à jeun !

Tu l'appelais un peu avant que tout soit prêt, pour lui laisser le temps d'émerger du sommeil. S'il ne te répondait pas, tu venais jusqu'à lui, lui parlais doucement ; tu lui disais qu'il était l'heure de se lever, qu'aujourd'hui encore une belle journée ensoleillée se préparait, que vous alliez pouvoir en profiter !

Tu l'attirais vers toi en le prenant délicatement par les épaules, tu lui caressais le visage, passais une main dans ses cheveux, jusqu'à ce qu'il ouvre enfin les yeux, jusqu'à ce qu'il te sourie, jusqu'à ce qu'il t'embrasse, jusqu'à ce qu'il réponde à ton : "Bonjour !" Oui, son café était prêt, il était tout chaud, tu n'attendais plus que lui pour le petit-déjeuner. Il te répondait, tout ensommeillé, qu'il allait se lever, qu'il allait te rejoindre.

Généralement, tu ne l'attendais pas pour commencer ton festin ; tu avais bien trop faim, maintenant ! Tu savais qu'il arriverait, de bonne humeur, à un moment ou à un autre ; il te sourirait, il s'assoirait près de toi et il boirait son café sucré, tout en te parlant, en te questionnant, à ton écoute. Il allumerait une cigarette.

Cela faisait plusieurs années déjà que tu avais arrêté de fumer ; tu appréciais cette sensation de liberté vis-à-vis du tabac, dont tu avais été extrêmement dépendante. Mais tu ne lui jetais pas la pierre, ne te permettant aucune remarque moralisatrice par rapport à cette "addiction". Personne n'est parfait. Il n'était pas parfait ! Il existait, tu l'avais rencontré, c'était déjà beaucoup.

Assis à l'ombre, sous les arbres, la matinée déjà bien avancée, vous bâtissiez le programme du reste de la journée, émettant tour à tour vos suggestions, vos préférences. Balade ? Baignade ? Visite ? Musée ? Resto ? Quoi que vous fassiez, de toute façon, ce serait bien. Vous pouviez décider de replier la petite tente qui vous servait de toit, tout ranger dans la voiture, sillonner les routes et investir, plus loin, un nouveau lieu de campement ; ou alors rester un ou deux jours de plus si l'endroit vous plaisait. Vous n'aviez pas de contraintes, vous viviez au jour le jour.

C'était votre premier été ensemble, vos premières vacances. Avec toi, il découvrait le camping, la flânerie, la bohème, l'itinérance, et il s'en réjouissait. Tu t'extasiais sur les plaisirs de la vie à deux, qui te paraissait si agréable et si simple avec lui. Tu constatais avec surprise qu'elle te convenait bien, finalement ! Tu t'étonnais de ne pas être déjà lassée… Tu partageais tout ton temps avec lui et tu y trouvais plein d'avantages. Ces dernières années, tu étais partie seule en vacances. C'était différent, maintenant. Tu n'étais pas contre un peu de changement !

Vous étiez amoureux, vous étiez très heureux, tout allait bien. Enfin presque. Tout n'allait pas, en fait. Ce n'était pas toujours si simple. Le même problème revenait régulièrement sur le tapis et vous ne saviez pas comment faire pour le résoudre. Vous trouviez ça dommage, vous pensiez que c'était injuste, vous ne méritiez pas que ça vous tombe dessus.

C'était là, insidieux : un mauvais coup du sort, sans solution-miracle. Cela venait ternir, jour après jour, les belles idées que vous aviez du bonheur. Ça s'insinuait en vous, ça vous sapait le moral, ça vous faisait du mal, parfois. Ça n'allait pas encore jusqu'à vous déchirer, jusqu'à vous faire pleurer, ni à vous détruire. Mais ça viendrait. Plus tard.

Par moments, tu en voulais à la terre entière, puis ça passait, tu oubliais. Tout finirait par s'arranger, tu en étais persuadée ! Vous deviez vous montrer patients. C'était une question de temps, et de confiance. Vous étiez bien ensemble, vous vous aimiez pour tout ce qui allait bien, et aussi pour le reste. Pour l'instant, vous faisiez avec.

Amours heureuses : Exercice 3
Nous nous couchions tard, nous nous levions tard, nous étions en vacances. Je m'endormais la première, serrée contre ton corps, une main posée sur ta poitrine, aimante, confiante, paisible. Toi, tu lisais. Tu lisais longtemps, des heures après que je me fus endormie. La lumière ne me gênait pas. J'entrais vite dans le sommeil, avec une sensation de bien-être, totalement satisfaite de la journée passée—une de plus—en ta compagnie.

Je me réveillais la première ; moi, c'était le matin que je lisais, pendant que tu dormais profondément. Je lisais une heure, ou plus, parfois je me rendormais en te serrant fort dans mes bras. Je finissais par me lever, tiraillée par la faim, alléchée par la perspective d'un copieux petit-déjeuner.

Je mettais de l'eau dans une casserole, j'allumais le gaz avec une allumette, je préparais nos bols : café sucré pour toi, café ou thé au lait pour moi. J'installais une profusion de victuailles sur la grande nappe : pains au chocolat, madeleines, biscuits, crêpes, confitures, miel… Je savais que tu ne mangerais presque pas ; toi, le matin, avec ton café, tu préférais fumer ta première cigarette. J'ai toujours eu faim, moi, au réveil. Pas question de commencer la journée en restant à jeun !

Je t'appelais un peu avant que tout soit prêt, pour te laisser le temps d'émerger du sommeil. Si tu ne me répondais pas, je venais jusqu'à toi, te parlais doucement ; je te disais qu'il était l'heure de te lever, qu'aujourd'hui encore une belle journée ensoleillée se préparait, que nous allions pouvoir en profiter !

Je t'attirais vers moi en te prenant délicatement par les épaules, je te caressais le visage, passais une main dans tes cheveux, jusqu'à ce que tu ouvres enfin les yeux, jusqu'à ce que tu me souries, jusqu'à ce que tu m'embrasses, jusqu'à ce que tu répondes à mon : "Bonjour !" Oui, ton café était prêt, il était tout chaud, je n'attendais plus que toi pour le petit-déjeuner. Tu me répondais, tout ensommeillé, que tu allais te lever, que tu allais me rejoindre.

Généralement, je ne t'attendais pas pour commencer mon festin ; j'avais bien trop faim, maintenant ! Je savais que tu arriverais, de bonne humeur, à un moment ou à un autre ; tu me sourirais, tu t'assoirais près de moi et tu boirais ton café sucré, tout en me parlant, en me questionnant, à mon écoute. Tu allumerais une cigarette.

Cela faisait plusieurs années déjà que j'avais arrêté de fumer ; j'appréciais cette sensation de liberté vis-à-vis du tabac, dont j'avais été extrêmement dépendante. Mais je ne te jetais pas la pierre, ne me permettant aucune remarque moralisatrice par rapport à cette "addiction". Personne n'est parfait. Tu n'étais pas parfait ! Tu existais, je t'avais rencontré, c'était déjà beaucoup.

Assis à l'ombre, sous les arbres, la matinée déjà bien avancée, nous bâtissions le programme du reste de la journée, émettant tour à tour nos suggestions, nos préférences. Balade ? Baignade ? Visite ? Musée ? Resto ? Quoi que nous fassions, de toute façon, ce serait bien. Nous pouvions décider de replier la petite tente qui nous servait de toit, tout ranger dans la voiture, sillonner les routes et investir, plus loin, un nouveau lieu de campement ; ou alors rester un ou deux jours de plus si l'endroit nous plaisait. Nous n'avions pas de contraintes, nous vivions au jour le jour.

C'était notre premier été ensemble, nos premières vacances. Avec moi, tu découvrais le camping, la flânerie, la bohème, l'itinérance, et tu t'en réjouissais. Je m'extasiais sur les plaisirs de la vie à deux, qui me paraissait si agréable et si simple avec toi. Je constatais avec surprise qu'elle me convenait bien, finalement ! Je m'étonnais de ne pas être déjà lassée… Je partageais tout mon temps avec toi et j'y trouvais plein d'avantages. Ces dernières années, j'étais partie seule en vacances. C'était différent, maintenant. Je n'étais pas contre un peu de changement !

Nous étions amoureux, nous étions très heureux, tout allait bien. Enfin presque. Tout n'allait pas, en fait. Ce n'était pas toujours si simple. Le même problème revenait régulièrement sur le tapis et nous ne savions pas comment faire pour le résoudre. Nous trouvions ça dommage, nous pensions que c'était injuste, nous ne méritions pas que ça nous tombe dessus.

C'était là, insidieux : un mauvais coup du sort, sans solution-miracle. Cela venait ternir, jour après jour, les belles idées que nous avions du bonheur. Ça s'insinuait en nous, ça nous sapait le moral, ça nous faisait du mal, parfois. Ça n'allait pas encore jusqu'à nous déchirer, jusqu'à nous faire pleurer, ni à nous détruire. Mais ça viendrait. Plus tard.

Par moments, j'en voulais à la terre entière, puis ça passait, j'oubliais. Tout finirait par s'arranger, j'en étais persuadée ! Nous devions nous montrer patients. C'était une question de temps, et de confiance. Nous étions bien ensemble, nous nous aimions pour tout ce qui allait bien, et aussi pour le reste. Pour l'instant, nous faisions avec.

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