Reims (Cartonnerie) le 29 mai et Magny-le-Hongre (File 7) le 26 juin 2015
« La fossette » (1992) fut le premier album que je me suis procuré de Dominique A, en suivant les critiques
élogieuses à son sujet dans la presse musicale spécialisée de l’époque.
Je n’ai pas regretté
cet achat ni les suivants : « Si
je connais Harry » (1993) puis « La
mémoire neuve » (1995) et son succès populaire mérité, notamment pour
le titre chanté en duo avec Françoiz Breut : « Le Twenty-Two bar ».
Mais Dominique A n’est pas resté sur le
chemin de la facilité. Son disque suivant, « Remué »
(1999), était beaucoup plus âpre, sombre et torturé. Se sont succédé « Auguri » (2001), « Tout
sera comme avant » (2004), « L’horizon » (2006), « La
musique » (2009), tous aussi excellents les uns que les autres, avec
des teintes musicales changeantes et des textes toujours aussi forts et
singuliers, d’une beauté inégalable.
« Vers les lueurs » (2012) avec sa chanson choc « Rendez-nous la lumière » a conquis une presse et des
médias plus diversifiés, permettant à l’artiste d’être découvert, ou
redécouvert, par un nombre croissant de personnes, de celles qui ne gravitent
pas forcément dans les sphères du « rock ».
Aujourd’hui, tout le
monde (ou presque) connaît « Éléor »
(2015). L’on est séduit par ses chansons plus « abordables »,
« fédératrices », sa musique plus « consensuelle » sur
laquelle l’on peut aisément se laisser aller à la rêverie. Et comme tout le
monde en parle…
Des concerts de Dominique A, j’en ai vu à la pelle, à
Reims (Usine et Cartonnerie), à Paris (au moins deux Cigale), à Noisiel, à Carhaix,
à Lassay-les-Châteaux… La liste n’est pas exhaustive.
Ayant souvent
assisté à ces concerts avec Karine,
fan elle aussi, c’est sans même me poser la question que je décidai d’aller le
voir à Reims, à la Cartonnerie, le
vendredi 29 mai 2015.
Sur mon trajet en
voiture depuis la banlieue parisienne, je fais un crochet par Château-Thierry
pour chercher Yasmina, qui a sa
place, comme moi, depuis longtemps. Rendez-vous est pris aussi avec Magali, rémoise comme Karine : nous ne nous sommes pas
vues depuis ce concert mémorable de Kas
Product, en mai 2013, également à la Cartonnerie.
Immersion pour un
soir en Champagne, à boire du Champagne, à discuter musique ou autre, avec mes
« vieilles » amies.
La première partie,
le groupe « local » Valoy,
nous apparaît particulièrement mauvais à Yas
et à moi, si bien que nous passons notre temps à balancer de méchantes blagues
sur son compte, jusqu’à finalement sortir de la salle (et rejoindre le bar)
tellement cela nous est insupportable.
Et puis voilà Dominique A, sans cordes ni vents ni
cuivres ni artifices, en formation basique chant et guitare, basse (le fabuleux
Jeff Hallam), batterie (Sacha Toorop), claviers et guitare (Boris Boublil).
Je passe le concert auprès
de Magali, d’assez loin, mais ça me
va et, tout comme elle, je suis enthousiasmée par le spectacle, la succession
des chansons, l’humeur joyeuse de l’artiste chauve, tout de noir vêtu.
Outre toutes les
chansons d’« Éléor », nous
avons le plaisir d’en écouter un nombre impressionnant de plus anciennes,
issues d’autres albums : « Le
sens », « Revenir au monde », « Le détour »,
« Rendez-nous la lumière », « Immortels », « Music-Hall »,
« Ce geste absent », « Rouvrir », « Vers le
bleu », « Le convoi »,
« Marina Tsvétaéva », « Retour au calme »,
« Retrouvailles », « Le courage des oiseaux », « La
fin d’un monde », « Pour la peau », « L’horizon »… Du
bon, et du lourd !
Enthousiasmée par ce
concert exceptionnel de plus de deux heures, je décide de récidiver le
vendredi 26 juin 2015 à File 7
(Magny-le-Hongre) beaucoup plus proche de chez moi.
J’arrive à Magny
pour l’apéro, il est 18 heures, il fait 32 degrés et j’aime quand il fait
chaud. Je m’assieds en terrasse de l’After
(pour moi c’est plutôt le Before), au soleil, je demande un verre de vin blanc,
on me propose du Chardonnay, OK.
Je continue la
lecture du recueil de nouvelles « Marseille
noir » (acheté à Marseille en avril) et celle de Marie Neuser « Je partirai avec le premier homme qui me dira je
t’aime » m’emballe particulièrement, avec son dialogue étrange et
tourmenté, une nuit, sur les îles du Frioul.
Je me sens bien, je
profite de la vie, j’en ai bavé depuis février alors mon arrêt de travail est
tombé à point nommé. Pas besoin de me lever tôt demain matin, contrairement à
tous ces autres samedis depuis septembre 2014…
20 heures
32 : La file d’attente à
l’extérieur commence à s’ébranler, je récupère mon invitation auprès de Jérémie
puis m’engouffre dans la salle pour me placer proche de la scène, où j’ai envie
d’être, même si je ne prends pas de photos.
21 heures : Placée juste derrière les fauteuils des handicapés
venus au concert accompagnés de leurs éducatrices (on voit toujours bien de
là), j’assiste avec bonheur à la prestation solo de la chanteuse suédoise Eskelina, qui ouvre son set par un a
capella volubile avec claquements de doigts sur « Les hommes à poil ».
Eskelina
chante en français, accompagnée d’une guitare folk ; je suis séduite par
ses textes mutins, coquins, charmeurs, issus de son album sorti en janvier
2015 : « Le matin du
pélican ». Il me vient à l’esprit qu’elle est un peu le « Dick
Annegarn suédois », sans lunettes et au féminin, la grâce en plus. Une
jolie découverte !
Eskelina, Site
Internet :
Eskelina, Chanson
phare « Je reviens » :
21 heures
45 : Dominique A est largement applaudi en arrivant sur scène sur
« Love me Tender », avant même d’avoir commencé à jouer !
Et hop ! Le set
est identique à celui de Reims, alternant chansons du dernier album et des
albums passés : « Cap Farvel », « Nouvelles
vagues », « Le sens », « Une autre vie »,
« Revenir au monde », « Celle qui ne me quittera jamais »,
« Le détour », « Semana Santa », « Passer
nous voir », « Rendez-nous la lumière », « Au
revoir mon amour », « Par le Canada », « Central
Otago », « Immortels », « Music-Hall »,
« Ce geste absent », « Rouvrir », « Vers le
bleu », « L’océan », « Éléor », « Le
convoi »…
23 heures
18 : Les musiciens quittent la
scène mais l’on sait bien qu’ils vont revenir ! Dominique A, sous les applaudissements, se présente seul pour « Marina
Tsvétaéva », puis de nouveau avec ses musiciens : le fameux « Retrouvailles » de
« Remué », le non moins fameux « Le
courage des oiseaux » de « La fossette ».
23 heures
36 : Serait-ce la fin ?
Non, Dominique, ne nous laissez pas sur notre faim ! D’autant plus que ce
soir vous jouez en Seine-et-Marne,
non loin de Provins où vous avez
vécu enfant, et qu’une exposition vous est consacrée à Saint-Cyr-sur-Morin (jusqu’au 14 juillet) !!!
« La fin d’un monde », « La
peau », « L’horizon » avec ses guitares rageuses et saturées
égalant largement le mur du son des Thugs, sont assénés à un public qui n’en revient pas, un sacré trip pour
certain-e-s !
Afin de redescendre
et de clôturer ce show généreux et énergique, « Oklahoma 1932 »
et son air rétro, doucement chaloupé, vient à point et me laisse toute tremblante,
suintante, le sourire aux lèvres et les pieds nus.
Dominique A, Site officiel :
Interview de Jeff Hallam sur Comment Certains Vivent :
http://www.commentcertainsvivent.com/interviews/jeff-hallam-le-cameleon
Dominique A, prochains concerts :
http://www.commentcertainsvivent.com/concerts
Dominique A, Facebook :
Dominique A, La
Cigale (23 mai 2006) sur mon ancien blog :
Dominique A, Clip
« Au revoir mon amour » tourné au MuCEM et dans les Calanques de
Marseille :
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