vendredi 10 juillet 2015

Mes deux derniers concerts de Dominique A

Reims (Cartonnerie) le 29 mai et Magny-le-Hongre (File 7) le 26 juin 2015
« La fossette » (1992) fut le premier album que je me suis procuré de Dominique A, en suivant les critiques élogieuses à son sujet dans la presse musicale spécialisée de l’époque.

Je n’ai pas regretté cet achat ni les suivants : « Si je connais Harry » (1993) puis « La mémoire neuve » (1995) et son succès populaire mérité, notamment pour le titre chanté en duo avec Françoiz Breut : « Le Twenty-Two bar ».

Mais Dominique A n’est pas resté sur le chemin de la facilité. Son disque suivant, « Remué » (1999), était beaucoup plus âpre, sombre et torturé. Se sont succédé « Auguri » (2001), « Tout sera comme avant » (2004), « L’horizon » (2006), « La musique » (2009), tous aussi excellents les uns que les autres, avec des teintes musicales changeantes et des textes toujours aussi forts et singuliers, d’une beauté inégalable.

« Vers les lueurs » (2012) avec sa chanson choc « Rendez-nous la lumière » a conquis une presse et des médias plus diversifiés, permettant à l’artiste d’être découvert, ou redécouvert, par un nombre croissant de personnes, de celles qui ne gravitent pas forcément dans les sphères du  « rock ».

Aujourd’hui, tout le monde (ou presque) connaît « Éléor » (2015). L’on est séduit par ses chansons plus « abordables », « fédératrices », sa musique plus « consensuelle » sur laquelle l’on peut aisément se laisser aller à la rêverie. Et comme tout le monde en parle…

Des concerts de Dominique A, j’en ai vu à la pelle, à Reims (Usine et Cartonnerie), à Paris (au moins deux Cigale), à Noisiel, à Carhaix, à Lassay-les-Châteaux… La liste n’est pas exhaustive.

Ayant souvent assisté à ces concerts avec Karine, fan elle aussi, c’est sans même me poser la question que je décidai d’aller le voir à Reims, à la Cartonnerie, le vendredi 29 mai 2015.

Sur mon trajet en voiture depuis la banlieue parisienne, je fais un crochet par Château-Thierry pour chercher Yasmina, qui a sa place, comme moi, depuis longtemps. Rendez-vous est pris aussi avec Magali, rémoise comme Karine : nous ne nous sommes pas vues depuis ce concert mémorable de Kas Product, en mai 2013, également à la Cartonnerie.

Immersion pour un soir en Champagne, à boire du Champagne, à discuter musique ou autre, avec mes « vieilles » amies.

La première partie, le groupe « local » Valoy, nous apparaît particulièrement mauvais à Yas et à moi, si bien que nous passons notre temps à balancer de méchantes blagues sur son compte, jusqu’à finalement sortir de la salle (et rejoindre le bar) tellement cela nous est insupportable.

Et puis voilà Dominique A, sans cordes ni vents ni cuivres ni artifices, en formation basique chant et guitare, basse (le fabuleux Jeff Hallam), batterie (Sacha Toorop), claviers et guitare (Boris Boublil).

Je passe le concert auprès de Magali, d’assez loin, mais ça me va et, tout comme elle, je suis enthousiasmée par le spectacle, la succession des chansons, l’humeur joyeuse de l’artiste chauve, tout de noir vêtu.

Outre toutes les chansons d’« Éléor », nous avons le plaisir d’en écouter un nombre impressionnant de plus anciennes, issues d’autres albums : « Le sens », « Revenir au monde », « Le détour », « Rendez-nous la lumière », « Immortels », « Music-Hall », « Ce geste absent », « Rouvrir », « Vers le bleu »,  « Le convoi », « Marina Tsvétaéva », « Retour au calme », « Retrouvailles », « Le courage des oiseaux », « La fin d’un monde », « Pour la peau », « L’horizon »… Du bon, et du lourd !

Enthousiasmée par ce concert exceptionnel de plus de deux heures, je décide de récidiver le vendredi 26 juin 2015 à File 7 (Magny-le-Hongre) beaucoup plus proche de chez moi.

J’arrive à Magny pour l’apéro, il est 18 heures, il fait 32 degrés et j’aime quand il fait chaud. Je m’assieds en terrasse de l’After (pour moi c’est plutôt le Before), au soleil, je demande un verre de vin blanc, on me propose du Chardonnay, OK.

Je continue la lecture du recueil de nouvelles « Marseille noir » (acheté à Marseille en avril) et celle de Marie Neuser « Je partirai avec le premier homme qui me dira je t’aime » m’emballe particulièrement, avec son dialogue étrange et tourmenté, une nuit, sur les îles du Frioul.

Je me sens bien, je profite de la vie, j’en ai bavé depuis février alors mon arrêt de travail est tombé à point nommé. Pas besoin de me lever tôt demain matin, contrairement à tous ces autres samedis depuis septembre 2014…

20 heures 32 : La file d’attente à l’extérieur commence à s’ébranler, je récupère mon invitation auprès de Jérémie puis m’engouffre dans la salle pour me placer proche de la scène, où j’ai envie d’être, même si je ne prends pas de photos.

21 heures : Placée juste derrière les fauteuils des handicapés venus au concert accompagnés de leurs éducatrices (on voit toujours bien de là), j’assiste avec bonheur à la prestation solo de la chanteuse suédoise Eskelina, qui ouvre son set par un a capella volubile avec claquements de doigts sur « Les hommes à poil ».

Eskelina chante en français, accompagnée d’une guitare folk ; je suis séduite par ses textes mutins, coquins, charmeurs, issus de son album sorti en janvier 2015 : « Le matin du pélican ». Il me vient à l’esprit qu’elle est un peu le « Dick Annegarn suédois », sans lunettes et au féminin, la grâce en plus. Une jolie découverte !

Eskelina, Site Internet :
Eskelina, Chanson phare « Je reviens » :

21 heures 45 : Dominique A est largement applaudi en arrivant sur scène sur « Love me Tender », avant même d’avoir commencé à jouer !

Et hop ! Le set est identique à celui de Reims, alternant chansons du dernier album et des albums passés : « Cap Farvel », « Nouvelles vagues », « Le sens », « Une autre vie », « Revenir au monde », « Celle qui ne me quittera jamais », « Le détour », « Semana Santa », « Passer nous voir », « Rendez-nous la lumière », « Au revoir mon amour », « Par le Canada », « Central Otago », « Immortels », « Music-Hall », « Ce geste absent », « Rouvrir », « Vers le bleu », « L’océan », « Éléor », « Le convoi »…

23 heures 18 : Les musiciens quittent la scène mais l’on sait bien qu’ils vont revenir ! Dominique A, sous les applaudissements, se présente seul pour « Marina Tsvétaéva », puis de nouveau avec ses musiciens : le fameux « Retrouvailles » de « Remué », le non moins fameux « Le courage des oiseaux » de « La fossette ».

23 heures 36 : Serait-ce la fin ? Non, Dominique, ne nous laissez pas sur notre faim ! D’autant plus que ce soir vous jouez en Seine-et-Marne, non loin de Provins où vous avez vécu enfant, et qu’une exposition vous est consacrée à Saint-Cyr-sur-Morin (jusqu’au 14 juillet) !!!

« La fin d’un monde », « La peau », « L’horizon » avec ses guitares rageuses et saturées égalant largement le mur du son des Thugs, sont assénés à un public qui n’en revient pas, un sacré trip pour certain-e-s !

Afin de redescendre et de clôturer ce show généreux et énergique, « Oklahoma 1932 » et son air rétro, doucement chaloupé, vient à point et me laisse toute tremblante, suintante, le sourire aux lèvres et les pieds nus.

Dominique A, Site officiel :

Interview de Jeff Hallam sur Comment Certains Vivent :
http://www.commentcertainsvivent.com/interviews/jeff-hallam-le-cameleon

Dominique A, prochains concerts :
http://www.commentcertainsvivent.com/concerts

Dominique A, Facebook :

Dominique A, La Cigale (23 mai 2006) sur mon ancien blog :

Dominique A, Clip « Au revoir mon amour » tourné au MuCEM et dans les Calanques de Marseille :

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