samedi 18 juin 2016

Nevermind

Souvenirs musicaux

De Nirvana, je ne connais finalement que "Nevermind" et le live acoustique "Unplugged In New York". J’ai beaucoup écouté ce dernier, sorti l’année de la mort de Kurt Cobain. Les chansons, débarrassées des artifices électriques, n’en sont que plus fortes et sincères.

Je n’avais "Nevermind" que sur une mauvaise cassette, copiée au moment de sa sortie, en 1991. L’occasion m’était souvent donnée, dans les fêtes ou en boîte rock, de danser sur "Smells Like Teen Spirit". Les petits accords nerveux à la guitare, suivis des grands coups de batterie et de cette solide ligne de basse, sont d’entrée de jeu reconnaissables.

Il y a un son "Nirvana". Je ne me suis jamais lassée de l'énergie bouillonnante, teigneuse, sulfureuse, contenue dans ce morceau. C’est plein de rage, de hargne et de furie, Kurt Cobain a une voix d’écorché vif, hurlante, en grande colère.

Allez savoir, des fois, ce qui peut bien déterminer l’achat d’un album plutôt qu’un autre. La semaine dernière, en attendant mon cours de yoga, je suis allée visiter les rayons disques d’une grande surface.

Dans ma tête c'était relativement clair : je repère mais je n’achète pas. Je reviens quand j'ai des sous. Dès mon entrée, j’ai été attirée par des bacs entiers de promos sur des albums "cultes". J’ai mis le nez dedans, j’ai commencé à repérer quelques disques, pour voir.

Je me suis rapidement retrouvée avec "Reggata de Blanc" de Police, le premier Dire Straits et "Nervermind" de Nirvana. J’allais faire une entorse à mon règlement en m’autorisant l’achat d’un de ces disques à un prix, somme toute, très raisonnable.

Lequel des trois m’était le plus indispensable, aujourd’hui ? J’ai fait le choix. De Nirvana. Du bébé sous l’eau nageant vers un billet de un dollar accroché à un hameçon. Ça ne fait rien. Ou ça fait tout.

Depuis, je me nourris littéralement de cette musique sauvage, révoltée, dont j’ai été privée longtemps. Il y a des albums, comme ça, qui redeviennent indispensables, s'ils se trouvent en accord avec ce qu’on est, ce qu’on ressent.

En ce moment, moi c’est plutôt les trucs froids, colériques, désespérés. Alors je m’entends bien avec l’esprit de Nirvana.

Miss Kate, délibérément grunge

Ping-pong, courrier des Inrocks paru dans le numéro 479 (2 au 8 février 2005)

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(Enola Gay, Blood Sugar Sex Magik, Faith, Is this Love, Rodolphe Burger à l’île de Batz, Angie, The Needle and the Damage Done, Pyromane, London Calling, Perfect Kiss, Exposition, Christian Death le 1er novembre 1988)

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