Souvenirs musicaux
De Nirvana, je ne connais
finalement que "Nevermind" et le live acoustique "Unplugged In
New York". J’ai beaucoup écouté ce dernier, sorti l’année de la mort de
Kurt Cobain. Les chansons, débarrassées des artifices électriques, n’en sont
que plus fortes et sincères.
Je n’avais "Nevermind"
que sur une mauvaise cassette, copiée au moment de sa sortie, en 1991.
L’occasion m’était souvent donnée, dans les fêtes ou en boîte rock, de danser
sur "Smells Like Teen Spirit". Les petits accords nerveux à la
guitare, suivis des grands coups de batterie et de cette solide ligne de basse,
sont d’entrée de jeu reconnaissables.
Il y a un son
"Nirvana". Je ne me suis jamais lassée de l'énergie bouillonnante,
teigneuse, sulfureuse, contenue dans ce morceau. C’est plein de rage, de hargne
et de furie, Kurt Cobain a une voix d’écorché vif, hurlante, en grande colère.
Allez savoir, des fois, ce qui
peut bien déterminer l’achat d’un album plutôt qu’un autre. La semaine
dernière, en attendant mon cours de yoga, je suis allée visiter les rayons
disques d’une grande surface.
Dans ma tête c'était relativement
clair : je repère mais je n’achète pas. Je reviens quand j'ai des sous. Dès mon
entrée, j’ai été attirée par des bacs entiers de promos sur des albums
"cultes". J’ai mis le nez dedans, j’ai commencé à repérer quelques
disques, pour voir.
Je me suis rapidement retrouvée
avec "Reggata de Blanc" de Police, le premier Dire Straits et
"Nervermind" de Nirvana. J’allais faire une entorse à mon règlement
en m’autorisant l’achat d’un de ces disques à un prix, somme toute, très
raisonnable.
Lequel des trois m’était le plus
indispensable, aujourd’hui ? J’ai fait le choix. De Nirvana. Du bébé sous l’eau
nageant vers un billet de un dollar accroché à un hameçon. Ça ne fait rien. Ou
ça fait tout.
Depuis, je me nourris
littéralement de cette musique sauvage, révoltée, dont j’ai été privée
longtemps. Il y a des albums, comme ça, qui redeviennent indispensables, s'ils
se trouvent en accord avec ce qu’on est, ce qu’on ressent.
En ce moment, moi c’est plutôt
les trucs froids, colériques, désespérés. Alors je m’entends bien avec l’esprit
de Nirvana.
Miss Kate, délibérément grunge
Ping-pong, courrier des Inrocks paru dans le numéro 479 (2 au 8 février
2005)
À lire sur Hautetfort :
À lire sur ce blog :
(Trois concerts de Jad Wio, Minimal Compact 1988, Jamais dans le cadre, De JS Bach à Joy Division, Charlélie Couture, Supertramp, Food for Thought, Clan of Xymox, Bossanova, Turn on the Bright Lights, Yeah…)
À lire aussi sur Hautetfort :
(Le secret de Patrice, Impasse du Levant, Laure aimait la vie)
(La veillée, Révélation, La maison)
(Enola Gay, Blood Sugar Sex Magik, Faith, Is this Love, Rodolphe Burger à l’île de Batz, Angie, The Needle and the Damage Done, Pyromane, London Calling, Perfect Kiss, Exposition, Christian Death le 1er novembre 1988)
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