Bien
qu’écrivant peu pour le jazz, j’ai tout de même eu la chance de chroniquer Erik
Truffaz, Magic Malik, MAM, Oxyd, Tricia Evy, Guillaume Perret, Ibrahim Maalouf…
J’écoute assez souvent du jazz, je vais à des concerts de jazz, certainement
plus qu’avant. Récemment, j’ai eu le privilège d’assister au concert de Tigran
Hamasyan (en trio) dans la salle intimiste des Cuizines, à Chelles.
Incroyablement fort, impressionnant. J’ai aussi réécouté "Doo Bop" de
Miles Davis et "Future Shock" d’Herbie Hancock, ces deux génies mêlant
prodigieusement le jazz au hip hop. Ah ! Les années quatre-vingt…
Dans
les années quatre-vingt-dix, j’ai beaucoup aimé Sixun. Le groupe était venu à Épernay pour animer des master class, et mener des interventions musicales dans
les établissements scolaires. J’avais pu discuter avec les musiciens, très
sympathiques, finalement peu différents des rockeurs que je pouvais côtoyer par
ailleurs. En bouquet final, il y eut ce concert génial à la Cigale Musclée
avec, sur scène, en guest, les participants des master class… Cela se passait
dans le cadre de la Semaine Jazz, et comme je faisais partie de l’organisation,
l’occasion m’a été donnée d’écouter en concert un genre musical que je
connaissais peu et de l’apprécier, mes préférences demeurant tout de même très
rock à cette époque-là.
Régulièrement,
je reçois des disques de jazz à mon domicile, ils me sont envoyés par Arielle
Berthoud, attachée de presse. De temps en temps, j’arrive à placer une
chronique. Je ne manque pas d’écouter tous les disques qu’elle m’envoie, afin d’en savoir un peu plus sur ce qui se fait aujourd’hui, en matière de jazz, pour connaître ces différents musiciens contemporains, dont le nom la plupart du temps ne me
dit rien. Certains disques retiennent mon attention, alors je les écoute
plusieurs fois, le plus souvent dans ma voiture, au cours de mes trajets
quotidiens, surtout le matin.
Dernièrement,
grâce à Arielle, j’ai découvert Line Kruse, violoniste et flûtiste danoise, qui
fut élève au Conservatoire Royal de Copenhague avant de s’aventurer vers le
jazz et les musiques latines. Isabelle Olivier aussi, une harpiste française, compositrice
de musiques de films comme "Les
glaneurs et la glaneuse" d’Agnès Varda, "L’esquive" d’Abellatif
Kechiche, ou pour des spectacles vivants…
Ces
disques, respectivement "Dancing on air" et "Don’t worry, be
haRpy" m’ont enchantée et fait passer de bien bons moments en voiture, ces
dernières semaines, sur les routes hivernales, alors qu’il faisait encore nuit.
Des musiques parfaites pour me réveiller doucement, pour préparer la journée à
venir dans la sérénité. Des musiques riches en belles sonorités, des trouvailles
en matière de jeu avec les instruments, l’emploi de l’électronique,
incontournable dorénavant.
Line
Kruse
"Dancing
on air"
Stunt
Records / Taklit Editions & Productions / UVM Distribution
Sortie
le 26 janvier 2015
Line
Kruse, d’emblée, me plaît, avec ses mélodies ethniques, dont certaines trouvent
écho en moi, faisant ressurgir un vieil air oublié. Puis, ça part vers autre
chose, le violon devient virtuose, le rythme s’emballe, se fait plus nettement
latino, alors je ne sais plus ni où j’habite, ni où je vais. Quelque part en
Scandinavie ? À Cuba, Porto Rico, Buenos Aires ? Je conduis, il
pleut, je fais marcher les essuie-glaces, je pense à tout autre chose.
J’apprécie beaucoup la reprise rêveuse, enchanteresse, un brin latine, de la
Gymnopédie n°1 d’Erik Satie. Mais il ne faut surtout pas limiter le disque à
cet exercice de style. Entourant la violoniste, douze fameux musiciens, tissant
un univers hors du temps, au-delà des frontières, loin des réalités. Les neuf
autres titres du CD regorgent de finesse et de richesse, tant au niveau de
l’orchestration que de la composition. Le plaisir est immense, infini, sans
cesse renouvelé. La musicienne hors-pair joue depuis longtemps avec Gotan
Project, elle est l’auteur de deux albums avant "Dancing on
air" : "Warm waves" en 2005 et "Dream" en 2009. Quand
elle est arrivée à Paris, elle s’est tournée vers la musique cubaine et
argentine, jouant avec des pointures, devenant elle-même une artiste
internationale. Line Kruse (en quintet) est en concert à Paris, au Sunside, le
29 janvier 2015, au Lavoir Moderne d’Epinal le 20 mars. Elle a une multitude de
dates en France et en Belgique avec Michel Fugain & PLURIBUS, nouveau
projet du chanteur de "Fais comme
l’oiseau". Une adaptation fort réussie, dans les seventies, de la chanson brésilienne
"Vôce abuso"… Brasilia n’est donc pas très loin non plus, Copenhague est
tout proche, Paris est à nos pieds.
Isabelle
Olivier
"Don’t
worry, be haRpy"
Enja
Records / Yellow Bird / Harmonia Mundi
Sortie
le 27 janvier 2015
Pour
Isabelle Olivier, ce fut le même engouement. Au volant de ma voiture, le
paysage noir et glacé défilait, éclairé par mes phares et ceux de tous les
autres véhicules. J’étais au chaud, détendue, à écouter des morceaux sonnant
agréablement, harmonieusement ; d’autres surprenants, certes, mais pas
agressifs. Le tout très onirique, incitant à la méditation. Il y a les chants
d’oiseaux du début, pour mettre en condition. Plus loin la mer, les vagues, les
goélands, des cris joyeux d’enfants… La pluie aussi, celle d’un orage, des
sirènes d’ambulances, un feu qui crépite… J’apprendrai bientôt que "Don’t
worry, be haRpy" s’inspire du roman d’Italo Calvino, "Le baron
perché" (que je dois toujours lire, en voici l’occasion !). Il faut
savoir aussi que le disque, instrumental, s’inscrit dans un cadre plus vaste de
concerts, d’abord en formation réduite, puis avec quatre chanteurs, un chœur,
entre sept et vingt musiciens, selon les dates. L’utilisation de la harpe est
inventive, jeu classique en arpèges, grattements énergiques comme avec une
guitare, effets de sons numériques… Isabelle Olivier réside actuellement à
Chicago, où elle s’imprègne de la musique américaine. Son double album "Dodecasongs"
est sorti en 2012, elle y est entourée d’artistes tels que David Linx, Didier
Lockwood (ceux-là, je les connais), également Peter Erskine, David Binney, Eivind Opsvick, Louis Moutin…
Ses prochains concerts, annoncés jusqu’en juin 2015, se passent entre Chicago
et l’Île de France. Elle sera en mars (date à confirmer) au Festival de Jazz de
Marne-la-Vallée, puis, début juillet, en résidence de création au château de
Blandy-les-Tours : ces deux derniers lieux ne sont guère loin de chez moi !
https://fr-fr.facebook.com/isabelle.olivier.9440
Nouvelles fraîches du 8 mars 2015
Isabelle Olivier sera en concert :
-Le samedi 28 mars à 20 h au Café de la Danse, Paris, pour présenter son nouveau CD "Don't worry, be haRpy"sorti fin janvier 2015.
Isabelle Olivier : Harpes et composition
Marc Buronfosse : Contrebasse/ Basse
Fabrice Moreau : Batterie/ Percussions
Céline Grangey : Electronique
Nouvelles fraîches du 8 mars 2015
Isabelle Olivier sera en concert :
-Le samedi 28 mars à 20 h au Café de la Danse, Paris, pour présenter son nouveau CD "Don't worry, be haRpy"sorti fin janvier 2015.
Isabelle Olivier : Harpes et composition
Marc Buronfosse : Contrebasse/ Basse
Fabrice Moreau : Batterie/ Percussions
Céline Grangey : Electronique
-Et aussi, la veille, vendredi 27 mars à 20 h 30 à la Ferme du Buisson, Noisiel, dans le cadre du festival "Printemps de jazz".
Elle sera accompagnée par les élèves du CRD (Conservatoire à Rayonnement Départemental).
La première partie sera assurée par l'atelier du CRD dirigé par Sylvain Del Campo.
Elle sera accompagnée par les élèves du CRD (Conservatoire à Rayonnement Départemental).
La première partie sera assurée par l'atelier du CRD dirigé par Sylvain Del Campo.
À ne pas manquer !
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