Trilogie de la
cinquantaine 1/3
1) 29 juin
2016
Le 20 septembre
2013, j’ai eu cinquante ans. Je n’ai pas du tout aimé cet état de fait.
« 50 ans c’est pas vieux chez les tortues » affichait, blanc sur
noir, le tee-shirt (pour dormir) que je m’étais trouvé sur la brocante
d’Annet-sur-Marne, pour 2 €. Ouais, autant y mettre un peu d’humour, parce que
sinon, ça ne m’enchantait vraiment pas, d’avoir cinquante ans. Ça sonne vieux,
ça sent le sapin.
Mais bon, ben voilà,
autour de moi, d’autres gens aussi ont eu cinquante ans. M’ont précédée, même,
pour certain(e)s. C’était ainsi, il fallait s’y faire, la jeunesse était maintenant
bien derrière nous, même si elle restait dans notre tête. Heureusement, ici ou
là, on organisait des fêtes, on pouvait s’amuser, danser, bien boire, bien
manger, on continuait à aller de l’avant, à vivre pleinement de bonnes choses.
Ma vie se poursuit
sans grands changements si ce n’est un rythme plus casanier en ce moment, des
sorties mais pas trop, en tout cas bien choisies, du temps consacré à la
lecture, à l’écriture, à la retouche de photos. Je m’occupe de mes chats, aussi.
« La vieille folle du rez-de-chaussée avec ses chats qui pissent
partout » : c’est peut-être comme cela qu’on me nomme, dans la
résidence ?
Cinquante ans et mes
envies soudaines de voyager, d’aller me cultiver ici ou là, à l’étranger, de profiter
d’une sensation de liberté, d’une assurance que je n’avais pas étant plus
jeune. Cinquante ans et les modifications du corps qui vont avec, lequel
s’empâte si l’on n’y prend pas garde, le visage qui s’enlaidit dans le miroir, les
cheveux blancs, les problèmes gynécos, les douleurs qu’on n’avait pas avant,
l’impression de radoter, de ressasser le passé, de vivre dans les souvenirs.
Je n’en suis pas
encore à affirmer : « C’était mieux, avant ». Je vis aujourd’hui
suffisamment de bons moments pour ne pas avoir à regretter ceux du passé. Mes
dernières virées à Marseille, Mons, Venise, Berlin, Amsterdam, Haarlem, Bruges,
Bruxelles, Florence, Paris bien sûr, la préparation des prochaines, Anvers,
Lisbonne, Rome…, me donnent de la joie. Un rien me contente.
La personne avec
laquelle je passe actuellement des journées « rock’n’roll »,
« en vadrouille », « à l’ancienne », c’est Yas. On délire
bien, toutes les deux. Encore un pied dans l’adolescence, dans la rébellion, le
débat d’idées, la critique des cons, l’humour franc ou plus noir.
Nous restons
ouvertes sur le monde. Les actualités, la politique, la culture, la musique,
les voyages… La connivence, des références communes, de la complicité, de
nombreux souvenirs à partager, des sujets de conversation variés… On se marre
bien, toutes les deux. À Paris, Lille, Annet-sur-Marne, Château-Thierry, Essômes-sur-Marne…
Cela s’appelle une belle amitié. Une amitié de cinquantenaires, pas encore trop ratatinées, plutôt actives, vives d’esprit, curieuses de découvrir, de connaître et d’apprendre, toujours ; ravies d’échanger nos coups de cœur, nos impressions, nos trouvailles… Ancrées dans la réalité tout en étant un peu perchées… Le tout dans la bonne humeur, s’il vous plaît !
Cela s’appelle une belle amitié. Une amitié de cinquantenaires, pas encore trop ratatinées, plutôt actives, vives d’esprit, curieuses de découvrir, de connaître et d’apprendre, toujours ; ravies d’échanger nos coups de cœur, nos impressions, nos trouvailles… Ancrées dans la réalité tout en étant un peu perchées… Le tout dans la bonne humeur, s’il vous plaît !
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