lundi 18 juillet 2016

29 juin 2016

Trilogie de la cinquantaine 1/3


1) 29 juin 2016

Le 20 septembre 2013, j’ai eu cinquante ans. Je n’ai pas du tout aimé cet état de fait. « 50 ans c’est pas vieux chez les tortues » affichait, blanc sur noir, le tee-shirt (pour dormir) que je m’étais trouvé sur la brocante d’Annet-sur-Marne, pour 2 €. Ouais, autant y mettre un peu d’humour, parce que sinon, ça ne m’enchantait vraiment pas, d’avoir cinquante ans. Ça sonne vieux, ça sent le sapin.

Mais bon, ben voilà, autour de moi, d’autres gens aussi ont eu cinquante ans. M’ont précédée, même, pour certain(e)s. C’était ainsi, il fallait s’y faire, la jeunesse était maintenant bien derrière nous, même si elle restait dans notre tête. Heureusement, ici ou là, on organisait des fêtes, on pouvait s’amuser, danser, bien boire, bien manger, on continuait à aller de l’avant, à vivre pleinement de bonnes choses.

Ma vie se poursuit sans grands changements si ce n’est un rythme plus casanier en ce moment, des sorties mais pas trop, en tout cas bien choisies, du temps consacré à la lecture, à l’écriture, à la retouche de photos. Je m’occupe de mes chats, aussi. « La vieille folle du rez-de-chaussée avec ses chats qui pissent partout » : c’est peut-être comme cela qu’on me nomme, dans la résidence ?

Cinquante ans et mes envies soudaines de voyager, d’aller me cultiver ici ou là, à l’étranger, de profiter d’une sensation de liberté, d’une assurance que je n’avais pas étant plus jeune. Cinquante ans et les modifications du corps qui vont avec, lequel s’empâte si l’on n’y prend pas garde, le visage qui s’enlaidit dans le miroir, les cheveux blancs, les problèmes gynécos, les douleurs qu’on n’avait pas avant, l’impression de radoter, de ressasser le passé, de vivre dans les souvenirs.

Je n’en suis pas encore à affirmer : « C’était mieux, avant ». Je vis aujourd’hui suffisamment de bons moments pour ne pas avoir à regretter ceux du passé. Mes dernières virées à Marseille, Mons, Venise, Berlin, Amsterdam, Haarlem, Bruges, Bruxelles, Florence, Paris bien sûr, la préparation des prochaines, Anvers, Lisbonne, Rome…, me donnent de la joie. Un rien me contente.

La personne avec laquelle je passe actuellement des journées « rock’n’roll », « en vadrouille », « à l’ancienne », c’est Yas. On délire bien, toutes les deux. Encore un pied dans l’adolescence, dans la rébellion, le débat d’idées, la critique des cons, l’humour franc ou plus noir.

Nous restons ouvertes sur le monde. Les actualités, la politique, la culture, la musique, les voyages… La connivence, des références communes, de la complicité, de nombreux souvenirs à partager, des sujets de conversation variés… On se marre bien, toutes les deux. À Paris, Lille, Annet-sur-Marne, Château-Thierry, Essômes-sur-Marne…

Cela s’appelle une belle amitié. Une amitié de cinquantenaires, pas encore trop ratatinées, plutôt actives, vives d’esprit, curieuses de découvrir, de connaître et d’apprendre, toujours ; ravies d’échanger nos coups de cœur, nos impressions, nos trouvailles… Ancrées dans la réalité tout en étant un peu perchées… Le tout dans la bonne humeur, s’il vous plaît !

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