vendredi 15 juillet 2016

11 juillet 2016

Trilogie de la cinquantaine 3/3


3) 11 juillet 2016

Dans les souvenirs qui me resteront de « ma » classe pendant deux mois, il y a la sortie à Fontainebleau (parc et château), François 1er et la Renaissance (je revenais de Florence), le spectacle de l’école avec « Tout le bonheur du monde » de Sinsémilia et les poésies de Jacques Charpentreau, Raymond Queneau, Joseph-Paul Schneider, Alain Bosquet, le concert de Brice Kapel, ses chansons écoutées en classe, chorégraphiées dehors sous le préau de l’école, le CD de Michael Jackson, la danse collective sur « Thriller » lors du goûter d’adieu, les élèves connaissaient bien… Une très bonne fin d’année scolaire, qui tranche avec ce que j’avais pu vivre de dur, fin juin 2015. Des enfants super, vraiment.

Mon petit séjour estival à Amsterdam puis à Anvers m’ont été profitables, partir comme ça, au matin du premier jour des vacances, permet une déconnexion rapide du monde scolaire. Je me suis aventurée, en train, dans la nouvelle province du Flevoland, immense polder qui s’aménage, au fil des ans : les travaux ont commencé au début du 20e siècle.

Premier arrêt à Almere, où je chemine, à la recherche des immeubles d’architectes les plus impressionnants, il y en a un certain nombre à dénicher. Je prends des photos de mes trouvailles.

Il fait beau, j’ai du temps devant moi, je pousse jusque Lelystad (ça sonne suédois) pour admirer le théâtre tout en orange de l’Agora, œuvre visionnaire du cabinet d’architecture néerlandais UNStudio. Je mange des frites en cornet sur la place de l’hôtel de ville où règne une ambiance calme et sereine. Le soleil est là, l’eau jamais loin, il fait bon vivre, flâner, plaisanter.

Je pense aux villes nouvelles de Marne-la-Vallée, à celle d’Évry aussi, où j’ai vécu durant tout un été (je travaillais au service jeunesse de la ville), la façon d’aménager le territoire est ici très différente de ce que je connais, il y a là quelque chose d’humain qui n’existe pas forcément en région parisienne. Les hôpitaux, les centres de rééducation, les maisons de retraite sont dans la ville, tout est accessible aux fauteuils roulants (sans parler des vélos !)

Jeudi 7 juillet, après avoir bavardé deux bonnes heures au Deli-caat où j’avais rendez-vous à dix-neuf heures avec Catherine, celle-ci m’a proposé de venir boire un thé chez elle (à deux pas) et de regarder le match. Elle m’apprenait que la France jouait ce soir contre l’Allemagne, que c’était la demi-finale, que les Portugais étaient déjà qualifiés pour la finale au stade de France, qui aurait lieu le dimanche 10.

Alors je me suis mise dans le jeu, devant le petit écran télé de Catherine, un modèle antique avec tube cathodique (j’en possède un aussi, plus grand), j’ai vu les deux buts marqués par les Français à la deuxième mi-temps, on a philosophé « foot » et sur plein d’autres sujets, c’était sympa, je ne m’attendais pas du tout à passer une telle soirée à Amsterdam !

Retour à pied à mon hôtel, idéalement placé sur Raadhuisstraat, entre Henrengracht et Keizergracht. Westerkerk et Princegracht ne sont pas loin de ce côté, et de l’autre Koninklijk Paleis, Niewe Kerk, la place de Dam… La nuit était tombée, en chemin j’ai pris quelques photos de vitrines délirantes. C’est un bonheur que toute cette fantaisie affichée dans les commerces de tous genres, il y a un esprit ici que l’on ne trouve pas ailleurs.

Comme ça, dimanche soir, j’ai regardé la finale France-Portugal chez mon père, après la joyeuse fête familiale de la journée, chaude et ensoleillée, un vrai jour d’été, le bonheur ! Bon ben le but des Portugais à la première mi-temps des prolongations ça a été dur à encaisser, puis la fin de jeu où l’on sentait l’épuisement des joueurs… Papa Hollande n’a pas puni les Bleus pour avoir échoué dans leur périlleuse mission, à savoir redonner le moral à la France, il les a félicités pour leur acharnement à vouloir marquer à tout prix, mais bon, même sans Ronaldo, les Portugais se sont montrés les plus forts…

Au retour vers Paris, vendredi 8 juillet, je me suis arrêtée à Anvers, j’y ai beaucoup marché, je me suis perdue plusieurs fois, le plan que j’avais n’était pas assez détaillé. Après être allée au Begijnhof en sortant de la gare, je me suis dirigée vers le centre historique, avec l’idée aussi de manger dans un endroit où je serai assise. J’ai trouvé le « Désiré de Lille » à mon goût, j’ai pu potasser mon guide et relire un article de Télérama que j’avais pris avec moi (centré sur Rubens, qui a vécu et travaillé ici) avant de repartir en balade.

J’ai visité la Vrouwekatedraal (cathédrale Notre-Dame, c’est plus simple) où j’ai vu plusieurs retables de Rubens, regardé et photographié sous tous les angles (ou presque) une sculpture entièrement dorée de l’Anversois Jan Fabre intitulée « L’homme qui portait la croix ». J’avais été marquée par ses œuvres exposées à Florence. L’une, « À la recherche de l’utopie », tortue monumentale sur laquelle chevauche un homme sur la Piazza della Signoria, et l’autre, « L’homme qui mesure les nuages », devant la façade du Palazzo Vecchio.

Dans le même esprit, j’ai reconnu, en statue de pierre, sur l’un des balcons ornant le long immeuble en courbe et en brique rouge où se nichait mon hôtel d’Amsterdam, une copie du Porcellino, celui de Florence… Des liens se font, grâce aux voyages, aux visites, aux lectures, aux échanges… Les voyages ça rend moins bête, ça fait passer du bon temps… Que demande le peuple ?

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