Dans le cadre du Festival d'Île de France (ayant cette année pour thème "TABOUS musiques et interdits") une soirée consacrée au maloya était organisée à la Ferme du Buisson, sise à Noisiel en Seine-et-Marne, le samedi 27 septembre 2014.
Tant qu'à faire, autant venir dès 18 heures 30 pour voir le film de Marie-Claude Lui-van-Sheng : "Maloya, les racines de la liberté" afin d'en savoir plus sur cette musique et cette danse des esclaves, née dans les plantations de canne à sucre de l'île de la Réunion.
Le maloya fut plus tard associé aux fêtes données en l'honneur de l'abolition de l'esclavage (1848) et continua à être joué dans l'île par les descendants des esclaves et ses nouveaux habitants (notamment les Indiens, embauchés dans les plantations).
L'on apprend aussi que cette musique traditionnelle ancestrale a failli disparaître quand Michel Debré est devenu député du département de la Réunion (à partir de 1963) et qu'il a voulu la censurer car elle était associée aux mouvements d'autonomie de l'île.
Signalons que ce cher homme politique fut également à l'origine du "déplacement" de plus de 1600 enfants réunionnais vers la métropole pour repeupler les zones déficitaires, comme le département de la Creuse.
Le film montre comment le maloya est revenu sur le devant de la scène dans les années 80, à travers des formations traditionnelles familiales n'ayant jamais cessé de le jouer ou des groupes désireux de le mêler à d'autres styles musicaux et à des instruments électrifiés, comme Ziskakan.
Avant le concert de Lindigo et ses invités, nous pourrons profiter d'une restauration réunionnaise salée et sucrée, mais il faudra être patient car il y a du monde qui attend !
La soirée musicale au Caravansérail commence avec le maloya acoustique traditionnel de Jean-Didier Hoareau, neveu du célèbre Danyèl Waro. Nous en apprécions les percussions : rouler, kayamb, piker, sati... et le chant en créole, au plus proche des ancêtres.
Lindigo est un feu d'artifice de couleurs, de sons, de sensations, de bonne humeur et de bonheur à lui tout seul. L'arrivée de Fixi, de son accordéon et de son complice jamaïcain Winston McAnuff va faire augmenter de plusieurs degrés la température déjà chaude de la salle et y introduire encore plus de folie. Le saxophoniste Guillaume Perret fait lui aussi une entrée en scène remarquée et donne des tonalités inédites au maloya de Lindigo.
Il y a également la prestation d'un chœur amateur essentiellement féminin et celle des élèves des conservatoires du réseau ArteMuse réunis en brass band sous la direction de Guillaume Perret.
Quelle ambiance ! Nous repartons émerveillés et bien décidés à creuser la question sur l'île de la Réunion d'hier et d'aujourd'hui et, pourquoi pas, d'envisager d'y aller un jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire