mercredi 14 mai 2014

C'est moi le printemps

Je suis né en mai
C'est moi le printemps
D'un ventre épais
J'ai foutu le camp
Né scarifié
Né en pleurant
Né sacrifié
Né en passant

Je suis né en mai
C'est moi le printemps
J'ai rien demandé
Oui mais pourtant
J'ai déchiré
À grand coup de dents
Le fil d'acier m'emprisonnant

Je suis né en mai
C'est moi le printemps
Moi qui rêvais
D'hivers tout blancs

J'ai foutu le camp

Je suis né en mai
C'est moi le printemps
D'un ventre épais
J'ai foutu le camp
Un ange déçu
Ange de néon
Un ange de plus
Ange de néant

Moi qui espérais
Des anges troublants

Je suis né en mai
C'est moi le printemps
D'un ventre épais
J'ai foutu le camp

Il est beau le printemps, non ?
Il est tout petit pour des gens qui s'aiment comme nous, le printemps
Il est beau le printemps
Je suis né en mai
C'est beau le printemps

Je suis né en mai
C'est moi le printemps
Quand je serai foutu
Il restera le vent

Quand je m'en irai
Quand je serai partant
Je ne veux pas de regrets
Soyez contents

Je suis né en mai
C'est moi le printemps

Daniel Darc, album "La taille de mon âme", 2011


Il aurait eu 55 ans le 20 mai 2014, je serais bien allée encore le voir en concert, même si la dernière fois il m'avait déçue : trop d'alcool, trop d'oubli, trop de mépris envers lui-même, ses musiciens, son public...
Heureusement, il y a ce double album posthume "Chapelle Sixteen" (paru fin 2013) pour me faire oublier tous mes griefs. Les textes sont durs, tendres, sombres, inspirés, cruels, touchants... Tellement touchants ! La musique de Laurent Marimbert porte les mots, se faisant rock, ou symphonique ; modeste, au seul piano.
Je regrette d'autant plus qu'il soit mort, Daniel Darc (28 février 2013). Mais chacune de ses dernières chansons, ou presque, sonne de façon fataliste, visionnaire, testamentaire. On n'y peut rien. Lui non plus, n'y pouvait rien. Il serait mort, de toute façon. Ainsi soit-il.
Pour visionner le clip :
Les photos des yeux peints sur le mur ont été prises à Courtry (77) en arrivant du Pin en voiture, et celles de la maison de fer proviennent de Coubron (93) direction Montfermeil en venant de Courtry.
Une construction singulière que Raymond Depardon n'aurait certainement pas reniée s'il était tombé dessus au cours de ses périples à travers la France... Et moi, je passe devant tous les matins quand je vais travailler !

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