mardi 14 juillet 2015

La Ferme Électrique 2015

Après une agréable soirée Longueur d’Ondes au Pan Piper le lundi 29 juin avec Catherine (en stage de dessin à Paris) où nous avons écouté 3 minutes sur mer (bof) et ROBI (excellente), un succulent dîner chinois mercredi 1er juillet en compagnie de Frédérique (au GUO MIN, 39 rue de Belleville), je fêtais, samedi 4 juillet 2015, le début de mes vacances bien méritées en me rendant au festival de la Ferme Électrique, à Tournan-en-Brie (77), comme l’an passé d’ailleurs.

Le temps est toujours caniculaire, je ne me lasse pas de cette chaleur qui me convient parfaitement. C’est la sixième édition de cet événement rock’n’roll, doux-dingue et éclectique, qui a débuté le vendredi 3 juillet avec Chassol, Aquaserge, Jean-Louis Costes & Fantazio pour les plus connus.

J’arrive juste pour Sofia Bolt et son rock américain 90’s et féminin, j’enchaîne sur le duo italien Fumo Nero et sa coldwave synthétique, puis sur le trio liverpuldien de choc (deux batteries et des synthés) Barberos, avant d’aller danser sur le punk parisien du trio Pierre & Bastien.

Je m’accorde une petite pause au soleil (les concerts se passent alternativement dans une grange, puis dans l’autre) avant de me placer devant la scène pour Charles de Goal. Je retrouve Pascale, l’amie de Thierry, et fais la connaissance de Nathalie, venue de Picardie.

Nous passerons le set toutes les trois ensemble, set mené tambour battant, sans temps mort, dans l’urgence (pas le temps de s’attarder comme au Point Éphémère), énergique et vivifiant.

Charles de Goal n’a pas dit son dernier mot, en voilà une bonne nouvelle ; le groupe sera en concert le 28 novembre en Allemagne (Aix-la-Chapelle) puis à Paris (Petit Bain) le 6 décembre (avec Guerre Froide et Little Nemo). Le (double) nouvel album « Mobilisation » devrait sortir dans cette période.

Sur le synth punk de Taulard (Grenoble), le public se déchaîne, pogote et se jette à tout va. L’élégance art punk de Peter Kernel (Suisse/Canada) calme un peu le jeu, Le Prince Harry, trio originaire de Liège, remet le couvert avec force synthés et guitares, Steeple Remove (Rouen) s’infiltre dans la brèche et continue sur la lancée.

Il fait nuit maintenant, mais toujours bien chaud ; je renonce à la performance de l’Américain Mother Fakir et au space rock britannique de The Telescopes, pour rentrer tranquillement chez moi et retrouver mes chats.

Mais, tout de même, entre tous ces concerts furieux, j’aurai bien déambulé dans le site du festival, apprécié sa déco, ses expos, acheté pour 5 € le CD « Expositions, Tribute to Charles de Goal » aux reprises bluffantes et, bien sûr, pris un nombre incalculable de photos.

J’aurai découvert mon portrait, en noir et blanc, réalisé l’an dernier dans le photomaton déglingué (j’ai récidivé cette année) et affiché avec plein d’autres, quelle surprise !

Tout à l’heure, déjà dimanche, j’irai retrouver ma famille en Champagne puis, mardi matin, cap sur Amsterdam, où j’ai d’ores et déjà rendez-vous avec Catherine au théâtre Bellevue, pour un spectacle de vidéo danse nommé « Deep Dish ». Vivent les vacances !

À lire aussi :

La Ferme Électrique 2014

Charles de Goal au Point Éphémère

Photos première partie : concerts, spectateurs-trices

Photos deuxième partie : décors, expos, déco

Cliquer sur la première photo pour ouvrir le diaporama.

PREMIÈRE PARTIE

Sofia Bolt





Fumo Nero





Barberos






Pierre & Bastien





Charles de Goal




















Taulard







Peter Kernel








Le Prince Harry







Steeple Remove









DEUXIÈME PARTIE


















































Attention, il s'agit d'un événement ayant eu lieu en 2014 ;-)

dimanche 12 juillet 2015

Note d'information (à caractère délateur) : suite et fin

La bonne nouvelle, déjà, c'est que le hérisson est revenu ! Le même que les années précédentes, ou alors un autre ; mais en tout cas, il vient tous les soirs, à la nuit tombée, boulotter les croquettes que je laisse pour les chats, dehors, sur la terrasse. 
Je lui sers spécialement une assiette de pâtée, qu'il déguste avidement. C'est une fausse idée (qui peut lui faire du mal) que de vouloir lui donner du pain trempé dans du lait. Puisse-t-il rester en vie longtemps, ne pas se rouler en boule au milieu de la rue, comme nombre de ses congénères ! Je vais bien m'occuper de toi, petit hérisson.
Branle-bas de combat dans l'appartement sis au-dessus de chez moi, en ce week-end prolongé du 14 juillet 2015. Le jeune locataire déménage, avec l'aide de ses parents. Puis des bruits de travaux retentissent, tout l'après-midi. 
En fin de journée, on sonne à ma porte. Le monsieur se présente : il est le propriétaire de l'appartement du dessus, il le refait à neuf avant que son fils n'emménage prochainement avec son amie, il me demande si je n'ai pas un escabeau à lui prêter. 
Mais oui !  Pas de problème ! J'en ai un grand, léger et métallique, dont je ne me sers guère que pour changer une ampoule ou accéder à mes boîtes en plastique (contenant mes vêtements) placées en hauteur, sur l'armoire.
Je le lui apporte, il me promet de me le rendre rapidement, de toute façon il sera là à travailler jusque mardi, je ne dois pas avoir de souci à me faire. Bien sûr que non ! Les travaux reprennent, j'écoute de la musique en pianotant sur mon ordi, ça ne me gêne pas.
Propriétaire, appartement du dessus... L'idée commence à faire son chemin.

Ce matin, je veux en avoir le cœur net. Profitant d'un moment où il se trouve dehors avec son fils, tout près de ma terrasse, je sors lui dire bonjour. Il n'arrête pas de tousser, il vient de verser de l'acide dans les canalisations de la salle de bains, on sent l'odeur jusqu'ici.
J'ose néanmoins lui poser la question : "C'est vous qui avez écrit le mot au sujet des chats ?" Oui, c'est bien lui, il ne s'en cache pas, il est agent immobilier, propriétaire de plusieurs appartements dans la résidence, il déplore les traces d'urine en bas des portes, faites par des chats mâles, à n'en pas douter. 
Je lui dis qu'on a été inquiets à cause de son courrier, nous, les propriétaires de chats, qu'ici il n'y pas d'animaux errants, qu'ils sont tous tatoués ou pucés, ou alors, ils ont un collier, les femelles sont opérées, les mâles stérilisés. Je rajoute que je peux comprendre la gêne occasionnée, la saleté des portes... 
Ce à quoi il me répond que ça s'enlève très bien avec du Vigor, il l'a fait pour l'appartement de son fils, on ne voit plus rien. Il faut nettoyer de temps en temps, pour enlever l'odeur, afin que les chats ne reviennent pas pisser...
Eh bien voilà, monsieur Bruno Z ! La solution est toute trouvée ! Il aurait suffi de demander à tous les gens de la résidence de bien vouloir passer l'éponge avec du Vigor sur leur porte d'entrée, le mal était réparé !
Je prends congé de lui en lui disant que c'est une bonne idée, que je vais de ce pas lessiver ma porte. Je n'ai pas de Vigor mais du Cillit Bang et effectivement, les traces s'estompent au lavage. Tout est parfait dans le meilleur des mondes. 
Les bêtes à moustaches, à queue et à oreilles pointues peuvent vagabonder tranquillement, Bruno Z n'est pas le monstre que je croyais. Je vais, en avoir des choses, à raconter à Elisabeth !

vendredi 10 juillet 2015

Mes deux derniers concerts de Dominique A

Reims (Cartonnerie) le 29 mai et Magny-le-Hongre (File 7) le 26 juin 2015
« La fossette » (1992) fut le premier album que je me suis procuré de Dominique A, en suivant les critiques élogieuses à son sujet dans la presse musicale spécialisée de l’époque.

Je n’ai pas regretté cet achat ni les suivants : « Si je connais Harry » (1993) puis « La mémoire neuve » (1995) et son succès populaire mérité, notamment pour le titre chanté en duo avec Françoiz Breut : « Le Twenty-Two bar ».

Mais Dominique A n’est pas resté sur le chemin de la facilité. Son disque suivant, « Remué » (1999), était beaucoup plus âpre, sombre et torturé. Se sont succédé « Auguri » (2001), « Tout sera comme avant » (2004), « L’horizon » (2006), « La musique » (2009), tous aussi excellents les uns que les autres, avec des teintes musicales changeantes et des textes toujours aussi forts et singuliers, d’une beauté inégalable.

« Vers les lueurs » (2012) avec sa chanson choc « Rendez-nous la lumière » a conquis une presse et des médias plus diversifiés, permettant à l’artiste d’être découvert, ou redécouvert, par un nombre croissant de personnes, de celles qui ne gravitent pas forcément dans les sphères du  « rock ».

Aujourd’hui, tout le monde (ou presque) connaît « Éléor » (2015). L’on est séduit par ses chansons plus « abordables », « fédératrices », sa musique plus « consensuelle » sur laquelle l’on peut aisément se laisser aller à la rêverie. Et comme tout le monde en parle…

Des concerts de Dominique A, j’en ai vu à la pelle, à Reims (Usine et Cartonnerie), à Paris (au moins deux Cigale), à Noisiel, à Carhaix, à Lassay-les-Châteaux… La liste n’est pas exhaustive.

Ayant souvent assisté à ces concerts avec Karine, fan elle aussi, c’est sans même me poser la question que je décidai d’aller le voir à Reims, à la Cartonnerie, le vendredi 29 mai 2015.

Sur mon trajet en voiture depuis la banlieue parisienne, je fais un crochet par Château-Thierry pour chercher Yasmina, qui a sa place, comme moi, depuis longtemps. Rendez-vous est pris aussi avec Magali, rémoise comme Karine : nous ne nous sommes pas vues depuis ce concert mémorable de Kas Product, en mai 2013, également à la Cartonnerie.

Immersion pour un soir en Champagne, à boire du Champagne, à discuter musique ou autre, avec mes « vieilles » amies.

La première partie, le groupe « local » Valoy, nous apparaît particulièrement mauvais à Yas et à moi, si bien que nous passons notre temps à balancer de méchantes blagues sur son compte, jusqu’à finalement sortir de la salle (et rejoindre le bar) tellement cela nous est insupportable.

Et puis voilà Dominique A, sans cordes ni vents ni cuivres ni artifices, en formation basique chant et guitare, basse (le fabuleux Jeff Hallam), batterie (Sacha Toorop), claviers et guitare (Boris Boublil).

Je passe le concert auprès de Magali, d’assez loin, mais ça me va et, tout comme elle, je suis enthousiasmée par le spectacle, la succession des chansons, l’humeur joyeuse de l’artiste chauve, tout de noir vêtu.

Outre toutes les chansons d’« Éléor », nous avons le plaisir d’en écouter un nombre impressionnant de plus anciennes, issues d’autres albums : « Le sens », « Revenir au monde », « Le détour », « Rendez-nous la lumière », « Immortels », « Music-Hall », « Ce geste absent », « Rouvrir », « Vers le bleu »,  « Le convoi », « Marina Tsvétaéva », « Retour au calme », « Retrouvailles », « Le courage des oiseaux », « La fin d’un monde », « Pour la peau », « L’horizon »… Du bon, et du lourd !

Enthousiasmée par ce concert exceptionnel de plus de deux heures, je décide de récidiver le vendredi 26 juin 2015 à File 7 (Magny-le-Hongre) beaucoup plus proche de chez moi.

J’arrive à Magny pour l’apéro, il est 18 heures, il fait 32 degrés et j’aime quand il fait chaud. Je m’assieds en terrasse de l’After (pour moi c’est plutôt le Before), au soleil, je demande un verre de vin blanc, on me propose du Chardonnay, OK.

Je continue la lecture du recueil de nouvelles « Marseille noir » (acheté à Marseille en avril) et celle de Marie Neuser « Je partirai avec le premier homme qui me dira je t’aime » m’emballe particulièrement, avec son dialogue étrange et tourmenté, une nuit, sur les îles du Frioul.

Je me sens bien, je profite de la vie, j’en ai bavé depuis février alors mon arrêt de travail est tombé à point nommé. Pas besoin de me lever tôt demain matin, contrairement à tous ces autres samedis depuis septembre 2014…

20 heures 32 : La file d’attente à l’extérieur commence à s’ébranler, je récupère mon invitation auprès de Jérémie puis m’engouffre dans la salle pour me placer proche de la scène, où j’ai envie d’être, même si je ne prends pas de photos.

21 heures : Placée juste derrière les fauteuils des handicapés venus au concert accompagnés de leurs éducatrices (on voit toujours bien de là), j’assiste avec bonheur à la prestation solo de la chanteuse suédoise Eskelina, qui ouvre son set par un a capella volubile avec claquements de doigts sur « Les hommes à poil ».

Eskelina chante en français, accompagnée d’une guitare folk ; je suis séduite par ses textes mutins, coquins, charmeurs, issus de son album sorti en janvier 2015 : « Le matin du pélican ». Il me vient à l’esprit qu’elle est un peu le « Dick Annegarn suédois », sans lunettes et au féminin, la grâce en plus. Une jolie découverte !

Eskelina, Site Internet :
Eskelina, Chanson phare « Je reviens » :

21 heures 45 : Dominique A est largement applaudi en arrivant sur scène sur « Love me Tender », avant même d’avoir commencé à jouer !

Et hop ! Le set est identique à celui de Reims, alternant chansons du dernier album et des albums passés : « Cap Farvel », « Nouvelles vagues », « Le sens », « Une autre vie », « Revenir au monde », « Celle qui ne me quittera jamais », « Le détour », « Semana Santa », « Passer nous voir », « Rendez-nous la lumière », « Au revoir mon amour », « Par le Canada », « Central Otago », « Immortels », « Music-Hall », « Ce geste absent », « Rouvrir », « Vers le bleu », « L’océan », « Éléor », « Le convoi »…

23 heures 18 : Les musiciens quittent la scène mais l’on sait bien qu’ils vont revenir ! Dominique A, sous les applaudissements, se présente seul pour « Marina Tsvétaéva », puis de nouveau avec ses musiciens : le fameux « Retrouvailles » de « Remué », le non moins fameux « Le courage des oiseaux » de « La fossette ».

23 heures 36 : Serait-ce la fin ? Non, Dominique, ne nous laissez pas sur notre faim ! D’autant plus que ce soir vous jouez en Seine-et-Marne, non loin de Provins où vous avez vécu enfant, et qu’une exposition vous est consacrée à Saint-Cyr-sur-Morin (jusqu’au 14 juillet) !!!

« La fin d’un monde », « La peau », « L’horizon » avec ses guitares rageuses et saturées égalant largement le mur du son des Thugs, sont assénés à un public qui n’en revient pas, un sacré trip pour certain-e-s !

Afin de redescendre et de clôturer ce show généreux et énergique, « Oklahoma 1932 » et son air rétro, doucement chaloupé, vient à point et me laisse toute tremblante, suintante, le sourire aux lèvres et les pieds nus.

Dominique A, Site officiel :

Interview de Jeff Hallam sur Comment Certains Vivent :
http://www.commentcertainsvivent.com/interviews/jeff-hallam-le-cameleon

Dominique A, prochains concerts :
http://www.commentcertainsvivent.com/concerts

Dominique A, Facebook :

Dominique A, La Cigale (23 mai 2006) sur mon ancien blog :

Dominique A, Clip « Au revoir mon amour » tourné au MuCEM et dans les Calanques de Marseille :

samedi 4 juillet 2015

Charles de Goal au Point Éphémère

L’information m’est parvenue via une newsletter du festival La Ferme Électrique (Tournan-en-Brie) : cette année, Charles de Goal y serait de nouveau programmé, le samedi 4 juillet ! Quelle joie d’apprendre que le groupe reprenait du service !

En effet, quelque temps après le concert de CDG à Mains d’Œuvres (Saint-Ouen, 15 mars 2014) dans le cadre du festival organisé par le label Danger Records où le disque « Algorythmes » avait été joué dans son intégralité, Jean-Philippe Brouant, le batteur et ami du groupe, décédait d’une crise cardiaque, à 46 ans.

Annulé, le concert prévu à La Ferme Électrique, stoppé, le projet du nouvel album… Longtemps, la page d’accueil Facebook de Charles de Goal est restée figée ; je me demandais même si ce ne serait pas pour l’éternité.

Oui mais voilà, la vie a repris son cours. Un nouveau batteur, Mat, a été recruté, des concerts programmés, un 45 tours (oui, oui, un vrai vinyle !) pressé, avec deux nouveaux titres qui figureront sur l’album à venir : « Mobilisation ». La pochette a été réalisée par l’artiste Philippe Huart, présent depuis les tous débuts de Charles de Goal, lorsque Patrick Blain ne souhaitait pas encore  « s’afficher ».

Je ne vais pas attendre le 4 juillet pour revoir Charles de Goal (mais j’irai aussi à La Ferme Électrique), un concert est annoncé à Paris, au Point Éphémère, le samedi 20 juin 2015, dans le cadre de la deuxième édition du festival Danger Records.

Ce jour-là, je reste tard à mon travail, au-delà de la matinée « réglementaire », pour tout mettre en ordre, clôturer les encours, car je ne suis pas sûre de revenir lundi matin. Je frôle le « burn out », la « nervous breakdown » ; moi qui ne m’arrête jamais, j’ai déjà pris, en prévision, un rendez-vous avec mon médecin traitant, lundi à 17 heures.

C’est donc l’esprit léger que je conduis jusqu’à la Porte de Pantin, m’engageant ensuite dans l’Avenue Jean Jaurès menant à Stalingrad. Une place libre s’offre à moi au niveau de la station de métro Ourcq, me voilà débarrassée de la contrainte du stationnement. Je vais pouvoir marcher, libre comme l’air, sans savoir encore à quoi je vais occuper mon après-midi en attendant le soir.

Un peu avant Stalingrad, je bifurque sur la droite, vers le Bassin de la Villette. J’aime m’y balader, les quais sont toujours remplis d’une population sympathique, les uns pique-niquant au bord de l’eau, les autres jouant aux boules, d’autres encore promenant chiens et/ou enfants, faisant du vélo, se reposant sur un banc…

Au loin, résonnent des tambours africains, ça vient de la Place Stalingrad, je m’y dirige et tombe en plein milieu d’un rassemblement de différentes associations et partis politiques. Je me renseigne : une manifestation, organisée dans le cadre de la Semaine Européenne de Soutien au Peuple Grec (20 au 26 juin), part de là à 15 heures, direction Place de la République.

Les tambours sont ceux de la Coordination des Sans-Papiers de Paris (CSP75), les gens qui sont là sont de tous âges, de toutes origines, de tous styles ; moi qui ne manifeste jamais je me mêle au cortège, qui ne tarde pas à démarrer, encadré par la joyeuse Compagnie Républicaine de Sécurité, lourdement dangereusement armée.

Je reste près des tambours et de la tente Quechua portée à bout de bras par les réfugiés, je marche en rythme, je reprends les slogans criés par ceux qui ont des haut-parleurs, il fait beau, les gens se sourient, ça me plaît d’être là, de participer. Je glisse 5 € dans l’urne d’un membre de la CSP75.

Arrivée 17 heures à République, la manif se disperse ; j’en profite pour aller m’asseoir au Relais d’Alsace, où je commande un verre d’Edelzwicker (puis un deuxième), histoire de me remettre de mes émotions. 

(Voir photos de la manif ci-dessous.)

Je remonte tranquillement vers le Point Éphémère en suivant les quais du Canal Saint-Martin, je tombe sur Patrick Blain en arrivant, on discute, je suis émue de le revoir, ainsi que Thierry Leray, avec lequel je parle ensuite.

Il y aura trois groupes avant Charles de Goal, qui ne jouera pas avant 23 heures, je ne suis pas pressée, j’ai toute la nuit devant moi et toute la vie, aussi.

Sneaks (USA), seule à la basse, au chant et aux programmations, inaugure la soirée avec des titres courts, énergiques, taillés dans la masse.
Le duo franco-italien Illustration Sonore prend le relais avec moult machines et claviers ; j’aime ces sons synthétiques, ces rythmes tranchés, cet univers coldwave revendiqué.

C’est au tour du quatuor belge punk déjanté Contingent de faire une entrée fracassante, avec son chanteur torse nu, décomplexé, heureux de jouer à Paris. Les textes sont en français, mais l’on n’arrive, malheureusement, pas à saisir grand-chose ; l’on se laisse emporter par le jeu enfiévré des guitares, par la frappe soutenue de la batterie.






23 heures 30 : Charles de Goal est sur scène, Patrick présente le nouveau batteur, Mat, et rend un hommage vibrant à Jean-Philippe, puisse-t-il nous entendre de là-haut… Il y a Vinz à la basse, déjà présent au concert de Mains d’Œuvres, bien sûr Thierry à la guitare et aux programmations, Patrick au chant et à la guitare.
Le premier morceau (« 7x ») est un inédit qui figurera sur l’album à venir, le deuxième est « Modem » sur lequel le public des premiers rangs, des « gens en noir » (dont je fais partie) ne tardent pas à pogoter.
Encore un nouveau titre (« Extinction ») suivi de « Zigzag » nouveau, lui aussi, mais que l’on peut déjà écouter sur le Net.

Place au dernier album en date de Charles de Goal, « Restructuration », sorti en 2008, avec les trois titres percutants que sont « Passion/Éternité », « Décadence », « Hais-toi ! ».

Thierry a un fils, Omer, guitariste, qui vient accompagner le groupe sur un instrumental très inspiré (« 20 Œil ») puis sur deux autres nouveaux morceaux encore (« À feu et à sang », « Blackpool »).

Non ! Ce n’est pas déjà fini, tout de même ! Allez, un rappel ! Les pogoteurs-teuses ne seront pas en reste avec « Exposition », « Synchro », « Damaged Goods » (reprise de Gang of Four, face B de « Zigzag », sur le 45 tours) et, pour la dernière danse, un « Kling Klang » qui dépote grave. Le public demande « Technicolor », mais il ne sera pas joué ce soir-là !

J’achète le petit vinyle pour « l’objet », car je n’ai plus de platine actuellement et je repars, les joues en feu, rassérénée, vers ma voiture. L’air plus frais de la nuit me fera du bien et je rentrerai à bon port.







NB : Je me suis procuré la setlist (je ne connaissais pas le nom des nouveaux morceaux puisque je ne les avais jamais entendus auparavant) sur le site de matttbrrr, qui a fait un compte-rendu détaillé de cette soirée. Merci pour le partage !

Charles de Goal, son Facebook :

Charles de Goal, sur ce blog, le concert à Mains d’Œuvres du 15 mars 2014 :

Tout sur Charles de Goal, sur mon ancien blog, depuis le concert à la Flèche d’Or du 9 mars 2006 :

La Ferme Électrique 2014, mon compte-rendu :

La Ferme Électrique 2015, le site officiel :

Mes photos de la manif du 20 juin 2015 :










mercredi 1 juillet 2015

Anne Cardona à ACP La Manufacture Chanson

Son album « Oiseau de Nuit » ne sortira que le 25 septembre 2015 (Fargo/L’Autre Distribution) mais il n’empêche, je l’ai entre mes oreilles depuis début avril (pré-sortie le 30 mars pour les contributeurs-trices d’Ulule, dont je faisais partie).

Un dernier concert d’Anne Cardona (avant la sortie officielle de l’album et d’un concert prévu ce soir-là aux Trois Baudets) est annoncé pour le mardi 16 juin 2015. Anne m’invite, m’en voilà ravie !

Cela fait un an, presque jour pour jour, depuis son fameux concert aux Trois Baudets où elle m’avait également invitée (mercredi 18 juin 2014). J’avais fait un « live report » et des photos.  L'après-midi, j’en avais profité pour aller à l’exposition du musée d’Orsay : « Van Gogh / Artaud, le suicidé de la société » dont j’étais ressortie toute retournée.

Autre temps, autre lieu : en voiture, comme toujours (lorsque l’on vient de Montfermeil, il vaut mieux emprunter un véhicule motorisé car par les transports en commun, ce serait interminable), j’arrive par la Porte de Bagnolet et je continue tout droit : Rue Belgrand, Avenue Gambetta… 

Une place se présente à moi en bas de l’Avenue Gambetta, tout près du Boulevard Ménilmontant et de l’Avenue de la République, quartier du Père Lachaise : que demande le peuple ? Me voilà garée !

En cette fin d’après-midi, il fait beau et chaud. Je cherche une terrasse ensoleillée pour me poser, pour profiter d’un moment d’oisiveté et d’insouciance après une dure journée (encore une) au travail. 

C’est chose faite au Bistrot Voltaire, qui se trouve pratiquement juste en face de l’endroit où je me rendrai tout à l’heure : ACP La Manufacture Chanson. Je n’y suis encore jamais allée. Je commande un verre de Sauvignon et savoure sa fraîcheur tout en me dorant au soleil.

Vingt heures quinze : allez hop, j’y vais ! On me donne mon invitation à l’entrée puis je patiente, avec d’autres personnes, dans le coin bar, à côté des portes, encore fermées, de l’Espace Christian Dente

Je lis les documentations au sujet de ce lieu dédié à la chanson, qui propose multiples stages, activités et formations pour les artistes de tout acabit.

L’Espace Christian Dente est une petite salle intimiste, qui n’est pas sans me rappeler La Loge, Le Studio de l’Hermitage ou encore Le Sentier des Halles.


Le jeune creusois Gauvain Sers assure la première partie, assumant fort bien ses accointances avec Renaud et Allain Leprest. Ses chansons, bien troussées, racontent des tranches de vie : son enfance (« Dans la bagnole de mon père »), son arrivée à Paris (« Notre petite piaule », « J’suis clodo sur toute la ligne », « Le Connétable », « Entre République et Nation »).

Gauvain Sers fait dans le registre de la chanson contestataire avec « Hénin-Beaumont » et « Mon fils est parti au djihad ». Il donne une reprise saisissante de Jacques Debronckart : « J’suis heureux ! » datant de 1969 et termine sa prestation par une poésie aux saveurs de madeleine : « Le poulet du dimanche »

Tout au long du concert, il joue de la guitare et est accompagné, au piano et aux chœurs, par son amie Missonne. Une chouette découverte !

Gauvain Sers Site officiel :

Gauvain Sers Facebook :

Après une petite pause pendant laquelle le bar est ouvert, puis, pour commencer, un solo magnifique de violoncelle par la fidèle et dévouée Chloé Boyaud, arrive Anne Cardona, toute fraîche et toute pimpante dans sa petite robe blanche aux liserés noirs, avec sa coiffure crêpée, à queue de cheval, façon 60’s. Hugues Chauvin est à la guitare. 
Ce sont tous les titres, ou presque, d’ « Oiseau de Nuit » qu’Anne nous chante, de sa voix grave et envoûtante, s’accompagnant, ou non, de sa guitare. 

Défilent ainsi : « De pensées vaines en insomnies», « Pas nous », « Tuer le temps », « La poésie », « Ailleurs », « Où, quand, comment… », « Oiseau de Nuit », « Ton corps », l’excellent « Small One » dédié à son enfant (en anglais pour l’international !) « L’homme de ma vie (de ces temps-ci) », « Au jour la nuit »…

Chacune de ses chansons, pop folk à souhait, est ponctuée de belles transitions, sensuelles, poétiques, philosophiques, existentielles… Certains de ses mots me touchent au plus profond de mon cœur, me chavirent, me donnent les larmes aux yeux,  moi qui suis actuellement « en pleine crise de la cinquantaine ».

Merci, Anne, pour cet excellent concert, au son et aux lumières impeccables (bravo aux techniciens d’ACP), bonnes vacances et rendez-vous le mardi 29 septembre 2015 aux BBB !!!

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