vendredi 14 mai 2010

Mes concerts du jeudi

Les concerts étaient inscrits sur mon agenda depuis un moment déjà. L'un à Magny-le-Hongre, l'autre à Savigny-le-Temple, deux villes nouvelles de Seine-et-Marne.

Le premier (25 mars à File 7), c'était principalement pour Elista, Luke ne m'intéresse plus depuis longtemps ; le deuxième (1er avril à l'Empreinte) me permettrait de revoir le trio Broken Box et de fêter le retour d'Eiffel.

Ce seraient deux jeudis soirs de suite, tant pis, il faudrait un peu de courage le vendredi matin pour aller travailler, mais j'aurais le week-end pour récupérer…

Dans la foulée j'ai réservé une autre date, encore un jeudi, cette fois sur Paris (15 avril à l'Alhambra) pour retrouver Zenzile et le dub rock de son nouvel album.

1)Elista + Luke, File 7, Magny-le-Hongre, 25 mars 2010

Il n'était pas question que je loupe Elista, dont les apparitions restent rares (et d'autant plus précieuses). Je connais ce groupe depuis leur prestation au festival des Inrocks, à la Cigale en novembre 2003. Ce soir-là il y avait eu Dani et sa résurrection, Carla et son "Quelqu'un m'a dit", Feist aussi il me semble, Cali pas encore trop énervant, Elista et ses chansons pop, ses balades sentimentales, ses guitares folk ou électriques…

Le premier album éponyme m'a fait découvrir des textes sensibles, mélancoliques, d'une grande richesse. J'ai adoré le deuxième : "La folie douce", j'ai eu la chance d'en écrire la chronique pour le Transistor, en 2006.

J'ai revu Elista au festival "Le bruit de Melun" en juin 2007, également aux 18 Marches, à deux reprises, chaque fois avec grand plaisir. Les souvenirs sont ici :

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2006/12/06/les-10-ans-des-18.html

http://elsasong.hautetfort.com/album/les_10_ans_des_18

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2009/05/17/concerts-dans-le-77.html

Aujourd'hui le troisième album est prêt, enregistré et mixé depuis longtemps, mais Elista veut s'assurer une sortie sérieuse sur un "vrai" label, alors patience !

Elista en concert, à File 7, le jeudi 25 mars 2010, ça promettait des chansons inédites, un show en grand, sur une belle scène. Je n'ai donc pas été déçue, bien au contraire ! Ils étaient tous en forme, contents de jouer, avec un son irréprochable, un bon jeu d'éclairages. Parmi les nouveaux titres, on retiendra : "La Saint-Valentin", "L'amour, la guerre et l'imbécile", "Des couleurs à ta robe"…

Elista tient la route, ils valent bien mieux que ces gros bourrins de Luke qui ont joué juste après : au cinquième morceau j'ai déclaré forfait… Dommage, le tout premier album "La vie presque" (2001) m'avait vraiment touchée, une chanson comme "La cour des grands" il faut l'écrire tout de même, ça n'est pas au ras des pâquerettes, comme maintenant. Luke m'a déçue dès le deuxième album, c'est le quatrième maintenant… toujours sans moi.

Des photos d'Elista à File 7 par Francis Taka Taka :

http://www.moonface.fr/Concerts/Elista-Live-File-7/11834180_Vawno#836618234_MggcG

Elista :

http://www.myspace.com/elistamusic

2)Eiffel + Broken Box, l'Empreinte, Savigny-le-Temple, 1er avril 2010

Et hop ! La semaine suivante, direction l'Empreinte, pour une autre soirée rock français. Le trio Broken Box se défend bien dans cette cour-là avec Sarah, chanteuse et guitariste, captivante et charismatique. L'album "Molotov et merveilles" n'était pas encore sorti qu'Hervé, le bassiste, décidait d'arrêter. Il y a eu un concert d'adieu au Potomak en janvier, j'y suis allée, ils ne se quittaient pas en mauvais termes !

Sarah et Franck, le batteur, ont trouvé rapidement un nouveau complice en la personne de Heykel : ce concert du jeudi 1er avril 2010 serait l'occasion de le voir à l'œuvre. Et bien c'est monté d'un cran, la musique de Broken Box, ça emplit l'espace, ça sonne sauvage et mélodique, saturé et cristallin, tout à la fois.

Ils vont faire un malheur dans les festivals, cet été ! Signalons que "Molotov et merveilles" est dorénavant distribué dans les Fnac et que le titre "Nova" figure dans la nouvelle compilation "Fnac Indétendances".

J'ai eu un coup de cœur pour ce groupe à l'occasion d'une soirée à File 7 pour les 10 ans du Pince Oreilles (réseau dédié aux musiques actuelles en Seine-et-Marne), en novembre 2009. Ils ont fait la couv du numéro 29 du Transistor (trimestriel édité par le réseau Pince Oreilles), j'ai réalisé l'interview et la chronique.

http://www.pinceoreilles.fr

Il y a eu aussi une chronique dans le numéro 53 du magazine Sur la même Longueur d'Ondes :

http://elsasong.blogspot.com/2010/02/longueur-dondes-53.html

Compte rendu de la soirée "rock au féminin" au Potomak du 16 janvier 2010, avec Stay, Broken Box et Ladylike Dragons :

http://elsasong.blogspot.com/2010/01/rock-au-feminin.html

Des photos de Broken Box par Karine Sohier :

http://www.myspace.com/karinesohier

Broken Box :

http://www.myspace.com/brokenboxgroupe

Un groupe auquel je suis fidèle, c'est Eiffel. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, ils passaient à l'Empreinte le même soir que Broken Box. J'aime Eiffel depuis "Abricotine", en 2001 : un vrai petit bijou pop rock, aux mélodies très élaborées, aux ambiances travaillées, la voix de Romain Humeau capable de vocalises insensées…

Oui après, c'est devenu plus rock, plus râpeux, plus sombre, mais les textes sont restés de qualité, rebelles, sensuels, pas consensuels. Après "Le 1/4 d'heure des ahuris" (2002) et "Tandoori" (2007), une parenthèse solo de Romain Humeau et son excellent "L'éternité de l'instant" (2005), "A tout moment" déboule sur nos platines fin 2009 et nous fait de l'effet. Ça continue à être fort, à défendre des idées, à oser, à garder une éthique, une identité.

Un Zénith parisien est prévu le 15 octobre 2010 : une sacrée revanche pour ce groupe qui s'est retrouvé à un moment lâché par sa maison de disques (comme Elista, soit dit en passant). Le quatuor est efficace, balance un son puissant, délivre à un public rallié à sa cause deux bonnes heures de concert, intenses, prenantes, étonnantes.

J'avais vu Eiffel aux Cuizines de Chelles (avec Sammy Decoster et French Paradoxe) à l'automne 2006, j'ai recherché le compte rendu et les photos sur mon précédent blog mais je ne les ai pas trouvés… Je me suis souvenue qu'ils avaient été mis en ligne sur le site Internet de Longueur d'Ondes, mais ils ont disparu depuis. J'ai remédié à la chose.

http://elsasong.blogspot.com/2010/05/eiffel-aux-cuizines-10-novembre-2006.html

Une chronique détaillée de l'album "A tout moment" par Simo :

http://www.desinvolt.fr/Eiffel-A-tout-moment

Eiffel :

http://www.myspace.com/eiffeltandoori

Alors vive le rock français (quand il est bien fait) !

3)Zenzile + 69, l'Alhambra, Paris, 15 avril 2010

Mon troisième concert du jeudi, c'était à l'Alhambra, le 15 avril 2010. Là encore, je me suis déplacée pour un groupe dont la musique m'accompagne depuis pas mal d'années. C'est également à File 7 que j'ai écouté Zenzile pour la première fois, en 2003. J'avais sacrément dansé ! J'aimais beaucoup le reggae, je connaissais moins le dub.

L'album "Totem" (2002) a beaucoup tourné chez moi, et tous les autres (ou presque) aussi jusqu'au dernier en date : "Pawn Shop", résolument plus rock, plus vocal (avec au chant l'artiste américaine Jamika Ajalon et le Gallois David K. Alderman, membre par ailleurs de Warehouse).

Jamika Ajalon :

http://www.myspace.com/jamikaajalon

Warehouse 99 Project :

http://www.myspace.com/warehouse99project

En première partie, c'était le duo masculin féminin 69 (ex-Sloy, avec Virginie Peitavi et Armand Gonzalez), show rock électro déjanté, ludique, jouissif (machines vintage, synthé Moog, sons délirants). On passe un bon moment, on rigole bien, on se remue le popotin, on se remémore les années quatre-vingt.

69 :

http://www.myspace.com/spaceof69

Sloy :

http://www.myspace.com/sloymusic

Les membres de Zenzile ne restent pas dans les sillons sagement tracés du dub tel qu'on l'entend, ils vont plus loin, plus fort, prennent des virages, créent une musique mutante, innovante, créative, toujours avec un talent fou et une passion dévorante. Je prends une sacrée claque.

Compte rendu et photos du concert de Zenzile à l'Alhambra par Rémy Ogez :

http://ouikeed.com/report_article.php?type_article_id=1&id_evenement=464

Zenzile :

http://www.myspace.com/zenzile

Zenzile au festival le Son de l'Air, le 29 mai 2005 :

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2006/05/01/le-son-de-l-air-mai-2005.html

Zenzile à la Cigale, le 28 novembre 2007 :

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2007/12/05/deux-concerts-en-novembre.html

dimanche 9 mai 2010

Eiffel aux Cuizines, 10 novembre 2006


Ce compte rendu de concert a été rédigé pour le site Internet du magazine Sur la même Longueur d'Ondes, mais il a disparu depuis !

http://www.longueurdondes.com

Le revoici avec quelques photos.

Eiffel aux Cuizines, 10 novembre 2006

Soirée rock hexagonal exceptionnelle à Chelles (77), où le groupe bordelais Eiffel est venu présenter les titres de son nouvel album, "Tandoori", à paraître début 2007. Ce fut aussi l'occasion d'écouter Sammy Decoster et French Paradoxe, moins illustres, mais efficaces.

Les Cuizines, scène de musiques actuelles, est un équipement municipal dorénavant 100% non fumeur (bar et salle de concert). Tandis que les un(e)s s'en grillent une dehors, sur le parking, les autres découvrent Sammy Decoster, chant (franco ou anglophone) et guitare, pour un set romantique et fougueux. Nous voilà chez Nick Cave, Nosfell ou Jeff Buckley, avec quelque chose d'original et d'attachant. On ira dès le lendemain rendre visite à son myspace pour obtenir plus d'informations à son sujet.

http://www.myspace.com/sammydecoster

Jeune artiste de 24 ans déjà "ancien" dans le métier (guitariste dans son groupe Tornado auquel il se consacre toujours, ou de façon occasionnelle pour Ultra Orange ou Vérone), Sammy Decoster travaille actuellement à son projet solo, où il privilégie le chant en français. Il sera en concert le 7 décembre aux Bars en Trans (Rennes) et le 19 décembre à la Maroquinerie pour les présélections Ile de France du Printemps de Bourges.

Le temps de s'en jeter une bonne (bière pression), et c'est au trio seine-et-marnais French Paradoxe d'offrir ses chansons électrifiées, dont la plupart figurent sur l'album "Lô érotique rock" (sorti l'an dernier). Les versions scène sont nourries, habitées, étoffées. On vibre sur "Cages", "Moonlight hotel", Lô érotique rock", "Suite home", "Cosméthylique", "Le cadeau", "Valoche". On apprécie le lancinant "Mona" (qui se trouve sur un CD 2 titres offert lors d'une soirée aux 18 Marches, en octobre 2005), et l'inédit "RAS".

Composé de Franck Terranova à la basse et au chant, de son frère Stéphane à la guitare et de Quentin Grapperon à la batterie, French Paradoxe, avec son univers sombre et sulfureux, proche de Thiéfaine et de Bukowski, nous entraîne aux lisières de l'étrange et de la marginalité. Signalons leur passage au dernier festival Rock en Seine, dans la programmation des "Avant Seine" (groupes franciliens). On reverra le groupe samedi 2 décembre aux "10 ans des 18", à Moissy-Cramayel (77), avec le fleuron de la scène locale (Etikal Lab, I Love UFO, Un homme et une femme, et Elista).

On se tiendra au courant de leurs prochains concerts ici :

http://www.frenchparadoxe.net (lien obsolète)

ou là :

http://www.myspace.com/frenchparadoxe

Pas question de s'absenter trop longtemps si l'on veut être devant pour voir Eiffel. Le public, jeune et moins jeune, dans lequel on compte de nombreux enfants, attend le groupe impatiemment.

Après "Abricotine" en 2001 (avant Eiffel il y a eu, rappelons-nous, Oobik & the Pucks), "Le 1/4 d'heure des ahuris" en 2002, le double live "Les yeux fermés" en 2004 puis un album solo de Romain Humeau, "L'éternité de l'instant", en 2005, "Tandoori" (18 titres !) sortira le 15 janvier 2007.

En pré-tournée en novembre et en décembre, Eiffel nous livre à Chelles, en exclusivité, ses nouvelles compositions en live, à chaud, et brutes de décoffrage. On prend de plein fouet des titres aux accents lourds, graves et denses, toutes guitares dehors. Nous ne sommes pas là pour écouter ce que l'on connaît déjà. D'ailleurs, Romain Humeau nous le confirmera : "On vous emmerde gentiment et poliment, avec pas mal de nouvelles. Vous n'avez rien à quoi vous raccrocher, mais c'est voulu."

Nous découvrons treize inédits : "Shalom", "Paris Minuit", "Ma part d'ombre", "Qu'ai-je donc à donner ?", "Loony tune for the moon", "Saoul", "Bigger than the biggest", "Dispersés", "Tes vanités", "Avec des si", "Rien n'est pour de vrai", "Une à une", "Tandoori". Nous constatons que les pop songs d'"Abricotine" produisent toujours autant d'effet. On démarre au quart de tour avec "Hype" et "Inverse moi". Du "1/4 d'heure des ahuris" on entend "Ne respire pas", "Les yeux fermés" et "Sombre". Fin lumineuse et déchirante avec "Je voudrais pas crever", le texte poignant de Boris Vian, après deux rappels et des applaudissements à tout rompre.

Les quatre membres actuels d'Eiffel, Romain (chant et guitare), sa femme Estelle (guitare et claviers), Hugo Cechosz (basse, contrebasse), Christophe Gratien (batterie) nous ont gâté les papilles ; on attend impatiemment d'être resservis en "Tandoori".

Un EP digital (4 titres) est en téléchargement payant à partir du 20 novembre, et uniquement sous cette forme (à laquelle il va falloir dorénavant s'habituer). Au menu : "Ma part d'ombre", "Dispersés", "Bigger than the biggest", "Effrontée".

Rendez-vous à Lyon, Marseille, Perpignan, Eysines fin 2006, à Paris le 15 janvier (Maroquinerie) et le 4 avril 2007 (Bataclan), et puis à Périgueux, Bordeaux, Agen, Mont-de-Marsan, Pau… La liste des dates de la tournée va s'allonger, c'est sûr !

Toutes les infos sur :

http://www.eiffelnews.com

Ou alors :

http://www.myspace.com/eiffeltandoori


samedi 1 mai 2010

Copine d'avant


Il y a un peu plus d'un an, l'idée m'était venue de m'inscrire sur le site internet "Copains d'avant". J'avais envie de retrouver des personnes dont j'avais perdu la trace, j'avais envie qu'on me retrouve, peut-être aussi. C'est une façon simple de communiquer, d'échanger quelques nouvelles, se souvenir du temps passé. Je voulais moi aussi ma fiche sur "Copains d'avant", c'était décidé.
Je m'y suis mise un soir, ce n'était pas très compliqué ! J'ai choisi une photo pour m'identifier : un autoportrait devant l'ordinateur, avec le chat sur les genoux. J'ai saisi mon parcours scolaire, j'ai indiqué ma profession actuelle, ma date de naissance, mon lieu de résidence… Rien d'autre de personnel, le strict nécessaire.
Au moment de mon inscription, je venais de remettre en forme deux textes où j'évoquais des souvenirs de jeunesse, mes vingt ans, mes premières années de fac, ma vie d'étudiante, mes soirées champenoises… J'avais en projet de les publier sur mon blog en y ajoutant des photos. J'ai toujours aimé "témoigner", rassembler des souvenirs.

Le premier texte s'appelait "Le secret de Patrice" et dans le second, "Impasse du Levant", je décrivais l'appartement que j'avais partagé avec deux autres filles, pendant mes études à Reims. Maryline et moi étions en deuxième année de DEUG, Nathalie en terminale. J'aimais la qualité de nos échanges, nos discussions, nos confidences. Nous avions partagé de bons moments, ça pouvait être chouette, la vie à trois.
Je me demandais ce qu'elles devenaient, toutes les deux. Depuis tout ce temps ! Peut-être les retrouverais-je sur "Copains d'avant" ? Je pensais aussi à Véronique, à Valérie, à Isabelle, fréquentées à la même époque.
Après le DEUG, nos études avaient pris des chemins différents, Maryline et moi n'allions pas dans la même fac à la rentrée… Finie, la cohabitation ! Nous avons tout de même continué à nous voir, nous retrouvant parfois dans le même train pour Paris le matin, sortant le week-end avec des amis communs, passant l'une chez l'autre... Jusqu'à ce que nos vies s'éloignent vraiment.

C'est venu progressivement, au début on ne se rend pas compte… La dernière fois où nous nous sommes vues avec Maryline, c'était en juillet 1990. Je m'en souviens car ce jour-là, je les avais photographiées elle et sa fille, tout bébé. J'avais inscrit la date au dos de la photo, avant de la glisser dans la pochette plastique d'un gros album, au milieu d'autres portraits.
Et voilà que je la retrouvais, Maryline, sur "Copains d'avant" ! J'étais très émue ! Sur sa fiche il y avait cette photo d'elle, avec vingt ans de plus, une belle femme, mère de trois enfants. Sa fille aînée avait dix-neuf ans ! Dans son regard j'ai reconnu cette part de rêverie, dans son sourire il y avait toujours ce léger accent fait de douceur et de tristesse.

Maryline avait beaucoup compté pour moi, je regrettais souvent de n'être plus son amie. Nous nous étions connues en première année de DEUG et nous avions été très proches, déjà parce que nous révisions ensemble, cela créé des liens, aussi et surtout parce que nous nous construisions l'une au contact de l'autre, nous nous révélions, explorant notre passé à la lumière de nos nouvelles connaissances en psychologie, analysant nos relations avec les autres, cherchant des réponses…
J'ai envoyé un mail à Maryline. Je lui disais ma joie de l'avoir retrouvée, je lui donnais quelques nouvelles, je l'engageais à me répondre, ce qu'elle a fait dans la foulée. Je me suis empressée de lire ce qu'elle m'avait écrit ! Au fil des mois nous avons échangé de longs courriers, reprenant les confidences, nous décrivant telles que nous étions devenues, de jeunes femmes à femmes mûres…

Maryline était restée en contact avec Nathalie, elle lui avait même rendu visite récemment, dans le Sud de la France, à un moment où elle avait besoin "de faire le point, de parler avec une personne qui la connaissait bien…" Voilà où nous avait conduit la vie, voilà où nous en étions l'une et l'autre, avec tout ce temps qu'il nous restait encore.
Nous avions toujours des affinités, des sujets sur lesquels échanger, à quarante-cinq ans nous ne manquions ni de curiosité ni d'ouverture. Quel plaisir d'être à nouveau en contact avec elle, ne fût-ce que par la correspondance électronique ! À aucun moment nous n'avions émis le souhait de nous revoir, "en chair et en os".

Maryline aimait lire, voir des films, aller au concert, au théâtre, donner ses impressions, surfer sur le Net, écrire des poésies. Elle prenait toujours des photos, en partageait sur sa fiche : ses trois enfants, elle et ses enfants, ses chats, son jardin, des paysages de mer ou de montagne au gré de ses vacances, des portraits d'ami(e)s… Je lui ai donné l'adresse de mon blog.
Au mois de septembre, Maryline m'a souhaité mon anniversaire le jour J, j'ai été très touchée. Je lui ai rendu la pareille, au mois de novembre. Sa date de naissance, je l'avais conservée dans mes vieux papiers. Sympas, ces petits courriers par "Copains d'avant" ! Nous avons échangé des mails à Noël, nous nous sommes souhaité une bonne et heureuse année 2010…
Dernièrement, Maryline m'a écrit via MySpace, pour me recommander un groupe de rock français. Cliquant sur le lien, j'écoute quelques titres, mais je n'accroche pas. Je lui réponds tout de même, je suis tellement contente d'avoir un signe d'elle !

Je la remercie pour ce groupe qu'elle m'a fait découvrir, même si je n'apprécie pas. Je lui dis que comme elle, j'aime toujours écouter de la musique, je lui cite mes groupes préférés du moment : Elista, Broken Box, Eiffel. Je fais quelques commentaires, je lui donne les liens vers MySpace, je lui souhaite une bonne écoute, son avis m'est précieux ! Je lui demande comment elle va, je lui dis à bientôt…

A-t-elle reçu mon message ? J'attends toujours de ses nouvelles.

dimanche 18 avril 2010

Longueur d'Ondes #54


Le numéro de printemps 2010 du magazine Sur la même Longueur d'Ondes sera bientôt disponible dans sa version papier.

En attendant, on peut aller consulter ce LO #54 tout neuf sur le Web, et même le télécharger !

http://www.longueurdondes.com

Je me suis surpassée cette fois-ci : j'ai écrit sept chroniques ! Que des trucs bien à écouter !

CHRONIQUES MAXIS :

Arnaud M. : "Demain, j'arrête..."

Dantès

CHRONIQUES BRUITAGE :

Eric Lareine et leurs enfants

MAM : "Meddled times / Temps mêlés"

Michèle Mühlemann : "Les pires espoirs"

Gaëlle Vignaux : "Cité Thorez"

Yas & the Lightmotiv

MAXIS

ARNAUD M.
"Demain, j'arrête…"
(Autoproduit)
En fait, ça commence juste pour cet artiste de 35 ans, et c'est plutôt bien parti ! Pour son premier CD, Arnaud M. propose quatre chansons attachantes et drôles, où il est question de bonnes résolutions, d'amour heureux ou déçu… Il s'accompagne à la guitare électro-acoustique et s'entoure de trois musiciens sur scène. Basé à Besançon, il est aussi auteur d'un livre pour la jeunesse. (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

MAXIS
DANTES
"Dantès"
(Stricly Confidential France / Cirta)
Dans la lignée de ses aînés JP Nataf, Biolay ou Jeronimo, ce jeune trentenaire parisien s'affirme déjà comme un "grand" grâce à des chansons inspirées, entraînantes, maîtrisées. Le quart d'heure de son disque passe trop vite, si bien qu'aussitôt fini, on le rejoue sur la platine. Entre "Lalala" en intro et en outro, quatre titres pop magistraux, enchanteurs, indispensables. (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

BRUITAGE
ERIC LAREINE ET LEURS ENFANTS
"Eric Lareine et leurs enfants"
(Les Productions du Vendredi)
L'artiste toulousain n'est pas né de la dernière pluie. Tour à tour charpentier, danseur, metteur en scène, compositeur et interprète…, il s'est entouré pour ce projet de trois musiciens détonants, issus de l'improvisation jazz. Frédéric Cavallin (batterie, percussions), Frédéric Gastard (saxophone basse, claviers) et Pascal Maupeu (guitares électriques) pourraient bien être ses enfants. C'est avec toute leur énergie, toute leur spontanéité, toute leur rage créatrice qu'ils libèrent les mots du poète, qu'ils incarnent ses personnages, humains, objets ou choses. On pense aux Américains de Morphine pour le jeu du sax ("Soupape"), à Tom Waits aussi ("Comme dans un rêve"), mais les compositions restent très personnelles, denses et intenses, loin des traditionnels couplet/refrain ("Mitoyen"). Avec la Campagnie des Musiques à Ouïr, Eric Lareine est en tournée sur le spectacle "Les étrangers familiers" (salut à Brassens). (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

BRUITAGE
MAM
"Meddled times / Temps mêlés"
(Buda Musique / Socadisc)
Avec pour noyau dur François Michaud (violon, alto) et Viviane Arnoux (accordéon, voix), couple à la scène comme à la ville, MAM (Musique Acoustique Machines et vidéo) en est déjà à son sixième album. Il y eut MAM duo, MAM trio, MAM quartet, "Jazz in my musette", "Brassens passionnément"… Ce nouveau projet, résolument tourné vers les musiques électroniques et les technologies du XXIe siècle, a été réalisé avec Fabulous Fab (synthés, rythmiques, arrangements, voix) et Maurice l'Ampoule (décors, lumières, vidéo). Composé à Ercuis (petit village de l'Oise), enregistré à New York, l'album est enjoué, ludique, dansant. Les onze titres s'écoutent avec plaisir du début à la fin, qu'ils soient plutôt tango ("Electric secret", "Flammes"), jazz ("Penthème", "Suburbahn"), électro ("Loï", "Lesson #1") ou world ("Septembre", "Et l'tempo passa"). Ces "Temps mêlés" sont aussi un spectacle : le DVD en donne un aperçu très prometteur. (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

BRUITAGE
MICHELE MUHLEMANN
"Les pires espoirs"
(Mosaic Music Distribution)
Née au Congo, cette chanteuse et comédienne (qui est aussi sage-femme) a vécu en Suisse avant de s'établir à Toulouse en 1997. Elle y joue dans des compagnies de théâtre et monte ses propres spectacles : "Amourdeuse", "Whisky-chocolat"… Sa dernière création en date (Michèle écrit et compose ses chansons) se nomme "Les pires espoirs" et fait l'objet d'un double CD-DVD, enregistré en public à la salle toulousaine Nougaro. Quatorze titres drôles, bien amenés, enlevés (plus un morceau caché, "Le tango de tous ceux qui chantent faux", à ne pas rater !) sont proposés dans le CD. Les thèmes abordés peuvent être graves (peur de la mort) ou plus légers : les nouvelles façons de vivre en couple, l'amour, toujours… Voilà l'oeuvre singulière d'une personne sympathique, fantaisiste, espiègle, qui aime profondément la vie. Arrivant à son spectacle à cheval, guitare en bandoulière, elle repart… juchée sur un poney (à voir dans le DVD). (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

BRUITAGE
GAELLE VIGNAUX
"Cité Thorez"
(Autoproduit / Distribution DJP)
Cette Gaëlle-là n'a pas de lien de parenté avec son homonyme québécois Gilles Vigneault, mais comme lui elle écrit, compose et chante. Son enfance à elle s'est déroulée dans la banlieue sud de Paris, à Malakoff, dans une cité HLM grouillante de vie, peuplée de personnages hauts en couleur. C'est ce qu'elle nous raconte dans ce deuxième album (le premier, en 2005, se nommait "Gaëlle… avec 2 L"). Son humour est subtil, ses textes tendres, les situations finement observées, les portraits délicatement décrits. A chaque chanson sa chute, inattendue ("Cité Thorez", "Un chat… une tache"), gentiment moqueuse ("Les caddies", "Nos chaussures"), remplie d'amour ("S'il était une fois", "Tricot"). Ses "Souvenirs de cartable" sont un peu les nôtres, sa "Mémé" ne fait pas dans la dentelle, son fils est la source d'inspiration d'"Il y croit encore" et de "Range ta chambre". Sa voix claire est portée par une belle orchestration folk. (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

BRUITAGE
YAS & THE LIGHTMOTIV
"Yas & the Lightmotiv"
(Holistique Records)
Leitmotiv est un mot allemand, qui signifie "motif conducteur" : thème qui se répète, le long d'une œuvre musicale. En anglais, "light" veut dire lumière (ou léger). Yas, poétesse nantaise venue s'établir à Montreuil, y a rencontré trois musiciens (Benjamin Thuau : platines, machines, claviers, Benoît Prisset : batterie, samples, JL Cayzac : contrebasse, guitare, Farfisa) qui ont su mettre en valeur son univers, éclairer ses mots, donner corps à son flow. Les influences sont hip hop, world, électro, rock, jazz… Loin de Diam's et de son égocentrisme, Yas explore avec humilité, sans agressivité, des thèmes forts, graves, chargés d'émotions, s'inspirant de sa propre histoire. Son slam décrit avec justesse la condition féminine actuelle, celle des générations précédentes : "Y'a celle", "La belle princesse", "Le sexe"… "Algérie" parle de ses origines kabyles, d'une culture lointaine qu'elle voudrait mieux connaître. (LO #54, Avril/Mai/Juin 2010)

samedi 10 avril 2010

Transistor 30


Le nouveau Transistor est sorti, on le trouve en Seine-et-Marne, dans les lieux culturels, les bars musicaux, les salles de concert.

On peut lire en ligne ce fameux numéro 30 en allant sur le site internet du réseau Pince-Oreilles :

http://www.pinceoreilles.fr

Et ci-dessous mes deux chroniques !

Holden : "Fantomatisme"

Les Bas de Jeanne : "Salé"

LE COUP DE COEUR DES CHRONIQUEURS

HOLDEN
"Fantomatisme"
CD 11 titres - Le village vert



Ce bel album (le quatrième du groupe) est sorti voici un an, mais ce n'est pas une raison pour ne pas en parler ! Les Parisiens de Holden (en hommage à Holden Caulfield, héros du roman culte de J.D. Salinger, "L'attrape-cœurs") méritent toute notre attention ! Leurs compositions, en français, oscillent entre pop, rock, jazz et musiques latines, jouent sur les nuances et la délicatesse, travaillent finement le son ("Dans la glace" et ses mains frappées…). La voix d'Armelle Pioline est enchanteresse, limpide, modulée ; les guitares de Mocke sont ouvragées, sensibles, démonstratives, le tout empreint d'une richesse poétique originale (titre "Les grands chevals"). Comme d'autres artistes français talentueux, ils ont du succès à l'étranger, notamment au Chili (où réside Atom, leur producteur). Là au moins, on les reconnaît à leur juste valeur. Alors qu'attendons-nous, ici, pour les écouter ? (TRANSISTOR #30, Avril/Mai/Juin 2010)

CHRONIQUE 600 caractères
LES BAS DE JEANNE
"Salé"
CD 5 titres - Autoproduction

En ces temps amers et troublés, voici des chansons qui réchauffent le cœur et donnent envie de danser, de s'évader. Dans un univers autant "world" que "musette", l'accordéon se frotte avec bonheur aux percussions africaines, les guitares sont amples et généreuses, les sonorités chaleureuses, les rythmes chaloupés. Les textes, pleins d'émotion, s'interrogent sur la société, ses absurdités, ses dérives. Le groupe (basé à Saint-Fiacre, près de Meaux) donne souvent des concerts sur la région et à Paris. Une occasion d'aller guincher, de remuer le popotin dans une ambiance nomade, joyeuse, colorée ! (TRANSISTOR #30, Avril/Mai/Juin 2010)