VALIER
"Cavalier seul"
Autoproduit
Le disque est arrivé courant
novembre 2014 dans une enveloppe en papier kraft, scellée par du gros scotch
marron. Chouette ! Un envoi de Brest ! Sur la pochette, il y a la
photo noir et blanc d’un cycliste d’un autre temps, en pleine ascension. Le CD
est précautionneusement emballé dans un papier de soie rouge, assorti au
lettrage du titre de l’album (fin jeu de mots) au recto, et à la liste des
chansons (douze en tout) au verso. Valier récidive, enregistre seul, et avec
Anne Auffret à la harpe, de nouvelles compositions, très inspirées par la
Bretagne et ses racines profondes. Il va jusqu’à chanter en breton, cela lui va
plutôt bien. Ce troisième album puise donc dans le registre des traditions
finistériennes, mais aussi celui, plus large, de la pop, de la folk, de la
chanson française. Si "Le grand frisson" a, d’emblée, des résurgences
dylaniennes, "Gwerz Pontkalleg" (puis, plus loin, "Amzer bask"
et "Evit beva gant levenez") plonge dans une Bretagne ancestrale,
réinventée façon Valier, avec son jeu couplet-refrain tournant en boucle,
faisant écho à la guitare. "Combien j’ai douce souvenance" est un
poème de Chateaubriand (natif d’Ille-et-Vilaine) mis brillamment en musique par
ses soins. Il y a aussi des chansons plus personnelles, où pointe l’humour désenchanté cher à
l’auteur : "Étrange folie", "J’ai perdu ma jeunesse", "Hypocondrie",
"La faute du sergent poivre", "Joyeux lurons". "Maël
carhaix" et "Ariadna" apparaissent plus comme des ébauches, des "work
in progress".
http://valierexperience.free.fr
L’on peut se procurer le disque en
envoyant un chèque bancaire de 12 € à Patrick Chevalier, dit Valier, au 30 rue
Branda 29200 Brest. "Cavalier seul" est disponible chez les
disquaires brestois.
Retrouvez la dernière interview de
Valier pour le magazine Sept Jours à Brest :
Et, la précédente, au sujet de
son deuxième album "Le paradis
perdu" :
Patrick Chevalier est aussi
sculpteur :
http://lagalerie29.fr/chevalier-patrick-sculptures/
Ce texte, au sujet de "Cavalier
seul", a été écrit par un ami de Valier :
La sincérité écrivait Roger
Martin du Gard, est une chose subtile, difficile, la récompense d’un effort
prolongé de probité et de dignité envers soi-même. Le dernier album de Valier
est un album sincère. Sur ce disque artisanal, écrit, produit, joué, chanté et
réalisé par un seul homme, fors la harpe d’Anne Auffret sur trois compositions,
les morceaux s’enchainent, proposant des esthétiques variées, inattendues, avec
des influences et des racines revendiquées – plusieurs reprises - naviguant
d’un monde l’autre pour finir par n’en faire qu’un, ennobli des traces d’un
passé qui dure. Il faudrait faire la généalogie de chaque morceau, trouver les
liens secrets qui expliquent leur succession pour exprimer à quel point ce
disque est passionnant, à rebours de toute attente. Le morceau qui clôt
l’album, "Ariadna"
est emblématique de cette ambition : il constitue la quintessence
de la discographie de l’artiste, en un saisissant tour de force. De la rue de
Vern à Rennes, lieu d’une enfance où tout a commencé, à l’île d’Ouessant et ses
cormorans, encore préservée d’une modernité galopante, Valier résume une
vie, en une dizaine de lignes frappées du sceau de la grâce. De la belle harpe
d’Anne Auffret s’égrènent alors une à une, les notes idoines pour accompagner
la poussière d’or, l'or du temps, que laisse échapper de sa belle voix grave,
inimitable, et à destination des âmes perdues un artiste aujourd’hui ignoré,
délibérément écarté d’un espace public saturé de pitres. "Cavalier seul", oui, avec la force et la pugnacité
du Jean Robic de la pochette, en plein effort dans un col. Au loin, au bout de
la montée, l’admiration et le respect de ceux qui auront suivi toute l’étape.
Philippe Beurel
Les chroniques suivantes ont été écrites pour le magazine Sur la même Longueur d'Ondes :
Philippe Beurel
Les chroniques suivantes ont été écrites pour le magazine Sur la même Longueur d'Ondes :
VALIER
"Valier"
La Blanche Production
Seul à la guitare et à l'harmonica,
ce Rennais devenu Brestois, pas né de la dernière tempête, nous crache quinze
chansons rageuses, rugueuses, fougueuses et ravageuses. Chez lui, le blues
s'écrit "blouse", du verbe blouser : "induire en erreur,
abuser". Il nous l'assène à toute vitesse, à grands coups d'accords
brutaux, de riffs sauvages, de textes incendiaires. Son imparable voix grave
n'en finit pas de nous poursuivre, de nous hanter, de nous posséder, de nous
consumer. Tout est intense, tout est urgence, tout est extrême. Loin des modes
et des enjeux, l'homme, excentrique et solitaire, s'expose à vif, fait du
rentre-dedans. On se sent bousculé, culbuté, terrassé ; on n'en sort pas
indemne. On reste "sur le cul" et on en redemande : ça fait du bien,
c'est salutaire. Pour mieux cerner le personnage, on lira, sur son site,
"Ses combats", suite d'interviews finement menées, lucides, acides et
désarmantes.
LO#43 (février 2008)
VALIER
"Valier chante l’amour"
C'est le titre du deuxième album
du Breton Patrick Chevalier, arrangé et mixé par Fred Gransard, de Bikini
Machine. Moins de guitares, plus de claviers que sur le premier, mais toujours
cette voix grave, envoûtante, ténébreuse. L'artiste propose dix chansons
singulières, aux textes tendres, désinvoltes, doux-amers. Il recherche un label.
LO #64 (été 2012)
VALIER
"Le paradis perdu"
Autoproduit
Le premier album éponyme de cet artiste brestois (par ailleurs
sculpteur) est paru en 2007, nous l’avions chroniqué de façon enthousiaste,
succombant à sa poésie sauvage, sa voix grave, sa guitare dans l’urgence. "Le paradis perdu" a été composé en 2008, il aura fallu
attendre quatre ans avant sa sortie officielle. Valier change de registre pour
notre plus grand plaisir, met en valeur sa voix particulière sur des chansons
plus intimistes, plus posées, plus sereines. "Les femmes et l’alcool" du premier album est reprise ici en version
acoustique. Plus loin, le blues de "Luxembourg", sa
nostalgie, ses regrets : "Je
prends ma tête dans mes mains, dans ce
jardin, assis sur le bord du bassin, pendant ce temps les enfants font voguer
des bateaux, sur l’eau. "
Il y a "Les roses fanées ", et sa troublante complainte, "Rêver encore", et ses
chœurs délicats… Le tout est produit et arrangé par Fred Gransard, de
Bikini Machine.
Cet EP vinyle (3 titres) de Valier est en vente sur http://valierexperience.free.fr au prix de 7 €.
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