PHIL DEVAÏL
"Maluya Rocco"
Tonton La Prod'
Ce fut une belle surprise que de
recevoir ce disque par la poste, d’avoir des nouvelles d’un artiste chroniqué il
y a quelque temps pour Longueur d’Ondes. C’était pour l’album "La note est
salée", paru en mars 2011. Les douze titres de "Maluya Rocco" (avril
2014) sont dans la même veine, mêlant le blues, le rock, l’afro beat, le maloya…
Ce qui s’en dégage apparaît cependant moins âpre, plus lumineux, plutôt
optimiste et plein d’entrain. Le kayamb est manié avec dextérité par le
chanteur et musicien (également comédien) Niobé, originaire d’Angers, comme
Phil Devaïl. C’est d’ailleurs avec ses musiciens que l’album a été enregistré.
Après les claps et les chœurs efficaces d’"Ô ma jolie", le rythme
s’emballe sur "M’éclipser" et "Mon îlot" ; les textes y
sont rageurs et décapants. Il y a le solo habité d’"En bas de l’échelle",
et plus loin celui, très poétique, de "Prenons garde à nous". "Plus
rien qu’un pétale" est fort en batterie et en guitares, le refrain de "De
l’autre côté" est court mais riche de sens : "La vie c’est
voguer"… L’on peut se trémousser sur "Il est long cet hiver",
savourer son beau texte imagé et la trompette de Niobé, enchaîner sur "Au
sommet", beau chant d’amour, puis sur le coloré "Des dieux à fleur de
peau". "Vers toi" est un blues magnifique, qui prend aux tripes,
"Plus facile que d’aimer" (texte de Michel Humbert) clôt l’album en
douceur et en délicatesse.
LO#60 (été 2011)
PHIL DEVAÏL
"La note est salée"
Tonton La Prod'
Nous aimons d'emblée le blues de
"Mon âme me laisse", le chant scandé, les phrases qui roulent,
s'enroulent et tournent en boucle. Il y a du banjo, les rythmes ensorcelants du
kayamb (percussion en roseau), une basse afro beat, des chœurs spirituels…
"Où est la machine" est une fable poétique, au thème bien plus grave
qu'il n'y paraît. Le refrain doublé, chanté ad libitum, prend peu à peu son
sens : "Où est la machine à peser les balances ? Je l'ai donnée aux
fées…" Le livret du CD onze titres propose les paroles, il faut s'y
attarder. L'artiste à la coiffe d'Indien, pas né de la dernière pluie, vient
d'Angers et d'ailleurs, influencé par le blues du Mississipi, les chœurs
gospel, la transe des danses africaines, le punk rock d'Angleterre, le hip hop,
les chansons à textes et bien d'autres choses encore. Oui, "La note est
salée" dans ce monde qui défaille, Phil Devaïl fait ce constat avec des
mots forts et lucides.
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