Lundi
27 mai 2013
La
matinée commence bien, avec, comme toujours le lundi matin (après l’appel, la
cantine et l’énonciation de la date), le changement des services pour la
semaine. Comme chefs de rang, je garde toujours les élèves les plus fiables de
la classe, deux filles exemplaires, obéissantes et respectueuses : Elif et
Beyza. Pour le rôle de portier, j’alterne entre Mohamed-Amine, Yunus-Emre ou
encore Mody, à peu près sérieux et efficaces pour tenir la porte en bas des
escaliers, pour ouvrir et fermer, au deuxième étage, celle de la classe. Les
services de facteur, ramasseur, distributeur, responsable du tableau sont très
populaires ; les autres (responsable des lumières, responsable des
fenêtres et des rideaux, responsable de la propreté…) le sont beaucoup moins.
Les
devoirs à corriger concernent des questions de lecture sur une introduction aux
contes des 1001 nuits :
-Comment
s’appelle la femme qui dit des contes au sultan ?
-Comment
s’appelle sa sœur qui la réveille tous les matins ?
Nous
lisons le texte ensemble, je pose des questions à l’oral pour « décortiquer »
un peu le livre, un recueil de dix contes (couverture, quatrième de couverture,
table des matières, informations sur l’auteur et l’illustrateur), afin
d’inciter les élèves à l’envie de lire.
La
leçon de vocabulaire porte aujourd’hui sur les mots génériques et les mots
particuliers. Après la découverte des notions, j’apporte de l’aide au tableau
pour que les exercices soient faits sur le cahier du jour.
Après
la récréation, les élèves sont déjà plus agités et peu concentrés pour le
calcul mental sur l’ardoise (multiplier par 2 ou par 3 un nombre à 3 chiffres).
La situation se dégrade encore lorsqu’il s’agit d’aborder la technique
opératoire de la division. Je n’insiste pas, on continuera demain.
L’après-midi
commence, comme tous les après-midis ou presque, par une « lecture
offerte ». Aujourd’hui ce sont trois petits textes de Bernard Friot, du recueil
« Histoires pressées ». À la fin de chaque histoire, les enfants me
demandent : « C’est tout ? »
En
sciences, j’ai prévu une évaluation sur les aliments et l’alimentation
équilibrée ; on y travaille depuis mi-mars, ils avaient à revoir les
leçons pour aujourd’hui, mais la plupart ne comprend rien aux questions posées,
alors je les aide.
Je
propose ensuite une séance d’expression écrite à partir d’un poème :
« Tu dis » de Joseph-Paul Schneider. Ils font ça rapidement, comme
pour s’en débarrasser au plus vite ; j’encourage pourtant, mais les écrits
restent pauvres, sans beaucoup d’imagination.
À
la fin de la journée, nous copions les devoirs : il y aura deux divisions
à poser, la poésie à savoir par cœur, du vocabulaire.
Ce
jour-là, Josiane, l’assistante de la directrice, passe me remettre des papiers
à distribuer aux élèves pour la kermesse du 11 juin. Quand elle entre, j’ai le
dos tourné, en train d’écrire au tableau, et la classe se tient très mal.
Josiane repart avec ses papiers en disant qu’elle reviendra quand les élèves
seront plus sages.
Nous
avons aussi la visite de monsieur Huet, animateur sportif bénévole, qui vient
donner une coupe et des médailles suite au tournoi de handball.
J’apprends
que « blédard » n’est pas un gros mot (mais quand on le dit à
quelqu’un ce n’est tout de même pas très gentil), qu’il désigne une personne
qui vient du bled, un « paysan » qui
ne parle pas très bien français.
À
16 heures 30, à la grille, je leur dis « au revoir, à demain ». Je
les trouve beaux et belles, avec leur médaille argentée, attachée à leur cou
avec un ruban multicolore.
Mardi
28 mai 2013
Ce
matin, l’animation à la bibliothèque « Sensibilisation à l’opéra »
prévue de 10 heures à 11 heures est annulée car l’une des intervenantes est
malade. Pas de chance, la fois précédente, c’était le parcours du cœur qui
n’avait pas eu lieu en raison d’une alerte pollution. La séance du 4 juin est
maintenue, nous verrons à ce moment-là pour fixer une deuxième date.
Correction
des devoirs : divisions posées (538 : 8 et 479 : 7), listes de mots
particuliers à partir des mots génériques « félins »,
« arbres », « sports », meubles » pour le vocabulaire,
à recopier sur le cahier de leçons…
En
orthographe, nous attaquons les accents (circonflexe, tréma) et la
cédille ; après la récréation nous passons aux maths qui étaient prévues
l’après-midi. Au programme, du calcul mental (multiplier par 4 ou par 5 un
nombre à 3 chiffres) et des exercices sur le calcul des durées.
L’après-midi,
je commence « Histoire de Lustucru » de Pierre Gripari, ce sera le
moment le plus calme de cette deuxième partie de journée. Difficile d’avoir le
silence complet pour réciter la poésie « La lune et le soleil » de
Jean-Luc Moreau…
Je
passe à l’histoire, avec une évaluation à rendre (les grandes explorations au
XVe et XVIe siècle) et une nouvelle leçon à commencer (les progrès techniques
au XVe et XVIe siècle). Ce n’est pas concluant, le mot « chrétien »
les fait hurler de façon irraisonnée, c’est la pagaille, ils sont intenables.
Après
la récréation, copie des devoirs (deux divisions à poser, savoir par cœur dix
mots invariables de « cela » à « contre », rapporter un
tube de colle, être en tenue de sport) puis j’envoie les élèves les plus calmes
faire une recherche internet sur Giverny et Claude Monet (une sortie est prévue
le vendredi 7 juin) en salle informatique, tandis que les autres préparent la
dictée de jeudi en classe sous ma surveillance.
Les
élèves calmes ne sont pas autonomes pour autant, enfin pas tous. À la question
« Dans quel département se trouve Giverny ? » certains ont répondu
complètement à côté alors que c’était écrit noir sur blanc sur la page
Wikipédia ; de même pour la question « Dans quelle région de France se
trouve Giverny ? » où ils ont recopié une partie du texte proposé
sans se soucier du sens. Heureusement, il y a le binôme Elif et Beyza : elles, au
moins, ont l’air de comprendre ce que je demande, et elles ont toujours le
souci de bien faire.
Jeudi
30 mai 2013
Ça
commence dans la cour de récréation dès 8 heures 20 alors que je suis de
surveillance. Je suis obligée d’intervenir pour séparer Mehdi, un élève de ma
classe, qui a attrapé Mikaïl par la veste et s’apprête à le frapper. Un
attroupement (essentiellement de garçons) s’est formé autour d’eux, je force le
passage pour séparer les enfants et accompagne Mehdi dans le hall du bureau de
la directrice pour l’isoler et pour qu’il se calme. J’apprends de Mikaïl que
l’altercation concerne une histoire qui s’est passée entre eux la veille, que
Mehdi cherche à se venger.
En
classe, le début de la matinée commence par la dictée des dix mots invariables,
puis une dictée (simple) non préparée, que l’on corrigera ensuite ensemble, au
tableau. Malgré l’absence de Mehdi, puni chez la directrice, et de Mody, puni
chez Ingrid (la collègue de CE1/CE2) pour une raison que je ne connais pas, la
classe n’est pas très calme ; Mamadou prend le relais et passe son temps à
me provoquer et à me répondre de façon incorrecte.
La
grammaire concerne les adjectifs qualificatifs. Pour les exercices, je laisse
les élèves travailler seuls puis je fais une correction collective au tableau.
Avant la récréation, nous aurons juste le temps de corriger les divisions
données en devoirs (883 : 9 et 8341 : 7).
Nous
restons dans la cour après la récréation pour la séance de sport. J’entraîne
les élèves en course d’endurance pour les « Foulées » qui auront lieu
au stade le 6 juin. Comme tous les jeudis nous commençons par un échauffement
et comme tous les jeudis, certain(e)s font les imbéciles, ne font pas les
mouvements que je demande ou font tout à fait autre chose.
Nous
passons ensuite aux déplacements, ils doivent effectuer un aller-retour en
suivant la consigne et le signal (coup de sifflet) : pieds joints, cloche
pied, pas chassés, marche lente, marche rapide, trottiner genoux levés,
trottiner pieds aux fesses…
Nous
enchaînons avec cinq minutes d’endurance, d’abord les filles, ensuite les
garçons. Depuis mi-mars certain(e)s n’ont toujours pas compris la notion de
courir de façon régulière ; beaucoup s’arrêtent avant la fin parce qu’ils
ont couru trop vite. Pendant la course, Mehdi et Mamadou se battent, je les
envoie au mur, sous le préau ; puis c’est au tour de Mohamed-Amine et de
Yunus-Emre, hors d’eux, très agressifs, je les punis aussi. J’encourage celles
et ceux qui font des efforts : chez les filles Elif, Beyza, Assa, Koumba,
chez les garçons Osman, Safeer, Moussa, Souhaïb.
Nous
remontons en classe pour le calcul mental. Cette fois-ci, il faut multiplier
par 6 ou par 7 des nombres à 3 chiffres.
La
classe est à peu près calme, comme elle le sera en début d’après-midi pour la
lecture offerte (suite de l’histoire de Lustucru). J’ai du mal à leur faire
comprendre les problèmes de divisions, j’explique tout au fur et à mesure, j’écris
les corrections au tableau, certains qui n’ont rien fait se contentent de
recopier, certains recopient peu, ou pas du tout. Il y a des enfants debout en
permanence : Mody, Mehdi, Naïma, Rebecca ont toujours une bonne raison de
se lever, c’est pénible, cela me déconcentre.
En
géographie, la leçon sur les départements et leurs différences en termes de superficie
et de densité de population a du mal à passer, là encore les élèves recopient
ce que j’ai écrit au tableau.
Après
la récréation de l’après-midi, c’est la traditionnelle copie des devoirs. Le
vendredi est le jour de la conjugaison, il faudra réviser la leçon sur
l’imparfait et conjuguer à ce temps les verbes rester (1er groupe),
choisir (2e groupe) et aller (3e groupe). La journée se
termine « tête dans les bras ». Je ne vois rien d’autre à faire, je
suis épuisée, lessivée.
Vendredi
31 mai 2013
C’est
dans le calme que nous attaquons la conjugaison, en corrigeant les verbes
donnés en devoirs. Les enfants aiment bien venir écrire au tableau, il y a
toujours beaucoup de volontaires ! Je leur demande de copier ces verbes
dans leur cahier de leçons puis de conjuguer de nouveaux verbes après avoir
revu les règles : copier (1er groupe), obéir (2e
groupe), prendre, vivre (3e groupe).
Suivent
des exercices d’application dans le cahier du jour (le cahier bleu). Comme
d’habitude, Koumba, Maïssa, Macouta, Beyza et Elif sont les premières à
terminer ; Safeer, Mohamed-Amine, Souhaïb, Simbara et Mamadou ne tardent
pas non plus à me montrer leur cahier. Pendant que je corrige leur travail,
d’autres en profitent pour ne rien faire (Naïma, Rebecca, Schaïneze, Sibel) ou
pour faire n’importe quoi (Mehdi et Mody principalement). Il y a ceux et celles
qui sont lents mais de bonne volonté, comme Assa, Sila, Osman, Yunus-Emre,
Moussa… Ce n’est pas toujours facile d’appliquer les règles quand on passe à
d’autres verbes, mais les erreurs permettent d’apprendre, je pense.
Après
la récréation, il y a le calcul mental sur le cahier du jour (le cahier rouge).
Il s’agit encore de multiplier un nombre à 3 chiffres par 2, 3, 4, 5, 6 ou 7.
Cela me permet de savoir si les enfants ont assimilé le travail fait dans la
semaine et de donner une appréciation (sous forme de lettres A, B, C ou D) dont
je tiendrai compte pour le livret.
Jusqu’ici
tout va bien, mais ça ne dure pas, les enfants s’agitent pendant la remise des
travaux de géométrie de la semaine précédente (à coller dans le cahier rouge)
et nous ne pouvons pas commencer le nouveau travail prévu (suivre une fiche de
construction en utilisant le compas, la règle et l’équerre) tellement c’est le
bazar.
L’après-midi
débute dans le calme avec la suite et la fin de l’histoire de Lustucru, conte
assez délirant, puis nous passons à la géométrie. Nous lisons ensemble la fiche
de construction (qui me paraît au demeurant fort simple) mais quand il s’agit
de passer à la pratique, il y a comme toujours les élèves concentrés, qui sont
capable de relire le texte seul et de tracer ce qui leur est demandé, et il y a
comme toujours ceux qui ne comprennent pas, auxquels il faut réexpliquer
comment réaliser un cercle et en marquer le centre, auxquels je finis par
donner le modèle de la construction (sur feuille et au tableau) pour qu’ils se
fassent une idée de ce qu’ils ont à faire. C’est beaucoup d’efforts, de leur
part et de la mienne, mais au final, ils se sont tous à peu près débrouillés et
ne rendent pas « feuille blanche ».
Avant
la récréation, nous travaillons en instruction civique et morale sur un
questionnaire portant sur les règles de politesse.
C’est
vendredi, dernière partie de journée : il ne faut pas attendre grand-chose
de plus de la part des élèves : copier les devoirs pour lundi, ranger son
casier, mettre les « bons » cahiers dans le cartable… Dans l’armoire
au fond de la classe, il y a des jeux de société (Puissance 4, Abalone, 1000 Bornes,
dames, dames chinoises…). La dernière demi-heure est agréable, les enfants
aiment jouer, ils s’installent, ils s’organisent. Il y a aussi trois postes
informatiques (non connectés à Internet) qui sont généralement très convoités.
Aujourd’hui j’ai eu ma dose ; généralement je reste jusque 18 heures pour continuer des corrections et préparer le travail de la semaine à venir, mais là c’est suffisant. À 16 heures 40 je suis dans ma voiture, je « fuis » mon lieu de travail, vers d’autres horizons.
Aujourd’hui j’ai eu ma dose ; généralement je reste jusque 18 heures pour continuer des corrections et préparer le travail de la semaine à venir, mais là c’est suffisant. À 16 heures 40 je suis dans ma voiture, je « fuis » mon lieu de travail, vers d’autres horizons.
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