mercredi 8 août 2012

Sur le parking

En janvier dernier, un soir où il pleuvait, j’étais arrivée un peu trop en avance pour la séance de cinéma que j’avais programmée. Était-ce pour "Le Havre" de Aki Kaurismaki, "Hugo Cabret" de Martin Scorsese, "A Dangerous Method" de David Cronenberg, "Tous au Larzac" de Christian Rouaud, "J. Edgar" de Clint Eastwood, "Les chants de Mandrin" de Rabah Ameur-Zaimeche ? Au mois de janvier 2012, je suis beaucoup allée au cinéma. À la Ferme du Buisson, principalement.

J’avais une bonne vingtaine de minutes à attendre, pourquoi étais-je venue si tôt ? Je suis restée dans ma voiture, sur le parking de la Ferme et du Super U, à écouter de la musique, à regarder la pluie tomber sur le pare-brise, déclenchant de temps à autre les essuie-glaces. Intermittence du net et du flou, à intervalles irréguliers.

Je m’étais garée de façon à avoir vue sur la rue ; je pouvais lire les informations municipales qui défilaient, lettres orange sur noir, sur le grand panneau, de l’autre côté. Le concert d’Arthur H au mois d’avril, les dates de l’élection présidentielle en mai, les heures d’ouverture de la Mairie de Noisiel…

De loin, j’ai aperçu une femme qui traversait, un cabas à la main. Elle marchait d’une drôle de façon, elle ne tenait pas bien debout, j’ai tout de suite pensé qu’elle était saoule. Elle est passée juste à côté de ma voiture, je l’ai suivie des yeux. Elle avait la cinquantaine, était vêtue d’un imper court qui laissait dépasser sa robe, avait les jambes toutes fines d’une femme qui boit. Elle s’est arrêtée d’un coup, s’est accroupie, culotte baissée, et s’est mise à uriner, sans prendre la peine de se cacher derrière une voiture. Ça a duré longtemps.

Comme elle se trouvait derrière moi, je la regardais dans le rétroviseur, je ne pouvais m’empêcher de la regarder, même si c’était pathétique, triste à pleurer. J’avais mal pour cette femme, complètement dégradée, totalement détruite. Elle s’est enfin relevée, en titubant, a manqué de tomber en se rajustant, tant bien que mal. Toujours son cabas à la main, elle se dirigeait maintenant vers le Super U, d’une démarche hésitante. La pluie tombait, dense et drue, elle n’avait pas de parapluie.

À peine dix minutes plus tard, elle repassait à proximité de ma voiture, d’un pas rapide mais chancelant. De son cabas dépassaient les goulots de cinq ou six bouteilles. Elle traversa la rue, pliant sous le poids, continua sur le trottoir… Scène de la vie ordinaire. Dans quel désespoir faut-il être pour se retrouver ivre-morte à sept heures du soir, et sortir motivée par la seule envie de s’acheter encore à boire ? 
Tous mes articles sur la Ferme du Buisson à Noisiel :
http://elsasong.hautetfort.com/ferme-du-buisson/

vendredi 20 juillet 2012

Longueur d'Ondes #64


Bon été à tous, à toutes !

Pour suivre l'actualité musicale en ces mois de juillet/août 2012, ce lien est essentiel :


Et maintenant, les huit chroniques rédigées par mes soins figurant dans le numéro 64 du magazine Sur la même Longueur d'Ondes.

1) AUTOUR D'ELLE : "Lancinante" (Suzanne Records)


2) BENJAMIN SCHOOS : "China man vs China girl" (Freaksville Record)


3) BIBI TANGA & THE SELENITES : "40° of Sunshine" (Nat Geo Music)


4) DAVEN KELLER : "Réaction B" (Idol)


5) HAYSEED GENIUS : "Hayseed genius" (Autoproduction)


6) JELILA : "Free Style" (Autoproduit)


7) VALIER : "Le paradis perdu" (Autoproduit)


8) YAS & THE LIGHTMOTIV : "Chop off the head" (Holistique Music)

1_BRUITAGE  (1000 caractères maximum, ne compter ni la signature ni le site web)


AUTOUR D'ELLE
"Lancinante"
Suzanne Records

Après avoir représenté la Haute-Normandie comme découverte du Printemps de Bourges en 2006, lui offrant l'opportunité de nombreux concerts, après le six titres pop rock "Suzanne" aux guitares tout à la fois puissantes et mélodiques (chronique dans le numéro 39 de Longueur d'Ondes), le quatuor rouennais sort enfin son premier album ! "Lancinante" fait encore référence à Suzanne, jeune femme imaginaire qui apparaît ici ou là, au long des douze chansons en français (le groupe le revendique) nourries aux bons gros sons des années quatre-vingt-dix. Etienne est toujours au chant, guitare et clavier, Loïc à la basse, Cyril aux guitares, Guillaume à la batterie. La courte "Intro" aux résonances indiennes cède aussitôt la place aux guitares haut perchées de "Mépris", puis à celles, plus aériennes et chaloupées des "Paravents"… Les textes collent parfaitement à la musique, on vibre d'un bout à l'autre jusqu'à "Ta vie en calme", folk, acoustique, apaisant.


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BENJAMIN SCHOOS
"China man vs China girl"
Freaksville Record

Nous avions découvert l'artiste belge en 2007 avec "L'homme libellule", signé de son alias Miam Monster Miam (chronique parue dans Longueur d'Ondes numéro 42). Officiant aussi sous son propre nom, Benjamin Schoos livre ce trésor mélodique pop et racé, où apparaissent des invités de marque. Quel plaisir d'entendre la voix de Laetitia Sadier (Stereolab) dans "Je ne vois que vous", chanson fraîche, pétillante, désarmante… Plus loin, le parolier Jacques Duvall (avec Marc Morgan) signe "Le combat", électro pop optimiste, sautillante, avec envolées lyriques, synthés aériens. Il y a aussi ce double hommage sublime au poète surréaliste aventurier Arthur Cravan (1887-1918) et au boxeur noir américain Jack Johnson (1878-1946, consacré par Miles Davis en 1970). Il est question de boxe, de catch, d'amour, de haine ; s'affrontent des hommes, des femmes, dans un décor de roman noir ou plus "fleur bleue"… Le combat est aussi contre soi-même.


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BIBI TANGA & THE SELENITES
"40° of sunshine"
Nat Geo Music

Natif de Centrafrique (1969), Bibi Tanga arrive en France à l'âge de neuf ans. Il est baigné dès son plus jeune âge dans une culture musicale large et variée, incluant ses origines africaines. Membre de la Malka Family puis des Gréements de Fortune, il enregistre en 2000 "Le vent qui souffle" au chant et à la basse. En 2003, Bibi croise le chemin de cet hurluberlu bidouilleur de sons, le Professeur Inlassable. "Yellow Gauze" se fait remarquer en 2007 par son électro cosmopolite. Arrivent le violoniste Arthur Simonini, le guitariste Rico Kerridge et le batteur Arnaud Biscay : Bibi Tanga & The Selenites (habitants de la lune) enregistrent le très groovy "Dunya" en 2010. Ils récidivent aujourd'hui pour notre plus grand bonheur avec "40° of sunshine", dopé au rythm'n'blues, à l'afro beat, au funk, à la soul, aux musiques traditionnelles africaines… En anglais, sango ou français, chaque titre incite à la bonne humeur, jusqu'à la transe.


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DAVEN KELLER
"Réaction B"
Idol

Ce brillant musicien n’est autre que Pierre Bondu, à la guitare et aux claviers sur la première tournée de Dominique A (1991), auteur de deux albums solo "Ramdam" (1999) et "Quelqu’un quelque part" (2004), compositeur de musique de films (pour Catherine Corsini, les frères Larrieu ou Thierry Jousse)… Collaborant avec Miossec ou Philippe Katerine, il signe le tube "100% VIP" en 2005. Daven Keller est né avec "Réaction A" en 2008, un album étonnant, pop et dansant, aux sons et rythmes électroniques, chanté en français. DK récidive avec "Réaction B" qui en surprendra certainement plus d’un(e) tant le virage est important, tant il dévoile une nouvelle facette de ses talents de compositeur et d’arrangeur. L’œuvre est totalement instrumentale, basée sur un quatuor à cordes agrémenté de clavecin, de piano ou de percussions... Nous aimons le jeu subtil des instruments, les ambiances cinématographiques de ces dix pièces qui se nomment toutes "Métronome".


5_BRUITAGE  (1000 caractères maximum, ne compter ni la signature ni le site web)


HAYSEED GENIUS
"Hayseed genius"
Autoproduction

D'emblée, nous remarquons la qualité du son, des arrangements et du mixage, nous aimons les teintes musicales chaudes et lumineuses, la large palette d'instruments et de percussions. Nous accrochons à cette voix particulière, chantée/parlée, français/anglais, aux textes simples, épurés, presque naïfs, mais étonnamment touchants. Nous sommes tout à la fois dans la chanson, le rap, l'électro, les musiques traditionnelles ou expérimentales… Ce projet solo est celui d'Olivier Fourcade, qui l'a entièrement réalisé "à la maison". Guitares, claviers, rythmiques, samples…, s'harmonisent avec élégance pour un ensemble ciselé, "cool", très agréable à écouter. Le premier des dix titres, "Raconte-moi", reggae léger et sautillant, est suivi d'un "Quand tu danses" africain ensorcelant. Plus loin, le rap symphonique "On veut tous de l'amour", les cordes cristallines et ces touches de synthé charmantes dans "Tu cours après l'amour"…



6_MAXI  (400 caractères maximum, ne compter ni la signature ni le site web)


JELILA
"Free Style"
Autoproduit

C’est le premier EP de cette artiste singulière, auteur, compositeur et interprète, qui sait mixer les genres. Jelila utilise des claviers, des percussions, l’ordinateur, fait de sa voix un véritable instrument, à la façon de Camille. Ici l’on pense à PJ Harvey, là à Susheela Raman, il y a la reprise très personnelle et réussie de "La mauvaise réputation" de Brassens.



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VALIER
"Le paradis perdu"
Autoproduit

Le premier album éponyme de cet artiste brestois (par ailleurs sculpteur) est paru en 2007, nous l’avions chroniqué (Longueur d’Ondes numéro 41) de façon enthousiaste, succombant à sa poésie sauvage, sa voix grave, sa guitare dans l’urgence. "Le paradis perdu" a été composé en 2008, il aura fallu attendre quatre ans avant sa sortie officielle. Valier change de registre pour notre plus grand plaisir, met en valeur sa voix particulière sur des chansons plus intimistes, plus posées, plus sereines. "Les femmes et l’alcool" du premier album est reprise ici en version acoustique. Plus loin, le blues de "Luxembourg", sa nostalgie, ses regrets : « Je prends  ma tête dans mes mains, dans ce jardin, assis sur le bord du bassin, pendant ce temps les enfants font voguer des bateaux, sur l’eau. » Il y a "Les roses fanées", et sa troublante complainte, "Rêver encore" et ses  chœurs délicats… Le tout produit et arrangé par Fred Gransard, de Bikini Machine.


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YAS &THE LIGHTMOTIV
"Chop off the head"
Holistique Music

En 2010, le quatuor de Montreuil enregistrait son premier album, nous découvrions le spoken word de Yas, ses textes écorchés, martelés, mis en valeur par les instruments : platines, machines, claviers, batterie, samples, contrebasse et guitare (chronique dans le numéro 54 de Longueur d’Ondes). Deux ans plus tard, voici "Chop off the head" ce qui veut dire « couper la tête » : douze titres percutants, aux résonnances urbaines. Les textes sont en anglais, en anglo-français, nous apprécions plus particulièrement ceux écrits en français : "Les moutons" et son trip hop pêchu, d’une extrême lucidité : « N’oubliez pas de bien nettoyer, récurer à fond les étables pour que les moutons évoluent la nuit dans un espace vide d’idées, que leurs rêves soient une succession d’images de leur journée, utilisez le moins de mots possible ». Nous aimons aussi la poésie intimiste et réaliste de "Ça souffre", ses guitares lancinantes, répétitives.


jeudi 10 mai 2012

Tomislav, avant le départ


Après l'excellent six titres folk "J'y vais, j'en reviens" de 2007, le jeune artiste francilien a continué sur sa lancée, enchaînant les concerts, ajoutant de nouvelles chansons à son répertoire.

Peu à peu son album s'est construit, le voilà aujourd'hui finalisé : "Avant le départ" est sorti le 3 avril 2012, un concert a eu lieu ce soir-là au Sentier des Halles spécialement pour l'occasion.

En mars, pour la version net du magazine Longueur d'Ondes, nous avions posé quatorze questions à Tomislav, autant que de titres à son album.

  
1/ "Avant le départ" sort le 3 avril 2012, dans quel état d'esprit te trouves-tu ?

Extatique parce que c’est la première fois que je sors un album. J’apprends chaque jour et j’ai hâte de le faire découvrir et de le défendre un peu partout.

2/ Depuis combien de temps y travailles-tu ?

J’ai commencé en 2008/2009 avec des premières moutures studio qui ne m’avaient pas totalement convaincu. Du coup j’ai laissé reposer et j’ai repris à l’été 2010 avec des musiciens, avec une vraie idée de comment je voulais qu’il sonne. Entre la tournée et les enregistrements, il a fallu un an pour tout faire.

3/ Peux-tu décrire tes méthodes de travail, les différentes étapes qui ont été nécessaires jusqu'à la finalisation de ton projet ?

J’enregistre beaucoup de musiques, à peu près tous les jours. Les textes, je les écris par sessions et ensuite je joue les chansons sur scène. Je ne fais pas vraiment de choix, les chansons s’imposent d’elles-mêmes ou pas. Et finissent par conséquent sur l’album.

4/ Dans quelles circonstances as-tu rencontré Stéphane Mellino ?

J’ai participé à un tremplin en Picardie mis en place par Michel Deshays, qui est chanteur par ailleurs et qui a aussi collaboré à l’album. Stéphane Mellino faisait partie du jury et pour moi c’était un rêve de gosse de le rencontrer.

Nous nous sommes revus plusieurs fois par la suite et en exposant les difficultés par rapport à la réalisation de l’album, il a proposé son aide. Bosser avec lui a été un grand moment.

5/ Quelles ont été tes influences dans l'enregistrement, le mixage de ton album ?

J’avais en tête trois albums, le dernier album de G.Love "Fixing to die", le premier de -M- pour les arrangements et "Harvest" de Neil Young.

6/ Tu es d'origine croate, Tomislav est ton vrai prénom. Vas-tu souvent en Croatie ?

Pour être tout à fait exact, je suis né en France, ce sont mes parents qui sont arrivés ici dans les années 60. En revanche je vais très régulièrement en Croatie, car j’y ai de la famille et des amis. D’ailleurs, en 2012/2013, ce sera l’année de la Croatie en France.

7/ Quels souvenirs as-tu gardé de ton pays d'origine ?

Je garde le souvenir de vacances d’été pleines de touristes quand j’étais petit, puis de la guerre, des chars blancs de l’ONU et après la guerre, d’un pays qui tente de se reconstruire.

8/ Quelle place a la Croatie dans ton inspiration, tant dans les textes que dans la musique ?

Dans ma famille, on écoute le folklore croate depuis que je suis tout petit, c’est donc une musique qui m’a construit en tant qu’artiste au même titre que le blues ou le rock, c’est donc naturellement que je chante aussi en croate sur scène.

9/ Tu proposes des concerts avec une formule incluant la dégustation de spécialités culinaires croates, peux-tu en dire quelques mots ?

Les apéros concerts d’inspiration croate et la formule cabaret soupe, c’est une idée de Chrystèle, ma manageuse, pour proposer un plus par rapport à un simple concert tout en restant cohérent avec ce que je suis,  un artiste amateur de vin croate, mais pas seulement.

10/ Tu es auteur compositeur interprète, tu joues sur scène en "one man band", tu as fait ton album (pratiquement) tout seul… Est-ce par choix ? Pourquoi ?

Au départ, les musiciens avec lesquels je voulais jouer n’étaient pas disponibles. Avec le temps, c’est devenu un parti pris artistique. Aujourd’hui je varie les formules : je continue de me produire seul mais je suis parfois accompagné de Mehdi Messaoudi à la batterie.

Du coup ça me permet d’explorer toutes les facettes sur scène, le côté punchy et le côté poésie. Mehdi figure aussi sur l’album, ainsi que François-Xavier Maigre au piano et Vincent Machoel au saxophone.

11/ As-tu mené cette année des ateliers d'écriture à l'école, en prison, comme ce fut le cas précédemment ?

Cette année je travaille dans un collège de l’Ile-Saint-Denis via "ZEBROCK au BAHUT" et je continue les interventions en prison à Fleury-Mérogis via Le Plan. Je suis allé à la maison d’arrêt de Nevers grâce au Café Charbon.

12/ Qu'as-tu tiré de ces expériences ?

Ça m’apporte de travailler avec d’autres pour partager et me nourrir de tout ce qu’il y a d’humain et de sensible en chacun d’entre nous. Faire de l’artistique dans un lieu comme une prison, c’est tellement antinomique que c’en est réjouissant !

13/ Le concert du 3 avril 2012 au Sentier des Halles fêtera la sortie de ton album "Avant le départ". Quels vont être tes projets jusque fin 2012, voire au-delà ?

Jusque fin 2012, je souhaite continuer à tourner à un rythme soutenu, parce que c’est la raison pour laquelle je fais tout ça : aller vers les autres, provoquer les rencontres. Je vais en Angleterre sur un festival en juin. Il y aura des dates dans toute la France et même à la Réunion avec RADAR, une association locale sur un échange avec RIT.

En 2013, j’aimerais bien aller au Québec, j’ai aussi un projet de concerts de salon en Floride. C’est un État dans lequel les concerts d’appartement sont très répandus. J’en fais moi-même beaucoup en France, c’est l’opportunité de rencontrer le public de façon privilégiée.

14/ Si tu as des précisions, quelque chose à rajouter ?

Soyez curieux, sortez de chez vous, allez découvrir sur scène des artistes que vous ne connaissez pas ! Merci à vous Longueur d’Ondes de participer à cette découverte depuis 30 ans… Et BRAVO, bon anniversaire.



Concerts parisiens programmés prochainement :

-Mardi 15 mai à l'Espace Jemmapes avec François Gaillard

-Mercredi 6 juin au Zèbre de Belleville avec Whisky Baba

Contact management :

Contact médias :


CHRONIQUE POUR LO #63 :

TOMISLAV
"Avant le départ"
(1001 Facettes / Socadisc)

Depuis les six chansons folk de "J'y vais, j'en reviens" en 2007, le musicien francilien a enchaîné les concerts, animé des ateliers d'écriture à l'école ou en prison, travaillé sur son album avec patience et détermination. Tomislav a  mis le temps de son côté, avançant pas à pas, seul maître à bord. Si la formule acoustique chant, guitare, harmonica, grosse-caisse et charley est très présente sur les quatorze titres, il y a aussi des plages plus étoffées, avec de belles orchestrations : le piano de "James Dean", les guitares électriques de "La fille du train", la batterie du "Temps est à la fête"… Nous aimons beaucoup "Y'a pas mort d'homme", coécrite avec un détenu, et "Tebi majko misli lete" ("Mes pensées s'envolent vers toi"), chanson traditionnelle croate. Le projet s'est enrichi de la collaboration avec Stéphane Mellino sur les titres "Comme une balle" aux rythmiques enlevées et "Fille de ce pays", profondément blues.

mardi 24 avril 2012

Six chroniques d'avril 2012


TRANSISTOR 36 (Avril/Mai/Juin 2012)

CHRONIQUE 600 CARACTÈRES
DAMAJAZZ
"Tchin-Tchin Tape Light"
CD 3 titres – Autoproduction

En concert le 9 mars aux Cuizines de Chelles, les six musiciens (et leur ingé son) ont conquis le public avec un hip hop énergique au flow phénoménal, au bon gros son fusion. C'est un soir spécial car pour l'occasion, Damajazz sort le "Tchin-Tchin Tape Light", à l'effigie de son ours fétiche, borgne et grimaçant. Trois titres explosifs, percutants, des textes à l'humour caustique qui se jouent des clichés : "Pentatonique" aux claviers et aux scratches détonants, le rap pêchu, alcoolisé d'"Acid Pupa", le reggae/ragga/ska lourd et puissant de "Stan, Redan & Megan"… On trinque et on en redemande !
http://www.damajamazz.fr

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 

BRUITAGE (pour le NET)
GWENNYN
 "Kan an tevenn / Le chant des dunes"
(Seniprod / Keltia Musique)

En route pour Quimper, capitale de la Cornouaille, ville d'art et d'histoire réputée pour sa faïence, ses vêtements pour marins, la cathédrale Saint-Corentin aux plus hautes flèches de Bretagne… Car nous y sommes, indéniablement. Gwennyn chante en breton, s'inspire de la musique celtique pour façonner, avec ses musiciens, une œuvre singulière, tout en douceur et en nuances. La blonde et gracieuse chanteuse a débuté en 2000 avec Alan Stivell. Elle se produit régulièrement dans des festivals et enregistre des albums. Celui-ci est son troisième après "En tu all / De l'autre côté" et "Mammenn / Matrice". L'orchestration du "Chant des dunes" est très ouvragée mais parfois trop discrète ; la voix est souple, mélodieuse. Le titre d'ouverture "Brezhoneg" aux joyeuses cornemuses, flûtes et violons traditionnels, puis plus loin, le folk blues électrique de "Netra blu din me", viennent fort à propos donner du relief à l'ensemble. 

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 


BRUITAGE (reporté sur LO #64)
HAYSEED GENIUS
"Hayseed genius"
(Autoproduction)

D'emblée, nous remarquons la qualité du son, des arrangements et du mixage, nous aimons les teintes musicales chaudes et lumineuses, la large palette d'instruments et de percussions. Nous accrochons à cette voix particulière, chantée/parlée, français/anglais, aux textes simples, épurés, presque naïfs, mais étonnamment touchants. Nous sommes tout à la fois dans la chanson, le rap, l'électro, les musiques traditionnelles ou expérimentales… Ce projet solo est celui d'Olivier Fourcade, qui l'a entièrement réalisé "à la maison". Guitares, claviers, rythmiques, samples…, s'harmonisent avec élégance pour un ensemble ciselé, "cool", très agréable à écouter. Le premier des dix titres, "Raconte-moi", reggae léger et sautillant, est suivi d'un "Quand tu danses" africain ensorcelant. Plus loin, le rap symphonique "On veut tous de l'amour", les cordes cristallines et ces touches de synthé charmantes dans "Tu cours après l'amour"…

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 

BRUITAGE (pour le NET)
THOMASI
"Les belles personnes"
(Autoproduit)

Nous soutenons cet artiste francilien depuis son premier album, "Lundi dans la lune" (2006). Sur des airs de swing, de valse ou de tango, Thomasi conte d'émouvantes tranches de vie. "Le bazar du bizarre" (2007) est dans la même veine : chansons attachantes, jazz, flamenco, musette… Dans "Les belles personnes", on retrouve les thèmes des deux premiers albums : "La dernière sentinelle", "Martine"… Il y a des nouveautés aussi : rythmes et sonorités venant du Brésil ou d'Afrique, des textes engagés : "Je connais une France", "Le cocotier de la République". L'album s'ouvre sur une version reggae de la "Chanson pour ton cul", sensuelle et chaloupée. "Les belles personnes" ont quelque chose de Francis Cabrel, plus loin il y a le poème "Crète provisoire"… Toujours accompagné par Hervé Verdier (contrebasse) et Vincent Michaud (violon, alto), Thomasi confie à Vincent Clément (guitares, chœurs) arrangements, réalisation et mixage.

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 

BRUITAGE (+NET)
TOMISLAV
"Avant le départ"
(1001 Facettes / Socadisc)

Depuis les six chansons folk de "J'y vais, j'en reviens" en 2007, le musicien francilien a enchaîné les concerts, animé des ateliers d'écriture à l'école ou en prison, travaillé sur son album avec patience et détermination. Tomislav a  mis le temps de son côté, avançant pas à pas, seul maître à bord. Si la formule acoustique chant, guitare, harmonica, grosse-caisse et charley est très présente sur les quatorze titres, il y a aussi des plages plus étoffées, avec de belles orchestrations : le piano de "James Dean", les guitares électriques de "La fille du train", la batterie du "Temps est à la fête"… Nous aimons beaucoup "Y'a pas mort d'homme", coécrite avec un détenu, et "Tebi majko misli lete" ("Mes pensées s'envolent vers toi"), chanson traditionnelle croate. Le projet s'est enrichi de la collaboration avec Stéphane Mellino sur les titres "Comme une balle" aux rythmiques enlevées et "Fille de ce pays", profondément blues.

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)


BRUITAGE (pour le NET)
ZEBDA
"Second tour"
(Barclay / Universal Music)

Après une tournée nationale à l'automne 2011, un "Premier tour" triomphal où le groupe toulousain a enflammé les foules, voici le très attendu "Second tour". L'allusion aux prochaines élections présidentielles est pleinement assumée, d'ailleurs Zebda repartira "en campagne" dès le 1er mars pour faire passer ses messages humanistes à travers sa musique, son énergie, sa bonne humeur, sa poésie. Les musiciens s'étaient séparés en 2004, chacun s'ouvrant sur de nouveaux projets. Ce n'était que pour revenir plus forts et plus soudés. Les chansons de ce cinquième album interrogent la société actuelle dans ce qu'elle a de meilleur (la diversité culturelle, la tolérance, le bien vivre ensemble…) mais aussi de pire (le port du voile et de la burqa, la question de "l'identité nationale", les problèmes d'intégration…). Il faut des gars comme Zebda pour réveiller nos consciences, faire avancer les choses, nous mettre du "baume au cœur" !

vendredi 13 avril 2012

Dix coups de cœur vidéos printaniers

Voici, en ce printemps 2012, ma petite collecte d'artistes, de ceux dont j'apprécie vraiment la musique, que j'écoute souvent. Aucun d'entre eux n'est débutant, tous ont une "actualité".

Dix vidéos coups de coeur, autant de styles ; de beaux textes en français, d'aujourd'hui, de la poésie...

La liste est dans l'ordre alphabétique du prénom, pas d'échelle dans les préférences !

1) Arthur H / Izia : "La beauté de l'amour"

http://www.youtube.com/watch?v=X3lP2UXMO-8

2) Barbara Carlotti : "L'amour, l'argent, le vent"

http://www.youtube.com/embed/ml6cq7YU8PE

3) Brigitte Fontaine / Grace Jones : "Dancefloor"

http://www.youtube.com/watch?v=WTZzDZCoRSg

4) Daniel Darc : "La pluie qui tombe" au Trianon

http://www.youtube.com/watch?v=VVTM3itZSGY&feature=related

5)Dominique A : "Rendez-nous la lumière"

http://www.youtube.com/watch?v=K6oBgyM_WHo

6) Holden : "En concert à la Loge"

http://www.youtube.com/watch?v=tmxBMSX7bbY


7) Ibrahim Maalouf / Oxmo Puccino : "Douce"

http://www.youtube.com/watch?v=JKRnnAI4LKI

8) La Grande Sophie : "Ne m'oublie pas"

http://www.youtube.com/watch?v=Gf7G2C_daDQ

9) Pascale Borel / Christophe Salengro : "Poisson rouge"

http://www.youtube.com/watch?v=QaQkG--9GXw

10) R.Rwan : "Le CRS mélomane"

http://www.youtube.com/watch?v=jtu8k1Nd4Ww