Bon été à tous, à toutes !
Pour suivre l'actualité musicale en ces mois de juillet/août 2012, ce lien est essentiel :
Et maintenant, les huit chroniques rédigées par mes soins figurant dans le numéro 64 du magazine Sur la même Longueur d'Ondes.
1)
2) BENJAMIN SCHOOS : "China man vs China girl" (Freaksville Record)
3) BIBI TANGA & THE SELENITES : "40° of Sunshine" (Nat Geo Music)
4) DAVEN KELLER : "Réaction B" (Idol)
5) HAYSEED GENIUS : "Hayseed genius" (Autoproduction)
6) JELILA : "Free Style" (Autoproduit)
7) VALIER : "Le paradis perdu" (Autoproduit)
8) YAS & THE LIGHTMOTIV : "Chop off the head" (Holistique Music)
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AUTOUR D'ELLE
"Lancinante"
Suzanne Records
Après avoir représenté la
Haute-Normandie comme découverte du Printemps de Bourges en 2006, lui offrant
l'opportunité de nombreux concerts, après le six titres pop rock
"Suzanne" aux guitares tout à la fois puissantes et mélodiques
(chronique dans le numéro 39 de Longueur d'Ondes), le quatuor rouennais sort
enfin son premier album ! "Lancinante" fait encore référence à
Suzanne, jeune femme imaginaire qui apparaît ici ou là, au long des douze
chansons en français (le groupe le revendique) nourries aux bons gros sons des
années quatre-vingt-dix. Etienne est toujours au chant, guitare et clavier,
Loïc à la basse, Cyril aux guitares, Guillaume à la batterie. La courte
"Intro" aux résonances indiennes cède aussitôt la place aux guitares
haut perchées de "Mépris", puis à celles, plus aériennes et
chaloupées des "Paravents"… Les textes collent parfaitement à la
musique, on vibre d'un bout à l'autre jusqu'à "Ta vie en calme",
folk, acoustique, apaisant.
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BENJAMIN SCHOOS
"China man vs China girl"
Freaksville Record
Nous avions découvert l'artiste belge en 2007 avec "L'homme
libellule", signé de son alias Miam Monster Miam (chronique parue dans
Longueur d'Ondes numéro 42). Officiant aussi sous son propre nom, Benjamin
Schoos livre ce trésor mélodique pop et racé, où apparaissent des invités de
marque. Quel plaisir d'entendre la voix de Laetitia Sadier (Stereolab) dans
"Je ne vois que vous", chanson fraîche, pétillante, désarmante… Plus
loin, le parolier Jacques Duvall (avec Marc Morgan) signe "Le
combat", électro pop optimiste, sautillante, avec envolées lyriques,
synthés aériens. Il y a aussi ce double hommage sublime au poète surréaliste
aventurier Arthur Cravan (1887-1918) et au boxeur noir américain Jack Johnson
(1878-1946, consacré par Miles Davis en 1970). Il est question de boxe, de
catch, d'amour, de haine ; s'affrontent des hommes, des femmes, dans un
décor de roman noir ou plus "fleur bleue"… Le combat est aussi contre
soi-même.
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BIBI TANGA & THE SELENITES
"40° of sunshine"
Nat Geo Music
Natif de Centrafrique (1969),
Bibi Tanga arrive en France à l'âge de neuf ans. Il est baigné dès son plus
jeune âge dans une culture musicale large et variée, incluant ses origines
africaines. Membre de la Malka Family puis des Gréements de Fortune, il
enregistre en 2000 "Le vent qui souffle" au chant et à la basse. En
2003, Bibi croise le chemin de cet hurluberlu bidouilleur de sons, le
Professeur Inlassable. "Yellow Gauze" se fait remarquer en 2007 par
son électro cosmopolite. Arrivent le violoniste Arthur Simonini, le guitariste
Rico Kerridge et le batteur Arnaud Biscay : Bibi Tanga & The Selenites
(habitants de la lune) enregistrent le très groovy "Dunya" en 2010.
Ils récidivent aujourd'hui pour notre plus grand bonheur avec "40° of
sunshine", dopé au rythm'n'blues, à l'afro beat, au funk, à la soul, aux
musiques traditionnelles africaines… En anglais, sango ou français, chaque
titre incite à la bonne humeur, jusqu'à la transe.
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DAVEN KELLER
"Réaction B"
Idol
Ce brillant musicien n’est autre que Pierre Bondu, à la guitare et aux
claviers sur la première tournée de Dominique A (1991), auteur de deux albums
solo "Ramdam" (1999) et "Quelqu’un quelque part" (2004), compositeur de musique de films (pour Catherine Corsini, les frères Larrieu
ou Thierry Jousse)… Collaborant avec Miossec ou Philippe Katerine, il signe le tube "100% VIP" en 2005. Daven Keller est né avec "Réaction A" en 2008, un album étonnant, pop et dansant, aux sons et rythmes électroniques,
chanté en français. DK récidive avec "Réaction B" qui en surprendra
certainement plus d’un(e) tant le virage est important, tant il dévoile une
nouvelle facette de ses talents de compositeur et d’arrangeur. L’œuvre est totalement
instrumentale, basée sur un quatuor à cordes agrémenté de clavecin, de piano ou
de percussions... Nous aimons le jeu subtil des instruments, les ambiances
cinématographiques de ces dix pièces qui se nomment toutes "Métronome".
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HAYSEED GENIUS
"Hayseed genius"
Autoproduction
D'emblée, nous remarquons la
qualité du son, des arrangements et du mixage, nous aimons les teintes
musicales chaudes et lumineuses, la large palette d'instruments et de
percussions. Nous accrochons à cette voix particulière, chantée/parlée,
français/anglais, aux textes simples, épurés, presque naïfs, mais étonnamment
touchants. Nous sommes tout à la fois dans la chanson, le rap, l'électro, les
musiques traditionnelles ou expérimentales… Ce projet solo est celui d'Olivier
Fourcade, qui l'a entièrement réalisé "à la maison". Guitares,
claviers, rythmiques, samples…, s'harmonisent avec élégance pour un ensemble
ciselé, "cool", très agréable à écouter. Le premier des dix titres,
"Raconte-moi", reggae léger et sautillant, est suivi d'un "Quand
tu danses" africain ensorcelant. Plus loin, le rap symphonique "On
veut tous de l'amour", les cordes cristallines et ces touches de synthé
charmantes dans "Tu cours après l'amour"…
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JELILA
"Free Style"
Autoproduit
C’est le premier EP de cette artiste singulière, auteur, compositeur et interprète, qui sait mixer les genres. Jelila utilise des claviers, des percussions, l’ordinateur, fait de sa voix un véritable instrument, à la façon de Camille. Ici l’on pense à PJ Harvey, là à Susheela Raman, il y a la reprise très personnelle et réussie de "La mauvaise réputation" de Brassens.
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VALIER
"Le paradis perdu"
Autoproduit
Le premier album éponyme de cet artiste brestois (par ailleurs
sculpteur) est paru en 2007, nous l’avions chroniqué (Longueur d’Ondes numéro
41) de façon enthousiaste, succombant à sa poésie sauvage, sa voix grave, sa
guitare dans l’urgence. "Le paradis perdu" a été composé en 2008, il
aura fallu attendre quatre ans avant sa sortie officielle. Valier change de
registre pour notre plus grand plaisir, met en valeur sa voix particulière sur
des chansons plus intimistes, plus posées, plus sereines. "Les femmes et
l’alcool" du premier album est reprise ici en version acoustique. Plus loin,
le blues de "Luxembourg", sa nostalgie, ses regrets : « Je
prends ma tête dans mes mains, dans ce
jardin, assis sur le bord du bassin, pendant ce temps les enfants font voguer des
bateaux, sur l’eau. » Il y a "Les roses fanées", et sa troublante
complainte, "Rêver encore" et ses chœurs
délicats… Le tout produit et arrangé par Fred Gransard, de Bikini Machine.
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YAS &THE
LIGHTMOTIV
"Chop off the head"
Holistique Music
En 2010, le quatuor de Montreuil enregistrait son premier album, nous
découvrions le spoken word de Yas, ses textes écorchés, martelés, mis en valeur
par les instruments : platines, machines, claviers, batterie, samples,
contrebasse et guitare (chronique dans le numéro 54 de Longueur d’Ondes). Deux
ans plus tard, voici "Chop off the head" ce qui veut dire
« couper la tête » : douze titres percutants, aux résonnances
urbaines. Les textes sont en anglais, en anglo-français, nous apprécions plus
particulièrement ceux écrits en français : "Les moutons" et
son trip hop pêchu, d’une extrême lucidité : « N’oubliez pas de bien
nettoyer, récurer à fond les étables pour que les moutons évoluent la nuit
dans un espace vide d’idées, que leurs rêves soient une succession d’images de
leur journée, utilisez le moins de mots possible ». Nous aimons aussi la poésie
intimiste et réaliste de "Ça souffre", ses guitares lancinantes,
répétitives.
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