TRANSISTOR 36 (Avril/Mai/Juin
2012)
CHRONIQUE 600 CARACTÈRES
DAMAJAZZ
"Tchin-Tchin Tape
Light"
CD 3 titres – Autoproduction
En concert le 9 mars aux Cuizines
de Chelles, les six musiciens (et leur ingé son) ont conquis le public avec un
hip hop énergique au flow phénoménal, au bon gros son fusion. C'est un soir
spécial car pour l'occasion, Damajazz sort le "Tchin-Tchin Tape
Light", à l'effigie de son ours fétiche, borgne et grimaçant. Trois titres
explosifs, percutants, des textes à l'humour caustique qui se jouent des
clichés : "Pentatonique" aux claviers et aux scratches
détonants, le rap pêchu, alcoolisé d'"Acid Pupa", le reggae/ragga/ska
lourd et puissant de "Stan, Redan & Megan"… On trinque et on en
redemande !
http://www.damajamazz.fr
BRUITAGE (pour le NET)
http://www.damajamazz.fr
LONGUEUR D'ONDES #63 (parution
avril 2012)
BRUITAGE (pour le NET)
GWENNYN
"Kan an tevenn / Le chant
des dunes"
(Seniprod / Keltia Musique)
En route pour Quimper, capitale
de la Cornouaille, ville d'art et d'histoire réputée pour sa faïence, ses
vêtements pour marins, la cathédrale Saint-Corentin aux plus hautes flèches de
Bretagne… Car nous y sommes, indéniablement. Gwennyn chante en breton,
s'inspire de la musique celtique pour façonner, avec ses musiciens, une œuvre
singulière, tout en douceur et en nuances. La blonde et gracieuse chanteuse a
débuté en 2000 avec Alan Stivell. Elle se produit régulièrement dans des
festivals et enregistre des albums. Celui-ci est son troisième après "En
tu all / De l'autre côté" et "Mammenn / Matrice".
L'orchestration du "Chant des dunes" est très ouvragée mais parfois
trop discrète ; la voix est souple, mélodieuse. Le titre d'ouverture
"Brezhoneg" aux joyeuses cornemuses, flûtes et violons traditionnels,
puis plus loin, le folk blues électrique de "Netra blu din me",
viennent fort à propos donner du relief à l'ensemble.
LONGUEUR D'ONDES #63 (parution
avril 2012)
LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
BRUITAGE (reporté sur LO #64)
HAYSEED GENIUS
"Hayseed genius"
(Autoproduction)
D'emblée, nous remarquons la
qualité du son, des arrangements et du mixage, nous aimons les teintes
musicales chaudes et lumineuses, la large palette d'instruments et de
percussions. Nous accrochons à cette voix particulière, chantée/parlée,
français/anglais, aux textes simples, épurés, presque naïfs, mais étonnamment
touchants. Nous sommes tout à la fois dans la chanson, le rap, l'électro, les
musiques traditionnelles ou expérimentales… Ce projet solo est celui d'Olivier
Fourcade, qui l'a entièrement réalisé "à la maison". Guitares, claviers,
rythmiques, samples…, s'harmonisent avec élégance pour un ensemble ciselé,
"cool", très agréable à écouter. Le premier des dix titres,
"Raconte-moi", reggae léger et sautillant, est suivi d'un "Quand
tu danses" africain ensorcelant. Plus loin, le rap symphonique "On
veut tous de l'amour", les cordes cristallines et ces touches de synthé
charmantes dans "Tu cours après l'amour"…
LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
BRUITAGE (pour le NET)
THOMASI
"Les belles personnes"
(Autoproduit)
Nous soutenons cet artiste
francilien depuis son premier album, "Lundi dans la lune" (2006). Sur
des airs de swing, de valse ou de tango, Thomasi conte d'émouvantes tranches de
vie. "Le bazar du bizarre" (2007) est dans la même veine :
chansons attachantes, jazz, flamenco, musette… Dans "Les belles
personnes", on retrouve les thèmes des deux premiers albums :
"La dernière sentinelle", "Martine"… Il y a des nouveautés
aussi : rythmes et sonorités venant du Brésil ou d'Afrique, des textes
engagés : "Je connais une France", "Le cocotier de la
République". L'album s'ouvre sur une version reggae de la "Chanson
pour ton cul", sensuelle et chaloupée. "Les belles personnes"
ont quelque chose de Francis Cabrel, plus loin il y a le poème "Crète
provisoire"… Toujours accompagné par Hervé Verdier (contrebasse) et
Vincent Michaud (violon, alto), Thomasi confie à Vincent Clément (guitares,
chœurs) arrangements, réalisation et mixage.
LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
BRUITAGE (+NET)
TOMISLAV
"Avant le départ"
(1001 Facettes / Socadisc)
Depuis les six chansons folk de
"J'y vais, j'en reviens" en 2007, le musicien francilien a enchaîné
les concerts, animé des ateliers d'écriture à l'école ou en prison, travaillé
sur son album avec patience et détermination. Tomislav a mis le temps de son côté, avançant pas à pas,
seul maître à bord. Si la formule acoustique chant, guitare, harmonica,
grosse-caisse et charley est très présente sur les quatorze titres, il y a
aussi des plages plus étoffées, avec de belles orchestrations : le piano
de "James Dean", les guitares électriques de "La fille du
train", la batterie du "Temps est à la fête"… Nous aimons
beaucoup "Y'a pas mort d'homme", coécrite avec un détenu, et "Tebi
majko misli lete" ("Mes pensées s'envolent vers toi"), chanson
traditionnelle croate. Le projet s'est enrichi de la collaboration avec
Stéphane Mellino sur les titres "Comme une balle" aux rythmiques
enlevées et "Fille de ce pays", profondément blues.
BRUITAGE (pour le NET)
ZEBDA
"Second tour"
(Barclay / Universal Music)
Après une tournée nationale à
l'automne 2011, un "Premier tour" triomphal où le groupe toulousain a
enflammé les foules, voici le très attendu "Second tour". L'allusion
aux prochaines élections présidentielles est pleinement assumée, d'ailleurs
Zebda repartira "en campagne" dès le 1er mars pour faire
passer ses messages humanistes à travers sa musique, son énergie, sa bonne
humeur, sa poésie. Les musiciens s'étaient séparés en 2004, chacun s'ouvrant
sur de nouveaux projets. Ce n'était que pour revenir plus forts et plus soudés.
Les chansons de ce cinquième album interrogent la société actuelle dans ce
qu'elle a de meilleur (la diversité culturelle, la tolérance, le bien vivre
ensemble…) mais aussi de pire (le port du voile et de la burqa, la question de
"l'identité nationale", les problèmes d'intégration…). Il faut des
gars comme Zebda pour réveiller nos consciences, faire avancer les choses, nous
mettre du "baume au cœur" !
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