mardi 24 avril 2012

Six chroniques d'avril 2012


TRANSISTOR 36 (Avril/Mai/Juin 2012)

CHRONIQUE 600 CARACTÈRES
DAMAJAZZ
"Tchin-Tchin Tape Light"
CD 3 titres – Autoproduction

En concert le 9 mars aux Cuizines de Chelles, les six musiciens (et leur ingé son) ont conquis le public avec un hip hop énergique au flow phénoménal, au bon gros son fusion. C'est un soir spécial car pour l'occasion, Damajazz sort le "Tchin-Tchin Tape Light", à l'effigie de son ours fétiche, borgne et grimaçant. Trois titres explosifs, percutants, des textes à l'humour caustique qui se jouent des clichés : "Pentatonique" aux claviers et aux scratches détonants, le rap pêchu, alcoolisé d'"Acid Pupa", le reggae/ragga/ska lourd et puissant de "Stan, Redan & Megan"… On trinque et on en redemande !
http://www.damajamazz.fr

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 

BRUITAGE (pour le NET)
GWENNYN
 "Kan an tevenn / Le chant des dunes"
(Seniprod / Keltia Musique)

En route pour Quimper, capitale de la Cornouaille, ville d'art et d'histoire réputée pour sa faïence, ses vêtements pour marins, la cathédrale Saint-Corentin aux plus hautes flèches de Bretagne… Car nous y sommes, indéniablement. Gwennyn chante en breton, s'inspire de la musique celtique pour façonner, avec ses musiciens, une œuvre singulière, tout en douceur et en nuances. La blonde et gracieuse chanteuse a débuté en 2000 avec Alan Stivell. Elle se produit régulièrement dans des festivals et enregistre des albums. Celui-ci est son troisième après "En tu all / De l'autre côté" et "Mammenn / Matrice". L'orchestration du "Chant des dunes" est très ouvragée mais parfois trop discrète ; la voix est souple, mélodieuse. Le titre d'ouverture "Brezhoneg" aux joyeuses cornemuses, flûtes et violons traditionnels, puis plus loin, le folk blues électrique de "Netra blu din me", viennent fort à propos donner du relief à l'ensemble. 

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 


BRUITAGE (reporté sur LO #64)
HAYSEED GENIUS
"Hayseed genius"
(Autoproduction)

D'emblée, nous remarquons la qualité du son, des arrangements et du mixage, nous aimons les teintes musicales chaudes et lumineuses, la large palette d'instruments et de percussions. Nous accrochons à cette voix particulière, chantée/parlée, français/anglais, aux textes simples, épurés, presque naïfs, mais étonnamment touchants. Nous sommes tout à la fois dans la chanson, le rap, l'électro, les musiques traditionnelles ou expérimentales… Ce projet solo est celui d'Olivier Fourcade, qui l'a entièrement réalisé "à la maison". Guitares, claviers, rythmiques, samples…, s'harmonisent avec élégance pour un ensemble ciselé, "cool", très agréable à écouter. Le premier des dix titres, "Raconte-moi", reggae léger et sautillant, est suivi d'un "Quand tu danses" africain ensorcelant. Plus loin, le rap symphonique "On veut tous de l'amour", les cordes cristallines et ces touches de synthé charmantes dans "Tu cours après l'amour"…

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 

BRUITAGE (pour le NET)
THOMASI
"Les belles personnes"
(Autoproduit)

Nous soutenons cet artiste francilien depuis son premier album, "Lundi dans la lune" (2006). Sur des airs de swing, de valse ou de tango, Thomasi conte d'émouvantes tranches de vie. "Le bazar du bizarre" (2007) est dans la même veine : chansons attachantes, jazz, flamenco, musette… Dans "Les belles personnes", on retrouve les thèmes des deux premiers albums : "La dernière sentinelle", "Martine"… Il y a des nouveautés aussi : rythmes et sonorités venant du Brésil ou d'Afrique, des textes engagés : "Je connais une France", "Le cocotier de la République". L'album s'ouvre sur une version reggae de la "Chanson pour ton cul", sensuelle et chaloupée. "Les belles personnes" ont quelque chose de Francis Cabrel, plus loin il y a le poème "Crète provisoire"… Toujours accompagné par Hervé Verdier (contrebasse) et Vincent Michaud (violon, alto), Thomasi confie à Vincent Clément (guitares, chœurs) arrangements, réalisation et mixage.

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)
 

BRUITAGE (+NET)
TOMISLAV
"Avant le départ"
(1001 Facettes / Socadisc)

Depuis les six chansons folk de "J'y vais, j'en reviens" en 2007, le musicien francilien a enchaîné les concerts, animé des ateliers d'écriture à l'école ou en prison, travaillé sur son album avec patience et détermination. Tomislav a  mis le temps de son côté, avançant pas à pas, seul maître à bord. Si la formule acoustique chant, guitare, harmonica, grosse-caisse et charley est très présente sur les quatorze titres, il y a aussi des plages plus étoffées, avec de belles orchestrations : le piano de "James Dean", les guitares électriques de "La fille du train", la batterie du "Temps est à la fête"… Nous aimons beaucoup "Y'a pas mort d'homme", coécrite avec un détenu, et "Tebi majko misli lete" ("Mes pensées s'envolent vers toi"), chanson traditionnelle croate. Le projet s'est enrichi de la collaboration avec Stéphane Mellino sur les titres "Comme une balle" aux rythmiques enlevées et "Fille de ce pays", profondément blues.

LONGUEUR D'ONDES #63 (parution avril 2012)


BRUITAGE (pour le NET)
ZEBDA
"Second tour"
(Barclay / Universal Music)

Après une tournée nationale à l'automne 2011, un "Premier tour" triomphal où le groupe toulousain a enflammé les foules, voici le très attendu "Second tour". L'allusion aux prochaines élections présidentielles est pleinement assumée, d'ailleurs Zebda repartira "en campagne" dès le 1er mars pour faire passer ses messages humanistes à travers sa musique, son énergie, sa bonne humeur, sa poésie. Les musiciens s'étaient séparés en 2004, chacun s'ouvrant sur de nouveaux projets. Ce n'était que pour revenir plus forts et plus soudés. Les chansons de ce cinquième album interrogent la société actuelle dans ce qu'elle a de meilleur (la diversité culturelle, la tolérance, le bien vivre ensemble…) mais aussi de pire (le port du voile et de la burqa, la question de "l'identité nationale", les problèmes d'intégration…). Il faut des gars comme Zebda pour réveiller nos consciences, faire avancer les choses, nous mettre du "baume au cœur" !

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