Lettre ouverte
Salut à toi !
Si je prends ma plume
aujourd'hui, c'est par besoin de fixer les choses une bonne fois, une fois pour
toutes ! Ce n'est pas tous les jours que l'on se prête à ce genre d'exercice !
Si les mots s'envolent, les écrits restent, c'est bien connu. Quant aux pensées
fugaces, volages, furtives…
J'ai décidé de me livrer,
d'écrire ce que je n'ai jamais osé te dire. Je veux te révéler ce qui se trouve
au plus profond de moi-même. À l'encre noire, sur ces feuilles blanches.
Nous nous connaissons depuis si
longtemps, toi et moi ! Nous cohabitons, depuis, depuis, depuis… Le compte
n'est pas très difficile à faire. J'ai dû apprendre à te connaître, à
m'habituer à toi, au fil des ans. Ça n'a pas toujours été facile, tu le sais
bien !
J'apprécie toutes tes qualités :
elles se sont renforcées, elles se sont bonifiées, tu as su les mettre en
valeur. Tu as toujours cherché à t'améliorer, tu as toujours eu un niveau
d'exigence très élevé envers toi-même. Un peu trop, tu ne crois pas ?
Aux qualités, correspondent les
défauts. La limite est parfois mince ! Peut-on atteindre la perfection ? À
des moments, on croit y parvenir ; à d'autres rien à faire, c'est plus fort que
soi, au diable les bonnes résolutions… Chassez le naturel, il revient au galop ! Alors on s'en veut.
Pourquoi les autres
paraissent-ils si forts, tellement à l'aise, moi pas ? Pourquoi
sont-ils heureux, pas moi ? Pourquoi est-ce que je n'ose pas ? Pourquoi tant de
tristesse et pas assez d'humour, pourquoi tant de colère et si peu d'amour ?
Je te côtoie, je te combats, je
t'apprivoise. La partie n'est jamais gagnée. Je souhaite juste que les choses
soient supportables. Il semblerait qu'elles le soient plus, ces derniers temps.
J'ai tellement douté de toi ! Je n'avais pas confiance, ni en toi ni en
personne.
J'ai toujours eu l'impression
d'être minable, médiocre, moins que rien. J'avais la sensation de ne jamais
aller au fond des choses, tout me paraissait insurmontable, infranchissable ;
je ne me donnais pas les moyens.
J'ai toujours eu peur de mes
propres envies, je craignais le regard des autres, je ne supportais pas qu'ils
puissent me juger. Je te jugeais, aussi, je te jaugeais, très sévèrement.
Depuis un an, je te fais davantage
confiance. Comme tu as changé ! Comme mon regard sur toi s'est métamorphosé !
Je crois en toi, maintenant. Il en aura fallu, du temps ! Tout est
tellement plus appréciable depuis qu'il y a quelqu'un dans ta vie ! Quelqu'un
qui t'aime, qui te le dit, qui te le prouve.
De tes défauts, il fait avec. Il
apprécie ton indépendance, il respecte ta solitude, il n'est pas contre un peu
de caractère ! Il s'accommode de tes coups de gueule, de tes éclats de colère…
Il te prend comme tu es, avec tes
expériences, bonnes ou mauvaises, avec tes cassures, tes fêlures, tes
rafistolages. En retour, tu lui donnes tes richesses, tu lui offres comme que
tu n'as jamais pu le faire avant. L'amour te fait aimer la vie, il te fait
grandir, il t'irradie.
Je peux enfin t'aimer comme tu es : une femme de quarante-trois ans, encore jolie, et amoureuse. Ah !
L'amour-propre, l'amour de soi ! Aujourd'hui, je t'accepte telle que tu es,
telle que tu t'es construite, avec tes forces et tes faiblesses. Car c'est
ainsi que tu t'es faite, et c'est ainsi qu'il t'aime.
Le regard qu'il te porte a changé
ta vision du monde, il est grand temps de te réconcilier avec toi-même. Je
l'aime, j'aime comme il m'aime. Et pour la première fois de ma vie, parce que
c'est lui, je dis : "Je t'aime."
Elizabeth
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