mercredi 11 mai 2016

Toi et moi

Lettre ouverte

Salut à toi !

Si je prends ma plume aujourd'hui, c'est par besoin de fixer les choses une bonne fois, une fois pour toutes ! Ce n'est pas tous les jours que l'on se prête à ce genre d'exercice ! Si les mots s'envolent, les écrits restent, c'est bien connu. Quant aux pensées fugaces, volages, furtives…

J'ai décidé de me livrer, d'écrire ce que je n'ai jamais osé te dire. Je veux te révéler ce qui se trouve au plus profond de moi-même. À l'encre noire, sur ces feuilles blanches.

Nous nous connaissons depuis si longtemps, toi et moi ! Nous cohabitons, depuis, depuis, depuis… Le compte n'est pas très difficile à faire. J'ai dû apprendre à te connaître, à m'habituer à toi, au fil des ans. Ça n'a pas toujours été facile, tu le sais bien !

J'apprécie toutes tes qualités : elles se sont renforcées, elles se sont bonifiées, tu as su les mettre en valeur. Tu as toujours cherché à t'améliorer, tu as toujours eu un niveau d'exigence très élevé envers toi-même. Un peu trop, tu ne crois pas ?

Aux qualités, correspondent les défauts. La limite est parfois mince ! Peut-on atteindre la perfection ? À des moments, on croit y parvenir ; à d'autres rien à faire, c'est plus fort que soi, au diable les bonnes résolutions… Chassez le naturel, il revient au galop ! Alors on s'en veut.

Pourquoi les autres paraissent-ils si forts, tellement à l'aise, moi pas ? Pourquoi sont-ils heureux, pas moi ? Pourquoi est-ce que je n'ose pas ? Pourquoi tant de tristesse et pas assez d'humour, pourquoi tant de colère et si peu d'amour ?

Je te côtoie, je te combats, je t'apprivoise. La partie n'est jamais gagnée. Je souhaite juste que les choses soient supportables. Il semblerait qu'elles le soient plus, ces derniers temps. J'ai tellement douté de toi ! Je n'avais pas confiance, ni en toi ni en personne.

J'ai toujours eu l'impression d'être minable, médiocre, moins que rien. J'avais la sensation de ne jamais aller au fond des choses, tout me paraissait insurmontable, infranchissable ; je ne me donnais pas les moyens.

J'ai toujours eu peur de mes propres envies, je craignais le regard des autres, je ne supportais pas qu'ils puissent me juger. Je te jugeais, aussi, je te jaugeais, très sévèrement.

Depuis un an, je te fais davantage confiance. Comme tu as changé ! Comme mon regard sur toi s'est métamorphosé ! Je crois en toi, maintenant. Il en aura fallu, du temps ! Tout est tellement plus appréciable depuis qu'il y a quelqu'un dans ta vie ! Quelqu'un qui t'aime, qui te le dit, qui te le prouve.

De tes défauts, il fait avec. Il apprécie ton indépendance, il respecte ta solitude, il n'est pas contre un peu de caractère ! Il s'accommode de tes coups de gueule, de tes éclats de colère…

Il te prend comme tu es, avec tes expériences, bonnes ou mauvaises, avec tes cassures, tes fêlures, tes rafistolages. En retour, tu lui donnes tes richesses, tu lui offres comme que tu n'as jamais pu le faire avant. L'amour te fait aimer la vie, il te fait grandir, il t'irradie.

Je peux enfin t'aimer comme tu es : une femme de quarante-trois ans, encore jolie, et amoureuse. Ah ! L'amour-propre, l'amour de soi ! Aujourd'hui, je t'accepte telle que tu es, telle que tu t'es construite, avec tes forces et tes faiblesses. Car c'est ainsi que tu t'es faite, et c'est ainsi qu'il t'aime.

Le regard qu'il te porte a changé ta vision du monde, il est grand temps de te réconcilier avec toi-même. Je l'aime, j'aime comme il m'aime. Et pour la première fois de ma vie, parce que c'est lui, je dis : "Je t'aime."

Elizabeth

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