samedi 21 mai 2016

Léa, vingt ans onze mois

Ce ne sont pas forcément ceux qu'on croit qui partent les premiers... Depuis les vingt ans de Léa, et même avant, quand elle a commencé à avoir des problèmes de santé nécessitant des visites répétées chez le vétérinaire, je me faisais à l'idée qu'un jour ou l'autre elle mourrait, que c'était dans l'ordre des choses, vu son grand et bel âge.
Évidemment, je me disais que le mieux, pour elle et pour moi, ce serait qu'elle s'éteigne tranquillement à la maison, que son petit cœur s'arrête de battre pendant son sommeil, que je la retrouve morte, un matin en me réveillant, ou un soir en rentrant du travail.
Je m'étais renseignée, chez le vétérinaire, sur la façon dont ça se passe quand on sent que le chat est à bout de forces, qu'il agonise et qu'il vaut mieux abréger ses souffrances en prenant la décision de l'euthanasier. Je me préparais à la mort de Léa, à ce que je devrais affronter quand ça arriverait.
Ce chat a une vitalité extraordinaire, elle reste en forme, en bonne forme même ; elle mange bien, elle a de l'appétit. Elle va toujours faire son petit tour dehors surtout lorsqu'il y a du soleil, elle apprécie mes séances lecture ou DVD au lit, se lovant sur ma poitrine, râlant si je bouge ou si je dois me relever pour une raison ou pour une autre.
La nuit, elle dort près de ma tête. Le matin, dès que la sonnerie retentit, elle est la première debout, bon pied bon œil, me saluant à petits coups de son petit museau bien frais et de sa langue râpeuse sur mon visage... Une vie paisible de vieux chat (un peu barge, tout de même).
Ce ne sont pas forcément ceux qu'on croit qui partent les premiers... Kiwi s'est fait renverser dans la rue où j'habite, au cours de la journée du jeudi 12 mai 2016. Le soir, ne la voyant pas, je l'ai cherchée, je l'ai appelée, je l'ai sifflée, je suis allée patrouiller dans le voisinage, sans résultat. 
Après enquête auprès de la mairie, j'ai identifié et récupéré son corps samedi midi, il avait été ramassé par la voirie, il n'était pas abîmé, seulement froid, raide, inerte. Je l'ai regardée, j'ai revu une dernière fois ses jolis coussins bicolores, je l'ai caressée, insistant sur son ventre car elle adorait ça, j'ai coupé un peu de ses poils noirs, un peu de ses poils blancs, quelques-unes de ses longues moustaches, j'ai placé le tout dans une petite boîte.
Ensuite je suis allée chez le vétérinaire pour demander une crémation individuelle et la récupération de ses cendres, dans un coffret en bois. J'ai beaucoup pleuré tout au long du samedi. Le dimanche et le lundi de Pentecôte, j'ai reporté mon attention sur les deux autres, sur ceux qui restent, sur ceux que j'aime autant qu'elle je l'aimais.
Huit ans de ma vie en compagnie de Kiwi, huit ans d'une douce existence pour cette chatte gracieuse, bavarde, affectueuse, délicate.
À (re)lire, pour son souvenir : Bonheurs félins.

Le "gros" Tempo a dépassé les treize ans et demi.

Sieste de Léa et Tempo le dimanche 15 mai 2016 :

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