vendredi 27 décembre 2013

2/3 Les concerts pour LO : Clarika


Café de la Danse  
(Paris 11e)
28 février 2013

Il fallait arriver tôt ce jeudi soir-là si l’on voulait avoir une place assise sur les gradins du Café de la Danse (http://www.cafedeladanse.com), les retardataires devant "se contenter" de la fosse (assis en tailleur) ou de la mezzanine (avec l’avantage d’être tout près du bar).

Clarika (http://www.clarikaofficiel.com) était déjà là la veille et c’était déjà complet. La chanteuse présente son nouveau spectacle et son sixième album : "La tournure des choses" (sorti le 21 janvier chez AT(h)OME). Tout le monde l’aime, tout le monde a envie de la voir sur scène, où l’on sait qu’elle excelle ! Il faudra néanmoins patienter un peu, le temps de sa première partie, Vincha (http://www.vincha.fr), jeune gars barbu à casquette, veste, jeans et rouflaquettes, titi parisien slam, rétro et musette, flanqué de son acolyte Victor Belin, préposé aux multiples instruments et bruitages divers.

Puis la voilà enfin, celle que tout le monde attend, avec ses quatre musiciens : Philippe Desbois à la guitare, Yann Lambotte à la basse, à la contrebasse et à la clarinette, Fanny Rome aux claviers et aux violons, Jérémie Pontier à la batterie. La petite brune, fine et nerveuse, démarre avec "La tournure des choses" puis enchaîne sur "Sumangali", où il est question d’une jeune femme, en Inde, dont la vie est dévouée à la confection de vêtements, sans autre perspective.

La jeune femme, toute menue dans sa combinaison short noire, danse, tourne sur elle-même, fait des bonds, tend les bras vers les spectateurs tout acquis à sa cause. "Comment ai-je pu imaginer une seule seconde que je pouvais me passer de vous ? " leur lance-t-elle. Elle ajoute : "Et comment ai-je pu envisager un seul instant que vous pouviez vous passer de moi ? " Certes, les choses ont été dures pour elle ces derniers temps, elle a même envisagé d’arrêter sa carrière il y a deux ans. Mais tout va bien ce soir, Clarika est souriante, enjouée, trépidante…

"Je suis bad" (je suis crade), "Fais-moi mâle" (s’imaginer dans la peau d’un homme), "Et même si" (avec la contrebasse) sont toutes des chansons du dernier album, avec une orchestration rock bien sentie. Séquence tubes et chant du public sur les fameux "Garçons dans les vestiaires" et "Patineurs" aux accents slaves, nostalgie avec "C’était mieux avant" (également le titre d’une chanson de Daniel Darc, dont nous venons d’apprendre la mort) avec show ska à la Madness de tous les musiciens,  tendresse avec "Mais non mon chat" adressé à sa fille, regrets du temps qui passe avec "Je veux des lettres", le toujours (malheureusement) d’actualité "Bien mérité", sur la condition féminine…

"Ça s’peut pas" nous ramène des années en arrière, "Robbie" est craquant avec ses deux choristes (Claire Joseph et Skye), "Oualou" met le feu à la salle, "Avec Luc" est gentiment décalé, "Toi pour moi" fait se lever tous les spectateurs, "Heroes" est chanté en français puis en anglais en hommage à David Bowie, "Joker" est toujours aussi drôle et plein de sous-entendus, "Tout est sous contrôle" dévie vers une parodie musicale des 80’s… 

Les musiciens s’amusent bien, ils sont proches et complices, Clarika les remercie tous chaleureusement au moment des saluts, sous les applaudissements généreux et les bravos enthousiastes. C’est le dernier rappel au Café de la Danse, le retour au calme, le plein d’émotions avec un "Lâche-moi" en acoustique guitare et voix, une autre chanson pour sa fille, l’appréhension mais aussi le bonheur de la voir grandir…

Les choses prennent donc une bonne tournure pour Clarika, avec une tournée bien amorcée pour 2013 et une date parisienne d’envergure : le 28 novembre au Trianon. Très certainement nous y serons !




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3/3 Les concerts pour LO : Lili Cros et Thierry Chazelle








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mardi 24 décembre 2013

Joyeux Noël 2013 !


Je serai Père Noël

Quand je serai très vieux
Je serai Père Noël
Je vivrai dans les cieux 
Sur un toit d'arc-en-ciel.

Mes ateliers jouets
Seront dans les nuages
De là-haut je verrai
Quels sont les enfants sages.

Mais je me souviendrai
De quand j'étais petit
Des caprices que j'ai faits
Des mensonges que j'ai dits.

Et j'aurai dans ma hotte
Pour les petits coquins
Des jouets qui clignotent
Et des ours câlins.

Corinne Albaut

mercredi 18 décembre 2013

Koudju Festival 2013


Du 25 au 27 octobre 2013 à Brie-Comte-Robert (77)

Le festival seine-et-marnais fête ses dix ans cette année et s’étend sur une soirée supplémentaire : le vendredi, le public est attendu au Potomak, petite salle municipale dédiée aux musiques actuelles.

Le samedi, grosse programmation au Safran avec, comme têtes d’affiche, les légendaires orléanais Burning Heads, et Soviet Suprem, mené par R-wan de Java et Toma de la Caravane Passe. 

Le dimanche se passe aussi au Safran, pour des moments chaleureux teintés de soul, de chansons drôles, de hip-hop, de dancehall et de reggae.

N’oublions pas que Koudju, c’est aussi une association qui fonctionne tout au long de l’année, aidant des artistes à se développer, à trouver des dates, organisant différentes manifestations sur le département. Il est important de dire que le festival n’aurait pas lieu sans la mobilisation de nombreux bénévoles, efficaces et motivés.

Signalons également que Koudju appartient au réseau Pince Oreilles, visant à la promotion des musiques actuelles en Seine-et-Marne, adhérant au RIF (Réseau  des musiques actuelles en Ile-de-France) et éditant le trimestriel bien connu Le Transistor, mine d’informations pour les professionnels et les amateurs de concerts.

Koudju

Réseau Pince Oreilles


Vendredi 25 octobre 2013
Trois groupes confirmés, tous originaires de Seine-et-Marne, se succèdent au Potomak pour la plus grande joie des (vraiment) tous petits et des plus grands.

Julien Quentin, déjà présent au festival l’an dernier, cette fois-ci en trio, prouve que la chanson française à texte peut être originale, se renouveler et « avoir du chien ». Nous aimons plus particulièrement « Genova » et « Quimper » puis ces « Moments délicieux » chantés avec Nyko de Chémempa, Mary et Pyke de Volumatik.

Julien Quentin

D’ailleurs, c’est Chémempa qui monte sur scène avec un nouveau line up (Chris aux claviers, Guillaume à la guitare, Cyril à la basse ; Nyko est toujours au chant, Yohanna à la flûte traversière et aux chœurs, Jérôme à la batterie) et de nouveaux morceaux, annonçant l’arrivée d’un deuxième album début 2014. Le groupe sera rejoint en milieu de set par la section cuivre de Smokin’ Fuzz pour un «When I fall in love » haut en couleurs.

Chémempa

Le clou du spectacle est indéniablement le duo Volumatik avec ses costumes kitsch, ses mises en scène foldingues, ses chorégraphies barrées, son VJing du tonnerre et son gros son qui claque. C’est la fête à l’électro, le doux délire, l’occasion de se déhancher et de hocher la tête sur une musique percutante et cadencée. Le show se termine par l’arrivée sur scène de Julien Quentin métamorphosé en faune, avec ses deux acolytes, pour un « Pleure, pleure (tu pisseras moins) » d’anthologie.

Volumatik


Samedi 26 octobre 2013 (compte rendu de Laurent Boutigny)
Pour la deuxième soirée du festival, direction le Safran, la grosse salle de Brie-Comte-Robert pour une programmation des plus éclectiques.

Le spectacle commence avec la Planquette Des Animaux Humides, qui n’est pas un groupe de musique mais une compagnie qui proposera un spectacle en extérieur devant l’entrée de la salle. Entre chorégraphie avant-gardiste sur un fond musical électronique downtempo et performance corporelle, la troupe propose une pièce jouant sur le noir et le blanc, avec des acteurs habillés en noir qui seront couverts de peinture blanche tout en jetant des mottes de terre noires en buvant maladroitement du café noir. Avec le soleil se couchant derrière les acteurs, ce spectacle décalé et décapant ne laissera pas indifférent les premiers spectateurs du festival.

Après un petit détour par le village associatif qui regoupe diverses associations (Pince Oreilles, merch des groupes, commerce équitables, militants écologistes, prévention sanitaire, …), une Madame Loyale présente sur scène le groupe qui va suivre : Abdul and The Gang. Formé autour d’anciens membres de Bab El Oued Sound, leur rock énergique et métissé mêlant diverses influences (funk, reggae, afro-beat, percussions gnawa, musique latine) se jouera malheureusement devant un public clairsemé, la faute à un horaire relativement tôt (18 h).

Abdul & The Gang

Toujours présenté par la Madame Loyale qui introduit avec humour tous les groupes de la soirée, le festival se poursuit avec l’étonnant trio instrumental AutorYno. Formé par David, l’ancien guitariste du groupe de ska/rock festif  Fizcus, AutorYno propose un jazz rock électrique (lignée Mahavishnu Orchestra) en formule guitare/basse/batterie, avec des influences math-rock et légèrement klezmer. Auteurs de deux albums produits par le saxophoniste new-yorkais John Zorn sur son mythique label Tzadik, leur musique hautement improvisée ne laissera pas le public indemne.

AutorYno

Place ensuite au trio seine-et-marnais Perfect Idiots qui proposera un set de power pop grungy hautement efficace, devant une salle qui se remplira au fur et à mesure de leur prestation enjouée. Après deux albums et une compilation, le groupe constitué d’un nerd/geek au chant et à la guitare, d’une abeille à la basse et d’un batteur tête à claques en chemise hawaïenne, travaille actuellement sur un nouvel album. En témoigneront quelques nouveaux titres qui auront la particularité d’être chantés en français.

Perfect Idiots

Après la prestation des Perfect Idiots, petit détour vers le stand restauration qui propose du chili végétarien et des sandwichs sans pain (l’organisation aura été un peu dépassée par un public plus nombreux que prévu et se retrouvera vite à court de baguette) et retour dans la grande salle pour le concert des mythiques Burning Heads

Piochant dans toute leur discographie (qui s’étend sur plus de 20 ans), les Orléanais proposeront un set de punk rock énergique tour à tour mélodique ou bien hardcore, aéré de nombreuses pauses reggae et dub. Mettant tout le monde d’accord, des vieux punks retranchés en Seine-et-Marne ayant fait le déplacement spécialement pour eux aux adolescentes qui se trémoussent au fond de la salle en passant par le baba-cool fan de reggae (on aura même vu un enfant de 5 ans avec casque se déchaîner sur leur prestation !), les Burning proposeront certainement ici un des meilleurs concerts du festival, ponctué de nombreuses reprises, du jamaïcain John Holt aux australiens The Saints en passant par le punk 77 de The Jam ou la référence hardcore US The Adolescents pour leur rappel.

Burning Heads

Face à une salle pleine pas encore remise de la prestation endiablée des Burning, le Soviet Suprem, duo composé de Sylvester Staline (non pas le groupe de grindcore français, ici il s’agit de R-wan de Java) et John Lénine (alias Thomas de La Caravane Passe et non pas Thierry Wolf le chanteur des Bidochons), proposera un hip hop balkanique riche en humour, à mi chemin entre Java (le côté hip-hop) et La Caravane Passe (le côté balkanique). Le duo coiffé de chapka russes n’aura pas de mal à convaincre le public et finira son set festif par des reprises de leurs groupes de base : « Zinzin Moretto » de La Caravane et « Sexe, Accordéon et Alcool » (devenu « Sexe, Accordéon et Vodka ») de Java.

Soviet Suprem

Et pour finir cette deuxième jounée du festival, Tom Fire, accompagné d’un batteur, n’aura aucun mal à passer après les prestations endiablées des Burning et de Soviet Suprem en jouant dans un registre complètement différent. Avec leur disposition scénique particulière (batterie et machines surélevées en hauteur sur la scène), le duo propose un electro dub aux ambiance cinématographiques qui permettra de fnir la soirée dans un trip chillout d’after.

Tom Fire


Dimanche 27 octobre 2013
La fin d’après-midi démarre tout en douceur et en élégance avec Gasandji, jeune femme originaire de la République Démocratique du Congo, offrant de belles et lumineuses balades qui évoluent vers des passages plus cadencés. Gasandji chante en français, en anglais et en lingala (langue congolaise). Son album éponyme est paru en avril 2013.

Gasandji

Mais qui sont ses trois femmes vêtues toutes pareilles, chaussées de jolies paires de bottines aux couleurs assorties au galon de leur jupe ? Ce sont les Glotte Trottoirs, groupe vocal humoristique n’ayant pas sa langue dans sa poche et faisant rire de bon cœur le public dans le hall du Safran, pendant le changement de plateau. Nous reconnaissons Violaine (la Vilaine) qui comme l’an dernier assure la présentation des artistes se succédant sur scène. Il y a aussi Nadine (la Coquine) et Annick (la Romantique). Le trio est managé par Fab, de Koudju.

Les Glotte Trottoirs

Place au hip-hop avec Lemdi & Moax, duo vocal de choc ayant fait la couverture du dernier Transistor (numéro 40). Accompagnés par DJ Lumi, ils sont rejoints par la section basse, guitare, batterie et clavier des Percolators. Habitants du Val Maubuée, Lemdi & Moax font partie des collectifs Artisans du Mic et Val Mobb Industries, regroupant des artistes de la culture hip-hop. Leur premier album, « Négropolitain » (c’est ainsi que l’on nomme, aux Antilles, les personnes Noires nées et vivant en France) est édité par le label local actif et militant Coffee Break Records.

Lemdi & Moax

Label Coffee Break Records

Avec ses deux choristes pétillantes et ses musiciens virtuoses, le Jamaïcain Protoje met de l’ambiance et le sourire sur les visages avec son dancehall moderne et dynamique. On ne s’en lasse pas, on en redemande, les connaisseurs reprennent les refrains de son premier album : « The Seven Year Itch » ou du deuxième : «  The 8 Year Affair ».

Protoje & the Indiggnation

Voici une légende du reggae roots, en pleine activité dans les 80’s, basée à Bristol en Angleterre, ville qui sera, dans les 90’s, le berceau du trip-hop. Black Roots en 2013 (l’album « On the Ground » est sorti en 2012) c’est trois chanteurs sur scène, deux cuivres, deux guitares, un bassiste, un batteur, un claviériste, un percussionniste, soit onze musiciens inspirés pour un reggae dub du bel effet.

Black Roots

Sûr, nous reviendrons l'an prochain pour une onzième édition !

Vendredi 25 octobre 2013, le Potomak
(photos d'Elsasong)






















Samedi 26 octobre 2013, le Safran
(photos transmises par l'association Koudju)










Dimanche 27 octobre 2013, le Safran
(photos d'Elsasong)