Le numéro d'hiver 2015 du désormais trimestriel Sur la même Longueur d'Ondes est paru, on peut le feuilleter en suivant ce lien.
Mes six dernières chroniques écrites pour le magazine et/ou son site Internet sont présentées ici, selon l'ordre chronologique de la date de sortie des
albums.
-NADA
ROOTS : "A.K.A. Nada Roots", Autoproduit
-VINCENT
VINCENT : "Abat-jour", Autoproduit
-BENJAMIN
FINCHER : "Kamishibai", Pacinist / Modulor
-IBRAHIM
MAALOUF & OXMO PUCCINO : "Au pays d’Alice…", IDOL / Digital
-MANU
GALURE : "Que de la pluie", Bacchanales Productions
-ROBI :
"La cavale", AT(h)OME
BRUITAGE (1000
caractères)
Sortie
le 1er octobre 2014
NADA
ROOTS
"A.K.A.
Nada Roots"
Autoproduit
L’album
"Superstar" (2008) et ses onze chansons ayant pour héros un jeune
Réunionnais parti vivre en métropole, a donné lieu à une tournée de trois ans
en France, en Italie, en Belgique, à la Réunion… Une pause s’imposait, mais peu
à peu de nouvelles compositions ont vu le jour. En voici neuf réunies ici,
écrites et interprétées par Daniel Gigant, A.K.A. (As Known As) Nada Roots. Si "Henri"
(un gars gravement porté sur l’alcool) est dans le pur jus du reggae, "Zamal"
(paroles et musique de Frédéric Joron) trempe dans celui du maloya (musique
traditionnelle réunionnaise) rythmé par le kayamb (deux panneaux en tiges de
fleurs de canne à sucre à l’intérieur desquels s’agitent de petites graines) et
son chant en créole. "L’amer" (1 et 2) est dans le même esprit, "Epreuves
et sentiments" un hommage au Général Alcazar (Patrick Chenière) mort fin
2013. Emeline Potonié apporte sa féminité et ses claviers sur deux titres, il y
a de l’âpreté dans "Jeunesse formidable", de la poésie dans "Pluie".
MAXIS (400
caractères)
Sortie
le 14 octobre 2014
VINCENT
VINCENT
"Abat-jour"
Autoproduit
Vincent
diffuse ses œuvres atypiques, comme bon lui semble, au fil des ans.
Souvenez-vous de "Demi-deuil", "Stéréotypie", "Solol".
Sa démarche est très personnelle, nourrie d’expériences, de pérégrinations en
France ou ailleurs. "Abat-jour", démo réalisée en solo à Besançon,
est dans le style "chanson élégiaco-surréaliste". L’on se doit
d’écouter "Like" puis d’enchaîner sur les cinq autres titres.
BRUITAGE (1000
caractères)
Sortie
le 20 octobre 2014
BENJAMIN
FINCHER
"Kamishibai"
Pacinist
/ Modulor
En
introduction, des voix masculines et féminines chantent "We always run",
leur écho est comme suspendu. Une nappe de synthé aérienne, un clavier
sautillant, puis le rythme s’installe, soutenu par de plus gros sons. Les voix
répètent la même phrase en boucle, le rythme s’emballe puis décroit, laissant
place au jeu aiguisé des violons, jusqu’à la conclusion. C’est court mais
efficace. "Go outside" garde le rythme, met les voix en valeur, celle
qui chante en solo et les chœurs, légers et harmonieux. La course s’accélère,
dans un tourbillon de sons électroniques joyeux et facétieux, s’affole,
s’assagit… Les onze compositions du Niçois Benjamin Fincher sont ciselées à la
perfection, autant vocales, symphoniques, électroniques, pop, post-rock…, et
jouent sur les émotions. Chacune propose une perspective inédite, crée la
surprise à la façon du théâtre en papier japonais, dont les images se
superposent au fur et à mesure de l’avancée du conte. Ce "Kamishibai"
musical est un pur chef d’œuvre.
BRUITAGE (1000
caractères)
Sortie
le 4 novembre 2014
IBRAHIM
MAALOUF & OXMO PUCCINO
"Au
pays d’Alice…"
IDOL
/ Digital
Ces
deux-là se connaissent bien, s’apprécient, se complètent, travaillent ensemble…
L’on se souvient dans "Diagnostic" d’Ibrahim Maalouf, de ce joyau
qu’est "Douce", alliant grâce et sensibilité, la trompette orientale
accompagnant la voix singulière d’Oxmo Puccino sur un texte tout en nuances. "Au
pays d’Alice…" constitue un projet de grande ampleur, très ambitieux, à la
hauteur, et même plus, du roman de Lewis Carroll dont il s’inspire, allant
jusqu’à en respecter les douze chapitres. Après une introduction d’une beauté à
couper le souffle, avec chorale d’enfants et orchestre classique, voici les
aventures d’Alice, revues et magnifiées par des textes foisonnant de détails et
d’idées. Tout l’univers fantasmagorique est là, le Lapin Blanc, la chute
d’Alice, les situations absurdes qui en découlent, les personnages
abracadabrants, les non-sens et les jeux de mots, jusqu’au procès final. Deux
interludes ajoutent encore à la densité dramatique et féerique de cette
création exceptionnelle.
BRUITAGE (1000
caractères)
Sortie
le 10 novembre 2014
MANU
GALURE
"Que
de la pluie"
Bacchanales
Productions
"Maman",
qui ouvre l’album du Toulousain, est l’autoportrait, non pas d’une mère, mais
de celui de l’un de ses rejetons, petit monstre aux pouvoirs destructeurs qui à
chaque nouvelle bêtise se fait cruellement punir par ses parents… "Et
quand je ne suis pas sage, maman, fait bouillir de l’eau et met mes pieds
dedans." Il y a un peu de l’univers fantastique de Thomas Fersen, la
fantaisie bohème de Jacques Higelin, le music-hall onirique de Charles Trenet. "Boum",
avec la voix samplée du chanteur disparu, est un hommage explicite, très
réussi. Le conte des "Trois petits cochons" est joliment remis au
goût du jour, la poésie est fine et tendre dans "Flamant rose", le
rythme se fait bossa sur "Je serais perdu", avec son chouette
refrain : "Je serais perdu si tu ne me trouvais pas… comme il faut."
"Je vais me refaire" est dans la même veine, mais en plus trash…
Bacchanales Productions édite aussi les albums de Gilles Roucaute et Nicolas
Bacchus, les livres de Marie Surgers ou Claude Astier.
BRUITAGE (1000
caractères)
Sortie
le 26 janvier 2015
ROBI
"La
cavale"
AT(h)OME
Son
premier album, "L’hiver et la joie", lui a permis d’obtenir le Prix
du jury Georges Moustaki, début 2014. Sa prestation charismatique avait alors
beaucoup impressionné. Le projet du deuxième album s’est concrétisé, il était
attendu, il est à la hauteur des espérances. Si les compositions réservent une
place de choix à la basse percutante et aux froides sonorités électroniques, ce
qui forge l’identité de ROBI, il y aussi des titres plus intimistes, comme "Être
là" (avec tout de même une intro aux basses bien appuyées) ou ce "Chaos"
au trip hop saisissant. Le chant de Chloé est envoûtant, mélodique, théâtral,
sublimant des textes aiguisés, au tranchant net. Il y a la lenteur grave de "L’éternité",
les tressautements répétitifs de "Devenir fou", la danse 80’s de "Nuit
de fête", la pop énergique d’"À cet endroit", la sensualité lancinante de "Je m’appelle "…
L’album tient en haleine jusqu’à une "Cavale" hypnotique, cette
montée en puissance, cette ambiance western, justement suggérée.
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