Sur les quatorze chroniques écrites pour le numéro 70 de Longueur d'Ondes, seules quatre (deux Bruitage et deux Maxis ) figurent sur la version papier du magazine, dorénavant trimestriel.
Qu'à cela ne tienne ! Les voici toutes sur mon blog, en espérant qu'il y aura quelques personnes pour les lire puis avoir envie d'écouter tous ces artistes qui valent le détour !
Cela dit, mes chroniques (au moins toutes les Bruitage) devraient bientôt être en ligne sur le site internet de LO :
http://www.longueurdondes.comPour feuilleter en ligne le magazine :
http://issuu.com/longueurdondes/docs/lo70?e=2008268/6419151
Il y a aussi le Facebook de LO :
https://www.facebook.com/pages/Longueur-dOndes-sur-le-web/291050218478
Au programme :
BRUITAGE
-Brou de Noix « 000 » (Autoproduit)
-Cotton Belly’s « This day... » (Cabane Prod)
-Tricia Evy « Meet me » (Plus Loin Music /Abeille Musique)
-Jukebox Champions « Don’t rock the jukebox » (Autoproduit)
-Elsa Kopf « Marvelously dangerous » (Peppermoon Music)
-Juan d’Oultremont « L’homme d’attaque » (Freaksville Records)
-Rouge « Prélude aux métamorphoses » (Autoproduit)
-Zedvan « La zébritude » (Absilone / Socadisc)
MAXIS
-Delbi « Colors » (Autoproduit)
-Dtwice « Night Shield » (Do You Like)
-G.Nova « Misen » (Autoproduit)
-Marvin Jouno « L’ivoire » (Autoproduit)
-Nemo Nebbia « En direct du brouillard » (Seconde Lecture Records)
-Tulsa « Tulsa » (Corida / Because Music)
BRUITAGE (1000 caractères)
Brou de Noix
« 000 »
(Autoproduit)
« Ashes »,
« Wine », « Compost ». Voici le nom des trois premiers
morceaux de l’album au triple zéro. Les quatorze autres sont dans la même
veine : un seul mot en anglais, voire deux, ou trois. L’auditeur peut
laisser libre cours à son imagination en utilisant ces mots, ou non. Si
« Ashes » démarre sur les chapeaux de roue, au sens littéral (une
voiture passe et repasse, en stéréo), « Wine » fait frapper les
tambours et tinter les guitares dans un esprit dub, tandis que sur
« Compost » les synthés oscillent sur une trame rythmique répétitive.
Cette musique électronique prolifique, originale et novatrice, entièrement
instrumentale (sauf « Golden Sunshine » sur un texte du poète anglais John
Keats), est l’œuvre d’un seul homme, Fred Debief, à l’origine d’autres projets
comme lufdbf, fdbf, Bazaar ou Ascalaphe. « Dynamo » penche vers la
musique orientale, « Chords of Banana » plonge dans les abysses… Les
compos se succèdent, comme autant de bandes son planantes, inquiétantes,
revigorantes.
BRUITAGE (1000 caractères)
Cotton
Belly’s
« This
day... »
(Cabane
Prod)
Les cinq
jeunes gars en salopette cultivent leur passion du blues avec un certain sens
de l’originalité et l’idée de renouveler le genre. Depuis leur premier EP en
2008, ils ont enregistré deux albums : « Cotton Belly’s » en
2009 et « Black
brown and white » en 2011. « This day... », sorti en octobre 2013, fut
accompagné de concerts en région parisienne (dont ils sont originaires), à
Paris intra-muros (le Zèbre) et en province. Dans « Greatness » qui
ouvre l’album, les mains sont frappées généreusement, l’harmonica est présent
dès les premières mesures, la guitare « lap steel » a un jeu aisément
reconnaissable, la voix est soul et chaleureuse. Les dix titres en anglais,
d’excellente facture, accompagnent l’auditeur sur un ton optimiste, se teintant
de folk, rock ou reggae. « Old blossom » évoque un curieux mélange
entre « Sweet child in time » de Deep Purple et « Starway to
heaven » de Led Zeppelin. « This day » est une balade qui prend
sa source en Irlande et voyage jusqu’en Amérique.
BRUITAGE (1000 caractères)
Tricia Evy
« Meet
me »
(Plus Loin
Music /Abeille Musique)
« Mes
yeux se voilent, ton souffle est court, même les étoiles parlent d’amour, nous
ne faisons plus qu’un nous deux… » Ainsi commence ce « Nous
deux » nostalgique, au piano et à la batterie, accompagnant une voix
claire et gracieuse. Si la chanson « Modinha » est chantée en
portugais (elle fut composée par Vinicius de Moraes et Antonio Carlos Jobim,
deux musiciens brésiliens) et une autre en anglais (« Meet me on the
bridge », paroles et musique de Tricia Evy), les deux suivantes, une biguine
(« Mais ça pas possible ») et une samba triste (« Pense à
moi ») sont en français. Ce qui n’est pas étonnant, lorsqu’on sait que
cette artiste de jazz vocal, née à Bondy en 1984, a grandi en Guadeloupe avant
de revenir en France en 2006. « Beginning », son premier album,
paraît en 2010. « Meet me », dans les bacs depuis novembre 2013, et
ses onze titres rythmés, chaloupés, inspirés autant par le jazz que par la
chanson française, les musiques créoles ou brésiliennes, met un grand soleil au
cœur !
BRUITAGE (1000 caractères)
Jukebox
Champions
« Don’t
rock the jukebox »
(Autoproduit)
Ce fameux
duo, dont on entend parler depuis quelque temps déjà (un EP éponyme est sorti
en novembre 2012), est composé de Fade, producteur et DJ du groupe ASM (A State
of Mind) et de Blanka, l’un des quatre beatmakers de La Fine Équipe. Leur grand
truc, ce sont les MPCs (Music Production Centers), machines électroniques
permettant la création musicale. Ils en jouent sur scène, ainsi que de platines
et d’instruments créés sur mesure. Cet album a la particularité d’être tout à
la fois éclectique et fédérateur. Il y a des invités de marque sur un bon
nombre de titres : Astrid Engberg (chanteuse danoise) et Jean-Jacques
Milteau (harmoniciste) sont ensemble sur « Run », le MC Biga Ranx
unit sa voix à celle de Soom T (artiste raggamuffin indo-écossaise) sur
« Anthem », Kid Creole est à fond sur « You can call me Joe
Joe »… « Au jour le jour » a un côté rétro sympa grâce à
Marie M. Pour les adeptes de samples et de scratches, une version est
disponible en double vinyle avec 75 sons en bonus !
BRUITAGE (1000 caractères)
Elsa Kopf
« Marvelously
dangerous »
(Peppermoon
Music)
Ce délicieux
album débute sur « Sugar Roses », voix et guitare (avec un peu de
synthé et de percussions), petit chef d’œuvre vocal et acoustique. Suit
« Des enfants insolents » aux propos acerbes, chantés avec
douceur sur un fond de bossa : « Foutez-vous sur la gueule, bâtissez des
centrales, vivez encore plus seuls dans des villes plus sales… ». Outre
l’anglais et le français, Elsa Kopf, fille d’un professeur de langues et d’une
parolière, s’exprime également en espagnol et le fait avec grâce :
« Viento » est tout en retenue et en délicatesse,
« Perfumada » est plus rythmé et entraînant. Les douze titres « merveilleusement
dangereux » sont le fruit d’une collaboration avec Pierre Faa (du trio
Peppermoon), qui a su mettre en valeur le beau timbre de voix féminin et
choisir des arrangements riches et subtils, sur des musiques jazz, swing, folk,
pop ou latino-américaines. Auteure, compositrice et interprète, la jeune femme
a un premier album à son actif, « Acoustic Joys », sorti en 2011.
BRUITAGE
(1000 caractères)
Juan
d’Oultremont
« L’homme
d’attaque »
(Freaksville
Records)
L’artiste
belge multicartes (plasticien, performeur, romancier, parolier, animateur à la
RTBF de l’émission culte « Le jeu des dictionnaires »…) œuvre aussi
dans la chanson par l’entremise de Benjamin Schoos, alias Miam Monster Miam,
musicien et producteur. Après « Bambi is dead » en 2006 et
« Megaphone Judas » en 2009, Juan d’Oultremont présente
« L’homme d’attaque » avec, en ouverture, l’instrumental « Royal
Canin » qui n’est pas sans évoquer l’air d’une célèbre publicité montrant
des chiens courant dans l’herbe. Les neuf chansons regorgent de jeux de mots
dont on ne fait pas le tour à la première écoute, ni à la dixième d’ailleurs.
« Mon laveur de vitres », vintage à souhait, rend un hommage poétique
à une personne discrète qui « s’est fait la belle juste le temps d’un
ffouit ». « Local matador » a du chien, « Nostalgie
Nelson » est très gainsbourgien, « L’analphabète » tire sa force du
jeu lancinant d’une vielle à roue, « Basile de Koch » recense tous
les tuberculeux de la planète…
BRUITAGE (1000 caractères)
Rouge
« Prélude
aux métamorphoses »
(Autoproduit)
Le quatuor
des Yvelines (basse, guitare, batterie, guitare /chant) en est à son
troisième album, après un neuf titres en 2005, puis « Le vertige
d’Edgar » (treize titres) en 2010, tous autoproduits. Son moyen
d’expression est la chanson rock, avec des tendances vers le blues, la folk.
Les influences sont présentes : Noir Désir, Thiéfaine, un peu de Renaud,
de Blankass… Ce qui n’empêche pas le groupe, dix ans d’âge, d’avoir sa propre
personnalité, son univers à lui. Les douze compositions (toutes en français)
s’agrémentent d’harmonica et de cuivres (« Vers l’océan »), de chœurs
(« Eldorado »). Les guitares sont nerveuses (« Page
blanche », « Avis de tempête », « En quarantaine »),
délivrent de beaux solos (« Un banc sur la berge », Virginia »).
La basse est au premier plan sur « Catena », « Adieu
carapace », « Presqu’île »... « Achromalie » est un
morceau fleuve mélancolique, à fleur de peau. « Off with your head »
n’a d’anglais que le titre et le refrain. Le rouge est de couleur rock !
BRUITAGE (1000 caractères)
Zedvan
« La
zébritude »
(Absilone /
Socadisc)
Si Oldelaf a
inventé le terme de « tristitude », le néologisme de Zedvan (ex Zed van
Trauma) restera aussi dans les annales. « La zébritude », deuxième
album du Charentais après « Belge andalou » en 2010, contient douze
chansons urbaines, colorées, pince-sans-rire, douces-amères. En formation
acoustique (contrebasse, guitares, percussions), aux ambiances jazz, africaines
ou latines, Zedvan pose des mots bien pesés, bien sentis, faisant leur effet.
Chaque titre apporte un éclairage sur un thème précis, avec son lot de
drôleries, de déceptions, d’émotions. Après un « Si tu veux qu’tu
t’envoles » existentiel, vient le titre-phare, « La zébritude »
et son monde comparé à une jungle. « Il y a longtemps que je poque »
est l’autoportrait d’un fumeur impénitent, « J’me tape Zola » est
truffé de références littéraires. « Fukushima » est une ode poignante
évoquant la catastrophe nucléaire, « L’amour cheap » liste les phases
d’une relation éphémère, des noces de fulmicoton à celles de poussière !
MAXIS (400 caractères)
Delbi
« Colors »
(Autoproduit)
Cet EP cinq
titres, d’une haute densité émotionnelle, a été réalisé à Bruxelles par
Geoffrey Burton, guitariste d’Arno, de Bashung… Le Lillois Delbi, chanteur,
multi-instrumentiste, a d’abord enregistré seul « Little Life Music »
(2010) avant de se lancer en quatuor pour ce « Colors » très glam
rock, avec une prédominance des synthés mêlés à des guitares saturées et une
pointe de blues, ici ou là.
MAXIS (400 caractères)
Dtwice
« Night
Shield »
(Do You
Like)
Le premier
titre, « Devil’s tune » (il y en a huit en tout sur cet EP qui prépare la
sortie prochaine de l’album solo de David Darricarrère du groupe Smooth), a un côté
dansant 80’s, confirmé par les suivants « Bright light » et
« Night shield ». Viennent un « Fairy’s blow »
fantasmagorique, un « Pleased to meet you » électro gothique, puis
trois plages de remixes. Les chœurs féminins sont extras.
MAXIS (400
caractères)
G.Nova
« Misen »
(Autoproduit)
L’instrumental
« L’écorce sensible » en 2009 avait créé l’émotion, la surprise. Les
cinq titres de « Misen » sont faits de la même fibre, avec une
nouveauté : la violoniste Yume est au chant pour le plus grand plaisir de tous.
Kowasu est toujours aux percussions, Kasumi à la guitare et au shamisen (luth à
trois cordes). Un voyage au Japon a fortement influencé ces compositions douces
et délicates.
MAXIS (400 caractères)
Marvin Jouno
« L’ivoire »
(Autoproduit)
Ce jeune
auteur, compositeur et interprète, né en Bretagne au milieu des 80’s, sort son
deuxième EP après « Eclipse » en 2010. Les quatre chansons pop, en
français dans le texte, font la part belle au piano, avec une section guitare,
basse, batterie, de beaux chœurs féminins et un tempo bien balancé. Dans la
voix un peu traînante il y a du Biolay, du Murat ; les textes sont
élégants, énigmatiques.
MAXIS (400 caractères)
Nemo Nebbia
« En
direct du brouillard »
(Seconde
Lecture Records)
« J’fais
du rap et non du slam, j’plane sur le son du tam tam, quelque part entre
l’excellence et le bas de gamme, j’ai fait mes premières armes sur un vieux
Tascam, quatre pistes, une ligne de basse, une batterie qui castagne… » Le
Grenoblois égrène des textes fluides, lucides, à l’image de cette « Enième
lune » en forme de mea culpa. Six titres inspirés aux samples
atmosphériques, bien balancés.
MAXIS (400
caractères)
Tulsa
« Tulsa »
(Corida
/ Because Music)
« Maria »
débute par les grattements nerveux d’une guitare folk et la frappe soutenue des
cymbales avant l’arrivée d’un chant féminin particulièrement majestueux. Les
choses se mettent en place, l’Ouest américain débarque dans toute sa splendeur,
mi-blues, mi-folk. Le quartet bordelais, deux gars, deux filles, livre cinq
chansons tout à la fois intenses et épurées, traditionnelles mais novatrices.
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