Il faut être patient, la date de parution du nouveau Longueur d'Ondes est fixée au 6 janvier 2013. Dans ce numéro 66, j'ai effectué un reportage pour le festival KOUD'JU, réalisé l'interview de VOLUMATIK, écrit comme toujours des chroniques (ARNAUD LE GOUËFFLEC / JOHN TRAP, DABY TOURÉ, CLOÉ DU TRÈFLE, THE MISSIVE, JAWËL) ...
Pour la lecture, on doit donc attendre un peu ; je profite néanmoins de ce post pour annoncer "the" soirée anniversaire parisienne Longueur d'Ondes (30 ans) le mercredi 16 janvier au Pan Piper. Venez nombreux !
Bonne fin d'année 2012, meilleurs voeux pour 2013 !!!
LONGUEUR D’ONDES #66
COMPTE RENDU DU KOUD’JU FESTIVAL 2012
KOUD’JU FESTIVAL
Les 27 et 28 octobre 2012 à Brie-Comte-Robert (77)
CADRE : Salle de spectacle Le Safran
MÉTÉO : Fraîche
à l’extérieur, chaleureuse à l’intérieur !
CARTE D’IDENTITÉ : C’est la 9e édition du
festival briard. Pour la ville médiévale de Brie-Comte-Robert, cet événement
musical est incontournable.
LES PLUS : Koud’ju, c’est d’abord une association née
en 2002, qui œuvre au développement de projets musicaux ou théâtraux. Elle regroupe
six formations artistiques émergentes : Chemempa, Perfect Idiots, la Cie
Canon, la Cie Obrigado, Guappecarto et Chékélé.
LES DÉCOUVERTES : Abu, groupe "gnawa beat",
chauffe la salle dès le premier morceau. Chlorine Free est un sextette jazz
funk déjanté, mené par un flûtiste et un trombone.
LES TÊTES D’AFFICHE : Les Zoufris Maracas distillent
une biguine colorée, mâtinée de reggae et de chanson française. Clinton Fearon,
des Gladiators, crée l’émotion avec ses vieux amis. Arthur H, au meilleur de sa
forme, chante son dernier album "Baba Love".
LONGUEUR D’ONDES
#66
ARTICLE
"COUP D’ENVOI"
Volumatik
Titre :
dingos d’électro
Texte (2000
CARACTÈRES MAXI) :
Nous
rencontrons ces artistes multi-facettes dans leur QG aménagé, là où leurs idées
prennent forme : écriture des chansons, compositions musicales,
chorégraphies, mise en scène, stylisme, création vidéo, travail sur le son et
les lumières… Le collectif Volumatik, composé de Pyke (chant lead, machines),
Mary (chant, machines), Titupröne (costumière, régie lumières), HI2GINS (vjing,
clips) et NK.F (ingénieur du son), est par essence pluridisciplinaire, tourné
vers le spectacle vivant, visant le côté performance, "one shot", en
fonction du lieu où il se produit. Dans son dernier EP aux six titres énervés
et pulsés, aux textes empreints de dérision et de déraison, Volumatik affirme
sa volonté de chanter en français, tout en mettant en avant la musique électro car
tel est son crédo. "On ne veut pas être cantonnés dans la case électro, on
fait avant tout de la chanson française, avec du son électro forcément puisque
c’est la musique que l’on a choisi et que l’on aime, mais ça reste quand même des
chansons, dans un format classique avec des couplets et des refrains. Ce n’est
pas du DJ set avec des sons qui s’enchaînent pendant des heures pour faire du
dancefloor, même si l’on peut danser comme des fous sur Volumatik !" Pyke
et Mary se sentent proches de Vitalic pour le bon gros son, des Belges "Vive
la fête" pour l’énergie du live, de Philippe Katerine pour son album "Robots
après tout" et l’humour qui s’en dégage. C’est d’ailleurs Valérie Archeno,
la créatrice des fameux sous-pulls rose et des perruques blondes peroxydées,
qui a réalisé les photos pour le CD. Ils se situent entre Daft Punk, Rita
Mitsouko et Niagara, "pour la folie des Rita, pour le côté 80’s de Niagara." Leurs vœux les plus
chers pour 2013 ? "On aimerait bien toucher plus de public, avoir une
écoute plus large, pour que les gens nous découvrent. On pense avoir notre
place dans le paysage de la musique française, on voudrait rencontrer quelqu’un
qui se dise : « Il faut que je bosse avec Volumatik ! »."
LONGUEUR D’ONDES
#66
BRUITAGE
(1000 CARACTÈRES MAXI)
ARNAUD
LE GOUËFFLEC / JOHN TRAP
"Soleil
serpent"
(L’Église
de la petite folie)
Le
titre éponyme qui ouvre l’album avec ses percussions métalliques, ses tambours
africains, ses instruments hétéroclites, s’appuie sur un texte d’Aimé Césaire
(poète et homme politique martiniquais, auteur du terme "négritude", 1913-2008)
extrait de son recueil surréaliste "Les armes miraculeuses". "Tam-tam
de nuit" et "Tam-tam II" en sont aussi inspirés. Les deux
auteurs de ce "Soleil serpent" envoûtant et mystérieux n’en sont pas
à leur premier coup d’essai, ils éditent régulièrement leurs musiques sur le
label "L’Église de la petite folie" et organisent à Brest le "Festival
invisible" (7e édition en 2012). Ils sont également co-auteurs
du premier album de "La boîte à ooTi" : celle-ci produit des soupirs
inquiétants et des chœurs fantomatiques dans "Femme lune". Nous
rencontrons des personnages étranges : "Celle-qui-doit-être-obéie"
ou "Monsieur Wong"… Le terreau musical, ethnique, joyeux et coloré,
devient plus sombre, tribal, shamanique, quand résonnent les guitares
électriques.
BRUITAGE (1000 CARACTÈRES MAXI)
DABY
TOURÉ
"Lang(u)age"
(Polydor / Universal Music France)
(Polydor / Universal Music France)
Ce tout juste quadra, né en Mauritanie,
a de qui tenir : son père fut l’un des musiciens de Touré Kunda. D’une
enfance passée chez divers membres de sa famille entre Mauritanie et Sénégal,
Daby Touré signe la très belle chanson "Chez les autres" aux guitares
douces et nostalgiques, sur un texte de Maxime Le Forestier : "Tu
m’as dit que tu es des nôtres, tu m’as dit fais comme chez toi, moi j’ai grandi
chez les autres, apprends-moi…" Sa voix chaude et haut perchée fait penser
à celle de l’Ougandais Geoffrey Oryema, qui fut repéré, lui aussi, par Peter
Gabriel, en 1990. Daby Touré est de la génération suivante : en 2004, il assure
les premières parties de l’ex-Genesis et enregistre l’album "Diam" sur
son célèbre label Real World. Les douze titres de "Lang(u)age"
offrent à l’auditeur un grand voyage à travers le monde, où les rencontres sont
sources de partage, où les différences produisent de la richesse. "Pas si
éloignés que ça, pas le même dico, pas le même terreau, mais le même halo…"
BRUITAGE
(1000 CARACTÈRES MAXI)
CLOÉ
DU TRÈFLE
"Hasards
de trajectoires"
(Trèfle
Prod / COD&S Distribution)
Le
métro bruxellois est au centre des quatorze titres de cet album riche en trouvailles
sonores et électroniques. Les textes, en français, nous font découvrir les "Hasards
de trajectoires d’un matin comme un autre" de Lisa, jeune femme solitaire
vivant dans la capitale Belge. Dans le métro et ses couloirs, elle croise
d’autres passagers, elle les observe, elle les écoute, elle leur parle parfois,
ou elle ne les voit pas. Elle les ignore même, comme cet inconnu qui l’a vue à
plusieurs reprises, qui essaie de l’aborder, sans succès… Nous sommes
confrontés, comme Lisa, à la promiscuité et ses désagréments, à l’intrusion
dans la vie des gens à cause des téléphones portables, à une existence vide de
sens où l’on passe son temps à courir, aux retards des rames. Nous rencontrons
une vieille dame philosophe, une femme qui fait la manche, une conductrice de
métro. Quelle est cette personne qui s’est jetée sur les rails ? Pour qui est ce
bouquet de fleurs ? Lisa osera-t-elle rencontrer l’amour ?
BRUITAGE (1000
CARACTÈRES MAXI)
THE MISSIVE
"Go
between"
(Celluloïd /
Rue Stendhal)
Après
l’album "Missive" en 2007 suivi de nombreux concerts, la chanteuse auteure
et compositrice Laurence Olivier continue sur sa lancée et fonde le duo The
Missive avec Vincent Aubague aux guitares. Les onze chansons, toutes en
anglais, mettent en valeur la voix claire et fraîche, ses vocalises ouvragées, ses
phrasés veloutés. "Remember hills" aux sonorités venues d’Inde en est
un bel exemple. Très au fait des pop songs, le binôme enchaîne les titres comme
autant de petites perles mêlant intimement l’électronique et l’acoustique. Le
son est britannique : "Go between", en ouverture de l’album, a
un jeu de guitares qui rappelle celles de U2, "Dreamlands" et ses
effets d’écho aussi. Les cordes peuvent se faire folk et cristallines : "Schemes"
et son refrain entêtant, "The border" aux accents trip hop, la balade
"Away from us". Les claviers sont rois dans "Spring", "The
negro mother" est inspiré d’une poésie de l’Afro-Américain Langston
Hughes, "Blossom" adapte un texte d’Emily Dickinson.
MAXIS
(400 CARACTÈRES MAXI)
JAWËL
"The
Anna Graham’s project"
(Autoproduit)
Cette
jeune autodidacte a réalisé cet EP avec sa MPC 1000 (sampler et boîte à
rythmes), son besoin de créer et son acharnement. Ce "Projet d’Anna Graham",
original et inspiré, distille un trip hop fascinant, aux multiples influences,
aux voix mêlées, entremêlées, aux sons et aux instruments variés : piano
sur "A long travel", chants d’oiseaux sur "Daffodils",
accordéon sur "The blood stained gem"…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire