dimanche 30 décembre 2012

Longueur d'Ondes #66

Il faut être patient, la date de parution du nouveau Longueur d'Ondes est fixée au 6 janvier 2013. Dans ce numéro 66, j'ai effectué un reportage pour le festival KOUD'JU, réalisé l'interview de VOLUMATIK, écrit comme toujours des chroniques (ARNAUD LE GOUËFFLEC / JOHN TRAP, DABY TOURÉ, CLOÉ DU TRÈFLE, THE MISSIVE, JAWËL) ...

Pour la lecture, on doit donc attendre un peu ; je profite néanmoins de ce post pour annoncer "the" soirée anniversaire parisienne Longueur d'Ondes (30 ans) le mercredi 16 janvier au Pan Piper. Venez nombreux !


Bonne fin d'année 2012, meilleurs voeux pour 2013 !!!


LONGUEUR D’ONDES #66


COMPTE RENDU DU KOUD’JU FESTIVAL 2012

KOUD’JU FESTIVAL
Les 27 et 28 octobre 2012 à Brie-Comte-Robert (77)
CADRE : Salle de spectacle Le Safran
MÉTÉO : Fraîche à l’extérieur, chaleureuse à l’intérieur !
CARTE D’IDENTITÉ : C’est la 9e édition du festival briard. Pour la ville médiévale de Brie-Comte-Robert, cet événement musical est incontournable.
LES PLUS : Koud’ju, c’est d’abord une association née en 2002, qui œuvre au développement de projets musicaux ou théâtraux. Elle regroupe six formations artistiques émergentes : Chemempa, Perfect Idiots, la Cie Canon, la Cie Obrigado, Guappecarto et Chékélé.
LES DÉCOUVERTES : Abu, groupe "gnawa beat", chauffe la salle dès le premier morceau. Chlorine Free est un sextette jazz funk déjanté, mené par un flûtiste et un trombone.
LES TÊTES D’AFFICHE : Les Zoufris Maracas distillent une biguine colorée, mâtinée de reggae et de chanson française. Clinton Fearon, des Gladiators, crée l’émotion avec ses vieux amis. Arthur H, au meilleur de sa forme, chante son dernier album "Baba Love".



LONGUEUR D’ONDES #66


ARTICLE "COUP D’ENVOI"

Volumatik

Titre : dingos d’électro

Texte (2000 CARACTÈRES MAXI) :

Nous rencontrons ces artistes multi-facettes dans leur QG aménagé, là où leurs idées prennent forme : écriture des chansons, compositions musicales, chorégraphies, mise en scène, stylisme, création vidéo, travail sur le son et les lumières… Le collectif Volumatik, composé de Pyke (chant lead, machines), Mary (chant, machines), Titupröne (costumière, régie lumières), HI2GINS (vjing, clips) et NK.F (ingénieur du son), est par essence pluridisciplinaire, tourné vers le spectacle vivant, visant le côté performance, "one shot", en fonction du lieu où il se produit. Dans son dernier EP aux six titres énervés et pulsés, aux textes empreints de dérision et de déraison, Volumatik affirme sa volonté de chanter en français, tout en mettant en avant la musique électro car tel est son crédo. "On ne veut pas être cantonnés dans la case électro, on fait avant tout de la chanson française, avec du son électro forcément puisque c’est la musique que l’on a choisi et que l’on aime, mais ça reste quand même des chansons, dans un format classique avec des couplets et des refrains. Ce n’est pas du DJ set avec des sons qui s’enchaînent pendant des heures pour faire du dancefloor, même si l’on peut danser comme des fous sur Volumatik !" Pyke et Mary se sentent proches de Vitalic pour le bon gros son, des Belges "Vive la fête" pour l’énergie du live, de Philippe Katerine pour son album "Robots après tout" et l’humour qui s’en dégage. C’est d’ailleurs Valérie Archeno, la créatrice des fameux sous-pulls rose et des perruques blondes peroxydées, qui a réalisé les photos pour le CD. Ils se situent entre Daft Punk, Rita Mitsouko et Niagara, "pour la folie des Rita, pour le côté  80’s de Niagara." Leurs vœux les plus chers pour 2013 ? "On aimerait bien toucher plus de public, avoir une écoute plus large, pour que les gens nous découvrent. On pense avoir notre place dans le paysage de la musique française, on voudrait rencontrer quelqu’un qui se dise : « Il faut que je bosse avec Volumatik ! »."

"Volumatik" - Autoproduit




LONGUEUR D’ONDES #66


BRUITAGE (1000 CARACTÈRES MAXI)
ARNAUD LE GOUËFFLEC / JOHN TRAP
"Soleil serpent"
(L’Église de la petite folie)

Le titre éponyme qui ouvre l’album avec ses percussions métalliques, ses tambours africains, ses instruments hétéroclites, s’appuie sur un texte d’Aimé Césaire (poète et homme politique martiniquais, auteur du terme "négritude", 1913-2008) extrait de son recueil surréaliste "Les armes miraculeuses". "Tam-tam de nuit" et "Tam-tam II" en sont aussi inspirés. Les deux auteurs de ce "Soleil serpent" envoûtant et mystérieux n’en sont pas à leur premier coup d’essai, ils éditent régulièrement leurs musiques sur le label "L’Église de la petite folie" et organisent à Brest le "Festival invisible" (7e édition en 2012). Ils sont également co-auteurs du premier album de "La boîte à ooTi" : celle-ci produit des soupirs inquiétants et des chœurs fantomatiques dans "Femme lune". Nous rencontrons des personnages étranges : "Celle-qui-doit-être-obéie" ou "Monsieur Wong"… Le terreau musical, ethnique, joyeux et coloré, devient plus sombre, tribal, shamanique, quand résonnent les guitares électriques.



BRUITAGE (1000 CARACTÈRES MAXI)
DABY TOURÉ
"Lang(u)age"
(Polydor / Universal Music France)

Ce tout juste quadra, né en Mauritanie, a de qui tenir : son père fut l’un des musiciens de Touré Kunda. D’une enfance passée chez divers membres de sa famille entre Mauritanie et Sénégal, Daby Touré signe la très belle chanson "Chez les autres" aux guitares douces et nostalgiques, sur un texte de Maxime Le Forestier : "Tu m’as dit que tu es des nôtres, tu m’as dit fais comme chez toi, moi j’ai grandi chez les autres, apprends-moi…" Sa voix chaude et haut perchée fait penser à celle de l’Ougandais Geoffrey Oryema, qui fut repéré, lui aussi, par Peter Gabriel, en 1990. Daby Touré est de la génération suivante : en 2004, il assure les premières parties de l’ex-Genesis et enregistre l’album "Diam" sur son célèbre label Real World. Les douze titres de "Lang(u)age" offrent à l’auditeur un grand voyage à travers le monde, où les rencontres sont sources de partage, où les différences produisent de la richesse. "Pas si éloignés que ça, pas le même dico, pas le même terreau, mais le même halo…"


BRUITAGE (1000 CARACTÈRES MAXI)
CLOÉ DU TRÈFLE
"Hasards de trajectoires"
(Trèfle Prod / COD&S Distribution)

Le métro bruxellois est au centre des quatorze titres de cet album riche en trouvailles sonores et électroniques. Les textes, en français, nous font découvrir les "Hasards de trajectoires d’un matin comme un autre" de Lisa, jeune femme solitaire vivant dans la capitale Belge. Dans le métro et ses couloirs, elle croise d’autres passagers, elle les observe, elle les écoute, elle leur parle parfois, ou elle ne les voit pas. Elle les ignore même, comme cet inconnu qui l’a vue à plusieurs reprises, qui essaie de l’aborder, sans succès… Nous sommes confrontés, comme Lisa, à la promiscuité et ses désagréments, à l’intrusion dans la vie des gens à cause des téléphones portables, à une existence vide de sens où l’on passe son temps à courir, aux retards des rames. Nous rencontrons une vieille dame philosophe, une femme qui fait la manche, une conductrice de métro. Quelle est cette personne qui s’est jetée sur les rails ? Pour qui est ce bouquet de fleurs ? Lisa osera-t-elle rencontrer l’amour ?



BRUITAGE (1000 CARACTÈRES MAXI)
THE MISSIVE
"Go between"
(Celluloïd / Rue Stendhal)

Après l’album "Missive" en 2007 suivi de nombreux concerts, la chanteuse auteure et compositrice Laurence Olivier continue sur sa lancée et fonde le duo The Missive avec Vincent Aubague aux guitares. Les onze chansons, toutes en anglais, mettent en valeur la voix claire et fraîche, ses vocalises ouvragées, ses phrasés veloutés. "Remember hills" aux sonorités venues d’Inde en est un bel exemple. Très au fait des pop songs, le binôme enchaîne les titres comme autant de petites perles mêlant intimement l’électronique et l’acoustique. Le son est britannique : "Go between", en ouverture de l’album, a un jeu de guitares qui rappelle celles de U2, "Dreamlands" et ses effets d’écho aussi. Les cordes peuvent se faire folk et cristallines : "Schemes" et son refrain entêtant, "The border" aux accents trip hop, la balade "Away from us". Les claviers sont rois dans "Spring", "The negro mother" est inspiré d’une poésie de l’Afro-Américain Langston Hughes, "Blossom" adapte un texte d’Emily Dickinson.



MAXIS (400 CARACTÈRES MAXI)
JAWËL
"The Anna Graham’s project"
(Autoproduit)

Cette jeune autodidacte a réalisé cet EP avec sa MPC 1000 (sampler et boîte à rythmes), son besoin de créer et son acharnement. Ce "Projet d’Anna Graham", original et inspiré, distille un trip hop fascinant, aux multiples influences, aux voix mêlées, entremêlées, aux sons et aux instruments variés : piano sur "A long travel", chants d’oiseaux sur "Daffodils", accordéon sur "The blood stained gem"…

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