jeudi 13 janvier 2011

Chronique Elista


ELISTA
"L'amour, la guerre et l'imbécile"
(Wagram)
Photographie de Sylvain Gripoix
Comment peut-on qualifier ce groupe de "vraiment pas bien", qui "sent la variété" ? Si "variété" veut dire "commercial", alors non, Elista n'est pas dans ce créneau ! Oui, son troisième album est pop, "populaire", d'un accès (a priori) plus facile, avec ses belles mélodies, ses chœurs mis en valeur, ses sons folks, acoustiques, ses textes poétiques aux multiples lectures…
Ce disque résulte d'un long travail, personnel et collectif, d'une lente maturation, de diverses collaborations… Après tout je comprends qu'on puisse passer complètement à côté, qu'on en reste à une première impression, sans chercher à creuser. Allez, j'arrête de me faire du mal.
"L'amour, la guerre et l'imbécile" est un album subtil, raffiné, qu'on prend plaisir à écouter, liant la qualité des textes à des compositions musicales recherchées, équilibrées, dynamiques. Les deux premiers albums sont tous aussi excellents, pour qui veut bien se donner la peine d'y poser ses oreilles, d'ouvrir un peu son âme.
Nous avions découvert Elista en 2003, avec la pop aérienne de son premier album, aux chansons attachantes et distinguées. En 2006, nous l'avions suivi dans "La folie douce" aux accents rock, sombres, énervés, avec des textes âpres, assez désespérés.
"L'amour, la guerre et l'imbécile" a pris une direction acoustique, intime, enjouée. C'est lumineux, coloré, optimiste. Il y a cet accent mis sur les chœurs, les harmonies, les guitares folk et rythmiques, les lignes mélodiques. La batterie, jouant plus sur "l'intention que sur l'énergie", est présente sous forme de petits éléments, des tambourins, des shakers… Les douze chansons, touchantes, sensibles, sont riches en sentiments, en amour de la vie.
Les textes, légers en apparence ("La Saint-Valentin", "Ton serment", "Des couleurs à ta robe") sont parfois plus graves ("L'amour, la guerre et l'imbécile", "Devine"), parlent du bonheur mais aussi des doutes ("La part de toi", "Et si au pire", "Amour sale"), des espoirs déçus ("Seul et sans défense", "À la manière d'un météore"). "La ballade criminelle" (les mots d'un assassin… amnésique) et "Le royaume des cieux" (sur la douloureuse question : "Avons-nous tous notre place ?"), d'un abord moins facile, se distinguent par leur incroyable force poétique, leur puissance d'évocation.
On apprécie toujours autant l'écriture ciselée de Benjamin Peurey, le parolier du groupe, la façon dont elle colle, parfaitement, à la musique. En cette période de médiocrité ambiante, le troisième album d'Elista est une grande réussite, à acheter chez tous les bons disquaires dès le 24 janvier !
Le concert du 2 février à la Maroquinerie est annulé, mais reporté le 11 mars , toujours à la Maroquinerie (Paris).
Tournée à suivre, en 2011
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L'article et la chronique sont dans le Transistor 32 !
Rendez-vous sur le site du réseau Pince Oreilles, où l'on peut feuilleter ce nouveau numéro :

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