vendredi 17 décembre 2010

Longueur d'Ondes #57


Allez hop ! Après le #56 avec le jeune (qui n'en veut) Florent Marchet dans l'air du temps (80's branchouille), un petit coup de vieux pour le #57 : le quadra breton Yann Tiersen, à l'occasion de la sortie de "Dust Lane". Au moins, on ne pourra jamais lui reprocher d'avoir choisi la facilité suite au succès d'Amélie Poulain et de Good Bye Lenin. C'est un "vrai" musicien, il honore des commandes, il multiplie les expériences, s'aventurant sur différents terrains sonores, il ne se contente pas de recomposer toujours les mêmes ritournelles. De ritournelles, il n'y en a point dans "Dust Lane", c'est plutôt âpre, rugueux, incisif, bruitiste, planant, atmosphérique…
Bref, pas mal d'articles à lire dans ce numéro 57 de Sur la même Longueur d'Ondes, des interviews d'artistes inconnus en veux-tu en voilà, des chroniques d'albums pour la plupart confidentiels, mais cependant souvent dignes d'intérêt. Je m'en suis encore collé cinq, de chroniques. Mais en cette fin d'année, j'ai des doutes, je me demande si ça vaut bien le coup de passer tout ce temps à écouter des groupes plus ou moins talentueux, à écrire quelque chose d'enthousiasme et de convaincant, même si on n'y croit qu'à moitié…
Et puis il y a des déceptions, on aime un artiste, on veut le défendre, mettre en valeur sa musique, sa démarche, on veut l'écrire dans le journal et la rédaction dit non, nous on n'aime pas, c'est vraiment pas terrible… On a du mal à comprendre, il y a tant et tant d'artistes de niveau très moyen dont on fait les louanges, on se dit qu'il doit y avoir un style d'artiste "Longueur d'Ondes" et que certains, d'emblée, sont évincés. On se dit que ce n'est pas grave, qu'après tout, le journalisme est une activité "annexe", il ne faut pas s'en rendre malade, on sera sans doute un peu moins motivé pour faire d'autres propositions d'articles, pour s'engager sur des chroniques qui seront lues en diagonale, alors que rien ne vous inspire. Il sera peut-être temps de passer à autre chose.
Liens vers le magazine Sur la même Longueur d'Ondes :
Facebook et Twitter, bien sûr, comme tout à chacun, dans cette surenchère numérique…
LONGUEUR D'ONDES #57 (décembre 2010, janvier 2011)
CHRONIQUES
BRUITAGE
AURELIA
"The Hour of the Wolf"
(Homerecords.be)
Voici le troisième album de ce trio belge orchestré par Aurélie Dorzée (violon, alto, chant) et Tom Theuns (guitare, banjo, harmonium, harmonica, voix), tous deux compositeurs, et par Stephan Pougin à la batterie et aux percussions. Ces musiciens émérites, troubadours des temps modernes, manient avec fantaisie et brio le mélange des genres, allant puiser l'inspiration dans le folk, le jazz, la musique classique ou contemporaine, le chant vocal… Chacun des douze titres offre une ambiance particulière, teintée ici de vocalises, là de guitares blues, ici ou là de violons enjoués et virevoltants… Laure Delcampe, soprano, est invitée pour une reprise détonante de l'Ave Maria de Schubert, avec violon, batterie et guitare électrique. Menée de main de maître, cette "heure du loup" vous fera vivre une expérience singulière. Et si la péniche Aurélia Féria passe un jour par chez vous, montez à bord, il y aura du spectacle !
BRUITAGE
LE SINGE BLANC
"Babylon"
(Whosbrain records/Bar la muerte)
Les trois larrons, originaires de Metz, ont une façon bien spéciale de concevoir la musique, avec deux basses, une batterie, des onomatopées, des mots inventés, des cris. Pour preuve quelques titres délirants de leur cinquième album : "Bombadilhom", "Ouzfat", "Sboub", "Miozopor", "Sblaf"… Le Singe Blanc (LSB, pour les intimes), entité mutante de dix ans d'âge, composée de Lars, Stephen et Boris (mais sont-ce là vraiment leurs vrais prénoms ?) œuvre quelque part entre musique tribale, hardcore, punk, funk, zouk, métal et autres sons hétéroclites. Au menu de ce "Babylon" : des rythmes qui s'emballent ou qui freinent des quatre fers, des séquences instrumentales sauvagement répétitives, des bruits de bouche divers et variés, des chants libres de toute contrainte. Nous pensons à ces groupes des années quatre-vingt : Lucrate Milk pour le côté débridé, Ptôse pour l'étrangeté, Les Gnomes pour la langue imaginaire.
BRUITAGE
ZEN ZILA
"Zen Zila"
(Acte Public/L'Autre Distribution)
Ce cinquième album est à marquer d'une pierre blanche dans la discographie du groupe lyonnais. En 2010, Zen Zila s'affranchit de son contrat avec sa major, rejoint un label indépendant, travaille avec Yves Benitah à la production et Simon Widdowson (multi instrumentiste anglo-saxon) à la réalisation. Le résultat, c'est onze titres bouillonnants, électriques, au plus près des racines du blues, du rock, du rythm'n'blues. Les textes font mouche, posent des questions humaines, essentielles, universelles. Le nouveau Zen Zila a un son ample, généreux, au groove imparable, qui prend aux tripes. Il y a le chant déterminé de Wahid Chaib, les guitares complices de Laurent Benitah, la section rythmique soudée et aguerrie de Pierre Granjean (basse) et Martial Macauley (batterie). Simon Widdowson, entre autres à l'harmonica, apporte son jeu flamboyant, incandescent. Tout fait de cet album, tourné vers l'avenir, une réussite.
MAXIS
MANUCHKA
"Cure de prunes"
(Autoproduit)
Le Havrais Emmanuel Emo est seul à bord sur ce cinq titres, d'emblée une atmosphère particulière s'en dégage. Les chansons pop, au tempo lent ou plus soutenu, sont portées par une voix originale, accompagnée de belles mélodies à la guitare. L'esprit est rock, avec basse et batterie, noisy, new wave. Le premier EP "Mauvais vin" est sorti en janvier 2010. À quand le LP ?
EN BREF
MR BLACKSTONE
"Fairy Shape"
(Autoproduit)
Influencé par la musique américaine, ce jeune auteur compositeur et interprète, bien inspiré, livre treize chansons en anglais, aux accents folk, rock et blues. Avec ses guitares acoustiques, électriques ou slide, son harmonica, sa voix sensible, Mr Blackstone déploie un univers raffiné, de texture douce ou plus rugueuse. Nous croisons Bob Dylan, Ben Harper, Nirvana.

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