lundi 8 novembre 2010

LO #56, Transistor 31

Ben l'air de rien, ça en représente, du boulot, tout ça ! N'avais-je donc rien d'autre à faire, au cours de mes vacances d'été, que d'écouter (encore) de nouveaux disques, d'aller sur Internet me renseigner sur les artistes, de préparer une interview, de rédiger l'article, d'écrire des chroniques ?
Pour le numéro 56 de Sur la même Longueur d'Ondes (septembre/novembre 2010), j'en ai écrit cinq, dont celle de Jean Jean, groupe rock instrumental de Seine-et-Marne qui mérite d'être écouté et vu sur scène. Trois chroniques seulement (F.hiro, Jean Jean, Debroize) sont parues dans le magazine, les deux autres (Monsieur Tristan, Lords of Frequency) se trouvant "reléguées" sur le Net. Enfin elles y sont, faciles à trouver par Google, tant mieux.
Au Transistor, il a été finalement décidé que Folkom ferait la couv du numéro 31 (octobre/décembre2010), à l'occasion de la sortie de leur album en octobre (finalement reportée début 2011). En juillet, je m'étais portée volontaire pour réaliser l'interview. Elle s'est faite fin août par mail. Nicolas et Renan, très motivés, ont répondu avec entrain à toutes mes questions. Mais après, il faut réduire ! C'est vite fait, 5000 caractères ! Il y a eu aussi cette histoire de chronique : de l'album onze titres, je n'ai pu en écouter que cinq, le duo était en plein enregistrement, tout n'était pas prêt… Pas évident de parler d'un disque, quand on n'a même pas la moitié des chansons !
Mes autres chroniques sont de belles découvertes : No Tears et son rock 80's, l'électro déjantée de Volumatik
C'est déjà le moment de s'y remettre. La réunion de LO pour le #57 (parution en décembre 2010) a eu lieu le 22 octobre, je suis repartie avec cinq CD à chroniquer : Aurelia, Manuchka, Mr Blackstone, Le Singe Blanc, Zen Zila. Je dois aussi rédiger un compte rendu (1000 caractères) du festival Zebrock à la fête de l'Humanité, où je suis allée en reportage, texte + photos.
Le comité de rédaction du Transistor s'est réuni le 2 novembre pour mettre en place le contenu du 32, qui sera fabriqué pour janvier. En vrac, quelques noms de groupes du 77 qui seront prochainement chroniqués : Sons of Frida, Laplaine, What Not, Sun Gino, Asso de MC's, Underflesh, Sweyd, La Mathilde, Le Fil de l'Eau, Oxyd, Sébastien Llado…
Mais il y a aussi, et surtout, le troisième album d'Elista, "L'amour, la guerre et l'imbécile", dont la sortie est prévue début 2011, sur le label indépendant Wagram. Cela faisait un long moment qu'on l'attendait !
Il me semble bien qu'Elista va faire la couv du Transistor 32 et que je suis toute désignée pour réaliser l'interview du groupe et la chronique du douze titres à venir.
Voici mes impressions à chaud :
Le son est plus doux, plus acoustique que sur les deux albums précédents, les thèmes des chansons apparaissent moins sombres (en général), plus optimistes, même si des questions sont posées, qu'il y a souvent le doute. C'est faussement apaisé, finalement. J'aime beaucoup les choeurs, très travaillés, ce côté enjoué, insouciant, ces guitares folk, rythmées. "La ballade criminelle" et "Le royaume des cieux" sortent du lot, sur des thèmes moins faciles ; faire sonner pop, aérienne et poétique une chanson qui donne la parole à un assassin de joggeuses, il fallait le faire !

LONGUEUR D'ONDES #56 (Septembre/Décembre 2010)
CHRONIQUES
MAXIS

F.HIRO
(Autoproduit)
Sur la pochette, les petits carrés aux nuages colorés, jouant sur les nuances, les dégradés, en disent déjà beaucoup sur la musique du trio rennais. C'est simple, léger, délicat, enfantin, épuré. Nous tombons sous le charme de ces quatre compositions électro-pop admirablement maîtrisées, aux synthés facétieux, sautillants à souhait, aux voix candides, acidulées, mélodieuses.
MAXIS

JEAN JEAN
(Autoproduit)
On accroche dès "Fresher" et ses changements de rythmes, on est séduit par l'âpreté de "Bayonnette", la fougue d'"Iowa", la grâce d'"Elli Lilly", la montée en puissance de "With mountains as witness". Chaque titre, instrumental, s'écoute comme une histoire et nous tient en haleine, du début à la fin. Le trio seine-et-marnais livre un rock expérimental frais et original.
BRUITAGE

DEBROIZE
"Le vertige et la voltige"
(ZF Prod)
Après une belle et lente introduction à l'accordéon, nous voilà mis en condition pour écouter neuf chansons poétiques, intimistes, explorant avec justesse la problématique des choix que l'on fait dans la vie, en amour, des risques que l'on prend à choisir, à ne pas choisir. Le premier titre, qui donne son nom à l'album, illustre particulièrement bien ce thème, joue sur les mots, oscille entre équilibre et déséquilibre, hésite entre décision et indécision, valse sur cette angoisse qui nous étreint, car face à tous ces chemins possibles, on ne pourra en prendre qu'un… C'est le deuxième album du rennais Jean-Philippe Debroize ("Variétés" est sorti en 2003). Après sa collaboration avec le groupe électro-rock StrupX, le chanteur et musicien s'est entouré ici de Nicolas Méheust (Percubaba), Pierre Payan (La Tordue) et Fabrice Bayard (ingé-son). Son projet est tout à la fois accessible et ambitieux, personnel et universel.
BRUITAGE

LORDS OF FREQUENCY
"Welcome"
(MVS Records / Anticraft)
Dès le début de "Friday in hackney" et ses boucles orientalisantes, son flow nerveux, ses rythmiques affolantes, ses basses percutantes, on reconnaît les influences. À juste titre : Lord Kimo est l'un des ex-chanteurs du groupe britannique militant Asian Dub Foundation et Lionel Philippe, son complice, mixe l'électro et les musiques du monde sous le nom de Zencool. Ces deux "Seigneurs de la fréquence" se connaissent depuis 2006 (il y a eu d'autres collaborations entre ADF et Zencool), créent le groupe en 2008 et réalisent ce premier album cette année, entre Londres et Lorient. Les dix titres de "Welcome" (dont le live "Asian Dreams") donnent une irrépressible envie de danser, explorent les possibilités infinies offertes par la fusion des sons, s'enchaînent sans jamais se répéter, électro, hip hop, ragga, drum and bass… Le duo s'enrichit d'un troisième larron, le rappeur Mc Det, sur "Get ready now" et "Sunday".
BRUITAGE

MONSIEUR TRISTAN
"Monsieur Tristan"
(Autoproduit)
Cet hurluberlu toulousain, chevelu et barbu, flemmard et couche-tard, fan de foot (à la télé) et de jeux vidéos, vous invite chez lui, dans son appart foutraque. Il vous raconte sa vie, son quotidien, ses travers, ses faiblesses, avec une bonne dose d'humour et de drôlerie. Les onze chansons "hip hop artisanales" de ce premier album sont riches en rimes, en rythmes, en jeux de mots, en fonds sonores délirants. Les thèmes, bien trouvés, bien ficelés, mettent en lumière le côté marginal, décalé, loufoque, du personnage. Monsieur Tristan a souvent du mal à se réveiller, à émerger, à bouger de chez lui : "Pas la peine", "La panne du réveil", "Le syndrome du poisson volant". Il cherche l'inspiration : "Ma muse", "J'te raconte pas". Dans "Juste pour le flow", il tourne en dérision les codes du (mauvais) rap, clin d'œil au fameux "Auteuil Neuilly Passy" des Inconnus (repris sur scène avec In Delirium).
TRANSISTOR #31

(Octobre/Novembre/Décembre 2010)
INTERVIEW FOLKOM
Les deux garçons, experts de la "six cordes", auteurs, compositeurs et interprètes, réalisent, à l'issue de leur tournée estivale landaise, leur troisième album autoproduit. Onze nouveaux titres sont au menu de "Perdus dans la nature" : autant d'appels à la rêverie, à la flânerie, à la bonne humeur.
-Depuis quand existe Folkom, comment vous êtes-vous rencontrés ?
Nicolas : Renan et moi nous sommes rencontrés au lycée Couperin de Fontainebleau où nous étions ensemble en classe de russe ! Nous sachant tous deux guitaristes, c'est d’abord l’envie de faire un "bœuf" qui nous a réunis, en 1998. J’ai été bluffé par nos affinités musicales, les similitudes de nos influences : la folk de Neil Young, la pop des Beatles, la soul d’Otis Redding, le rock de Led Zeppelin… L’alchimie opérant, le but était de nous constituer un répertoire pour nous produire dans le pub du coin.
Renan : Beaucoup de gens disent que nous sommes un "vieux couple". J'aime les rencontres pas banales comme dans cette classe de russe, on aurait dit qu'une force supérieure avait tiré les fils pour nous faire rencontrer.
-Pour l'enregistrement de "Perdus dans la nature", vous faites appel à des musiciens chevronnés, dont Pierre Chérèze, aux arrangements et à la réalisation. Comment ce projet s'est-il mis en place ?
N : Pierre Chérèze (ex-guitariste d'Higelin, Renaud…) est peut-être notre plus belle rencontre musicale. En 2004, lauréats du concours "les Tremplins de la Musique", nous avons bénéficié d'une formation au Studio des Variétés à Paris. Nous avons alors travaillé avec Pierre sur les arrangements de guitare de notre 1er album. Son expérience nous a beaucoup apporté et sa grandeur d'âme nous a vraiment touchés. Nous sommes devenus amis. Cela sonnait comme une évidence que Pierre réalise le 3e. Grâce à lui, nous nous entourons de Laurent Vernerey à la basse et Denis Bennarosh à la batterie, qui portent ainsi notre univers folk avec des arrangements fins et subtils.
R : C'est très important pour nous d'avoir la confiance de tous ces talents, cela rassure, ça nous a permis de gagner aussi beaucoup de temps.
-Vos chansons parlent d'amour, des sentiments amoureux, mais aussi et surtout de l'amour de la vie, de ces petits moments magiques qui la rendent palpitante. Êtes-vous fondamentalement optimistes ?
N : C'est vrai que les textes de Folkom révèlent plus d'optimisme que de côtés sombres. Il se trouve que lorsque nous composons, c'est un peu le prolongement d'un état d'âme, il se veut plutôt optimiste ! Alors tant mieux. Je crois que tout va bien docteur.
R : Je me souviens d'une discussion avec une ancienne journaliste, nous parlions de Camus qui lui-même venait de la presse. Je lui disais, avec toute ma candeur, que je trouvais l'homme pessimiste, elle de répondre : "Si l'on réfléchit bien, dans ce monde il n'y pas de quoi être optimiste !" On décide d'être heureux, cela demande des efforts, de la gestion, je vois les réjouissances dans le quotidien, je trouve que c'est la bonne échelle.
-Vos thèmes d'inspiration sont renouvelés, le ton est moins insouciant, plus réfléchi. C'est finement décrit, il faut souvent "lire entre les lignes"… Avez-vous le sentiment d'avoir mûri, progressé dans l'écriture des textes ?
N : Merci d'avoir relevé ce point qui nous semble essentiel. À nos débuts nous étions guitaristes avant d'être des auteurs, soignant ainsi avec exigence nos arrangements musicaux. Pourtant, il est évident que la plupart des gens écoutent avant tout le chant et donc le texte. Pour ce 3e album, nous avons donc remis en question notre niveau d'écriture, pesé chaque mot, précisé le ton, affiné la forme et le sens des textes. S'exprimer en français apporte beaucoup à la musique, les mots ont ce pouvoir de nous transporter et ce fut un plaisir d'approfondir cet exercice.
R : On évolue c'est certain, nous prenons d'autres chemins pour arriver aux idées, parce qu'avant d'écrire, il nous faut du contenu. Nous privilégions l'effet plus que la forme, la psychologie plus que la peinture, la surprise plus que la maîtrise.
Interview intégrale sur http://www.pinceoreilles.fr
CHRONIQUE
FOLKOM
"Perdus dans la nature"
CD 11 titres – Autoproduction
L'aventure est sur la route, elle surgit ici ou là, dans la rue, l'escalier, un train, une voiture… On croise des personnes attachantes, une concierge, une vieille dame, une jolie fille… Ces rencontres sont étonnantes, parfois désarmantes, toujours enrichissantes. L'univers de Folkom est fait de toutes ces joies du quotidien, ces petits riens, ces surprises, ces choix à faire, ces instants uniques qui valent le coup d'être vécus. Les guitares, folk à souhait, sont rehaussées de rythmiques enlevées, de belles teintes musicales ; s'y posent les voix fraîches, généreuses, de Nicolas et Renan.
Discographie :
"Folkom" (2006)
"Nouvelle donne" (2008)
"Perdus dans la nature" (à paraître, 20 octobre 2010)
Concerts à venir :
La Tête des Trains, Tousson, 9 octobre (annulé, reporté au 1er trimestre 2011)
Tournée à la Réunion en novembre (après le soleil vendéen, celui des Îles)
Théâtre Essaïon, Paris, 14 décembre 2010 (à réserver dès maintenant !)
AUTRES CHRONIQUES

NO TEARS
"Fragments"
CD ou vinyle 9 titres / Str8line Records
Tout est là, dans cette musique, toute une époque, ses sons, ses ambiances, son spleen. Les synthés envoûtants, les rythmiques basiques, la basse nerveuse, les guitares déchirantes ou cristallines, le chant habité, écorché, caverneux… On pense à Bauhaus, Virgin Prunes, Joy Division (reprise "She's lost control") et, de ce côté-ci de la Manche, à Charles de Goal, Marc Seberg, Jad Wio. Ne soyons pas si nostalgiques : No Tears a tout à fait sa place en 2010 avec ses influences post-punk, cold wave, mais aussi rock, électro. "Fragments" est le 3e album après "Borderline" (2004) et "Obsessions" (2008).

VOLUMATIK
"Démo édition 2010"
CD 5 titres + DVD (clips, photos, plaquette…)
Sur le CD, ça tape fort dès "Somnambule", ça nous tient jusqu'à "Wait for me", on en redemande ! Rythmes infernaux, basses hypnotiques, sons triturés, voix entêtantes, guitare folle… Volumatik, c'est deux filles et deux garçons aux expériences multiples : musique, théâtre, danse, arts plastiques, vidéo… L'ensemble est explosif, inventif, joyeusement décalé. Cette double démo (version finalisée prévue fin 2010) permet d'apprécier leur talent créatif, leur volonté d'intégrer diverses formes d'expressions au sein d'un projet musical électro-pop. Un concert s'impose, pour vivre la dimension scénique !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire