jeudi 10 mai 2012

Tomislav, avant le départ


Après l'excellent six titres folk "J'y vais, j'en reviens" de 2007, le jeune artiste francilien a continué sur sa lancée, enchaînant les concerts, ajoutant de nouvelles chansons à son répertoire.

Peu à peu son album s'est construit, le voilà aujourd'hui finalisé : "Avant le départ" est sorti le 3 avril 2012, un concert a eu lieu ce soir-là au Sentier des Halles spécialement pour l'occasion.

En mars, pour la version net du magazine Longueur d'Ondes, nous avions posé quatorze questions à Tomislav, autant que de titres à son album.

  
1/ "Avant le départ" sort le 3 avril 2012, dans quel état d'esprit te trouves-tu ?

Extatique parce que c’est la première fois que je sors un album. J’apprends chaque jour et j’ai hâte de le faire découvrir et de le défendre un peu partout.

2/ Depuis combien de temps y travailles-tu ?

J’ai commencé en 2008/2009 avec des premières moutures studio qui ne m’avaient pas totalement convaincu. Du coup j’ai laissé reposer et j’ai repris à l’été 2010 avec des musiciens, avec une vraie idée de comment je voulais qu’il sonne. Entre la tournée et les enregistrements, il a fallu un an pour tout faire.

3/ Peux-tu décrire tes méthodes de travail, les différentes étapes qui ont été nécessaires jusqu'à la finalisation de ton projet ?

J’enregistre beaucoup de musiques, à peu près tous les jours. Les textes, je les écris par sessions et ensuite je joue les chansons sur scène. Je ne fais pas vraiment de choix, les chansons s’imposent d’elles-mêmes ou pas. Et finissent par conséquent sur l’album.

4/ Dans quelles circonstances as-tu rencontré Stéphane Mellino ?

J’ai participé à un tremplin en Picardie mis en place par Michel Deshays, qui est chanteur par ailleurs et qui a aussi collaboré à l’album. Stéphane Mellino faisait partie du jury et pour moi c’était un rêve de gosse de le rencontrer.

Nous nous sommes revus plusieurs fois par la suite et en exposant les difficultés par rapport à la réalisation de l’album, il a proposé son aide. Bosser avec lui a été un grand moment.

5/ Quelles ont été tes influences dans l'enregistrement, le mixage de ton album ?

J’avais en tête trois albums, le dernier album de G.Love "Fixing to die", le premier de -M- pour les arrangements et "Harvest" de Neil Young.

6/ Tu es d'origine croate, Tomislav est ton vrai prénom. Vas-tu souvent en Croatie ?

Pour être tout à fait exact, je suis né en France, ce sont mes parents qui sont arrivés ici dans les années 60. En revanche je vais très régulièrement en Croatie, car j’y ai de la famille et des amis. D’ailleurs, en 2012/2013, ce sera l’année de la Croatie en France.

7/ Quels souvenirs as-tu gardé de ton pays d'origine ?

Je garde le souvenir de vacances d’été pleines de touristes quand j’étais petit, puis de la guerre, des chars blancs de l’ONU et après la guerre, d’un pays qui tente de se reconstruire.

8/ Quelle place a la Croatie dans ton inspiration, tant dans les textes que dans la musique ?

Dans ma famille, on écoute le folklore croate depuis que je suis tout petit, c’est donc une musique qui m’a construit en tant qu’artiste au même titre que le blues ou le rock, c’est donc naturellement que je chante aussi en croate sur scène.

9/ Tu proposes des concerts avec une formule incluant la dégustation de spécialités culinaires croates, peux-tu en dire quelques mots ?

Les apéros concerts d’inspiration croate et la formule cabaret soupe, c’est une idée de Chrystèle, ma manageuse, pour proposer un plus par rapport à un simple concert tout en restant cohérent avec ce que je suis,  un artiste amateur de vin croate, mais pas seulement.

10/ Tu es auteur compositeur interprète, tu joues sur scène en "one man band", tu as fait ton album (pratiquement) tout seul… Est-ce par choix ? Pourquoi ?

Au départ, les musiciens avec lesquels je voulais jouer n’étaient pas disponibles. Avec le temps, c’est devenu un parti pris artistique. Aujourd’hui je varie les formules : je continue de me produire seul mais je suis parfois accompagné de Mehdi Messaoudi à la batterie.

Du coup ça me permet d’explorer toutes les facettes sur scène, le côté punchy et le côté poésie. Mehdi figure aussi sur l’album, ainsi que François-Xavier Maigre au piano et Vincent Machoel au saxophone.

11/ As-tu mené cette année des ateliers d'écriture à l'école, en prison, comme ce fut le cas précédemment ?

Cette année je travaille dans un collège de l’Ile-Saint-Denis via "ZEBROCK au BAHUT" et je continue les interventions en prison à Fleury-Mérogis via Le Plan. Je suis allé à la maison d’arrêt de Nevers grâce au Café Charbon.

12/ Qu'as-tu tiré de ces expériences ?

Ça m’apporte de travailler avec d’autres pour partager et me nourrir de tout ce qu’il y a d’humain et de sensible en chacun d’entre nous. Faire de l’artistique dans un lieu comme une prison, c’est tellement antinomique que c’en est réjouissant !

13/ Le concert du 3 avril 2012 au Sentier des Halles fêtera la sortie de ton album "Avant le départ". Quels vont être tes projets jusque fin 2012, voire au-delà ?

Jusque fin 2012, je souhaite continuer à tourner à un rythme soutenu, parce que c’est la raison pour laquelle je fais tout ça : aller vers les autres, provoquer les rencontres. Je vais en Angleterre sur un festival en juin. Il y aura des dates dans toute la France et même à la Réunion avec RADAR, une association locale sur un échange avec RIT.

En 2013, j’aimerais bien aller au Québec, j’ai aussi un projet de concerts de salon en Floride. C’est un État dans lequel les concerts d’appartement sont très répandus. J’en fais moi-même beaucoup en France, c’est l’opportunité de rencontrer le public de façon privilégiée.

14/ Si tu as des précisions, quelque chose à rajouter ?

Soyez curieux, sortez de chez vous, allez découvrir sur scène des artistes que vous ne connaissez pas ! Merci à vous Longueur d’Ondes de participer à cette découverte depuis 30 ans… Et BRAVO, bon anniversaire.



Concerts parisiens programmés prochainement :

-Mardi 15 mai à l'Espace Jemmapes avec François Gaillard

-Mercredi 6 juin au Zèbre de Belleville avec Whisky Baba

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CHRONIQUE POUR LO #63 :

TOMISLAV
"Avant le départ"
(1001 Facettes / Socadisc)

Depuis les six chansons folk de "J'y vais, j'en reviens" en 2007, le musicien francilien a enchaîné les concerts, animé des ateliers d'écriture à l'école ou en prison, travaillé sur son album avec patience et détermination. Tomislav a  mis le temps de son côté, avançant pas à pas, seul maître à bord. Si la formule acoustique chant, guitare, harmonica, grosse-caisse et charley est très présente sur les quatorze titres, il y a aussi des plages plus étoffées, avec de belles orchestrations : le piano de "James Dean", les guitares électriques de "La fille du train", la batterie du "Temps est à la fête"… Nous aimons beaucoup "Y'a pas mort d'homme", coécrite avec un détenu, et "Tebi majko misli lete" ("Mes pensées s'envolent vers toi"), chanson traditionnelle croate. Le projet s'est enrichi de la collaboration avec Stéphane Mellino sur les titres "Comme une balle" aux rythmiques enlevées et "Fille de ce pays", profondément blues.