dimanche 28 août 2016

Promenade

Trilogie de la maison 1/3

Je me suis réveillée bien avant les autres. Debout, en silence, j'ai enfilé mes bottes, mis un gilet par-dessus ma veste de pyjama et je suis partie me promener aux alentours de la maison. Ici, les chemins sont de terre, herbus ; je sens déjà la rosée s'immiscer dans mes courtes bottes.

C'est l'aube, la lumière est bleutée. Je respire l'air frais et je marche, contemplant la nature que je surprends, encore en plein sommeil. Je distingue les arbres, noirs, immenses, au-dessus de ma tête, et les champs qui s'enfoncent, au loin, dans l'obscurité. Le chemin est tout droit. Je le suis des yeux jusqu'à le voir disparaître.

La nuit se retire peu à peu, les oiseaux entament une mélodie joyeuse, entêtante, une ode à la vie… Je suis vivante, je me sens exister au milieu de cet univers familier où je conduis mes pas. Là-bas, une ferme : celle où nous allons chercher le lait, les oeufs.

Plus loin quelques maisons, des prés immenses avec des vaches, de hauts buissons de mûriers. Le puits, danger tout proche, et cette vieille machine agricole rouillée que j'ai toujours vue ici, échouée, émergeant à peine des grandes herbes. Son siège est confortable et de là, je domine un océan de verdure.

Le soleil diffuse bientôt une couleur orangée, teintant tout ce qu'il touche de ses rayons encore pâles. Des nappes de brume planent au ras du sol, donnant un air étrange au monde qui m'entoure. Je bats des mains, émerveillée par ce fabuleux spectacle qui s'offre à mes yeux d'enfant.

C'est l'été. Il va faire beau, aujourd'hui. Bientôt j'ai faim, je rentre. Mes pieds sont froids, l'eau fait du bruit dans mes bottes. Les autres seront sûrement levés, je pense au réconfort d'un grand bol de chocolat chaud.

« Promenade » a été publié précédemment sur Hautetfort (avec « Première fois » et « En sueur ») dans « Trilogie du réveil ».

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