jeudi 31 mars 2016

Six p'tits chats

Printemps 2016
La petite crème boulotte n'en reste pas moins élégante.


La vieille coriace chauffe sa couenne au soleil.


L'ombrageux psychopathe respire la sérénité.


Monsieur Patate fête son retour sur ma terrasse.


Mademoiselle Pirouette est toujours aussi photogénique.


Ce beau spécimen vient d'arriver dans la résidence.

lundi 28 mars 2016

Charles de Goal + Infecticide + Komplikations à Mains d'Œuvres


Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) offre un dépaysement à peu de frais de l'autre côté du périph, même en dehors des jours d'ouverture de ses célèbres "Puces".

Arrivée en avance ce jeudi 17 mars 2016, je débusque deux nouveaux M. Chat sur des rideaux métalliques baissés, rue Voltaire et rue des Rosiers, lors d'une balade dans le quartier. Je bois deux cafés allongés au Clair de Lune, bar-restaurant péruvien, où je me promets de revenir pour goûter à ses spécialités gastronomiques. C'est au 71 avenue Michelet.



Entrons maintenant dans le vif du sujet. À dix-neuf heures pétantes, je me présente rue Charles Garnier, à Mains d'Œuvres, où je salue les membres du groupe à l'honneur ce soir-là : Charles de Goal au grand complet, sur le pied de guerre pour sa fameuse "release party" en l'honneur du double album "Mobilisation + Résistance", tout juste sorti. C'est aussi la Saint Patrick et l'anniversaire de Mat (38 ans), le batteur.

Patrick Blain, justement, le "Général" en personne, affirme que ce sera certainement "le" concert avec les compos les plus actuelles, au risque d'en décevoir quelques-un(e)s. Certes, excepté les légendaires "Labyrinthe", "Synchro" et "Kling Klang", tous les autres titres, joués tambour battant, proviennent de l'album "Restructuration" (2008) et, of course, du dernier double LP, mais c'est pour notre plus grand plaisir ! De quoi satisfaire un public avide de pogos, de bières et de sensations fortes.

Mains d'Œuvres, Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis


Eric Stil s'emploie, dans la salle du bar-restaurant, à distiller une ambiance DJ 80's electro cold new wave, avant l'ouverture de la salle de concert pour les Liégeois Komplikations puis les Parisiens Infecticide, deux groupes avec lesquels Charles de Goal a déjà partagé des scènes. 

Pour le set de Komplikations, j'ai oublié d'enfiler mon polo Fred Perry, mon pantalon cintré et mes Docs basses mais bon, n'a pas le look qui veut. L'uniforme éboueur et sac poubelle d'Infecticide me sied mieux, leurs textes décalés en français aussi. Je découvre avec une joie non contenue "Mourir c'est nul", "Bagarre générale" (album "Chansons tristes"), "Les animaux sauvages", "Farandole" (album "Poil de cœur"). Ça dépote grave !

Charles de Goal est en super forme ! Après une intro reprenant le thème d'"Obsolescence programmée" qui nous fait avoir une pensée émue pour Jean-Philippe Brouant, le batteur subitement décédé il y aura deux ans en juin, ça enchaîne avec "7x", "Extinction", "Zigzag", "À feu et à sang"... Jean-Philippe avait joué là, à Mains d'Œuvres, le 15 mars 2014, pour la réédition de l'album "Algorythmes".

À en juger par les mines réjouies du public, il n'y aura pas de mécontent(e)s concernant la set list proposée. Tout le monde se laisse embarquer sous l'orage électrique, les sons cinglants, les voix percutantes, la noirceur provocante, la rage désespérée.

L'on attendra encore un peu pour s'offrir le double LP en CD, le stock n'étant pas arrivé. Beaucoup repartiront avec le vinyle collector "Mobilisation + Résistance" emballé d'un papier doré sur une face et argenté sur l'autre, genre couverture de survie. Oui car il faut bien vivre, survivre aussi parfois. Garder le cap dans l'urgence et la détermination, rester debout quoi qu’il arrive, monter à l'assaut, lutter contre les éléments.

Pour avoir une vision des choses bien différente de la mienne, lire le compte rendu de Matttbrrr au sujet de la même soirée.

Au risque de me répéter, mais c'est pour la bonne cause :
Tout sur Charles de Goal sur Hautetfort puis ici-même sur Blogspot.

Komplikations, Liège, Belgique



Infecticide, Paris








Charles de Goal, Paris, Release Party








 














samedi 26 mars 2016

Dix ans de blog


Le 26 mars 2006, je publiais mon premier article sur Hautetfort consacré au concert de Detchko et des Hurlements d’Léo à File 7 (Magny-le-Hongre).

D’autres comptes rendus avec photos suivront dans la foulée : Jad Wio au CFPTS de Bagnolet, Orange Blossom à la Cigale, Lizard Queen et A.S. Dragon aux Cuizines (Chelles), le fameux come-back de Charles de Goal à la Flèche d’Or, Camille au Cirque d’Hiver, Claire Diterzi à l’Européen, la fête Longueur d’Ondes au Nouveau Casino et à la Guinguette Pirate (maintenant Dame de Canton), une soirée rock au théâtre Luxembourg de Meaux, The Sisters of Mercy au Zénith de Paris, Bauhaus au Bataclan, Rhesus et Mansfield. TYA à File 7, Charles de Goal au Klub…

J’insère progressivement des textes personnels : souvenirs d’enfance, d’adolescence, émotions musicales, fictions, nouvelles noires, humeur du jour, poèmes, chansons…, issus principalement de mes séances en atelier d’écriture, ou plus anciens, car j’écris depuis longtemps. Il y aura bien évidemment une place pour les portraits de chats, les photos de vacances, les festivals, les fêtes à la Ferme du Buisson que je fréquente assidûment à cette époque.

En 2006, je fais mes premiers pas dans le journalisme musical, avec le Transistor et Sur la même Longueur d’Ondes. Je publie sur mon blog les chroniques, les reportages, les entretiens, les articles…, que j’écris pour ces magazines, toujours après leur date de parution, bien sûr. Je suis active, très impliquée.

Petit changement en 2010, je crée un nouveau blog sur Blogspot. J’y poste le même genre de choses, la musique ayant toujours une part essentielle dans mes activités. Davantage de photos, d’une façon générale. Des textes sur mes chats, des trilogies, des chroniques libres de toutes normes rédactionnelles, des évocations du Café-Musiques La Cigale Musclée (Épernay), des récits de voyage. Je fréquente le festival de la Ferme Électrique (Tournan-en-Brie), je m’intéresse d’un peu plus près à la scène jazz.

Eh bien voilà. Putain, dix ans. Dans la gueule, sur la face. Je n’étais déjà plus une jeune fille, mais là, je fais les frais du temps qui passe. La question que je me pose aujourd’hui, c’est, à la façon de Robert Guédiguian : « On arrête ou on continue ? » À côté du blog, je n’ai jamais ouvert de compte Facebook et il y a bien longtemps que ma page Myspace est obsolète, figée quelque part en 2008.

Alors ? J’arrête ou je continue ? J’intègre comme tout le monde les réseaux sociaux ou je persiste à pratiquer l’Internet en autiste ? J’ai d’abord une tonne de textes à mettre en ligne, avant de boucler la boucle, définitivement. 

jeudi 24 mars 2016

Retrouvailles

Lettre ouverte

Chère Claudine,

Ta lettre est arrivée il y a presque un mois déjà, mais voilà seulement que je trouve le temps pour te répondre.

Alors donc tu étais au théâtre le même soir que moi ? Comment avons-nous fait pour ne pas nous y croiser plus tôt ? Je le fréquente assidûment, ce théâtre, depuis que je suis revenue vivre ici, dans cette ville où nous avons été longtemps amies… Surtout à l'adolescence. J'aimais bien nos discussions, à cette époque, nos discours enflammés, nos échanges d'idées passionnés…

Après nous nous sommes mariées, nous avons eu des enfants, des responsabilités, nous n'avions plus le temps de nous voir, de sortir. La vie nous a séparées, accentuant nos divergences, nous n'étions plus aussi tolérantes, aussi compréhensives, l'une par rapport à l'autre. Nous nous sommes laissé bouffer, sans jamais prendre le temps de respirer, élevant nos enfants, gérant nos problèmes d'éducation, de couple, de travail, d'argent, de maladie…

Quand nous avons cessé de nous voir, je n'étais pas lassée, plutôt exaspérée par tes prises de position extrêmes. Moi, j'avais d'autres chats à fouetter, d'autres choses à penser, je me débattais déjà du mieux que je pouvais pour faire tourner la maison.

Alors quand je vous invitais chez moi, toi, ton mari, tes enfants (si bruyants il est vrai), j'aurais aimé entendre parler d'autre chose que de tes idées révolutionnaires, de l'apéro au digestif ! Tu ne laissais plus la parole aux autres ! Tu nous clouais le bec sans nous laisser en placer une ! Tu nous déclamais des tirades à n'en plus finir sur la lutte des classes, les méfaits du capitalisme, les gentils ouvriers exploités et les méchants patrons profiteurs… Tout ça me semblait tellement naïf, dépassé !

Ne sois pas fâchée ! Je ne fais que te retranscrire mon état d'esprit de l'époque. Moi aussi, de mon côté, je suis allée loin, à ce moment-là, dans mon degré d'intolérance. Je ne supportais plus rien, j'avais les nerfs à vif du matin au soir, il y avait ces nuits trop courtes, cet état d'épuisement permanent…

Mais il fallait tenir, je n'avais pas le choix ! Toi non plus, tu n'as pas eu le choix, sans doute ? J'ose espérer que tu as véritablement changé, que tu as mis, comme on dit, de l'eau dans ton vin. C'est, en tout cas, ce que tu me dis dans ta lettre. Avec le temps, on se bonifie !

Je ne m'attendais pas à avoir de tes nouvelles, cela m'a vraiment étonnée et agréablement surprise ! Je pensais que tu avais quitté la ville, j'ai su que ton mari était au chômage, qu'il avait du mal à retrouver un poste, que vous alliez très certainement déménager…

Nous, c'est ce que nous avons fait, nous sommes partis, presque du jour au lendemain. Mon mari a eu l'opportunité d'une belle promotion, ça ne se représenterait jamais, nous avons opté pour le changement, une vie différente dans le sud de la France.

Ça n'a pas été toujours simple, il a fallu s'acclimater, mais je ne regrette rien. Nous avons passé de merveilleux moments, avec nos trois filles, dans cette grande maison avec vue sur la Méditerranée.

Nous avons eu une belle vie de famille, surtout quand les filles ont été plus grandes, qu'on a pu les emmener partout avec nous. Nous avons fait des voyages magnifiques ! C'était bien, tout ça, mais c'était avant, avant que tout ne bascule, avant que tout ne s'effondre. Est-ce que tu as su ? On t'a mise au courant ?

Après ce qui est arrivé, il y a bientôt deux ans, je suis remontée vivre ici, où il me reste un peu de famille, mon frère, une tante, du côté de mon père. Les filles avaient déjà quitté la maison, elles étaient étudiantes, nous leur avions acheté un appartement sur Montpellier.

Elles sont restées là-bas, c'était déjà assez difficile pour elles, pas la peine de les arracher à une région où elles avaient passé la majeure partie de leur vie. Elles y ont leurs amours, leurs amis, leurs repères. Sûr, ce n'est pas évident pour moi de les voir si peu, à présent. Mais c'eût été insoutenable de rester là-bas, vraiment.

Je vis mieux ici, là où je suis née. Tant bien que mal, je tente de m'y reconstruire… Je descends par le train aux vacances, je passe une semaine entière avec mes filles, elles me sortent, me cajolent, ça me fait du bien.

L'aînée, qui avait un rendez-vous à Paris pour son mémoire de fin d'études, est venue quelques jours chez moi début mars. D'ailleurs, à cette occasion, nous sommes allées au théâtre, c'est là que tu m'as aperçue… Je ne sais pas, si moi-même, je t'aurais reconnue. Ma vue baisse, je  dois changer de lunettes !

C'est une bonne chose, que nous nous soyons retrouvées. Je suis vraiment touchée. Nous allons avoir tant de choses à nous dire quand nous nous reverrons ! Car nous allons nous revoir, c'est aussi ce que tu souhaites, n'est-ce pas ?

Passe-moi un coup de téléphone quand tu auras cette lettre, je te laisse mes coordonnées ci-dessous. Viens boire un thé, un soir vers cinq heures, nous aurons tout loisir de refaire connaissance.

Anne

lundi 21 mars 2016

Léa, vingt ans neuf mois


Après quelques inquiétudes concernant sa santé fin février (la semaine précédant mon départ au Col de la Faucille), un passage obligé chez le vétérinaire avec consultation approfondie, échographie et administration de cachets pendant dix jours, la bête a repris du poil et sa niaque habituelle.

Léa a aujourd'hui vingt ans neuf mois et demain, c'est sa fête ! La vie avec elle (et avec les deux autres que je chéris tout autant) est un enchantement quotidien. Je savoure sa présence sous mon toit, tous ces moments précieux passés ensemble, tous ces petits rituels installés entre elle et moi, rythmant la journée, du réveil au coucher. La nuit, aussi, quand je la sens près de ma tête, roulée en boule, toute frémissante.

Sacrée Léa. Elle s'est prise de passion, sur le tard, pour le lavabo de la salle de bains (elle exécute un parcours gymnique tout en tractions afin d'y accéder) et l'eau du robinet, dont elle n'a de cesse de boire le filet que je laisse couler pour elle, jusqu'à s'entrucher et se mettre à tousser. Ben voilà, c'est malin ! 

Vas-y Léa, fais-toi plaisir ! On n'a pas tous les jours vingt ans ! Je t'achète des petites terrines carrées et des sachets d'émincés pour te donner de l'appétit, les deux autres en profitent par la même occasion... J'aime te voir manger, je sais que si tu rechignes avec la nourriture c'est qu'il y a un problème qui s'annonce, alors mon cœur se serre...

Tout va bien, pour le moment. La paix sur Terre, avec mes trois félins de caractère, la petite crème boulotte, l'ombrageux psychopathe, la vieille coriace.