mercredi 29 janvier 2014

Gilbert Gilbert force le respect

Gilbert Gilbert
« Faisez comme si j’étais pas là… »
Paulydort International

Dans le monde de la musique et plus particulièrement dans le (petit) territoire hexagonal de la chanson à texte, il y a une majorité d’amateurs qui se prennent pour des génies, et seulement quelques professionnels talentueux, novateurs, sachant rester humbles en toute circonstance. Quitte à ne pas participer à la grande foire hypocrite que sont devenues (qu’ont toujours été ?) les Victoires de la Musique.

Il y a aussi ce phénomène ingérable qu’est Gilbert Gilbert, nommé six fois (six fois de trop) à ces fameuses Victoires 2014, dans les catégories « Artiste interprète masculin » (peut-on franchement parler, dans son cas, d’interprétation ?), « Album de chansons » (le sien s’appelle « Faisez comme si j’étais pas là… »), « Chanson originale » (l’originalité est-elle vraiment au rendez-vous dans des titres comme « Rimbaud t’es beau, Verlaine je t’haine » ou « Faut qu’j’te  r’voye » ?). Pour clore le tout, la catégorie « Vidéo clip » le voit aussi nommé deux fois (c’est vraiment donner de la confiture à un cochon) avec le consternant « J’ai monté aux rideaux » et l’effroyable « J’y vais vite aux cabinets ».

Le vendredi 14 février 2014 (jour de la Saint-Valentin), le pire se prépare donc au Zénith de Paris, car à coup sûr, Gilbert Gilbert va rafler un max de Victoires, au détriment d’artistes plus méritants mais moins médiatiques, pour la plus grande joie de son porte-monnaie et de celui de sa maison de disques. Cela dit, l’année sera vite passée, et les professionnels de la musique s’enticheront vite d’une nouvelle vedette à exploiter jusqu’à la moelle, reléguant Gilbert Gilbert dans la catégorie des « gloires passées ».

Effectivement, nous pourrons tout aussi bien faire comme si Gilbert Gilbert n’était pas là, comme s’il n’avait jamais existé, comme si jamais personne n’avait parlé de lui et ne l’avait hissé si haut en criant au génie. Sa verve spirituelle ne nous manquera pas, ni ses verbes d’ailleurs, qu’il conjugue si savamment, de cette façon qui n’appartient qu’à lui, surtout pas au Bled, ni au Bescherelle.

Oui, Gilbert Gilbert force le respect (pet) avec un album (inutile) qui fleure bon le terroir, remettant au (mauvais) goût du jour cette image bien franchouillarde du coq qui chante sur un tas de fumier. Vive la chanson française, les textes intellectuels, la musique inventive et de qualité.

Rendons ici hommage à tou(te)s ces artistes oublié(e)s des radios et des télés qui mènent leur petit bonhomme de chemin en vendant honnêtement leurs disques, en donnant d’excellents concerts dans des salles certes moins réputées mais tout aussi crédibles, offrant à notre écoute des paroles attachantes, qui certes ne changeront le monde mais qui pourront réveiller nos âmes endormies.

samedi 25 janvier 2014

77 Connexion à File 7


Non, 77 Connexion n'est pas le nom d'un groupe, c'est celui donné aux rencontres entre les différents acteurs de musiques actuelles en Seine-et-Marne. La première édition a eu lieu vendredi 17 janvier, dès 19 h, dans la salle "Côté Kfé" de File 7 (Magny-le-Hongre), avec pour cadre un apéro convivial, informel et chaleureux.

La soirée a continué ensuite dans la grande salle, pour trois concerts gratuits époustouflants, à commencer par le fameux trio math-rock Jean Jean, suivi du collectif metal/trip hop très théâtral La Nébuleuse d'Hima, pour finir en beauté avec le quintette parisien Örfaz et son dub (électro dub/dubstep) fascinant.

Un prochain rendez-vous, ouvert à tous-toutes, sous forme d'un apéro-rencontre, est prévu le mercredi 19 mars 2014 à 19 h aux 18 Marches (Moissy-Cramayel) avec, pour thème : "Le contexte d'un projet de musiques actuelles... ou pourquoi tout n'est pas si facile", en compagnie de Grégory Jurado (ancien directeur des Cuizines de Chelles et ex-président du réseau Pince Oreilles).

Jean Jean

La Nébuleuse d'Hima

Örfaz

File 7

Les 18 Marches

Les Cuizines

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

Jean Jean

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

La Nébuleuse d'Hima

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

Örfaz

mercredi 22 janvier 2014

Les grands moyens

Ce soir, il a peur. Il ne sait pas ce qui va l’attendre quand il rentrera chez lui. Chez lui, ce n’est plus vraiment « chez lui ». Il s’y sent moins bien qu’avant. Avant, quand il vivait seul. Quand elle ne venait que le week-end, et c’était bien suffisant.

Depuis qu’il lui a proposé de l’héberger, elle est là tout le temps. Elle se trouvait dans une passe difficile, c’était légitime qu’il l’aide à s’en sortir ! C’était du dépannage, ça ne devait pas durer. Mais la situation s’éternise et rien ne change. Elle aurait même tendance à se dégrader.

Il ne supporte plus sa présence incessante, ni le matin quand il se prépare pour aller travailler et qu’elle dort encore, ni le soir quand il revient crevé et qu’il la trouve devant l’ordinateur ou devant la télé, les yeux hypnotisés par l’écran dans le meilleur des cas, ou alors dans un état comateux, affaissée sur la chaise de bureau ou allongée sur le canapé.

Pitoyable, pense-t-il. Affligeant, consternant, misérable. Il ne sait plus quoi faire pour éviter le naufrage, son naufrage à elle, car lui refuse de couler, de se laisser entraîner ; il résiste, tente de l’aider par tous les moyens possibles, de rester positif.

Elle habite chez lui, dorénavant, depuis bien trop longtemps. Elle habite chez lui : n’ayant pas assez d’argent pour louer un appartement, elle n’a pas d’autre endroit où aller en ce moment. Elle fait quelques courses, de temps en temps ; elle améliore le quotidien, comme elle lui dit, en souriant. Ça, c’est quand elle est bien lunée, quand elle a envie de lui faire plaisir.

Il lui arrive même de cuisiner pour lui. Elle s’avère alors plutôt bonne cuisinière. Il apprécie ses petits plats, que lui n’aurait ni la patience ni le courage de faire. Il la complimente, l’engage à cuisiner plus souvent, mange goulûment le saumon en papillote avec son riz sauce safranée, ou le rôti de porc aux pruneaux et sa purée aux truffes…

Quand il lui a ouvert sa porte, il pensait que c’était transitoire, qu’elle allait vite trouver un nouveau job. Il se voyait même quitter son petit appartement pour en louer un plus grand avec elle, ou une petite maison, à la campagne. Maintenant, ce qu’il souhaite, c’est qu’elle trouve à se loger ailleurs que chez lui, qu’elle prenne toutes ses affaires, qu’elle s’en aille, qu’elle le laisse tranquille.

De job, elle n’en a toujours pas trouvé. Ça ne va jamais, c’est trop loin, c’est sous-qualifié, c’est fatigant, ce n’est pas assez payé… Il lui dit que malgré la situation économique désavantageuse, il y en a quand même, du travail, qu’il suffit de chercher sérieusement, qu’il faut faire des concessions. C’est le lot de tout le monde, non ?

A-t-elle bien étudié toutes les possibilités du travail en intérim ? N’aurait-elle pas envie d’entamer une formation ? Il l’engage sur de nouvelles pistes, lui propose de nouvelles idées pour orienter ses démarches. La plupart du temps, elle l’envoie balader. Elle s’énerve, il s’énerve, le ton monte, ça éclate, ils se hurlent dessus, c’est insupportable. Il claque la porte, va faire un tour, passe la nuit chez un copain…

Quand il revient, le lendemain, elle se montre gentille avec lui, elle s’excuse, elle lui promet de faire des efforts, de tout mettre en œuvre pour décrocher quelque chose. Un stage, des ménages, de la manutention… N’importe quoi, pourvu qu’elle ait du travail. Il acquiesce, l’encourage à nouveau, il la serre dans ses bras, il l’embrasse.

Combien de temps encore va-t-il devoir payer seul le loyer, l’électricité, l’abonnement à Internet, l’assurance voiture ? Car il lui prête sa voiture, si elle en a besoin. Il y a l’essence, aussi. Et les courses du quotidien, pour l’alimentation, l’entretien de l’appartement…

C’est qu’il n’a pas un gros salaire. Oh, suffisamment pour vivre correctement, partir en vacances une semaine l’hiver à la montagne, quinze jours en été à la mer… Il a son abonnement annuel au club de sport, il s’offre quelques sorties, des soirées entre copains ou collègues de travail, s’achète des vêtements neufs deux fois par an, pendant les soldes…

Il ne se plaint pas, non. Il n’est pas malheureux. Au début, ça lui était égal, de tout payer. Elle était dans une mauvaise passe, il lui rendait service, il lui apportait son soutien, en attendant mieux. Il pensait sincèrement que les choses allaient s’arranger pour elle, pour eux.

Maintenant elle s’incruste, elle se cramponne ; pas moyen de lui faire lâcher prise. Une tique, voilà ce qu’elle est. Une assistée, une handicapée sociale. Peut-elle encore changer ? Veut-elle vraiment changer ? N’est-il pas trop tard ?

Au fur et à mesure que les jours passent, il doute qu’elle fasse les efforts nécessaires, qu’elle ait l’énergie pour se prendre en main, qu’elle ait l’envie de prendre soin d’elle. C’est dramatique. Sans cesse il range derrière elle, sans cesse il fait la vaisselle qu’elle a laissée dans l’évier, sans cesse il fait des lessives car le panier à linge déborde.

Elle n’est même pas capable de faire ces gestes élémentaires pendant ses journées passées à la maison : mettre du linge dans la machine, la faire tourner puis l’étendre… Sans cesse il nettoie le sol, sali par ses allées et venues à l’extérieur : elle sort sans arrêt pour fumer. Quand il est présent, tout du moins. Car il sait qu’elle fume à l’intérieur, les fenêtres grandes ouvertes, les jours où il est au travail.

Elle fume, elle fume, elle ne peut s’en passer. Elle aime fumer, que ce soit nocif elle s’en fiche, du moment que pour elle, cela soit un plaisir. Les paquets coûtent cher, le prix augmente ? Tant pis ! Elle réduit légèrement sa consommation si les finances viennent à manquer et s’y remet de plus belle dès qu’elle a une rentrée d’argent. Quand elle n’a plus rien, elle lui quémande, larmoyante, la valeur d’un paquet.

Elle touche une mince allocation chômage, environ quatre cents euros, lui a-t-elle dit. À raison d’un paquet par jour à sept euros l’unité, les comptes sont vite faits : (7 x 7) x 4 = 196, soit la moitié de ses maigres revenus. L’autre moitié est consacrée aux transports, à quelques courses, quelques effets personnels… Et au reste.

Il pense à cette époque pas si ancienne où les femmes restaient à la maison pour s’occuper du foyer tandis que les hommes partaient travailler, gagner l’argent du ménage. Personne n’y trouvait à redire, il y en avait assez pour deux, l’on pouvait louer un grand appartement, ce n’était pas les tarifs d’aujourd’hui.

Lui, avec son salaire d’aide comptable, il n’a jamais pu envisager d’autre logis qu’un studio, comme celui qu’il a actuellement. Tout seul, ça peut aller, ça lui suffit ! Mais à deux, avec cette femme qui lui rend la vie infernale, qui ne fait rien de ses journées, à part…

Faire un enfant ? Ils y avaient pensé. Ç’aurait été une solution transitoire, alliant l’utile à l’agréable. Un enfant leur aurait permis d’obtenir un autre appartement, avec un couloir, une cuisine, un salon, deux chambres, les WC et la salle de bains séparés, peut-être un balcon, ou une terrasse…

Attendre cet enfant, tous les deux. Qu’elle prenne soin de sa santé, qu’elle cesse de fumer et tout le reste. Puis s’occuper du nouveau-né, se consacrer tout entière à lui, oublier un temps ses recherches d’emploi, aimer pleinement ce petit être qu’ils auraient fait ensemble, fonder une famille… Mais ça n’a pas marché. Elle n’est jamais tombée enceinte, elle ne le souhaitait pas tant que ça, cet enfant avec lui, de toute façon. Égoïste, nombriliste, irresponsable.

Ce soir, il a peur. Il ne sait pas ce qui va l’attendre quand il ouvrira la porte en arrivant chez lui. Elle pourra être calme, câline, charmante. Elle l’aura peut-être attendu pour le dîner, la table sera mise, les bougies allumées, les plats prêts à réchauffer. Ou alors, elle sera encore en pleine création culinaire, la cuisine mise sens dessus dessous, et elle tourbillonnant, en plein milieu, entre les plats, le four et les casseroles, apparemment contente de le voir.

Ce qui le mettra en alerte, cependant, ce seront ses questions. Ce n’est pas qu’il n’aime pas qu’elle le questionne, au contraire ! Par contre, si elle commence à lui poser et à lui reposer deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois les mêmes questions, sans vraiment écouter ses réponses, il saura que même si tout paraît à peu près normal, elle n’est pas dans son état normal. Et là…

Il se peut aussi qu’il la trouve devant son écran d’ordinateur ou devant la télé, le regard dans le vague ou les yeux carrément fermés, quand elle n’est pas en train de ronfler bruyamment, complètement partie, déconnectée, jouissant d’un sommeil lourd, illusoire, artificiel. Son réveil en sera d’autant plus pénible.

Chez lui, ce n’est plus vraiment « chez lui ». Il s’y sent mal, sur le qui-vive, autant dérangé par sa passivité, son oisiveté, son inertie, que par ses phases d’agitation verbales, gestuelles, parfois violentes. Il n’en peut plus, de ce qu’elle lui inflige ; la vie ce n’est pas ça !

Il sait qu’ils sont tous deux dans une impasse, qu’elle est en train de s’enfoncer, d’aller au fond du trou. Lui, il lutte constamment pour ne pas sombrer. Il a un mental fort, il tient le coup comme il peut. Il a tenté maintes et maintes fois d’inverser la tendance, de la faire revenir du bon côté, celui de la vie, des rires, des choses simples…

Un combat inutile, il s’en rend compte à présent. Cela dure depuis trop longtemps, c’est perdu d’avance ; ni rien ni personne ne pourra la faire changer si elle ne le désire pas elle-même. Et lui est coincé là, avec elle sur les bras, avec elle qui dégringole, qui l’entraîne avec lui, malgré tout, toujours un peu plus bas.

Un jour ou l’autre, il le sait, il lui faudra employer les grands moyens. Ça ne lui plaira pas, ça lui fera du mal, mais il le faudra bien. Tant pis pour elle. Il devra en passer par là : c’est la seule solution qu’il ait trouvée, pour sa propre survie.

samedi 18 janvier 2014

Transistor #41

Voilà, on le trouve dans de nombreux lieux culturels de Seine-et-Marne, le premier Transistor de l'année 2014 ! Et si par hasard l'on décidait de rester au chaud plutôt que de sortir en concert ou d'emprunter livres, disques, DVD et autres à la médiathèque la plus proche, l'on peut toujours le lire en ligne, grâce à ce lien :
Au programme de ce Transistor 41 :
-l'édito engagé du bureau de l'association Pince Oreilles,
-les news du réseau Pince Oreilles, très fournies en ce début d'année,
-le live report de La Pépinière On Stage,
-les news de la scène musicale locale,
-dix chroniques, dont trois que j'ai écrites pour All Angels Gone, G.Nova et Taki,
-l'interview du groupe folk blues Cotton Belly's,
-à l'approche des élections municipales, le dossier spécial "Votons + de musique dans nos villes",
-l'agenda de toutes les structures adhérentes au réseau Pince Oreilles, de janvier jusque début avril.
Attention, les groupes du 77 peuvent s'inscrire pour la Pépinière 2014 jusqu'au 28 février 2014.
Tous les renseignements sont là :

Maintenant, mes chroniques !
-All Angels Gone : "Cinders and Sand"
-G.Nova : "Misen"
-Taki : "Nouvel Eldorado"
Bonne lecture, bonne écoute !
CHRONIQUE SCÈNE LOCALE (580 CARACTÈRES) :
ALL ANGELS GONE
« Cinders and sand »
CD 6 titres – One Hot Records
Le groupe post-rock frappe fort grâce à ce magnifique album enregistré avec l’orchestre philharmonique du COGE (Chœurs et Orchestres des Grandes Écoles de Paris). Le projet s’est concrétisé par une première session d’enregistrement (70 musiciens) en septembre 2012, pour une sortie du disque à l’automne 2013. « But one has my words », morceau fleuve de 16 minutes, oscille entre grand opéra électrique, prouesses vocales (Vincent et/ou Pauline) avec piano, violoncelle, cordes et vents en retrait ; puise autant dans la symphonie que dans la comédie musicale… Du très grand art !
CHRONIQUE SCÈNE LOCALE (580 CARACTÈRES) :
G.Nova
« Misen »
CD 5 titres – Autoproduction
Il faudra attendre février 2014 pour écouter le nouveau disque du trio, à présent habité par la voix de Yume (toujours au violon), qui ajoute une dimension aérienne à une musique déjà pleine de douceur et d’harmonie. Après « L’écorce sensible » en 2009, les musiciens sont allés au Japon et s’y sont inspirés d’endroits visités : les gorges de Takachiho ou le dôme de Genbaku, à Hiroshima. Ils emploient des haïkus (poèmes en trois vers) pour « Misen san » ou « Yuki no Furishikiru ». Le mélange traditions (shamisen, tsuzumi) et modernité (MAO) crée un beau parcours initiatique.

CHRONIQUE SCÈNE LOCALE (580 CARACTÈRES) :
Taki
« Nouvel Eldorado »
CD 8 titres – L’étoile noire
Jean-Baptiste Tandé, auteur, compositeur, interprète, multi-instrumentiste, est à l’origine du groupe Taki, quatuor éclectique, créatif, débridé. Après « L’orage gronde » en 2010 (EP six titres) voici « Nouvel Eldorado » et ses chansons entraînantes, frénétiques, nourries autant au jazz qu’à la folk music, au rock, à la country, à la musique improvisée ou africaine. Un mélange de styles très personnel, renforcé par des textes généreux, les saxophones facétieux de Jean-Baptiste Colas, la contrebasse charpentée de Rémi Habib, le jeu de batterie net et précis d’Alexis Nicolas.

mercredi 15 janvier 2014

Anne Cardona se marie !


Voici le mail que j'ai reçu d'Anne Cardona, adorable chanteuse pop folk parisienne, dont je suis le parcours depuis au moins cinq ans !

Liste de Mademoiselle Anne Cardona à compléter avant le 16 février:

- Une ménagère de 24 couverts Alessi, 245€

http://www.chemindetable.fr/tous-les-couverts-en-inox-menagere-mami-24-pieces-marque-alessi.html

- Une parure de lit complète "Caprice" en percale de coton Descamps, 458€

http://www.descamps.com/linge-de-lit/parure-de-lit-caprice-percale-de-coton.html

- Une cafetière De Longhi "Prima Donna" en édition limitée, 1499€

Delonghi ECAM 26.455.BWB Cinnamon Brown Edition Limitée MaxiPack

- Un album à sortir dans tous les bacs de France, produit par le réalisateur d'Etienne Daho, Miossec, Bashung, Renan Luce, Bénabar, Françoise Hardy, Brigitte Fontaine, Marianne Faithfull etc, 5€ 


A vous de choisir. 

Mais franchement, je serais vous je porterais mon choix sur quelque chose de sentimental
Quelque chose qui restera, un produit culturel par exemple.
Je ne sais pas, quelque chose que vous pourrez partager, qui vous fera plaisir aussi ... 

Et au fait, je ne me marie pas vraiment. Enfin pas tout de suite.
Pour se marier, il faut être demandée en mariage.
Et pour être demandée en mariage il faut une dote.
Et ma dote, ce sont mes chansons.
Et mes chansons, il faut les enregistrer sinon personne ne les entendra.
Et si personne ne les entend, aucun fiancé ne se présentera.
Et si aucun fiancé ne se présente je serai tellement triste que je ne pourrai plus jamais chanter...

CQFD.

*anne*
-- 
Merci soutiens ululeurs!
Aujourd'hui, mercredi 15 janvier 2014, grâce aux dons de ses ami(e)s, de ses admirateurs/trices, son projet est d'ors et déjà financé à 65 % ! ! ! 

J'ai, quant à moi, contribué au projet à hauteur de 25 €. 

Bravo, Anne ! ! ! Tu l'auras, ton album ! ! ! 

Et j'aurai le plaisir de bientôt l'écouter ! ! ! 

samedi 11 janvier 2014

La Pépinière On Stage

Le 13 décembre 2013, aux Cuizines de Chelles

On en parlait déjà en juin, de cette soirée réunissant les groupes de la Pépinière 2013 ! De jeunes pousses prometteuses (certaines ayant déjà fait du chemin) sélectionnées par les 28 adhérents du réseau Pince Oreilles, à voir dans les conditions du live, à raison de vingt minutes par prestation…
Le public est venu nombreux au rendez-vous. L’entrée est gratuite, c’est l’occasion de soutenir son groupe fétiche, de découvrir les autres ; les styles sont particulièrement variés, montrant la diversité de l’expression musicale en Seine-et-Marne.
Sur les dix groupes de la Pépinière 2013, neuf jouent ce soir ; comme cela peut malheureusement arriver, Fi/she/s a splitté. Tout est minutieusement organisé : trois scènes ont été installées, permettant de passer d’un concert à l’autre. À peine une formation a-t-elle fini de jouer ici, qu’un autre set commence ailleurs !
Le trio Why Not Cherie ouvre le bal dans la grande salle avec la guitare mélodique de Julien, la batterie de Franck et le chant puissant de la blonde Nasthasia, le tout agrémenté de samples et de rythmiques électroniques. C’est rock, soul, trip-hop, pêchu. Le groupe est accompagné par la salle de concert l’Empreinte, à Savigny-le-Temple. Un album est en préparation (avec l’orchestre philharmonique de Torcy) pour septembre 2014.
Le trio suivant est Sparky In The Clouds qui séduit l’auditoire du Club (espace situé en face du bar) par son esprit assurément « pub anglais », son énergie communicative, ses belles harmonies vocales mêlées à celles d’une guitare folk, blues, jazz. Le groupe est né de la rencontre des sœurs Perkins (Miranda et Bryony), citoyennes britanniques, et de Mathias Castagné, ex-membre de La Crevette d’Acier. Un grand succès !
Retour dans la grande salle pour apprécier le travail scénique de Minuit6heures, répétant depuis dix bonnes années aux 18 Marches (Moissy-Cramayel) sous le regard bienveillant de Quentin Grapperon, directeur de la structure. L’émotion est là, les textes sont poétiques, efficaces, optimistes ; c’est un set très abouti, en version quatuor avec Ken à la batterie. Jon-K répond présent à la guitare, RizThaï est bon pied bon œil à la basse, H.Dock irradie en costume de pirate.
Pas le temps de dire ouf, G.Nova officie au Studio 2, l’une des salles de répétition pour les groupes chellois. Le décor est planté : bouquet lumineux blanc, éclairages rouges, grand éventail accroché au mur… Les musiciens sont vêtus de costumes japonais. Kowasu est aux percussions et aux programmations numériques, Kasumi aux guitares et au shamisen (luth à trois cordes), Yume joue du violon et chante. La musique, entre tradition et modernité, dégage quelque chose de doux, de reposant.
Aucun répit pour ceux/celles qui veulent profiter pleinement de tous les groupes ! Le hip-hop de SickMatic envoie le bois dans la grande salle, avec son flow bien balancé et un gros son. Trois chanteurs (Matthieu, Sick, So) et un beatmaker (MistaMaff) : voici une formule percutante avec des textes parlant du quotidien, humoristiques ou plus dramatiques. L’EP trois titres « BlackMatic » est paru en mars 2013.
Au Club, Inti attaque tambour battant et se déchaîne dans un mélange imparable de ska et de rock, sur des sons afros ou latinos. Le chanteur et guitariste rythmique Pedro, d’origine péruvienne, retient l’attention du public par son jeu électrisé, ainsi que Kevin le trompettiste, aux superbes dreadlocks. Un deuxième album est en cours de création, puisant son inspiration dans les nombreuses expériences live faites par le groupe ces dernières années.
Quand le metal ouvragé de Doppelgänger incendie la grande salle, c’est doux et rugueux à la fois, calme et violent, sombre et lumineux, mélancolique et torturé. Cela ne laisse pas indifférent lorsque l’on connaît la signification de ce terme choisi pour nom par le quatuor : c’est le double, le sosie des histoires fantastiques, le docteur Jekyll et le mister Hyde…
D’autres réjouissances attendent les spectateurs avec Orange Sky, dans un Studio 2 bondé, surchauffé, dégoulinant de sueur. Le duo originel joue ce soir avec deux nouveaux membres : une demoiselle aux claviers et à la basse, et le bien nommé Edouard Lebrun, batteur de Jean Jean ! C’est un festival bruitiste haut en couleurs et en sensations, une expérience extrême dont on ne sort pas indemne, certes, mais très satisfait.
Qui n’a pas vu La Nébuleuse d’Hima n’a encore rien vu ! Son apparition (formation réduite) en clôture de cette soirée-marathon crée le choc, mobilise l’énergie restante, bouscule les aprioris sur tel ou tel style musical. Faustine est au chant et occupe toute la scène, Audrey est aux claviers et aux programmations numériques, il y a un DJ, deux guitaristes… Ça oscille entre le hardcore, le metal, l’électro, le hip-hop ; les contours ne sont jamais bien définis, c’est ce qui fait la force du collectif, unique en son genre.
Tout bon public qui se respecte ne partira pas sans avoir échangé avec les musicien(ne)s, disponibles et demandeurs de retours sur leur prestation. Il faut aussi être passé au stand marchandising pour se procurer la compilation (gratuite) de la Pépinière 2013, et acheter l’album de l’un de ces fameux groupes du 77 !
Ce live report figure dans le numéro 41 du Transistor, qui vient juste de paraître !

On peut feuilleter numériquement le magazine en suivant ce lien :

Et maintenant, moult photos de cette soirée exceptionnelle !
Why Not Cherie
Why Not Cherie
Why Not Cherie
Sparkly In The Clouds
Sparkly In The Clouds
Sparkly In The Clouds
Sparkly In The Clouds
Minuit6heures
Minuit6heures
Minuit6heures
Minuit6heures
G.Nova
G.Nova
G.Nova
G.Nova
SickMatic
SickMatic
SickMatic
Inti
Inti
Inti
Inti
Inti
Doppelgänger
Doppelgänger
Doppelgänger
Doppelgänger
Orange Sky (public)
Orange Sky
Orange Sky
Orange Sky
Orange Sky
La Nébuleuse d'Hima
La Nébuleuse d'Hima
La Nébuleuse d'Hima
La Nébuleuse d'Hima
La Nébuleuse d'Hima
La Nébuleuse d'Hima
Final