jeudi 29 août 2013

Connexions

Les réseaux sociaux interplanétaires avaient, une nouvelle fois, parfaitement fonctionné. Il y avait eu des milliards et des milliards de connexions sur cette planète et sur toutes les autres, bien au-delà du système solaire. Tous ces êtres connectés participeraient à l’événement ; oui, tous y seraient, tous descendraient dans la rue, pour crier leur colère.

Depuis le résultat des élections au Grand Conseil Interplanétaire (le taux de participation avait été extrêmement faible : à peine dix pour cent) et l’arrivée au pouvoir des nouveaux dirigeants, tout changea rapidement : des mesures répressives furent prises de but en blanc, des lois draconiennes entrèrent en vigueur du jour au lendemain… 

La sécurité renforcée à outrance, les arrestations et les exécutions sommaires multipliées, les emprisonnements arbitraires dans des camps de travail monnaie courante… Les libertés disparaissaient au profit de la terreur et de la désolation.

Devant leur écran, tous ces êtres lunaires qui n’avaient pas voté s’en mordaient maintenant les doigts. Personne ne croyait plus en rien, alors pourquoi donner son avis ? Qu’est-ce que ça changerait, de toute façon ? Tous les mêmes, ces politiques, tous des pourris !

C’était trop tard, il aurait fallu réagir pendant qu’il en était encore temps, avant que ce régime totalitaire aux pouvoirs titanesques ne prenne les rênes et ne transforme la Terre et les autres planètes en ce chaos monstrueux.

Tous les êtres connectés avaient répondu qu’ils participeraient, oui, ce serait le plus grand rassemblement jamais connu en cette ère. Tout ce monde endormi se réveillerait enfin, plus résolu que jamais ; tous ces êtres à la révolte jusque-là contenue sortiraient de chez eux pour se joindre aux autres dans les rues, pour manifester contre ce gouvernement militaire qu’ils n’avaient pas choisi, dont ils ne voulaient plus !

Ils rêveraient à présent d’une vie plus juste, réinventeraient la démocratie à leur façon, créeraient des organisations proches de tous les citoyens… Partout on ferait la fête, on boirait beaucoup, on ferait des festins, on s’essaierait à des substances diverses, on se rencontrerait, on échangerait, on débattrait, on s’aimerait. On installerait des tentes, des matelas, des réchauds ; on vivrait dehors, libre de toute contrainte, sept jours durant…

La contestation festive, spontanée, populaire, aurait duré sept jours, sept jours seulement. Puis des armes particulièrement meurtrières auraient mis fin à l’utopie, seraient venues mettre de grands coups de pieds dans les fourmilières, auraient anéanti les espoirs d’une humanité finalement peu combative, déjà moribonde…

Les pertes furent innombrables, les massacres insoutenables, les violences abominables. Les survivants, blessés, mutilés, choqués, inconsolables, s’en retournèrent chez eux sans broncher, persuadés d’avoir été touchés par la grâce. Ils fileraient droit maintenant, suivraient comme des moutons, ils prieraient Dieu, ne s’opposeraient plus à rien, tout irait bien dans le meilleur des mondes.

Ils retrouveraient leurs écrans, à présent truffés de messages de propagande, d’informations officielles, de photos et de vidéos des dernières pendaisons, écartèlements ou autres atrocités sans nom. « Voilà ce qui t’attend si tu désobéis. » Les réseaux sociaux ayant tous été démantelés, il faudrait en créer d’autres, cryptés, discrets, indécelables. Ce serait bientôt l’heure de la désobéissance, de la dissidence, de la clandestinité.

vendredi 23 août 2013

Journal de bord : semaine 2


Lundi 3 juin 2013
Nous allons en sortie à Giverny le vendredi 7 juin et seulement un tiers des élèves a apporté les 5 € de participation. « C’est obligé ? » « Bien sûr que c’est obligé » leur rappellera la directrice, avant la remontée en classe après la récréation du matin. « Vous payez d’abord pour la sortie, on verra ensuite pour la kermesse » rajoute-t-elle d’un ton convaincant et décidé.

Simbara m’informe qu’il ne reviendra pas à l’école après le 24 juin, Maïssa part en vacances aux alentours du 21, Sibel et Sila également… Je leur rappelle que l’école se termine le vendredi 5 juillet, qu’il faudra un mot des parents s’ils s’en vont avant, que pour le moment, on travaille, il y aura des évaluations pour le livret scolaire, et encore plein de choses à faire avant les vacances.

Nous continuons le travail de vocabulaire sur les mots génériques et les mots particuliers, nous lisons à haute voix le début du conte « Ali Baba et les quarante voleurs ». Le calcul mental porte cette semaine sur les divisions de nombres entiers par 10, par 100, par 1000…

Je poursuis l’apprentissage de la technique de la division (un seul chiffre au diviseur). Les élèves qui ont compris viennent au tableau effectuer la division et écrire « la phrase mathématique » qui accompagne le résultat : dividende = (diviseur x quotient) + reste. Le tout est fait ou recopié sur le cahier de maths (rouge).

L’après-midi, après une courte lecture offerte (« Plongée en lecture » de Philippe Barbeau dans le recueil « Contes du stylo magique »), je fais réciter les élèves (« La lune et le soleil » de Jean-Luc Moreau) pour la « note » du livret, puis je leur propose une nouvelle poésie : « Le cheval chante » d’Alain Bosquet. Je lis le texte une fois puis propose aux volontaires de la lire (je ferme les deux battants du tableau et le texte apparaît, écrit par mes soins à la craie). Ça les amuse, ça leur plaît, je leur demande de copier la poésie et, pour les plus rapides, de commencer à l’illustrer.

Nous débutons les évaluations départementales de sciences. La fiche 1 porte sur les circuits électriques, la fiche 2 sur l’étude d’un objet technique, en l’occurrence un tire-bouchon avec bras et crémaillère, plus communément nommé « Général de Gaulle ». Je fais une démonstration avec une « vraie » bouteille de vin (vide et lavée, tout de même) et un « vrai » bouchon. Évidemment, c’est moi qui ai apporté le tire-bouchon…

L’expression écrite porte sur l’invention d’une poésie « à la façon d’Alain Bosquet ». L’activité est difficile à démarrer, certains élèves ne font que recopier les idées lancées au tableau, je les engage à aller vers quelque chose de plus personnel…

La journée a été particulièrement électrique ; il y a eu des violences verbales et physiques, dans les escaliers, dans les couloirs, jusque dans la classe. Ça éclate ici ou là, j’interviens mais je reste sidérée par ces accès de grossièreté, par ces coups portés entre enfants devant l’adulte qui représente pourtant l’autorité. Il n’y a pas que dans ma classe que ça se passe ainsi. Il y a des moments où l’enseignant ne peut tout maîtriser. C’est dramatique, mais comment faire autrement ?


Mardi 4 juin 2013
Nous montons en classe pour faire l’appel et la cantine, je demande aux élèves de préparer leurs affaires sur la table pour corriger les devoirs à notre retour de la bibliothèque. Nous avons rendez-vous à 9 heures pour la séance de sensibilisation à l’opéra ; cela fait plusieurs semaines déjà que je fais écouter de grands airs d’opéra à la classe (voix féminines, voix masculines, chœurs et orchestre) en vue de cette petite sortie culturelle.

Ce n’est pas loin, mais il y a une rue passagère à traverser (de nombreux bus y circulent), je suis seule avec mes vingt et un élèves alors je redouble de recommandations avant le départ, et de prudence au moment de traverser. Ensuite, nous prenons un chemin dans le bois, ils hurlent à la vue des limaces qui rampent sur le sol ; je demande un retour au calme en arrivant aux portes de la bibliothèque.

Les deux intervenantes nous expliquent ce qu’est l’opéra, nous racontent la trame de six opéras célèbres (Carmen, La flûte enchantée, L’or du Rhin, Le Barbier de Séville, Turandot, Rigoletto) puis proposent des extraits vidéo. Nous devons deviner à quel opéra chaque extrait correspond. Les enfants sont attentifs et intéressés, dans l’ensemble perspicaces et efficaces pour trouver les bonnes réponses.

À 10 heures, nous repartons vers l’école après que j’ai fixé un autre rendez-vous pour la visite de l’exposition, qui sera accompagnée d’un quizz. Nous reviendrons le vendredi 14 juin, aux mêmes horaires.

Après la récréation, retour en classe pour corriger les devoirs : deux divisions (678 : 5 et 1497 : 9) ainsi qu’un petit exercice d’orthographe (accents et cédille). Les élèves copient la leçon sur les accents et la cédille, puis font deux exercices d’application du livre sur le cahier bleu. Je leur recommande d’utiliser le dictionnaire, s’ils ne connaissent pas l’orthographe de tel ou tel mot.

Lecture offerte l’après-midi  (« Drôles d’animaux » de Philippe Barbeau), récitation de « La lune et le soleil », illustration du « Cheval chante », passation de deux nouvelles fiches d’évaluation sciences (les chaînes alimentaires, la biodiversité), annulation de la leçon d’histoire sur la Renaissance, copie des devoirs, migration en salle informatique pour le questionnaire sur Claude Monet et Giverny (une moitié de classe) et la préparation de la dictée de mots invariables de « d’abord » à « dès que » pour l’autre moitié. J’ai tout le monde sous les yeux mais ça n’en empêche pas certains de faire des bêtises, de se connecter sur « Movie Star Planet » au lieu de chercher les réponses au questionnaire.


Jeudi 6 juin 2013
C’est le jour des « Foulées », nous montons en classe déposer les cartables, faire l’appel et la cantine. Tout le monde est en tenue de sport, je réexplique le principe de cette rencontre sportive, les différentes courses, l’ordre de passage des un(e)s et des autres…

Pour une fois il fait beau, le soleil brille généreusement, nous marchons jusqu’au stade où vont se dérouler les épreuves, il y a déjà du monde, j’aide les élèves à fixer leur dossard avec des épingles à nourrice. Je ne sais pour quelles raisons ils ne sont pas contents, ils passent leur temps à râler, à me reprocher des choses dont je ne suis pas responsable, c’est désagréable et mal venu de leur part. Je les appelle les un(e)s après les autres avant le départ de chaque course, par groupe de deux, tantôt des filles, tantôt des garçons. Je les encourage !

Au moment de repartir, j’ai bien du mal à récupérer tout le monde, certains garçons se montrent odieux, ils ne m’obéissent pas, ils se tiennent mal, ils s’insultent, ils se battent. Je décide de priver de la sortie à Giverny : Mehdi (incontrôlable), Mamadou (irrespectueux), Moussa (bagarreur). Quant à Mody, son sort est déjà réglé : allergique au pollen, sa mère a déjà prévenu qu’il ne viendrait pas.

Le soir à 16 heures 30, il me faudra recevoir les parents des trois enfants privés de sortie pour leur en expliquer les raisons. Je n’aurai pas d’argent à rembourser, ils n’avaient pas encore payé…

L’après-midi, après une petite lecture offerte (« Chahut monstre » de Philippe Barbeau), nous enchaînerons sur les dictées (mots invariables puis texte court non préparé), nous corrigerons les divisions des devoirs (7089 : 7 et 6436 : 8), nous nous attellerons à des problèmes puis à deux fiches de l’évaluation sciences (l’eau, les déchets) avant de lire la suite d’« Ali Baba et les quarante voleurs » puis de copier les devoirs pour lundi. Pour demain, il faudra apporter son pique-nique, une bouteille d’eau, un chapeau, s’habiller correctement (pas de short).


Vendredi 7 juin 2013
Tout le monde est là à 8 heures 20, il fait soleil, on a de la chance ! J’emmène donc 17 élèves, pas un de plus pas un de moins ; il y a aussi la classe de CE2/CM1 de ma collègue Hélène. La sortie est prévue de longue date, elle a été programmée par Hélène et la personne que je remplace (absente depuis la rentrée des vacances d’hiver, j’ai eu la classe de CM1 dès le 18 mars). C’est un peu loin mais ça vaut le détour !

J’étais allée à Giverny avec un couple d’amis à l’aube des années 2000, j’en garde d’excellents souvenirs. À ce moment-là j’étais encore à l’argentique, j’avais pris de belles photos, en évitant au maximum d’avoir des visiteurs dans mon angle de vue, pour ne garder que les fleurs.

Après les dernières recommandations de la directrice : « Je veux que vous ayez une tenue irréprochable, vous avez de la chance d’aller là-bas, c’est un endroit très connu, des gens du monde entier viennent pour le visiter. Je vous souhaite une bonne journée ! », nous nous dirigeons vers le car. La seule personne qui a bien voulu nous accompagner est la grand-mère de Sila, je la remercie chaleureusement d’être là. Hélène a deux mamans accompagnatrices : ça fait à peu près le compte, avec nous deux, en terme de sécurité (sept enfants pour un adulte).

C’est long de contourner Paris afin d’aller vers l’ouest, quand on habite la banlieue est ! On a distribué des sacs à vomi pour les enfants malades en car, certains l’ont déjà utilisé… La seule chose que je ne gère pas, c’est le vomi ; d’ailleurs je me place toujours devant, juste derrière le chauffeur ! Je profite de la route et je reste tranquille, j’ai tendance à faire des nausées… Les enfants sont calmes, discutent joyeusement. Tout va bien, je parle avec Hélène et la grand-mère de Sila, un peu aussi avec le chauffeur…

Nous traversons la Seine à Argenteuil, je pense déjà aux impressionnistes, nous filons sur Mantes-la-Jolie. Le paysage prend des allures de campagne, nous quittons la nationale pour de plus petites routes, il y a des bois, des champs, des prés, des animaux que les enfants peinent à reconnaître, confondant des vaches avec des moutons, s’extasiant devant les « chevals ». Le voyage touche à sa fin, il est déjà 11 heures moins le quart, nous avions rendez-vous à 10 heures 30, j’ai prévenu le service « groupes » que nous aurions du retard.

Nous marchons jusqu’à l’entrée du jardin, le temps de régler les billets et nous voilà à l’intérieur. La grand-mère de Sila prend la responsabilité de huit élèves, moi j’en prends neuf. Nous pourrons ainsi nous séparer ; il est plus facile de s’occuper d’un petit groupe. Effectivement il y a du monde, beaucoup de Japonais. Souhaïb se lance dans les échanges internationaux en les saluant : « konnichiwa » et les touristes lui répondent en souriant. Cela plaît aussi à Simbara, à Osman, à Safeer, à Mohammed-Amine, à Yunus-Emre. Comme filles, j’ai avec moi Koumba, Rebecca, Schaïneze.

Nous visitons les jardins, j’exprime mon enthousiaste, nous montons vers la maison. Il n’y a pas de queue à l’entrée : nous y allons. Impossible de garder les enfants groupés autour de moi, il y en a déjà qui sont partis devant, qui visitent « au pas de course ». Je ne peux rien faire mais je ne m’inquiète pas, je les retrouverai tout à l’heure, dehors. Simbara, Koumba et Rebecca restent avec moi.

L’atelier du peintre est pour le moment totalement inaccessible, alors nous grimpons à l’étage tout en admirant les estampes japonaises, il y en a partout dans la maison. Nous visitons les chambres, regardons les vieilles photos, de Monet, de sa famille, de mariages… Nous redescendons vers la cuisine qui les étonne, tellement elle est grande. Avant de sortir nous repassons par l’atelier, avec cette grande baie vitrée, tous ces tableaux de maîtres accrochés aux murs…

Effectivement les élèves qui m’avaient faussé compagnie m’attendent sagement sur les bancs, il y a aussi le groupe de la grand-mère de Sila, toute ma classe est là ! Ça commence à se plaindre, qui de soif, qui de faim, qui de fatigue, qui de l’envie d’aller aux toilettes. Nous emmenons tout ce petit monde vers les sanitaires, cela nous refait faire une petite balade dans les jardins. Je ne veux pas finir la visite sans être allée à l’étang des nymphéas. Tous ne sont pas volontaires, alors je propose d’emmener seulement ceux qui sont intéressés, soit une grosse moitié de classe, tandis que la grand-mère de Sila restera à l’ombre, avec l’autre moitié.

Souhaïb, Simbara, Osmane, Safeer, Yunus-Emre et Mohammed-Amine sont partants, Koumba aussi. Beyza, Assa et Naïma se rajoutent au groupe. Il fait frais sous les arbres, en arrivant il y avait tous ces bambous, il y a aussi cette petite rivière, et tous ces ponts en bois… Nous arrivons aux bords de l’étang, je leur montre les nymphéas, je leur dis que Claude Monet venait souvent là pour peindre, à n’importe quel heure du jour (ou de la nuit) et en toute saison, qu’il a fait des centaines de tableaux… Les enfants voient des grenouilles sur l’étang, ça les fait rire.

Voici le célèbre « pont japonais », c’est magnifique, nous restons dessus, je prends quelques photos. Puis c’est le moment de retrouver les autres, de quitter le jardin pour retourner au car, et pique-niquer. Il est déjà midi et demie passé : tout le monde a chaud, a soif, a faim, ça râle, mais nous trouverons un superbe endroit ombragé pour manger. Les enfants se mettent en rond et s’assoient, en petits groupes ; je m’adosse à un arbre et attaque mon sandwich.

La grand-mère de Sila vient me parler, elle me raconte une sortie qu’elle a faite quand elle avait douze ans, elle se souvient de la joie d’être avec ses copines, de leurs rires, elle s’était bien amusée… Elle me dit, très émue : « Tout me revient, c’est incroyable ; j’espère que Sila n’oubliera jamais cette sortie d’aujourd’hui, ce sont des moments dont on se souvient toute sa vie. »

Il faut encore s’occuper des pipis et autres, malheureusement les toilettes publiques du village sont en travaux ; à l’office du tourisme on nous suggère d’emprunter celles du musée des impressionnistes, un peu plus loin dans la rue. Je pars en éclaireur, oui c’est possible mais il faudra rester discret, on ne peut pas envoyer les deux classes d’un coup, il va falloir encore procéder par petits groupes.

Je dis à Hélène que l’idée du musée l’après-midi, ça aurait été pas mal, que si j’organise moi-même une sortie, je réserverai aussi pour le musée, ça sera plus complet, ça donnera « une meilleure idée » aux enfants. Parmi les classes croisées ce matin, certaines viennent justement pour visiter.


15 heures : c’est l’heure de rentrer, tout le monde est satisfait mais fatigué. Les enfants se sont bien tenus dans l’ensemble, ils ont obéi, ils n’ont pas dit de gros mots, ils ne se sont pas battus, ils ne se sont pas sauvés… Pour moi, le retour passe plus vite que l’aller : je m’endors.

samedi 17 août 2013

Chats beautés


Dans la résidence, la population féline a bien augmenté, ces derniers temps. Outre mes trois chats, installés là depuis octobre 2010, il y a eu l’arrivée, un peu plus tard, de deux compères, un noir et un gris, facilement repérables grâce à leur collier fluo à clochette.

Léa, tout juste dix-huit ans, la tigrée et blanche, continue son petit bonhomme de chemin et fait quotidiennement ses allers retours entre la pelouse et « son » fauteuil. Tempo, bientôt onze ans, noir au médaillon blanc, costaud, caractériel, répond toujours présent quand il s’agit de manger. Il se montre insistant quand ses repas ne lui sont pas servis à ses heures « habituelles » ! La petite dernière, Kiwi, noire et blanche (les quatre pattes, le ventre, le plastron, le museau, les moustaches) va déjà avoir six ans. Elle est toute heureuse de vivre, adore qu’on lui caresse le ventre …

De ma terrasse, au rez-de-chaussée, donnant sur une petite pelouse et un bouquet d’arbres, on s’est mis à voir passer régulièrement un chat roux et blanc, aux yeux tout purulents, un peu pelé, certainement bagarreur. D’où venait-il ? Leurs maîtres, un jeune couple installé depuis peu, se sont présentés, nous ont présenté leur chat : « Monsieur Patate » en personne, qui deviendra rapidement la terreur du voisinage…

On a commencé à voir Lilou à l’automne dernier, une jeune chatte trois couleurs très craintive, que je n’ai jamais pu caresser. Comme autres résidents, n’oublions pas Croquette, le Persan noir et feu d’Elisabeth, ni Domino, un beau mâle noir et blanc qui a été abandonné, puis recueilli par les gens de l’appartement du rez-de-chaussée, au fond de la résidence.

Il y a peu, un autre jeune couple a emménagé dans mon bâtiment, nous sommes voisins de porte. On a fait connaissance, ils nous ont montré leur chat, enfin plutôt « son » chat à « elle » : Aston, un Persan gris clair, au nez tout écrasé, très gentil, attachant. Arriverait quelque temps plus tard « son » chat à « lui » : Dracula, de la même robe noire et blanche que Kiwi, mais avec plus de blanc. On les confond, parfois !

Lilou est partie. Un voisin, nouveau locataire au rez-de-chaussée de l’immeuble d’à côté, a adopté un chaton tricolore qu’il prénomme Monique ; que c’est drôle à cet âge-là, ça découvre le monde avec des yeux tout étonnés, ça fait les pires bêtises, de sacrées pitreries !

Le dernier arrivant n’a pas de nom, pas de collier ni de tatouage. Il est venu un jour, on a pensé qu’il appartenait à des gens de la résidence nouvellement installés… C’est un jeune chat noir, non opéré, à la belle tête triangulaire, au corps mince et musclé, à la démarche souple, comme une panthère.

On s’est vite rendu compte qu’il passait souvent voir si par hasard il n’y aurait pas quelque chose pour lui à manger. On l’a nourri dehors, sur la pelouse, il semblait évident qu’il était affamé. A-t-il été temporairement « abandonné » par des voisins partis en vacances, a-t-il été laissé là par ses maîtres qui déménageaient, s’est-il échappé, s’est-il perdu ?

En attendant, il est là tous les jours, pas toujours poli avec ma maisonnée féline, entrant sans complexe dans la cuisine pour dévorer croquettes ou pâtée, boire du lait si Kiwi en a laissé… Je le chasse de l’appartement, puis je lui apporte une écuelle dehors ; je lui parle, je le caresse, je le sécurise car il réagit, prêt à fuir, au moindre bruit ou déplacement.

Je réfléchis à lui donner un nom. Tout à l’heure, j’avais « Sauvageon » dans la tête, mais c’est trop long. Deux syllabes suffisent bien ! J’espère tout de même que ce n’est qu’un abandon provisoire, qu’il est nourri par quelqu’un tous les jours ; mais que, livré à lui-même, il  recherche l’animation, la présence humaine…

« Nous n’allons pas avoir quatre chats, tout de même ! Dans un studio ! Trois chats c’est déjà trop, alors certainement pas quatre ! Réfléchis bien à ce que tu es en train de faire, avec ce chat noir même pas aimable, et agressif, en plus ! » On verra bien. La seule chose que je sais, c’est que je ne le laisserai pas mourir de faim.



Les deux nouvelles petites voisines (juillet 2015)

Chats en beauté

Été 2013
Glu, Lusigny-sur-Barse (10)
Léa, Annet-sur-Marne (77)
Inconnu, Chavot-Courcourt (51)
Orion, Epernay (51)
Patate, Annet-sur-Marne (77)
Léa, Annet-sur-Marne (77)
Kiwi, Annet-sur-Marne (77)
Croquette, Annet-sur-Marne (77)
Aston, Annet-sur-Marne (77)
Monique, Annet-sur-Marne (77)
Lucky, Suizy-le-Franc (51)
Domino, Annet-sur-Marne (77)
Monique, Annet-sur-Marne (77)
Inconnu, Annet-sur-Marne (77)
Inconnu, Annet-sur-Marne (77)
Léa, Annet-sur-Marne (77)
Kiwi, Annet-sur-Marne (77)
Patate, Annet-sur-Marne (77)
Tempo, Annet-sur-Marne (77)
Capsule, Saint-Martin-la-Patrouille (71)
Grisette, Saint-Martin-la-Patrouille (71)
Châlon-sur-Saône (71)
Chat-Long-sur-Saône (71)
Sagwa, Annet-sur-Marne (77)
Sauvageon, Annet-sur-Marne (77)
Nantes (44)
Nantes (44)
Nantes (44)
Inconnus, Nantes (44)
Tours (37)
Tours (37)
Tours (37)
Inconnu, Tours (37)
Amboise (37)
Inconnu, Amboise (37)

samedi 10 août 2013

Journal de bord : semaine 1


Lundi 27 mai 2013
La matinée commence bien, avec, comme toujours le lundi matin (après l’appel, la cantine et l’énonciation de la date), le changement des services pour la semaine. Comme chefs de rang, je garde toujours les élèves les plus fiables de la classe, deux filles exemplaires, obéissantes et respectueuses : Elif et Beyza. Pour le rôle de portier, j’alterne entre Mohamed-Amine, Yunus-Emre ou encore Mody, à peu près sérieux et efficaces pour tenir la porte en bas des escaliers, pour ouvrir et fermer, au deuxième étage, celle de la classe. Les services de facteur, ramasseur, distributeur, responsable du tableau sont très populaires ; les autres (responsable des lumières, responsable des fenêtres et des rideaux, responsable de la propreté…) le sont beaucoup moins.

Les devoirs à corriger concernent des questions de lecture sur une introduction aux contes des 1001 nuits :
-Comment s’appelle la femme qui dit des contes au sultan ?
-Comment s’appelle sa sœur qui la réveille tous les matins ?
Nous lisons le texte ensemble, je pose des questions à l’oral pour « décortiquer » un peu le livre, un recueil de dix contes (couverture, quatrième de couverture, table des matières, informations sur l’auteur et l’illustrateur), afin d’inciter les élèves à l’envie de lire.

La leçon de vocabulaire porte aujourd’hui sur les mots génériques et les mots particuliers. Après la découverte des notions, j’apporte de l’aide au tableau pour que les exercices soient faits sur le cahier du jour.

Après la récréation, les élèves sont déjà plus agités et peu concentrés pour le calcul mental sur l’ardoise (multiplier par 2 ou par 3 un nombre à 3 chiffres). La situation se dégrade encore lorsqu’il s’agit d’aborder la technique opératoire de la division. Je n’insiste pas, on continuera demain.

L’après-midi commence, comme tous les après-midis ou presque, par une « lecture offerte ». Aujourd’hui ce sont trois petits textes de Bernard Friot, du recueil « Histoires pressées ». À la fin de chaque histoire, les enfants me demandent : « C’est tout ? »

En sciences, j’ai prévu une évaluation sur les aliments et l’alimentation équilibrée ; on y travaille depuis mi-mars, ils avaient à revoir les leçons pour aujourd’hui, mais la plupart ne comprend rien aux questions posées, alors je les aide.

Je propose ensuite une séance d’expression écrite à partir d’un poème : « Tu dis » de Joseph-Paul Schneider. Ils font ça rapidement, comme pour s’en débarrasser au plus vite ; j’encourage pourtant, mais les écrits restent pauvres, sans beaucoup d’imagination.

À la fin de la journée, nous copions les devoirs : il y aura deux divisions à poser, la poésie à savoir par cœur, du vocabulaire.

Ce jour-là, Josiane, l’assistante de la directrice, passe me remettre des papiers à distribuer aux élèves pour la kermesse du 11 juin. Quand elle entre, j’ai le dos tourné, en train d’écrire au tableau, et la classe se tient très mal. Josiane repart avec ses papiers en disant qu’elle reviendra quand les élèves seront plus sages.

Nous avons aussi la visite de monsieur Huet, animateur sportif bénévole, qui vient donner une coupe et des médailles suite au tournoi de handball.

J’apprends que « blédard » n’est pas un gros mot (mais quand on le dit à quelqu’un ce n’est tout de même pas très gentil), qu’il désigne une personne qui vient du bled, un « paysan »  qui ne parle pas très bien français.

À 16 heures 30, à la grille, je leur dis « au revoir, à demain ». Je les trouve beaux et belles, avec leur médaille argentée, attachée à leur cou avec un ruban multicolore.


Mardi 28 mai 2013
Ce matin, l’animation à la bibliothèque « Sensibilisation à l’opéra » prévue de 10 heures à 11 heures est annulée car l’une des intervenantes est malade. Pas de chance, la fois précédente, c’était le parcours du cœur qui n’avait pas eu lieu en raison d’une alerte pollution. La séance du 4 juin est maintenue, nous verrons à ce moment-là pour fixer une deuxième date.

Correction des devoirs : divisions posées (538 : 8 et 479 : 7), listes de mots particuliers à partir des mots génériques « félins », « arbres », « sports », meubles » pour le vocabulaire, à recopier sur le cahier de leçons…

En orthographe, nous attaquons les accents (circonflexe, tréma) et la cédille ; après la récréation nous passons aux maths qui étaient prévues l’après-midi. Au programme, du calcul mental (multiplier par 4 ou par 5 un nombre à 3 chiffres) et des exercices sur le calcul des durées.

L’après-midi, je commence « Histoire de Lustucru » de Pierre Gripari, ce sera le moment le plus calme de cette deuxième partie de journée. Difficile d’avoir le silence complet pour réciter la poésie « La lune et le soleil » de Jean-Luc Moreau…

Je passe à l’histoire, avec une évaluation à rendre (les grandes explorations au XVe et XVIe siècle) et une nouvelle leçon à commencer (les progrès techniques au XVe et XVIe siècle). Ce n’est pas concluant, le mot « chrétien » les fait hurler de façon irraisonnée, c’est la pagaille, ils sont intenables.

Après la récréation, copie des devoirs (deux divisions à poser, savoir par cœur dix mots invariables de « cela » à « contre », rapporter un tube de colle, être en tenue de sport) puis j’envoie les élèves les plus calmes faire une recherche internet sur Giverny et Claude Monet (une sortie est prévue le vendredi 7 juin) en salle informatique, tandis que les autres préparent la dictée de jeudi en classe sous ma surveillance.

Les élèves calmes ne sont pas autonomes pour autant, enfin pas tous. À la question « Dans quel département se trouve Giverny ? » certains ont répondu complètement à côté alors que c’était écrit noir sur blanc sur la page Wikipédia ; de même pour la question « Dans quelle région de France se trouve Giverny ? » où ils ont recopié une partie du texte proposé sans se soucier du sens. Heureusement, il y a le binôme Elif et Beyza : elles, au moins, ont l’air de comprendre ce que je demande, et elles ont toujours le souci de bien faire.


Jeudi 30 mai 2013
Ça commence dans la cour de récréation dès 8 heures 20 alors que je suis de surveillance. Je suis obligée d’intervenir pour séparer Mehdi, un élève de ma classe, qui a attrapé Mikaïl par la veste et s’apprête à le frapper. Un attroupement (essentiellement de garçons) s’est formé autour d’eux, je force le passage pour séparer les enfants et accompagne Mehdi dans le hall du bureau de la directrice pour l’isoler et pour qu’il se calme. J’apprends de Mikaïl que l’altercation concerne une histoire qui s’est passée entre eux la veille, que Mehdi cherche à se venger.

En classe, le début de la matinée commence par la dictée des dix mots invariables, puis une dictée (simple) non préparée, que l’on corrigera ensuite ensemble, au tableau. Malgré l’absence de Mehdi, puni chez la directrice, et de Mody, puni chez Ingrid (la collègue de CE1/CE2) pour une raison que je ne connais pas, la classe n’est pas très calme ; Mamadou prend le relais et passe son temps à me provoquer et à me répondre de façon incorrecte.

La grammaire concerne les adjectifs qualificatifs. Pour les exercices, je laisse les élèves travailler seuls puis je fais une correction collective au tableau. Avant la récréation, nous aurons juste le temps de corriger les divisions données en devoirs (883 : 9 et 8341 : 7).

Nous restons dans la cour après la récréation pour la séance de sport. J’entraîne les élèves en course d’endurance pour les « Foulées » qui auront lieu au stade le 6 juin. Comme tous les jeudis nous commençons par un échauffement et comme tous les jeudis, certain(e)s font les imbéciles, ne font pas les mouvements que je demande ou font tout à fait autre chose.

Nous passons ensuite aux déplacements, ils doivent effectuer un aller-retour en suivant la consigne et le signal (coup de sifflet) : pieds joints, cloche pied, pas chassés, marche lente, marche rapide, trottiner genoux levés, trottiner pieds aux fesses…

Nous enchaînons avec cinq minutes d’endurance, d’abord les filles, ensuite les garçons. Depuis mi-mars certain(e)s n’ont toujours pas compris la notion de courir de façon régulière ; beaucoup s’arrêtent avant la fin parce qu’ils ont couru trop vite. Pendant la course, Mehdi et Mamadou se battent, je les envoie au mur, sous le préau ; puis c’est au tour de Mohamed-Amine et de Yunus-Emre, hors d’eux, très agressifs, je les punis aussi. J’encourage celles et ceux qui font des efforts : chez les filles Elif, Beyza, Assa, Koumba, chez les garçons Osman, Safeer, Moussa, Souhaïb.

Nous remontons en classe pour le calcul mental. Cette fois-ci, il faut multiplier par 6 ou par 7 des nombres à 3 chiffres.

La classe est à peu près calme, comme elle le sera en début d’après-midi pour la lecture offerte (suite de l’histoire de Lustucru). J’ai du mal à leur faire comprendre les problèmes de divisions, j’explique tout au fur et à mesure, j’écris les corrections au tableau, certains qui n’ont rien fait se contentent de recopier, certains recopient peu, ou pas du tout. Il y a des enfants debout en permanence : Mody, Mehdi, Naïma, Rebecca ont toujours une bonne raison de se lever, c’est pénible, cela me déconcentre.

En géographie, la leçon sur les départements et leurs différences en termes de superficie et de densité de population a du mal à passer, là encore les élèves recopient ce que j’ai écrit au tableau.

Après la récréation de l’après-midi, c’est la traditionnelle copie des devoirs. Le vendredi est le jour de la conjugaison, il faudra réviser la leçon sur l’imparfait et conjuguer à ce temps les verbes rester (1er groupe), choisir (2e groupe) et aller (3e groupe). La journée se termine « tête dans les bras ». Je ne vois rien d’autre à faire, je suis épuisée, lessivée.


Vendredi 31 mai 2013
C’est dans le calme que nous attaquons la conjugaison, en corrigeant les verbes donnés en devoirs. Les enfants aiment bien venir écrire au tableau, il y a toujours beaucoup de volontaires ! Je leur demande de copier ces verbes dans leur cahier de leçons puis de conjuguer de nouveaux verbes après avoir revu les règles : copier (1er groupe), obéir (2e groupe), prendre, vivre (3e groupe).

Suivent des exercices d’application dans le cahier du jour (le cahier bleu). Comme d’habitude, Koumba, Maïssa, Macouta, Beyza et Elif sont les premières à terminer ; Safeer, Mohamed-Amine, Souhaïb, Simbara et Mamadou ne tardent pas non plus à me montrer leur cahier. Pendant que je corrige leur travail, d’autres en profitent pour ne rien faire (Naïma, Rebecca, Schaïneze, Sibel) ou pour faire n’importe quoi (Mehdi et Mody principalement). Il y a ceux et celles qui sont lents mais de bonne volonté, comme Assa, Sila, Osman, Yunus-Emre, Moussa… Ce n’est pas toujours facile d’appliquer les règles quand on passe à d’autres verbes, mais les erreurs permettent d’apprendre, je pense.

Après la récréation, il y a le calcul mental sur le cahier du jour (le cahier rouge). Il s’agit encore de multiplier un nombre à 3 chiffres par 2, 3, 4, 5, 6 ou 7. Cela me permet de savoir si les enfants ont assimilé le travail fait dans la semaine et de donner une appréciation (sous forme de lettres A, B, C ou D) dont je tiendrai compte pour le livret.

Jusqu’ici tout va bien, mais ça ne dure pas, les enfants s’agitent pendant la remise des travaux de géométrie de la semaine précédente (à coller dans le cahier rouge) et nous ne pouvons pas commencer le nouveau travail prévu (suivre une fiche de construction en utilisant le compas, la règle et l’équerre) tellement c’est le bazar.

L’après-midi débute dans le calme avec la suite et la fin de l’histoire de Lustucru, conte assez délirant, puis nous passons à la géométrie. Nous lisons ensemble la fiche de construction (qui me paraît au demeurant fort simple) mais quand il s’agit de passer à la pratique, il y a comme toujours les élèves concentrés, qui sont capable de relire le texte seul et de tracer ce qui leur est demandé, et il y a comme toujours ceux qui ne comprennent pas, auxquels il faut réexpliquer comment réaliser un cercle et en marquer le centre, auxquels je finis par donner le modèle de la construction (sur feuille et au tableau) pour qu’ils se fassent une idée de ce qu’ils ont à faire. C’est beaucoup d’efforts, de leur part et de la mienne, mais au final, ils se sont tous à peu près débrouillés et ne rendent pas « feuille blanche ».

Avant la récréation, nous travaillons en instruction civique et morale sur un questionnaire portant sur les règles de politesse.

C’est vendredi, dernière partie de journée : il ne faut pas attendre grand-chose de plus de la part des élèves : copier les devoirs pour lundi, ranger son casier, mettre les « bons » cahiers dans le cartable… Dans l’armoire au fond de la classe, il y a des jeux de société (Puissance 4, Abalone, 1000 Bornes, dames, dames chinoises…). La dernière demi-heure est agréable, les enfants aiment jouer, ils s’installent, ils s’organisent. Il y a aussi trois postes informatiques (non connectés à Internet) qui sont généralement très convoités.

Aujourd’hui j’ai eu ma dose ; généralement je reste jusque 18 heures pour continuer des corrections et préparer le travail de la semaine à venir, mais là c’est suffisant. À 16 heures 40 je suis dans ma voiture, je « fuis » mon lieu de travail, vers d’autres horizons.