mardi 27 juillet 2010

Talkmina au cafégem


Yasmina fait toujours de la musique avec Olivier sous le nom de Talkmina et, si elle a délaissé le talk over pour travailler son chant, ses propos sont toujours aussi entiers, sincères, engagés. L'autre nouveauté, ce sont les textes en anglais, en hommage à la grande poétesse rock américaine Patti Smith. Olivier s'est recentré sur la guitare et l'harmonica et il chante, lui aussi.


Dernièrement, les deux complices ont répété avec acharnement pour préparer leur concert au cafégem de Reims (51), situé au 12 rue Passe-Demoiselles. C'est une association de loi 1901, GEM signifiant Groupe d'Entraide Mutuelle, "consacré à la lutte contre les conséquences directes de la souffrance psychique : isolement et exclusion sociale. Son projet a pris la forme d'un café associatif, lieu convivial et de rencontres, générateur d'événements artistiques."
cafegemadm@orange.fr


Ce samedi 10 juillet 2010, nous arrivons aux alentours de 17 heures, il y a du monde à l'extérieur, Yasmina et Olivier sont là, nous sommes accueillis de façon sympathique et chaleureuse. Avant le concert de Talkmina, nous assistons au vernissage d'une exposition de peintures réalisées lors d'ateliers encadrés par des artistes plasticiens et les animateurs du cafégem : Laurence Bastin et Bernard Weber (le frère de Jacques) sont présents en cette fin d'après-midi.


On discute, on déguste des soupes froides, on attend la famille de Yasmina, perdue dans Reims en voiture à cause des travaux pour le tramway… Les voilà enfin, sa maman, l'un de ses frères, l'une de ses sœurs, sa nièce et son petit ami… Le concert commence, tout le monde est concentré, attentif, à l'écoute de Talkmina.


Le set débute par "Yas la coriace", un vibrant autoportrait, suivi de "In my veins" une balade folk, avec chœurs et harmonica. "Androgyne", ancien morceau réarrangé par Olivier à la guitare, est suivi de "Mister" et de "Like a rainbow". "À résidence", très gainsbourgien, est également une ancienne composition. "Bancale" (bancale, bancale, agitée du bocal, en décal'total, c'est vrai j'suis pas banale) rencontre un franc succès, il sera repris lors du rappel.


"Biffin" (j'suis vendeur à la sauvette, j'suis un biffin qui a faim, je vends tout, même des casquettes, moi je n'tends jamais la main) prend aux tripes, "Fleur de peau", "Soleil noir" et "Darling" sont des nouveaux titres. Olivier crée de belles harmonies, sa voix se mêle bien à celle de Yasmina, ils forment un duo vocal assorti.


Actuellement, Yasmina et Olivier font des sessions de répète avec un batteur et un bassiste motivés, pour préparer de futurs concerts. C'est en effet dans cette voie que les musiciens souhaitent s'engager : le spectacle vivant, le contact avec le public. Ils commencent à repérer et à lister des salles, des bars… dans l'Aisne, la Marne, en Île de France, sur Paris… Si vous avez des idées, des dates à leur proposer, n'hésitez pas ! On en reparle à l'automne !





Yasmina et Olivier ont commencé à faire de la musique ensemble en 2006, à l'époque ils s'appelaient Kalimbazar. Les textes de Yasmina étaient parlés, plus que chantés et Olivier créait des ambiances intimistes, feutrées, traversées de sonorités africaines. Il y eut ce fabuleux concert au café de la Fausse Marne, en janvier 2007, à Château-Thierry (02). J'avais fait un reportage pour mon blog, accessible par ce lien :
http://elsasong.hautetfort.com/archive/2007/02/15/kalimbazar-a-la-fausse-marne.html






La chronique du CD "Kalimbazar" (écrite par mes soins) est parue dans le numéro 38 (février 2007) du magazine Sur la même Longueur d'Ondes :

KALIMBAZAR
"Kalimbazar"
(Autoproduit)
Plus doux que le rap, plus lyrique que le slam, le talk over est à l'honneur sur cette démo très originale, aux huit titres étonnants et contrastés. Yasmina livre des textes personnels, engagés, posant et rythmant sa voix sur les illustrations sonores d'Olivier et de Victorio. Se jouant des genres, Kalimbazar met nos sens en éveil, nous fait nous révolter, nous fait nous émouvoir.

J'en avais écrit une pour l'album de Talkmina : "Nature humaine"—seize nouveaux titres, très inspirés !—pour le numéro 42 (décembre 2007) de Longueur d'Ondes, mais elle n'a pas eu sa place dans la version papier du magazine, seulement une parution sur le site Internet :

TALKMINA
"Nature humaine"
(Autoproduit)
Yasmina met sa voix en avant et raconte plus qu'elle ne chante, selon un phrasé rythmé, ferme et posé, qui n'appartient qu'à elle. Ses textes, francs, lucides, sincères, sont comme autant de tranches de vie : la sienne ("Androgyne", "L'amour en fuite") ou celle des autres ("La zonz", "Romain"). Olivier apporte une touche musicale discrète mais colorée, complémentaire.

On trouve aussi cette chronique sur mon blog :


Sur le MySpace de Talkmina, il y a (toujours) quatre titres en écoute (EP "Alter ego") : "Dernière chance", "Sorry man", "Traces de pas", "From the stars" 

mardi 20 juillet 2010

À Charleville

SENSATION
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature,—heureux comme avec une femme.


AU CABARET-VERT
Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrai à Charleroi.
—AU CABARET-VERT : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie.—Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

—Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure !—
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail, —et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

Le festival rock LE CABARET VERT aura lieu les 27, 28 et 29 août 2010 à Charleville-Mézières, square Bayard.
Musée de l'Ardenne, 31 place Ducale, 08000 Charleville-Mézières
Exposition "SINGULIER PLURIEL"
http://www.exposingulierpluriel.com
Avec les artistes : Katy Couprie, Alain Loiselet, Alain Maison, Thierry Pertuisot




PREMIÈRE SOIRÉE
—Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.

Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains,
Sur le plancher frissonnaient d'aise
Ses petits pieds si fins, si fins.

—Je regardai, couleur de cire,
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, —mouche au rosier !
—Je baisai ses fines chevilles.

Elle eut un doux rire brutal
Qui s'égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal…
Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : "Veux-tu finir !".

—La première audace permise,
Le rire feignait de punir !
—Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
—Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : "Oh ! c'est encor mieux !..

"Monsieur, j'ai deux mots à te dire..."
—Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D'un bon rire qui voulait bien…

—Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.




RÊVÉ POUR L'HIVER
L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.

Tu fermeras l'œil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.

Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…

Et tu me diras : "Cherche", en inclinant la tête,
—Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
—Qui voyage beaucoup…
Festival "TAMBOURS DE FÊTE", édition juin 2010
http://www.tamboursdefete.com
Compagnie Transe Express
http://www.transe-express.com

MA BOHÈME (fantaisie)
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
—Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse,
—Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Nota bene : Toutes les poésies sont d'Arthur Rimbaud (1854-1891), écrites en 1870.
Le festival "Ailleurs poétiques" a lieu tous les ans à Charleville-Mézières au mois d'octobre.
http://www.myspace.com/ailleurspoetiques

À voir : le Musée Arthur Rimbaud et la Maison des Ailleurs (maison Rimbaud)

Woinic le sanglier, sculpture monumentale d'Éric Sléziak, se trouve sur l'aire de service des Ardennes à Faissault Saulces-Monclin, autoroute A 34, sortie 14.

Visiter les Ardennes :
http://www.ardennes.com
http://www.cg08.fr

lundi 12 juillet 2010

Quatre sorties musicales 1/4 Siméo + Féloche

Siméo et Féloche à File 7 le 22 mai, Wire à la Maroquinerie le 24, MAM (Musique Acoustique Machines) au studio de l'Ermitage le 7 juin, Prohom et Pigalle aux Trois Baudets le 24… À chaque fois une bonne raison de sortir, l'occasion de voir jouer les musiciens devant un public, avoir du plaisir à les écouter, chacun dans son registre.

Comptes rendus des concerts et photos perso…

Première sortie :

File 7, samedi 22 mai 2010 (Siméo + Féloche)

http://www.file7.com

J'ai découvert Siméo grâce à Longueur d'Ondes, le jeune lyonnais fut le premier artiste qu'il m'ait été donné d'interviewer en vue d'un article dans le magazine. C'était fin août 2006, pour la sortie de son deuxième album : "Envie". Le premier, "Les idées bleues", est de 2004. J'ai suivi sa carrière, je l'ai vu en concert, j'ai donc été toute désignée pour l'interviewer une seconde fois, en juillet 2009. "Sous un ciel trois étoiles", enregistré à Paris, au studio Garage, était dans les bacs en novembre.

J'arrive en avance à Magny-le-Hongre, ce qui me permet de discuter dehors avec Siméo et l'ingénieur du son qui l'accompagne depuis ses débuts, Stéphane Billot. Ils ne sont plus que deux sur la tournée, Siméo parle d'arrêter la musique, il a quitté son appartement parisien pour retourner vivre à Lyon, ça ne marche pas comme il l'aurait souhaité… L'enthousiasme n'est pas au rendez-vous, le public tarde à arriver, je pensais que Féloche et sa vie cajun allaient attirer les foules, mais non.

Siméo est seul en scène comme à son habitude, avec ses instruments et ses machines à sampler, ce qui provoque l'étonnement du public, des familles pour la plupart, avec des enfants, des ados… C'est un bon concert, Siméo n'a rien à perdre, il est "nature", il nous joue les chansons de son dernier album ("Je mens", "Cherche", "Mademoiselle", "Les timides", "Petite conne", "Lasse"…) mais aussi du précédent ("Tout en douceur", "Dans l'espace"…). Il nous surprend en reprenant "Redemption Song" de Bob Marley.

http://www.myspace.com/simeosimeo

Mes articles sur Siméo :

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2006/10/09/simeo-au-sentier-des-halles-28-septembre-2006.html

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2009/10/07/alex-et-simeo.html

Féloche et le son du bayou urbain, c'est mon frère Sam qui m'en avait parlé, alors quoi de mieux que de le découvrir sur scène ? Ils sont trois, Féloche et sa mandoline, Léa Bulle à l'accordéon, la trompette et les samples, Christophe Malherbe à la contrebasse. C'est vivant, joyeux, burlesque, coloré, ça bouge dans tous les sens ! L'album "La vie cajun" avec le titre phare "Darwin avait raison" est sorti en janvier 2010. On ne peut rater Féloche en concert cet été et à l'automne, il est de tous les festivals !

http://www.myspace.com/feloche

Quatre sorties musicales 2/4 Wire

Siméo et Féloche à File 7 le 22 mai, Wire à la Maroquinerie le 24, MAM (Musique Acoustique Machines) au studio de l'Ermitage le 7 juin, Prohom et Pigalle aux Trois Baudets le 24… À chaque fois une bonne raison de sortir, l'occasion de voir jouer les musiciens devant un public, avoir du plaisir à les écouter, chacun dans son registre.

Comptes rendus des concerts et photos perso…

Deuxième sortie :

Maroquinerie, lundi 24 mai 2010 (Wire)

http://www.lamaroquinerie.fr

Le légendaire groupe punk rock britannique Wire (fondé en 1976) avec son leader Colin Newman était en concert au 23 rue Boyer, sur une tournée française de six dates : Lille, Rouen, Brest, Paris, Lyon, Bordeaux. Démarrée à Londres le 24 février, la tournée de Wire s'est poursuivie au mois de mars en Italie, en Allemagne et en Autriche. Après la France, ils ont rejoint l'Espagne pour le Primavera Sound festival de Barcelone le 28 mai.

Mon ami JFred ne voulait les rater pour rien au monde, c'est un fervent admirateur ! Nous étions venus écouter ici même, il y a quelque temps, le groupe Githead, formé par Colin Newman et son épouse, Malka Spigel (bassiste, excusez du peu, de Minimal Compact).

Nous les voyons en bonne forme, bien remontés, défendant bec et ongles "Object 47", dernier album en date. C'est carré, puissant, énergique. Le noyau dur (Colin Newman : chant/guitare, Graham Lewis : basse, Robert Grey alias Gotobed : batterie) est accompagné d'une jeune recrue à la guitare. Les fans trouveront ci-dessous une copie de la setlist. Dans le public, je n'ai pas vu Charles de Goal, qui revendique depuis toujours, dans sa musique, les influences de Wire. Donnait-il lui-même un concert ce soir-là ?

La première partie, APSE, ne me laisse pas un souvenir impérissable, si ce n'est une effusion de sons aigus, distordus, de lumières aveuglantes et de fumigènes. "Beaucoup de bruit pour rien."

http://www.pinkflag.com

http://www.myspace.com/wirehq

http://fr.wikipedia.org/wiki/Wire_(groupe)

Mon article sur Githead :

http://elsasong.hautetfort.com/archive/2007/06/23/githead-a-la-maroquinerie.html